Intervention de Céline Brulin

Réunion du 6 mars 2023 à 10h00
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Après l'article 2

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Je pense précisément que pour qu’elle soit juste, une réforme des retraites doit se donner pour priorité de corriger les inégalités – elles sont aujourd’hui extrêmement importantes – en matière de retraite entre les hommes et les femmes.

Je le redis, ces différences découlent des carrières et des emplois occupés par les uns et les autres.

Prenons les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) – je sais, madame la présidente de la délégation aux droits des femmes, que vous connaissez bien le sujet : il s’agit à environ 90 % de femmes, souvent embauchées moins de vingt-quatre heures par semaine pour des salaires qui n’atteignent même pas les 900 euros !

Prenons maintenant les caissières de supermarché : elles travaillent souvent, elles aussi, à temps extrêmement partiel.

Prenons, enfin, les personnes travaillant dans le secteur de l’entretien : ce sont là encore souvent des femmes, soumises à des amplitudes horaires phénoménales.

Nous devons être plus volontaristes et mettre en place des outils beaucoup plus contraignants si l’on veut corriger ces écarts.

Parmi les multiples raisons qui mettent les gens dans la rue en ce moment, l’une des principales est l’absence de volonté de réduire ces inégalités. On voit énormément de femmes dans les cortèges et je pense que chacun serait bien avisé de les écouter.

Il n’y a pas de recette miracle. Effectivement, les dispositifs mettront du temps à produire leurs effets, mais si l’on se contente de dire que les choses avancent et que le moment viendra où, enfin, nous parviendrons à cette égalité, je crains que l’on demeure vraiment très éloigné des aspirations des femmes.

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