Intervention de Nicole Bonnefoy

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 15 mars 2023 à 9h45
Audition de Mm. David Valence président bruno cavagné vice-président et pierre-alain roche rapporteur général du conseil d'orientation des infrastructures coi

Photo de Nicole BonnefoyNicole Bonnefoy :

Votre rapport ne parle pas de la ligne Angoulême-Limoges, fermée depuis cinq ans, c'est un oubli criant et j'ai été frappée de ce manque de considération pour cette ligne essentielle à nos connexions interdépartementales. Ce n'est pas faute d'engagements répétés de la part de la Première ministre plaidant pour la préservation des petites lignes du quotidien, et du précédent ministre des transports, qui a signé avec la région Nouvelle-Aquitaine le protocole pour les « petites lignes de demain » qui mentionnait très clairement cette ligne dans le cadre des contrats de plan État-région.

Que devons-nous conclure du silence assourdissant du rapport du COI sur ce sujet ? Comment justifiez-vous le désengagement de l'État sur cette ligne qui a pourtant fait l'objet d'une attention constante et de promesses réitérées ? Cette évolution est inacceptable alors que, le 3 mars dernier, le ministre Clément Beaune a redit une nouvelle fois son souhait de rouvrir cette ligne. Alors que la végétation pousse sur la voie ferrée, SNCF Réseau indique avoir engagé des études préliminaires pour définir dès cette année les travaux à réaliser, pour une réouverture à terme. Pourquoi, dans ces conditions, ne parlez-vous pas de cette ligne ?

Ensuite, je suis honorée de figurer dans votre rapport en tant que contributrice sur la question de la plateforme de transport combiné de Cognac. Cette plateforme neuve est cependant à l'arrêt, puisque l'industrie du cognac préfère utiliser la route plutôt que le rail... Encore un sujet mentionné sans plus de précision, alors que vous préconisez un report modal vers le ferroviaire pour le trafic des marchandises.

Enfin, le rapport évoque certains problèmes de report de trafic des poids lourds sur les axes dépourvus de péage en indiquant que ces reports « sont souvent infeìrieurs aux preìvisions pour les sections dont le peìage est (trop) eìleveì ». Je suis en total désaccord avec cette assertion et je vous invite à considérer le report de trafic des poids lourds de l'A10 vers la N10 entre Poitiers et Bordeaux, qui engendre des nuisances exponentielles. D'ailleurs, le rapport précise bien que le trafic des poids lourds progresse encore.

Si je salue la volonté du COI de développer le fret ferroviaire, il faut aujourd'hui donner aux élus la possibilité de restreindre de manière temporaire le trafic poids lourds. J'ai déposé une proposition de loi en ce sens pour lutter contre le phénomène de report de trafic qui a rendu notre N10 extrêmement accidentogène et impraticable pour les véhicules légers.

Les autoroutes aujourd'hui concédées peuvent réguler ce trafic grâce à une politique de péage dynamique pour diminuer les congestions à l'oeuvre dans nos métropoles. J'aurais aimé voir une recommandation du COI portant sur ce point noir qui concerne non seulement la Charente mais bien d'autres territoires, laissant les élus captifs de leurs infrastructures.

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