Séance en hémicycle du 7 mars 2023 à 14h30

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

  • branche
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  • cotisation
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  • l’âge de départ
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La séance

Source

La séance est ouverte à quatorze heures trente.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.

Il n’y a pas d’observation ?…

Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Françoise Dumont, pour une mise au point au sujet d’un vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Dumont

Lors du scrutin public n° 158, Mme Sylvie Goy-Chavent souhaitait s’abstenir.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Acte est donné de votre mise au point. Elle sera publiée au Journal officiel et figurera dans l’analyse politique du scrutin concerné.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, dont le Sénat est saisi en application de l’article 47-1, alinéa 2, de la Constitution (projet n° 368, rapport n° 375, avis n° 373).

Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein de la première partie, à l’article 6.

PREMIÈRE PARTIE

DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES ET À L’ÉQUILIBRE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR L’EXERCICE 2023

Est approuvé le rapport figurant en annexe à la présente loi modifiant, pour les quatre années à venir (2023 à 2026), les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses, par branche, des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes, ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie.

RAPPORT DÉCRIVANT LES PRÉVISIONS DE RECETTES ET LES OBJECTIFS DE DÉPENSES, PAR BRANCHE, DES RÉGIMES OBLIGATOIRES DE BASE, LES PRÉVISIONS DE RECETTES ET DE DÉPENSES DES ORGANISMES CONCOURANT AU FINANCEMENT DE CES RÉGIMES AINSI QUE L’OBJECTIF NATIONAL DE DÉPENSES D’ASSURANCE MALADIE POUR LES QUATRE ANNÉES À VENIR

La présente annexe décrit l’évolution des agrégats de dépenses, de recettes et de soldes de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) pour la période 2023-2026.

Le solde des régimes obligatoires de base a connu en 2020, sous l’effet des dépenses de crise sanitaire et de la récession qui a suivi, une dégradation sans précédent et a atteint le niveau de -39, 7 milliards d’euros. Il s’est redressé en 2021 à -24, 3 milliards d’euros, sous l’effet de la reprise progressive de l’activité et de l’atténuation graduelle des contraintes sanitaires, et est prévu en 2022 à -18, 9 milliards d’euros dans la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023.

La reprise de l’activité économique se poursuivrait en 2023, bien qu’en ralentissement après les forts rebonds enregistrés en 2021 et en 2022. Les dépenses liées à la crise sanitaire diminueraient sensiblement cette année, tandis que le contexte de forte inflation conduirait à l’inverse à une hausse des prestations. Au total, ces mouvements conduiraient à une nette diminution du déficit cette année, qui verrait également les premiers effets de la réforme des retraites portée par la présente loi (I). Les comptes de la sécurité sociale demeureraient toutefois fortement dégradés à moyen terme, sous l’effet de recettes durablement affectées par la crise, d’une hausse des dépenses de la branche Maladie et de la situation des comptes de la branche Vieillesse, les effets de la réforme des retraites se matérialisant seulement progressivement au gré de l’élévation progressive de l’âge de départ à la retraite et l’équilibre global du système de retraite étant en partie assuré par les régimes complémentaires de retraite, hors du champ de la présente annexe. La trajectoire présentée traduirait enfin la mise en œuvre des mesures votées dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 (II). La branche Vieillesse serait dans une situation de déficits élevés durant les années à venir, atténués par la montée en charge progressive de la réforme. La branche Maladie présenterait également des déficits élevés, bien que plus réduits, notamment du fait d’un transfert entre la branche Famille et la branche Maladie dès 2023. La branche Famille et la branche Accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) dégageraient des excédents. Enfin, la nouvelle branche Autonomie présenterait une trajectoire excédentaire à moyen terme, reflétant le surcroît de recettes de la contribution sociale généralisée (CSG) apporté en 2024, lui permettant de financer dans la durée les dépenses prévues dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 (III).

I. – La présente loi s’inscrit dans un contexte macroéconomique, inchangé par rapport à celui prévu dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, de forte poussée de l’inflation, en lien avec la situation géopolitique et sur les marchés de l’énergie, et de ralentissement marqué de la croissance attendu pour cette année.

