Intervention de Agnès Firmin Le Bodo

Réunion du 14 février 2023 à 9h30
Questions orales — Situation des arboriculteurs

Agnès Firmin Le Bodo :

Monsieur le sénateur, le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire a mené des échanges avec les professionnels de l’arboriculture sur les difficultés de cette filière lors de son récent déplacement au Salon international des techniques de production végétale, à Angers.

Vous avez en premier lieu exprimé l’inquiétude des arboriculteurs quant au prix du kilo de pommes.

C’est tout l’enjeu de la loi du 18 octobre 2021 visant à protéger la rémunération des agriculteurs, dite Égalim 2, mais cette loi ne couvre pas les fruits et légumes, à la demande de leurs producteurs. Le Gouvernement le regrette. Il faut sans doute se poser la question de leur inclusion dans ce mécanisme et y travailler. En effet, pour protéger la rémunération des agriculteurs, il faut que des contrats puissent être conclus dans le cadre de cette loi. Le bon prix, c’est celui qui permet de rémunérer le producteur.

Le deuxième sujet de préoccupation est le retrait des produits phytosanitaires et les difficultés liées à la protection des végétaux.

Il nous faut en la matière imaginer des transitions ambitieuses et soutenables sur le territoire européen ; nous devons nous assurer de la nécessaire réduction des usages de ces produits sans que ces transitions soient pénalisantes pour les producteurs français. C’est une nécessité, par exemple, pour les néonicotinoïdes, ou pour le phosmet dans la filière de production de cerises. La France veille à ce que l’action européenne en la matière soit bien coordonnée et va déclencher une clause de sauvegarde afin d’éviter toute distorsion de concurrence.

C’est cette logique de réciprocité des normes et de clauses miroirs que nous devons défendre dans les accords commerciaux, en parallèle de notre ambition partagée de transition écologique.

Enfin, il faut anticiper en développant la recherche d’alternatives, afin de ne pas laisser cette filière sans solution technique. C’est aussi l’un des enjeux des renouvellements de vergers, dont le taux atteint actuellement 4, 2 %, par de nouvelles variétés plus résistantes et mieux adaptées au climat. C’est tout l’enjeu de la planification écologique.

Le plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes, qui est en cours de finalisation et sera présenté au Salon de l’agriculture, intégrera ces dimensions et les enjeux d’innovation qui sont au cœur de la troisième révolution agricole. Nous conduirons ce chantier, visant à inverser d’ici à 2030 la tendance baissière de notre souveraineté sur ces filières, dans cette même logique de transition et de planification.

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