Intervention de Frédéric Veau

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 15 février 2023 à 10h00
Défis posés par la raréfaction de la ressource en eau — Audition de Mm. Frédéric Veau préfet délégué interministériel en charge du suivi du varenne agricole de l'eau » et de l'adaptation au changement climatique ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire maximilien pellegrini président de la fédération professionnelle des entreprises de l'eau fp2e vazken andréassian directeur de l'unité hydrosystèmes continentaux anthropisés inrae et bruno de chergé directeur relations institutionnelles régulations et coordination de l'eau edf hydro

Frédéric Veau, délégué interministériel en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique :

Je voudrais revenir sur l'accompagnement des agricultures et la performance de l'irrigation.

Une charte d'engagement entre l'État, les chambres d'agriculture et les différentes filières agricoles a été signée au moment des conclusions du Varenne. C'est ainsi qu'ont été engagés les plans d'adaptation des filières et les plans territoriaux au niveau régional. Ceci nous donne le cadre.

Le Varenne étant une démarche évolutive, nous allons avoir besoin de capitaliser tous les éléments d'évolution recensés par ces différents travaux, qui expriment tous un besoin important de recherche appliquée. C'est aussi ce qu'a montré le CGAAER sur les productions résilientes. C'est ce que vont mettre en oeuvre les leviers d'adaptation qui feront l'objet de travaux de l'INRAE et de Chambres d'agriculture France, au travers d'un regroupement spécifique.

Nous allons donc avoir besoin de consolider cette vision pour aller au-delà de l'initiative de Chambres d'agriculture France en matière d'accompagnement des exploitations.

La performance de l'irrigation est un sujet à l'évidence lié à la question de la sobriété. Le dernier recensement agricole montre que la surface agricole utile irriguée s'est accrue entre les recensements de 2010 et de 2020 en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi dans les Hauts-de-France. Ceci n'est toutefois pas homogène, mais l'utilisation d'eau agricole a progressé moins vite que la superficie irriguée. Cela signifie que la performance de l'irrigation a été prise en compte par les agriculteurs.

On progresse en passant d'une irrigation gravitaire, où on laisse couler l'eau, à une irrigation sous pression, mais le coût de l'énergie constitue un élément nouveau depuis quelques mois. Un professionnel me disait il y a peu qu'avant de déclencher sa pompe, il y réfléchissait à présent à deux fois. Ceci est évidemment lié aux facturations électriques.

On progresse aussi en passant de l'aspersion au goutte-à-goutte, en irriguant tout aussi bien avec moins d'eau. Lauréate de France 2030, la Chambre régionale des Pays de la Loire est en train de développer un programme d'irrigation dite « intelligente ». Cela consiste à placer dans les champs des capteurs qui analysent le niveau de confort de la plante. Cela indique à l'agriculteur à quel moment déclencher l'irrigation grâce à des applications sur mobile.

Il faut continuer à explorer ces solutions techniques. Cela fait partie du programme France 2030, mais aussi d'une initiative qu'on appelle la troisième révolution agricole, afin d'aller toujours plus loin dans cette performance - et on voit bien qu'il existe des marges de manoeuvre.

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