L’hypothèse de croissance du produit intérieur brut (PIB) retenue est de 1, 0 % en 2023, après 2, 7 % en 2022. Le rythme d’inflation resterait toujours élevé, à 4, 3 % en 2023 au sens de l’indice des prix à la consommation hors tabac (IPCHT), après 5, 4 % en 2022. À moyen terme, la croissance effective du PIB serait supérieure à son rythme potentiel de 1, 35 % par an et atteindrait 1, 6 % en 2024, puis 1, 7 % en 2025 et 2026, tandis que l’inflation refluerait pour s’établir à 1, 75 % par an à cet horizon. La masse salariale du secteur privé, principal déterminant de la progression des recettes de la sécurité sociale, progresserait de 5, 0 % en 2023 avant de revenir progressivement à son rythme tendanciel.

Le tableau ci-dessous détaille les principaux éléments retenus pour l’élaboration des prévisions de recettes et objectifs de dépenses décrits dans la présente annexe :

PIB en volume

Masse salariale secteur privé *

Inflation hors tabac

Revalorisations au 1er janvier **

Revalorisations au 1er avril **

ONDAM

ONDAM hors covid

* Masse salariale du secteur privé. Hors prime exceptionnelle de pouvoir d ’ achat et prime de partage de la valeur ajoutée, la progression serait de 4, 8 % en 2023.

** En moyenne annuelle, incluant les effets en moyenne annuelle de la revalorisation anticipée au 1 er juillet 2022 de 4, 0 % .

La trajectoire présentée dans cette annexe repose sur les mesures votées dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 ainsi que la réforme des retraites présentée dans la présente loi. Le solde atteindrait ainsi -7, 5 milliards d’euros en 2023.

La trajectoire de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) intègre en 2023 une provision d’un milliard d’euros au titre des dépenses liées à la crise sanitaire. La progression de l’ONDAM hors crise est par ailleurs marquée à partir de 2020 par le « Ségur de la santé ». La progression hors dépenses de crise restera soutenue, à +3, 5 % en 2023, en lien notamment avec la poursuite de la montée en charge du « Ségur » mais également avec la revalorisation de 3, 5 % du point d’indice de la fonction publique intervenue en juillet 2022 et la compensation des effets de l’inflation sur les charges des établissements de santé et des établissements et services médico-sociaux (2, 2 milliards d’euros d’effet cumulé). La progression tendancielle de l’ONDAM, c’est-à-dire avant mesures d’économies, atteindrait 4, 4 % cette année, tenant compte, au-delà des effets liés au contexte d’inflation, de la montée en charge des mesures nouvelles dans ce champ, en ville, à l’hôpital et dans le secteur médico-social, et des économies permises par la maîtrise médicalisée et la lutte contre la fraude. L’atteinte du taux de progression de 3, 5 % hors crise sera permise par les mesures de régulation et d’économie, s’élevant à un total de 1, 7 milliard d’euros. Dans une perspective pluriannuelle, le taux de progression de l’ONDAM hors crise serait ramené à 2, 8 % en 2024, puis à 2, 7 % en 2025 et à 2, 6 % en 2026.

Dans le champ des régimes de base de retraite, la trajectoire intègre les dispositions présentées dans la présente loi, portant une hausse progressive de l’âge d’ouverture des droits (AOD) de soixante-deux à soixante-quatre ans, au rythme d’un trimestre par génération à compter du 1er septembre 2023, et une accélération de la durée d’assurance requise (DAR), au rythme d’un trimestre par génération, contre un trimestre toutes les trois générations jusqu’à présent. La trajectoire intègre également des mesures d’accompagnement et de hausse des minima de pensions. Ces mesures viseront, en premier lieu, à dispenser de la hausse de l’AOD les personnes inaptes au travail ou reconnues invalides. Elles permettront également aux assurés ayant commencé à travailler précocement de partir plus tôt que l’âge de droit commun avec notamment un renforcement du dispositif « carrières longues », développeront les transitions entre l’activité et la retraite et amélioreront les dispositifs de prévention et de réparation de l’usure professionnelle. Enfin, les minima de pension seront revalorisés pour les nouveaux retraités à partir de 2023 mais également pour ceux déjà partis à la retraite et bénéficiant du minimum contributif. La réforme emporte également des mesures en recettes, avec des hausses des taux des cotisations vieillesse dues par les employeurs publics (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités territoriales [CNRACL]) et par les employeurs privés, cette hausse étant compensée pour ces derniers par une baisse à due concurrence des cotisations AT-MP. La présente annexe porte sur le champ des régimes obligatoires de base et du FSV à l’horizon 2026, mais la réforme des retraites présentée dans la présente loi aura des impacts financiers qui monteront en charge au-delà de 2026, ainsi que sur les régimes complémentaires. Le système de retraite pris dans son ensemble retournera ainsi à l’équilibre à l’horizon 2030. Une étude d’impact financière spécifique a été jointe au projet de loi.

