Il est clair que la réforme va détériorer les conditions de vie d’un très grand nombre de seniors et susciter une forte anxiété chez une partie de nos concitoyens qui, alors qu’ils espéraient prendre rapidement leur retraite, vont sombrer dans la pauvreté ou la précarité.
Ce sont les plus modestes qui vont être touchés, en particulier les fameux ouvriers dont on aurait tant besoin pour réindustrialiser notre pays. Ce n’est pas en leur aménageant une fin de vie difficile qu’on revalorisera leur métier !
La question des seniors est importante, indépendamment de votre réforme des retraites, laquelle ne pourra que dégrader la situation. On ne peut traiter cette question indépendamment de celle du rapport des Français au travail.
Nous sommes le pays de l’Union européenne, et il ne s’agit pas ici de vos statistiques sur les cotisations sociales ou sur les dépenses publiques, qui recense le plus de salariés ne se sentant pas reconnus, pris en compte, écoutés, valorisés dans leur entreprise. La crise est majeure !
Vous pouvez toujours dire que les Français n’ont plus d’appétence pour le travail, mais si l’organisation du travail, le management des entreprises, la manière dont les organisations syndicales et les salariés sont pris en compte est mauvaise, l’appétence pour le travail est évidemment limitée. Dans un environnement si peu attentif à l’humain, aux démarches collectives, les gens finissent par être trop souvent jetés comme un Kleenex à la fin de leur carrière professionnelle.