Il s’agit de créer une contribution exceptionnelle sur les dividendes. Mais notre amendement ne se réduit pas à cela. Nous voulons d’abord adresser un signal, celui de la nécessité de mettre fin à l’accroissement du déséquilibre entre la part de richesse produite qui est consacrée au travail et celle qui est consacrée aux actionnaires.
Je rappelle les chiffres : entre 1997 et 2019, la part de la valeur ajoutée revenant aux salariés est passée de 59, 3 % à 54, 9 %, soit presque cinq points de moins en à peu près vingt ans. Au même moment, la part consacrée aux dividendes a triplé, passant de 5, 2 % à 15, 8 %.
D’ailleurs, selon un calcul de l’organisation syndicale qu’est la CFE-CGC, en faisant rebasculer vers les salaires et les masses salariales 2 points seulement de cet écart, la recette serait de 110 milliards d’euros sur les dix prochaines années.
Ces dividendes – nous le voyons bien – ne favorisent pas la compétitivité, car ils n’entraînent pas d’investissements.
Nous voulons faire un signe politique : on ne peut pas continuer à avoir ce décrochage entre l’évolution de la part de valeur qui est consacrée aux dividendes et celle qui est consacrée aux salaires ! Cela tue à petit feu la valeur travail et le dynamisme de nos entreprises, en cultivant une vision rentière de l’économie : certains placent leur capital, sans faire d’efforts, et en bénéficient pendant que ceux qui travaillent, eux, voient leur protection sociale et leur retraite se dégrader. Cette dérive-là est mortifère pour notre projet républicain et pour notre pays !