Dans le champ de la famille, la trajectoire intègre, sur un horizon pluriannuel, la réforme du service public de la petite enfance ainsi que celle du complément de mode de garde et l’augmentation de l’allocation de soutien familial intervenue en novembre 2022.

Dans le champ de l’autonomie, elle intègre un plan de recrutements d’aides-soignants et d’infirmiers en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), l’accroissement des moyens consacrés au maintien à domicile avec le développement des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et la mise en place de temps dédiés au lien social auprès de nos aînés bénéficiant d’un plan d’aide à domicile.

Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), dans son avis publié le 18 janvier 2023 relatif au projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, « considère que la prévision de croissance [pour 2023] associée au PLFRSS reste élevée » et que les prévisions d’inflation et de masse salariale sont « un peu basses ». S’agissant de la trajectoire des comptes publics et de l’impact de la réforme des retraites sur l’équilibre 2023, il considère que le « coût net estimé à 0, 4 Md€ […] est réaliste ».

II. – Au-delà du contexte macroéconomique, la trajectoire financière traduit la normalisation progressive de la situation sanitaire et la mise en œuvre des mesures votées en loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 ainsi que la réforme du système de retraite présentée dans la présente loi.

Comme lors de la crise économique et financière de 2008-2009, la sécurité sociale a joué un rôle majeur d’amortisseur économique et social, tant en matière de prélèvements que de dépenses. Majoritairement proportionnelles au niveau d’activité, les recettes se sont fortement contractées alors que les dépenses se sont maintenues s’agissant des prestations retraites et famille, dont les déterminants ne sont pas affectés par la crise, et ont fortement progressé pour ce qui concerne la branche Maladie.

Après un net rebond en 2021, à +8, 0 % sur l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale (ROBSS) et du FSV pris à périmètre constant, les recettes auraient continué de progresser de +5, 3 % en 2022 selon les prévisions de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, portées par la progression de l’emploi et des salaires, dans un contexte de forte inflation produisant ses effets au-delà des règles d’indexation automatique du salaire minimum (+8, 6 % de progression de la masse salariale privée). Dans le même temps, les dépenses ont également été dynamiques mais dans une moindre proportion. Elles progresseraient de 4, 1 % en valeur en 2022. En résultante, le déficit des régimes obligatoires de base et du FSV diminuerait à nouveau en 2022 de 5, 4 milliards d’euros et s’établirait à 18, 9 milliards d’euros.

En 2023, le déficit des régimes obligatoires de base et du FSV atteindrait 7, 5 milliards d’euros, en très nette amélioration par rapport à 2022 (11, 4 milliards d’euros). Les dépenses ne progresseraient que de 2, 0 %, à la faveur d’une diminution des dépenses sous ONDAM du fait de dépenses liées à la crise attendues en net repli, provisionnées à hauteur de 1 milliard d’euros, mais avec une poursuite des effets de l’inflation sur les prestations : à la revalorisation anticipée de 4, 0 % de juillet 2022 s’est ainsi ajoutée une revalorisation de 0, 8 % au 1er janvier 2023 pour les retraites et s’ajouterait au 1er avril 2023, pour les autres prestations sociales, une revalorisation de 1, 7 %. Les recettes croîtraient de 4, 0 %, soutenues par la masse salariale du secteur privé.

À partir de 2024, les prestations continueraient d’être portées par le contexte d’inflation persistant, mais avec un effet retard moyen d’une année pour les pensions et les autres prestations, alors que les recettes réagiraient davantage au contexte contemporain de l’année. Le ralentissement progressif de l’inflation, au rythme d’un point par an environ (de 4, 3 % en 2023 à 2, 1 % en 2025), participerait ainsi à une dégradation du solde en 2024 et à nouveau en 2025, malgré une progression maîtrisée de l’ONDAM et la montée en charge progressive de la réforme des retraites. En 2024, le déficit des régimes obligatoires de base et du FSV se creuserait ainsi à 8, 9 milliards d’euros, les recettes évoluant de +4, 2 %, légèrement en deçà de la dépense (+4, 3 %). En 2025, il atteindrait 12, 7 milliards d’euros, avec une progression des recettes de +3, 1 %, moindre que celle des dépenses (+3, 7 %). Le déficit se réduirait à partir de 2026, l’effet du différentiel d’inflation d’une année sur l’autre disparaissant quasiment alors que les effets de la réforme des retraites continueraient de monter en charge. Il atteindrait ainsi 12, 3 milliards d’euros à cet horizon.

