Intervention de Olivia Grégoire

Réunion du 9 février 2023 à 10h30
Questions orales — Dispositifs d'aide aux boulangeries

Olivia Grégoire :

Monsieur le sénateur Marie, j’ai l’honneur d’être la ministre des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, mais je ne suis pas la ministre du commerce de la peur ! Je sais que c’est difficile. Vous faites bien de m’interroger, et c’est le rôle de la représentation nationale. Mais soyez assuré que je m’attelle à trouver des solutions depuis plusieurs mois.

Pour connaître un peu et respecter beaucoup les socialistes, je sais que, contrairement à d’autres partis plus extrémistes, vous ne vous vautrez pas dans ce commerce de la peur. Je pense que notre devoir est d’écrire à nos boulangers non, comme certains l’ont fait, pour leur expliquer comment ils vont mourir, mais pour leur montrer comment ils peuvent s’en sortir.

Je ne peux pas laisser dire que le Gouvernement n’a pas pris la mesure de la crise chez les artisans boulangers. Il y a 12 milliards d’euros à aller chercher !

On m’a parlé de l’Allemagne ou d’autre pays, mais je puis vous dire qu’il n’y a pas un État en Europe qui ait mis autant d’argent à disposition des entreprises.

Nous avons agi puissamment en faveur du pouvoir d’achat des consommateurs. Monsieur le sénateur Marie, quand vous me dites que les boulangers ne veulent pas augmenter le prix de la baguette pour ne pas grever le pouvoir d’achat, je vous réponds que pas un pays européen n’a fait ce que nous avons fait avec notre bouclier tarifaire à 15 %, qui est en fait un plan de relance de la consommation de 110 milliards d’euros pour soutenir le pouvoir d’achat des Français. Nous assumons, et la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie a d’ailleurs dit que le prix de la baguette pouvait être augmenté de 3 % à 5 %. Les consommateurs, aidés sur leur facture d’énergie, peuvent tout à fait supporter une telle augmentation, l’État supportant la hausse des coûts de l’énergie à quasiment 60 %, comme l’a montré Bercy.

Aujourd’hui, il y a une chose à faire, et c’est plus en ancienne entrepreneure qu’en femme politique que je vous parle : il faut que les artisans se rendent sur la page d’accueil du site impots.gouv.fr, où ils trouveront facilement l’amortisseur, le guichet et les coordonnées directes des conseillers départementaux pour sortir de cette crise.

Les dispositifs d’aide existent. Notre mission doit être de les activer. Aujourd’hui, on est loin d’avoir décaissé ces 12 milliards d’euros. Je suis prête à me battre avec acharnement. Mais, de grâce, aidez-moi à faire savoir aux artisans boulangers qu’il faut signer ce formulaire attestant de leur qualité de TPE-PME et le renvoyer à leur fournisseur pour bénéficier des aides. Nous proposons des solutions pour sortir de ce moment difficile.

Je le répète, il faut juste que ces aides soient décaissées – 12 milliards d’euros, ce n’est pas rien ! –, car nous avons aujourd’hui un vrai problème de non-recours.

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