Intervention de Sarah El Haïry

Réunion du 14 février 2023 à 9h30
Questions orales — Iniquité de traitement des enfants en situation de handicap selon qu'ils habitent en milieu urbain ou rural

Sarah El Haïry :

Monsieur le sénateur, chaque fois qu’une classe est menacée de fermeture dans mon territoire, les parents d’élèves se mobilisent, de même que, souvent, les équipes pédagogiques, lesquelles mesurent les conséquences objectives d’une telle réorganisation. Une fermeture de classe créée une émotion légitime.

S’il y a un domaine dans lequel il ne faut pas procéder à une analyse comptable, c’est dans l’éducation nationale, car on ne sait pas dire combien l’éducation, la prévention permettront d’éviter de dépenses demain. S’il existe un rêve français, c’est peut-être celui du mérite, de l’élévation par l’effort et de l’égalité en matière d’accès à l’éducation et à la formation. Zéro logique comptable au sein de l’éducation nationale !

Malgré la baisse démographique et la singularité de nos territoires, il est nécessaire aujourd’hui de continuer à accompagner tous les enfants, quelles que soient leurs difficultés.

Vous parlez des classes Ulis en particulier, monsieur le sénateur. Aucune ne sera fermée l’année prochaine. Mieux, quatre classes supplémentaires seront ouvertes.

Le département de l’Eure-et-Loir a perdu 2 690 élèves en quatre ans, mais seulement onze postes. Le taux d’encadrement moyen par classe y est supérieur à la moyenne nationale. Pour autant, il ne faut pas s’arrêter à ces moyennes – ce serait contredire totalement mon propos initial. Il faut accompagner les spécificités territoriales.

Les classes Ulis demandent une attention particulière. La carte de ces classes est déterminée en fonction des caractéristiques de la population scolaire, mais aussi de la mobilisation des élus locaux, qui est essentielle. La chaîne éducative et pédagogique dépend aussi de leur mobilisation et de leur sensibilité. La carte prend également en compte les distances, les questions de mobilité ayant des conséquences sur les enfants, mais aussi les zones d’enclavement, la carte des formations professionnelles sur le bassin, afin de voir les continuités, et l’offre sociale – c’est une spécificité – pilotée par l’agence régionale de santé.

Monsieur le sénateur, s’il fallait faire un seul investissement, ce serait dans l’éducation.

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