III. – D’ici 2026, les branches des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale connaîtraient des évolutions différenciées.

La branche Maladie, qui connaîtrait une nouvelle résorption de son déficit en 2022 avec un solde atteignant -21, 9 milliards d’euros, verrait son solde se redresser plus nettement, à -7, 2 milliards d’euros en 2023, sous l’effet de dépenses de crise attendues en très nette baisse (1 milliard d’euros provisionnés). L’amélioration du solde serait par ailleurs soutenue par le transfert pérenne du coût des indemnités journalières liées au congé maternité post-natal, de 2 milliards d’euros en 2023.

Le projet de loi prévoit un financement du fonds de prévention à l’usure professionnelle en soutien aux employeurs des établissements publics de santé et médico-sociaux. Les effets et le financement de la hausse du taux des cotisations vieillesse de la CNRACL sont intégrés dans la trajectoire. La branche Maladie verrait son solde s’améliorer continuellement à l’horizon 2026, en raison à la fois de recettes dynamiques et de dépenses évoluant de manière contenue. En 2026, son déficit s’établirait à 3, 2 milliards d’euros.

La branche Autonomie verrait son solde passer en déficit en 2022, à -0, 4 milliard d’euros, et se creuser à nouveau en 2023, sous l’effet d’un objectif global de dépenses porté respectivement à 5, 1 % et à 5, 2 % dans les champs des personnes âgées et des personnes handicapées. Il atteindrait -1, 3 milliard d’euros en 2023.

À partir de 2024, la branche Autonomie bénéficiera d’une fraction de CSG augmentée de 0, 15 point supplémentaire de la part de la CADES, en application de la loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) afficherait alors un excédent de 0, 7 milliard d’euros, qui diminuerait par la suite, du fait notamment de 50 000 créations à terme de postes en EHPAD et du financement de temps dédiés au lien social auprès des personnes âgées qui bénéficient d’un plan d’aide à domicile. La branche financera par ailleurs la meilleure prise en compte des trimestres cotisés au titre du congé proche aidant dans le cadre de la présente réforme.

S’agissant de la branche Accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP), son excédent passerait à 2, 0 milliards d’euros en 2022, puis s’élèverait à 2, 2 milliards d’euros en 2023. À partir de 2024, la branche verrait le niveau de ses cotisations baisser au bénéfice de la branche retraite. De plus, elle prendrait en charge de nouvelles dépenses liées à la meilleure prise en compte de la pénibilité et de l’usure professionnelle dans le cadre de la réforme. Au total, son excédent atteindrait encore 2, 1 milliards d’euros en 2026.

Le solde de la branche Vieillesse des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du FSV poursuivrait en 2022 son amélioration engagée en 2021, après le creux enregistré en 2020, à -1, 2 milliard d’euros.

À partir de 2023, le solde de la branche serait directement affecté par les effets démographiques du vieillissement (augmentation de la taille des générations qui partent à la retraite) et par la dégradation marquée du solde de la CNRACL mais bénéficierait de la hausse progressive de l’âge effectif de départ portée par la présente loi. Le solde de la branche serait également particulièrement sensible au contexte d’inflation, notamment au ralentissement projeté des prix, avec comme conséquence une progression des recettes en phase avec le contexte de prix de l’année, moindre cependant que l’inflation de l’année précédente dont s’approche le taux de revalorisation appliqué au 1er janvier de l’année. Ainsi, en 2023, les revalorisations des pensions liées à la prise en compte de l’inflation porteraient la progression des charges de la branche vieillesse et du FSV à 4, 5 %, contre 4, 0 % pour les recettes. Le déficit de la branche, y compris fonds de solidarité active, atteindrait ainsi 2, 6 milliards d’euros en 2023 et jusqu’à 12, 1 milliards d’euros à l’horizon 2026. Les éléments relatifs à l’ensemble des régimes, qui permettent d’atteindre l’équilibre à l’horizon 2030, sont présentés dans l’étude d’impact du projet de loi.

