Intervention de Guy Benarroche

Réunion du 6 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Après l'article 3

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

On nous indique continuellement que les caisses sont vides et que la ruine du système est proche, et l’on convoque à cet effet le rapport du COR.

En conséquence, on se saisit toujours du même marteau : on entreprend de décaler l’âge de départ légal à la retraite.

Sans commenter plus avant le contresens que constitue la mise en avant d’un départ à 64 ans comme le seul et unique moyen de sauver notre système, nous envisageons, au travers de cet amendement, le problème par un autre biais : le rétablissement de cotisations patronales.

Le Gouvernement a en effet beau jeu d’alléger la contribution des patrons, puis de se servir de l’effet de ces mesures pour justifier l’effort demandé aux salariés. Si les caisses sont vides, ou le seront bientôt, ainsi que vous le prétendez, ce n’est pas tant parce que nous les viderions en partant à 62 ans que parce qu’on ne les remplit plus comme il le faudrait.

C’est pourquoi je salue tous mes collègues qui allient imagination et travail pour vous proposer des solutions afin de les remplir, de manière que nous n’en passions pas par cette disposition unique de départ à 64 ans.

Pour autant, vous êtes parvenus à rabougrir cette réforme pour la faire tenir dans un simple texte financier, qui ne laisse que peu de place à des mesures de compensation. C’est tout à fait injuste. Pourquoi, monsieur le ministre, ne demander un effort qu’aux salariés, après avoir fait tant de cadeaux au patronat ?

Cet amendement vise donc à revenir de manière progressive et mesurée sur l’allégement des cotisations sociales patronales sur les salaires inférieurs à 3, 2 Smic en 2023, 2, 8 Smic en 2024 et 2, 4 Smic en 2025.

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