Madame la secrétaire d’État, la soustraction serait-elle l’opération préférée de l’éducation nationale ? En effet, 25 % des postes qui seront supprimés l’année prochaine dans les lycées le seront en Normandie, qui perdra 306 heures de dotation horaire globale, dont 134 heures dans le seul département de la Seine-Maritime.
Ainsi, le lycée Guy-de-Maupassant de Fécamp perdrait 98 heures, alors qu’il ne comptera que 34 élèves de moins qu’à la rentrée dernière. Cette équation ne prévoit aucun poste pour le retour de l’enseignement des mathématiques annoncé pour tous les lycéens en classe de première.
Dans les collèges, l’heure est également à la soustraction : des classes ferment, d’autres, en conséquence, sont surchargées, comme aux collèges Pablo-Picasso de Harfleur ou Claude-Monet de Gruchet-le-Valasse.
Quant aux enseignants de technologie, ils ont appris par les médias la suppression de leur heure de cours en sixième au profit d’une heure de renforcement en français et en mathématiques, sans que personne sache aujourd’hui qui l’assurera.
Dans le primaire, 111 fermetures de classes sont prévues en Seine-Maritime, contre 79 ouvertures. Les regroupements et les fermetures de classes en milieu rural se développent. Or nos villages aussi sont des zones prioritaires ! L’argument démographique a bon dos…
J’ajoute que le manque de remplaçants, y compris lorsque les absences sont prévues, a pour effet d’augmenter les effectifs dans les classes. L’école Thomas-Pesquet du Fontenay totalise 46 jours non remplacés depuis le mois de septembre ! Je sais que vous voyez dans le logiciel Andjaro « la solution parfaite face au sous-effectif », mais nos enfants ont besoin d’enseignants !
Enfin, comment faire de l’école inclusive une priorité, alors que quatre postes d’enseignants sont supprimés dans les centres médico-psycho-pédagogiques du Havre, de Rouen ou de Dieppe et que les élèves relevant d’une Ulis, unité localisée pour l’inclusion scolaire, ne pourront plus être accueillis en quatrième au collège Victor-Hugo de Rives-en-Seine ?
L’insuffisance des crédits sur laquelle nous avons alerté se confirme, madame la secrétaire d’État. Elle conduit à mettre tous les besoins en concurrence et à gérer la pénurie, alors que le seul objectif devrait être la réussite des élèves.