La branche Famille verrait son excédent se réduire légèrement en 2022, à 2, 6 milliards d’euros, reflétant le transfert d’une fraction de taxe sur les salaires à la branche Maladie décidé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 pour compenser le coût lié aux indemnités journalières dérogatoires pour garde d’enfants (1, 0 milliard d’euros) supporté par cette branche.

L’excédent serait moindre en 2023 en raison du transfert de la part du congé maternité post-natal, pour 2, 0 milliards d’euros, prévu par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022. De plus, conformément aux engagements du Président de la République, l’allocation de soutien familial a été revalorisée de 50 % en novembre 2022. L’excédent de la branche Famille diminuerait ainsi de moitié, pour s’établir à 1, 3 milliard d’euros en 2023.

À l’horizon 2026, l’excédent de la branche diminuerait et s’élèverait à 0, 8 milliard d’euros, du fait de dépenses portées par l’indexation des prestations légales et de la montée en charge des mesures du quinquennat concernant la branche Famille s’agissant du complément de mode de garde et du service public de la petite enfance.

Prévisions des recettes, dépenses et soldes des régimes de base et du FSV

Recettes, dépenses et soldes de l ’ ensemble des régimes obligatoires de base

En milliards d ’ euros

2022 (p)

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

Maladie

Recettes

Dépenses

Solde

Accidents du travail et maladies professionnelles

Recettes

Dépenses

Solde

Famille

Recettes

Dépenses

Solde

Vieillesse

Recettes

Dépenses

Solde

Autonomie

Recettes

Dépenses

Solde

Régimes obligatoires de base de sécurité sociale consolidés

Recettes

Dépenses

Solde

Recettes, dépenses et soldes du Fonds de solidarité vieillesse

En milliards d ’ euros

2022 (p)

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

Recettes

Dépenses

Solde

Recettes, dépenses et soldes des régimes obligatoires de base et du Fonds de solidarité vieillesse

En milliards d ’ euros

2022 (p)

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

Recettes

Dépenses

Solde

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, à la faveur de l’examen de l’article 6 et de son annexe, qui traduit l’impact budgétaire futur de cette réforme des retraites, je veux pointer l’une des nombreuses injustices que comporte ce texte, à savoir l’augmentation de la cotisation des employeurs publics et en particulier – personne n’y sera insensible ici – des collectivités.

Nos collectivités ont pourtant déjà subi la hausse du point d’indice – légitime, mais non compensée –, qui affecte leurs finances, la crise énergétique et l’inflation que nous connaissons.

Il est injuste encore que les employeurs publics, dont les collectivités, aient à payer plein pot, si j’ose dire, l’augmentation des cotisations, alors que les employeurs privés verront cette augmentation compensée par une diminution de leurs cotisations à la branche AT-MP.

Dans un pays où l’on enregistre tout de même, il faut le rappeler, trois morts par accident du travail chaque jour, c’est évidemment un non-sens.

Dans ma région, j’ai lancé un appel qui a rassemblé 500 élus et je sais que de nombreux collègues, notamment dans les travées de la gauche, ont fait de même.

Mes chers collègues, sachez que les appels en question mobilisent bien au-delà des élus de la gauche. D’innombrables élus locaux nourrissent une très forte inquiétude et sont révoltés par une décision, préparée sans concertation avec les associations, qui risque d’affecter encore de manière considérable les finances de nos collectivités.

Nous avons fait des propositions en vue de rechercher d’autres sources de financement. Malheureusement, elles n’ont pas été entendues.

Les élus nous regardent et nous devons agir en responsabilité !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Claude Varaillas, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

S’agissant du poids de l’austérité sur les collectivités territoriales, rappelons que les employeurs hospitaliers devront supporter un coût de 240 millions d’euros par an au titre de l’augmentation d’un point, à 31, 65 %, du taux de cotisation au régime de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL).

Les employeurs territoriaux – les collectivités locales – verront chaque année leur budget grevé de 460 millions d’euros.

Cette mesure est d’autant plus regrettable qu’elle s’inscrit dans un débat plus large sur l’austérité, qui a été imposée aux collectivités depuis le pacte de Cahors.

En 2022, la droite sénatoriale avait adopté, main dans la main avec le Gouvernement, un projet de loi de programmation des finances publiques extrêmement dur qui, à défaut d’accord, a été abandonnée depuis. Elle avait ainsi validé la trajectoire de baisse des dépenses en volume, soit 15 milliards d’euros d’économies demandés dès cette année.

