Intervention de Sarah El Haïry

Réunion du 14 février 2023 à 9h30
Questions orales — Faillite de l'école républicaine en matière de mixité sociale

Sarah El Haïry :

Madame la sénatrice Martine Filleul, vous avez raison : la seule manière de lutter contre les inégalités et les déterminismes sociaux, c’est de s’attaquer à la mixité sociale à l’école. C’est la mère des batailles. Vous avez également raison : ce n’est pas là un exercice aisé.

La première des étapes, c’est évidemment de faire la transparence sur les indices de position sociale en les rendant publics. Pour autant, il ne suffit pas de les connaître, encore faut-il savoir comment œuvrer, à court, à moyen et à long terme, pour assurer la mixité sociale à l’école. À cet égard, je puis vous assurer, madame la sénatrice, que le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a fait de cette question un combat sincère.

La stratégie mise en œuvre doit reposer sur les territoires, les différences et les inégalités entre eux étant criantes. Il faut s’appuyer sur les maires, sur les présidents de département, mais aussi sur les associations de parents d’élèves et les parlementaires pour décliner des mesures fortes dans les établissements scolaires.

La première politique visant à accroître la justice et la mixité sociales dans les territoires a été expérimentée notamment dans l’académie de Lille. Il s’est d’abord agi de revoir la sectorisation scolaire. On le sait, ce n’est pas là un exercice facile. Pour autant, il est nécessaire et se doit d’être ambitieux. Il est accompli progressivement lorsque la géographie du territoire le permet, en s’appuyant sur des dispositifs de secteur.

Je pense évidemment aux secteurs multi-collèges et multi-lycées, au jumelage d’établissements, à la transformation effective des conditions d’affectation et à l’accueil d’élèves boursiers dans tous les établissements, mais aussi aux contrats de mixité par lesquels les établissements scolaires s’engagent à accompagner les élèves les plus fragiles socialement en mobilisant les cordées de la réussite, du soutien, du tutorat, du mentorat, les stages de réussite, l’enrichissement de l’offre pédagogique et l’implantation de cursus d’excellence.

Nous savons toutefois, madame la sénatrice, que ces dispositifs sont des éléments complémentaires, des correctifs, mais que, sur le fond, ce qu’il faut, c’est évidemment développer la coopération avec les collectivités territoriales pour la prise en charge des transports scolaires. La mobilité, les frais d’hébergement ou de restauration sont des freins. Or il faut faciliter plus fortement la mobilité des élèves, et ce sur l’ensemble du territoire.

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