Je veux me faire bien comprendre.
Tout d’abord, je souhaite le développement des robots, mais, bien évidemment, pas à n’importe quelle condition ; madame Meunier, vous avez raison. La robotisation n’est pas là pour déroger au droit du travail et organiser la pression sur les salariés. Ce sont nos lois qui doivent encadrer le secteur d’intervention de l’intelligence artificielle ou des robots. Mais ce n’est pas en taxant ces derniers qu’on empêchera Amazon de doter ses salariés d’oreillettes.
Vous confondez la taxation de ce qui produit la richesse et la taxation de la richesse produite. Pour ma part, je demande qu’on taxe la richesse produite.
La taxation de la richesse produite doit-elle intégralement être dirigée vers les retraites ? Nous avons aussi besoin d’argent pour les services publics et de nombreux autres besoins humains. D’ailleurs, je vous le rappelle, en 1945, les usines n’ont pas été taxées, alors qu’un mouvement liant la modernisation à la baisse du nombre d’emplois existait déjà.
Toutes les études le montrent, la numérisation et la robotisation ne réduisent pas massivement les emplois sur la moyenne durée. Notre chômage, même lorsqu’il a été très élevé, ne trouve pas son origine dans la modernisation. C’est même l’inverse ! En effet, le retard industriel français est justement lié à l’absence, dans les temps, d’une robotisation suffisante.
Permettez-moi de citer Henri Emmanuelli, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale pendant de très nombreuses années.