En adoptant l’article liminaire de cette contre-réforme des retraites, le Sénat vient de confirmer cette orientation. En 2026, les collectivités devront ainsi réduire leurs dépenses de 1, 1 point, ce qui représente 27, 5 milliards d’euros.

Le projet politique du Gouvernement et de la droite sénatoriale figurait en ces termes à l’article 16 du projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 : « Les collectivités territoriales contribuent à l’effort de réduction du déficit public et de maîtrise de la dépense publique. »

Loin de s’acquitter d’une simple contribution, les collectivités, qui sont par nature à l’équilibre, devraient ainsi absorber toute la dette publique. C’est une fuite en avant !

Dans ce contexte, et outre l’augmentation des taux, les collectivités territoriales contribueront massivement à la réforme des retraites. Sur le dos des 5, 7 millions d’agents publics, le recul de l’âge légal et l’accélération de la mise en œuvre des 43 années de cotisations feront peser sur elles un coût de 2, 5 milliards d’euros.

Ces 2, 5 milliards d’euros seront-ils compensés ?

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

L’appel au retrait de la réforme est tout à fait justifié. Elle n’est juste ni pour les agents publics ni pour les agents territoriaux !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Depuis trente ans, les réformes des retraites se succèdent et se ressemblent. Elles ont reculé l’âge d’ouverture des droits, allongé la durée requise de cotisation, fait baisser les pensions, diminué les durées de retraite et accru les inégalités.

Comme elles se répètent, on peut juger qu’elles sont inefficaces et qu’elles n’ont pas résolu durablement le problème. La présente réforme ne fait pas exception, car le projet consiste, une fois encore, à résorber un déficit de ressources par une baisse des dépenses.

Or le problème n’est pas là. Selon la commission des comptes de la sécurité sociale, les politiques d’exonération de cotisations sociales ont coûté 74 milliards d’euros, puis 76 milliards d’euros – un montant sans cesse à la hausse –, tandis que les exonérations non compensées augmentent elles aussi, pour atteindre d’ores et déjà 2 milliards d’euros.

Au déficit de ressources de la sécurité sociale s’ajoutent désormais les primes non compensées de partage de la valeur, votées l’année dernière.

Pourtant, le Conseil d’analyse économique lui-même indiquait dans une étude que les exonérations au-delà de 1, 6 Smic étaient inutiles et recommandait leur remise en cause.

Monsieur le ministre, vous avez donc une solution de financement toute trouvée pour résorber le déficit : en finir avec les exonérations inutiles, notamment sur les hauts salaires. Nous en avons d’autres, que nous vous avons présentées hier. Taxez les grands patrimoines et les revenus du capital à la hauteur du travail ! Augmentez légèrement les cotisations !

Une majorité de Français qui manifestent aujourd’hui l’acceptent. Ne vous occupez pas de leur pouvoir d’achat, ils sont assez grands pour préférer cette solution !

Cessez le versement du Fonds de réserve des retraites à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) ! Cessez de faire des retraites la variable d’ajustement des baisses d’impôt !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Mes chers collègues, Céline Brulin a déjà mis en exergue les immenses défauts des mesures qui sont proposées et qui visent à augmenter les cotisations des collectivités locales, tout en compensant les cotisations du secteur privé par une réduction de la branche accidents du travail et maladies professionnelles.

Les accidents du travail sont tellement nombreux en France que l’on ne peut ainsi couper dans ces crédits.

Aussi, je ne comprends pas que nos collègues du groupe Les Républicains ne soient pas à nos côtés pour refuser cette mesure.

Vous avez dû recevoir comme moi, mes chers collègues, en tout cas les élus franciliens, la lettre du président de l’Association des maires d’Île-de-France. Ce dernier nous a fait copie du courrier qu’il a adressé à Mme Borne.

Il y proteste contre l’augmentation, à partir de 2024 et dans le cadre de la réforme des retraites, des cotisations CNRACL, dont il est estimé, dans l’étude d’impact, que le coût sera de 600 millions d’euros à 700 millions d’euros par an pour toute la fonction publique territoriale. « Bien que le Gouvernement ait annoncé son intention de compenser tout ou partie du coût de cette mesure, écrit-il, nous tenions à vous faire part de nos plus vives inquiétudes, d’autant plus que nous n’avons aucune information sur cette pseudo-compensation. »

D’ailleurs, M. Stéphane Beaudet ne dit pas autre chose quand il explique que la compensation intervient de toute façon à l’instant t et qu’elle n’est pas inscrite dans la durée.

