Je souhaite reprendre la parole pour soutenir l’amendement n° 38.
Monsieur le ministre, vous ne pouvez pas dire que vous ne savez pas : ne pas vouloir supprimer le SRP+10 sur les fruits et légumes est une aberration !
Annuellement, cela coûte 30 millions d’euros à la filière tomates, 25 millions d’euros à la filière pommes-poires, 6 millions d’euros à la filière carottes, 4 millions d’euros à la filière asperges, 11 millions d’euros à la filière melons, 15 millions d’euros à la filière fraises. Soit 91 millions d’euros perdus chaque année, et cela depuis quatre ans !
Ce n’est pas la première fois que les représentants de ces filières nous alertent. J’avais d’ailleurs déposé un amendement à l’occasion de l’examen de la loi Égalim 2 pour sortir ces filières de l’expérimentation. L’interprofession est unanime sur ce sujet, mais elle est toujours bloquée par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).
On ne peut donc pas dire qu’on ne sait pas et que ce n’est pas évalué ! On ne peut pas dire que les producteurs de fruits et légumes ne sont pas impactés négativement par le SRP+10 !
Par conséquent, vouloir conserver ce dispositif relève du dogmatisme et c’est une erreur fondamentale.
On peut, le cas échéant, le conserver pour les autres filières, puisque de toute façon on achète la paix, en donnant 600 millions d’euros aux grandes et moyennes surfaces – c’est la réalité ! De fait, les parlementaires laissent les grandes et moyennes surfaces toucher entre 600 et 800 millions d’euros pour qu’elles ne nous embêtent pas trop sur les produits agricoles…
Quel est le sens de tout cela ?
L’amendement n° 38 est donc une solution de compromis : on ne revient pas sur le SRP+10 pour tous ceux qui nous disent que cela leur rapporte ou que cela leur évite de perdre, mais nous supprimons le SRP+10 pour ceux qui perdent de l’argent dans l’affaire !