… avons eu l’occasion, en 2018, d’aller voir ce qui se passait à l’étranger, pour comparer les expériences. Nous nous sommes notamment rendus au Danemark, en Suède, en Italie et en Allemagne, et certains d’entre vous nous ont accompagnés. Ce que nous pouvons retenir de ces voyages est tout à fait instructif, nous étant rendus dans ces pays parce qu’un système de retraite par points ou un régime en comptes notionnels y sont en place.
D’abord, dans de tels systèmes, peu de points accumulés au cours d’une carrière à faibles revenus donnent une pension de faible montant : soyons attentifs à cette dimension.
Ensuite, il y a eu dans différents pays une volonté de trouver un système plus égalitaire en essayant de supprimer les régimes spéciaux : ils n’y sont jamais arrivés ! Aucun pays n’a réussi à tout unifier.
Enfin, nous avons constaté que les systèmes de retraite de base étaient souvent des systèmes par répartition, mais que les systèmes complémentaires étaient gérés par les partenaires sociaux selon un système par capitalisation. Nous sommes les seuls en France dont les partenaires sociaux gèrent un système par répartition. La courbe de l’évolution des rendements du système de retraite par capitalisation – je la revois très bien – est toujours ascendante à la regarder sur le long terme, malgré des hauts et des bas.
Quel bilan avons-nous tiré de nos observations ?
En premier lieu, ce système mérite considération, obéissant à la philosophie de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, en retenant une retraite de base par répartition à laquelle est ajouté un échelon supplémentaire fonctionnant par capitalisation.
En second lieu, ces régimes, qu’ils relèvent de la répartition ou de la capitalisation, nécessitent tous un même élément pour fonctionner : les fonds de réserve des retraites. C’est la raison pour laquelle il faut être attentif, notamment dans notre système français, à nous pencher sur le Fonds de réserve pour les retraites, qu’il s’agirait de consolider, dans un souci d’apporter des garanties à nos jeunes. Cela étant dit, toute adaptation du système est compliquée du fait des engagements liés aux régimes complémentaires.
Nous sommes un pays où les prélèvements sont particulièrement élevés. Aussi, il nous importe d’étudier les modalités d’introduction d’un dispositif qui garantirait notre système de retraite et qui donnerait confiance à nos jeunes.
Quelle est la réflexion qui anime la plupart de nos concitoyens ? Ils se disent : « J’ai suffisamment contribué, à force d’avoir payé des cotisations. J’ai bien le droit à un niveau de retraite satisfaisant ! » Voilà un raisonnement par capitalisation plus que par répartition…