Il s’agit non pas de régler les problèmes de notre système de retraite, mais d’« abolir les milliardaires ». C’est peut-être un projet pour certains, mais ce n’est pas l’objet du présent texte.
Encore une fois, la France n’est un paradis fiscal pour personne, qu’il s’agisse des entreprises, des plus fortunés ou des moins fortunés.
Parmi les trente-huit États de l’OCDE, nous sommes le deuxième pays qui taxe le plus. Nous sommes le dernier pays européen à avoir un impôt national sur la fortune. En France, 10 % des contribuables payent 70 % de l’impôt sur le revenu.
La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus qui a été mise en place en 2010 devait être exceptionnelle et temporaire ; elle n’était prévue que pour deux ans. Voilà treize ans qu’elle existe !
Ce n’est donc pas vrai que la France est un paradis fiscal pour les plus fortunés.
Monsieur Bocquet, vous avez cité l’Espagne, qui a effectivement instauré une contribution temporaire sur les plus aisés. Mais, précisément, l’Espagne n’a plus d’impôt sur la fortune. Voilà quelques années, elle a décentralisé cet impôt à l’échelle régionale, et toutes les régions se sont empressées de le supprimer pour attirer les plus aisés.
Cessons de faire croire que l’on part de zéro et que la France souffre d’un défaut de fiscalité, y compris sur les plus fortunés. Au contraire, nous sommes ceux qui les taxons le plus. Mon propos n’est pas de dénoncer cet état de fait. Simplement, ce n’est pas la peine d’en rajouter ; ce n’est pas ainsi que nous résoudrons les problèmes de notre système de retraite.