Merci chers collègues pour vos questions tout à fait pertinentes. Concernant le point soulevé par Patricia Schillinger, la partie détection est extrêmement importante aujourd'hui, nous l'avons vu. Dès lors qu'un site a été identifié, il peut revenir sous une autre forme ce qui complexifie d'autant plus les contrôles. Cela est valable pour d'autres sites que la pédopornographie, notamment en ce qui concerne le prosélytisme religieux. Une fois le déréférencement du site demandé, ce qui peut prendre déjà un certain temps, il peut ensuite revenir sous une autre façade, avec une facilité effarante.
Détecter, c'est une chose, mais c'est un principe de communauté qui doit dominer : je le rappelle à chaque fois que je rencontre des jeunes en collège ou lycée. Face à ce que nous constatons, nous devons tous agir et signaler les contenus aux plateformes de référencement. Si l'on ne fait que détourner le regard, on participe en quelque sorte au développement de ces activités illicites.
En ce qui concerne PHAROS, c'est une plateforme intéressante et techniquement tout à fait opérationnelle. Elle mériterait d'être humainement renforcée au vu de la difficulté pour ces opérateurs d'être exposés continuellement à ces contenus illicites, mais également car les chiffres des crimes explosent. Pour finir, nous devons mettre « les mots sur les maux ». Tant que l'économie primera sur la morale, il y aura un vrai sujet. Il ne s'agit pas jeter Internet aux orties, mais les GAFAM doivent prendre conscience des effets collatéraux de leurs priorités de rentabilité et assumer leurs responsabilités.