Par cet amendement, nous demandons que le mot « poursuit » soit remplacé par les mots « met en œuvre » dans l’alinéa suivant de l’article 2 – je ne peux pas vous faire l’économie de sa lecture, mes chers collègues – : « L’employeur poursuit un objectif d’amélioration de l’embauche et du maintien en activité des seniors ». Il s’agit ainsi de créer une obligation d’atteindre le maintien dans l’emploi des seniors.
Sincèrement, est-ce respecter le travail législatif que de demander aux entreprises un objectif d’amélioration ? Est-ce respecter l’enjeu de l’emploi des seniors que de leur promettre un objectif d’amélioration ? C’est toute la philosophie de cette réforme des retraites et, plus largement, monsieur le ministre, de votre politique économique et sociale. On va demander aux entreprises de… Ce serait bien que les employeurs fassent… Et tout cela, souvent, c’est sans résultat !
Dans le cadre de cette réforme, l’augmentation des cotisations employeur sera compensée par un transfert des cotisations AT-MP. Par conséquent, strictement rien n’est demandé aux employeurs. Du jamais vu dans toutes les réformes que notre pays a connues !
Si j’en viens à votre politique économique et sociale, le Gouvernement demande au groupe Total de faire un geste sur les carburants. Celui-ci est laissé complètement seul pour fixer la nature et le montant de ce geste, ce qui débouche sur des carburants en deçà de 2 euros, un prix singulièrement plus élevé que les coûts de production et qui n’est pas d’actualité.
Toujours dans la politique des gestes, les distributeurs, boucs émissaires du Gouvernement, peuvent être trop gourmands. Mais quid des fournisseurs ?
Il y avait déjà eu les assureurs pendant la pandémie de covid-19… Nos concitoyennes et concitoyens, qui ne pouvaient alors pas sortir de chez eux, ne pouvaient pas causer d’accident. À partir de ce constat, nous estimions que les assureurs devaient être taxés ou diminuer d’autant le montant des primes l’année suivante. Le Gouvernement leur a demandé de faire un geste !
Vous avez créé un outil politique d’un nouveau genre, monsieur le ministre : l’aumône gouvernementale, la supplique plutôt que la loi.