Intervention de Laurence Cohen

Réunion du 5 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 2

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Cet amendement de repli, identique aux précédents, a très bien été présenté par mes deux collègues.

Il est effectivement important, monsieur le ministre, que vous puissiez vous nourrir de l’expérience du Conseil économique, social et environnemental. Ce sont des représentants de salariés. Le secteur associatif et le patronat, qui sont présents au Cese, s’élèvent tous contre cette réforme des retraites, pour des raisons différentes. Il serait intéressant de bénéficier de leur point de vue, de leur expérience et de leur analyse.

Je m’attacherai à présenter des faits objectifs que nous pouvons partager, me semble-t-il, sur toutes les travées de notre hémicycle.

Le taux d’emploi des plus de 60 ans en France est beaucoup plus faible que la moyenne de l’Union européenne – cela a été souligné, mais je le redis, car c’est un point extrêmement important. Le taux d’emploi des personnes de 60 ans à 64 ans discrimine particulièrement les moins diplômés : 25 % des sans-diplôme sont sans emploi à cet âge, contre 53 % des diplômés de l’enseignement supérieur.

Plus on avance en âge, moins on a de chance d’avoir un emploi. Prétendre faire travailler deux ans de plus celles et ceux qui ne travaillent déjà plus n’aura qu’un effet : renforcer la trappe à précarité.

En 2019, 939 000 personnes de 50 ans à 64 ans vivaient déjà en dessous du seuil de pauvreté, un seuil de pauvreté fixé à 50 % du revenu médian. Concrètement, 939 000 personnes vivent en France avec moins de 919 euros par mois.

En réponse à cette réalité sociale qui doit tous et toutes nous préoccuper, il serait totalement dérisoire de nous contenter de la publication d’un index tel qu’il est prévu, sans obligation de résultat.

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