Intervention de Annie Le Houerou

Réunion du 2 mars 2023 à 10h30
Questions orales — Carte scolaire 2023-2024 et projet de fermetures de classes dans le département des côtes-d'armor et sur l'ensemble du territoire national

Photo de Annie Le HouerouAnnie Le Houerou :

La nouvelle carte scolaire des Côtes-d’Armor prévoit la fermeture de 44 classes. Ainsi, 13 % des communes du département sont concernées : Plourivo, La Roche-Jaudy, etc. – je ne peux pas toutes les citer !

Ces annonces de fermetures font l’effet d’une déflagration au sein de la communauté éducative, car elles portent atteinte à la promesse républicaine que représente l’école publique.

Les élus engagent des dynamiques de revitalisation de leur commune grâce à des investissements importants et soutenus par l’État. Alors, fermer une classe est tout simplement incompris par la population, qui voit s’éteindre la lueur d’espoir.

Cette attractivité par l’école est fondamentale, car elle a un effet d’entraînement sur un panel de services : médecins, personnels soignants, entreprises, emploi local…

La carte scolaire proposée fait fi des investissements qui ont été réalisés pour adapter les écoles à l’accueil d’élèves à particularités ou à la spécificité des classes maternelles ou élémentaires. La ville de Saint-Brieuc est concernée par une fermeture alors que les enfants handicapés accueillis ne sont pas comptabilisés.

Des communes situées en zone de revitalisation rurale (ZRR) ne disposent pas d’accueil collectif de la petite enfance et accueillent des enfants que vous ne comptez pas, mais qui sont pourtant bien là ! Je pense à Mellionnec, ou encore au regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Carnoët-Plourac’h-Plusquellec. Dans ce RPI, la projection de rentrée prévoit 35 élèves en maternelle et 29 élèves dans une classe à trois niveaux : CP, CE1 et CE2. C’est inacceptable ! Et c’est loin de votre engagement de 22 élèves par classe en élémentaire alors que la France est déjà à la traîne en Europe.

En réalité, les moyens alloués ne sont pas à la hauteur des besoins et vous contraignent à une gestion arithmétique qui ne tient pas compte des contextes locaux et de l’équilibre par niveau.

Travailler en perspective avec la communauté éducative, les élus, les parents d’élèves sur un projet éducatif pluriannuel éviterait ces couperets annuels. Les maires vivent très mal ces situations : ils sont prêts à rendre leur écharpe républicaine.

Madame la ministre, je vous demande de réexaminer cette carte, je vous demande un moratoire pour les RPI. Ne reniez pas votre engagement de 22 élèves maximum par classe !

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