C’est la réalité, monsieur le ministre.
Ensuite, le dispositif a concerné 5 millions de salariés, certes, mais sur plus de 26 millions de salariés. Ainsi, seuls 18 % des salariés touchent la prime Macron, les 82 % restant n’ayant pas touché grand-chose. Présenté ainsi, je trouve que c’est plus parlant, car, quand vous dites 5 millions, on a l’impression que tout le monde l’a touchée.
La question de l’augmentation des salaires est bien posée pour l’ensemble des salariés, y compris ceux qui ont touché la prime de partage de la valeur. On le voit bien, on a affaire à un détournement pour éviter d’augmenter les salaires.
Je le répète, 82 % des salariés n’ont rien touché, car il n’y a pas eu d’augmentation massive des salaires en France, sauf là où il y a eu des luttes, lesquelles, à chaque fois, ont payé.
Il y a bien un problème autour des salaires bruts et nets, c’est-à-dire autour de la socialisation du salaire, qui a vocation à irriguer les caisses de la sécurité salaire, au contraire de la prime Macron. Si les négociations annuelles obligatoires (NAO) tournent autour des primes, nous assécherons définitivement les recettes de la protection sociale.
C’est aussi simple que cela. Évidemment, nous n’avons pas dit aux salariés de refuser la prime lorsqu’elle leur était proposée, mais nous leur avons demandé de pousser les négociations sur l’augmentation des salaires.