Cet amendement vise à supprimer l’article 6, qui illustre encore une fois l’objectif réel de cette réforme : mettre en ordre les finances publiques sur le dos des salariés.
Pour la branche des retraites, les économies que vous espérez seraient de 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et de 17, 7 milliards d’euros à l’horizon de 2030. Ces prévisions passent sous silence une multitude d’impacts budgétaires négatifs.
Il y a d’autres pistes pour financer notre système de retraite : supprimer les exonérations de cotisations employeurs sur les salaires supérieurs à 2, 5 Smic, ralentir le remboursement de la dette sociale, revenir sur la baisse de la CVAE et une multitude de propositions que nous vous avons formulées hier.
Ces propositions étaient non pas tant un exercice de créativité, monsieur le ministre, que des pistes sérieuses, crédibles, justes. D’ailleurs, nombre d’économistes les ont validées.
Cette obsession de la seule mesure d’âge montre, de nouveau, que votre réforme n’est que gestionnaire et, au-delà, profondément idéologique. Les Français rejettent majoritairement votre réforme, contre laquelle ils manifestent en ce moment en masse, monsieur le ministre.
Des collectifs pour une retraite digne se montent de manière tout à fait inédite, comme dans mon département du Lot, où se sont regroupés des artisans, des artistes, des commerçants, des paysans et des professions libérales. Ensemble, ils manifestent aujourd’hui.
Actuellement, sur 15, 5 millions de retraités salariés et non salariés, 5, 7 millions, soit 36 %, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le problème restera entier après votre réforme.
Les Français revendiquent un minimum garanti décent – j’y insiste – après une vie de travail.