Or, plutôt que de chercher ensemble à traiter ces différents problèmes, on en rajoute une couche, en disant aux Français : « On vous supprime les régimes spéciaux tout en vous imposant deux années de travail supplémentaires. »
Nos concitoyens devraient accepter sans piper mot : eh bien, non ! Malgré toutes les explications qui leur sont données, ils n’acceptent pas. En effet, ils le savent : la philosophie qui sous-tend cette réforme, c’est l’insidieuse mise à bas du service public au profit du privé, qui, aux yeux de la majorité sénatoriale, serait plus efficace et plus productif. Il est aussi, sans doute, plus rentable pour les actionnaires…
Certains ici ne cessent d’invoquer la valeur travail ; mais, ce qui occupe leur esprit, c’est surtout la valeur des dividendes et la rentabilité financière.
Monsieur le ministre, vous insistiez hier sur la somme qui est en jeu. Bien sûr, 17 milliards d’euros, ce n’est pas rien ; mais qu’est-ce donc comparé à 500 milliards d’euros ? Les Français ne s’y trompent pas…