Par ailleurs, il pose des questions et formule des critiques qui rejoignent les nôtres, notamment sur le fait que, dans la fonction publique territoriale, la liste actuelle des catégories actives et superactives est très restreinte, ce qui pose d’énormes problèmes en matière de pénibilité.

M. Beaudet dit encore que, avec le report de l’âge légal à 64 ans, il faut anticiper l’augmentation de l’absentéisme et que, dans la fonction publique, cela induit non seulement des dépenses supplémentaires, …

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

… mais souvent l’interruption du service public.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Monsieur le ministre, je souhaite intervenir sur cet article, qui porte sur une non-compensation et donc, d’une certaine façon, sur un transfert entre les différentes branches de la sécurité sociale.

La hausse du taux de cotisations vieillesse pour les employeurs, en contrepartie d’une baisse du taux de cotisations de la branche AT-MP, cache en réalité une arnaque, dont le coût s’élève au bas mot à 800 millions d’euros.

Le régime général de la sécurité sociale est découpé en plusieurs branches : l’assurance maladie et la branche AT-MP, qui gère les risques professionnels auxquels sont confrontés les travailleurs.

La branche AT-MP présente la particularité d’être financée quasi intégralement, à 97 %, par les employeurs.

Contrebalancer la baisse des cotisations dans une branche par leur augmentation dans une autre pourrait être qualifié d’opération de solidarité entre branches. La Première ministre affirmait même ne pas y voir de problème, la branche AT-MP étant largement excédentaire.

Or si cette branche est excédentaire, c’est en raison des sous-déclarations, qui sont en forte augmentation. En effet, lorsqu’un salarié est en situation d’accident du travail, il est bien souvent pris en charge par la branche assurance maladie et non par la branche AT-MP.

Tout cela mérite d’être corrigé, ce qui n’est absolument pas le cas aujourd’hui.

Pour résumer, la prise en charge de facto du coût d’une partie des accidents du travail et des maladies professionnelles par la collectivité – la contribution des entreprises sur cette branche ayant été diminuée – est à dénoncer.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

L’excédent de la branche AT-MP aurait pu servir à des mesures de prévention des risques professionnels.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Martine Filleul, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Filleul

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, cette réforme a un coût caché.

Selon les estimations de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le passage de 62 ans à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite entraînerait une augmentation d’environ 30 000 allocataires du revenu de solidarité active (RSA), soit 150 millions d’euros de dépenses supplémentaires pour les départements.

D’ailleurs, monsieur le ministre, les représentants des départements de gauche comme de droite ont émis un avis défavorable sur votre projet lors de la réunion du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Ils ont regretté la brutalité et l’injustice sociale de la réforme, qui fera porter l’équilibre du régime sur les personnes aux portes de la retraite, c’est-à-dire sur les salariés seniors, dont 40 % ne sont déjà plus en emploi.

Cette réforme aura des impacts sociaux importants, notamment sur l’évolution du nombre d’allocataires du RSA de plus de 50 ans, dont les perspectives de retour à l’emploi demeurent très faibles. Cela pèsera lourd sur les finances des départements.

Par ailleurs, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le recul de l’âge légal entraînera une hausse du taux de chômage dans les cinq prochaines années. La Drees estime ainsi le nombre de personnes supplémentaires à indemniser à 84 000 personnes.

Or, en raison de la réforme de l’assurance chômage qui est entrée en vigueur, certains chômeurs pourraient rapidement se retrouver au RSA.

Touchés par les effets de l’inflation, les départements ne peuvent voir leur état financier davantage menacé par une hausse supplémentaire de leurs dépenses sociales.

C’est pourquoi, monsieur le ministre, nous dénonçons le coût caché de la réforme. Nous le ferons encore avec force lors de nos prochaines interventions.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Durain

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’article 6 approuve, pour les quatre années à venir, les effets de votre réforme sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale.

Comme l’a rappelé l’économiste Michaël Zemmour, une réforme des retraites est un choix politique, qui entraîne des arbitrages économiques et sociaux. Il y a des gains recherchés ou espérés par les promoteurs de la réforme et des coûts économiques, sociaux et politiques qu’il faut mettre en balance.

Or, à l’appui de ce qui est sans doute l’une des réformes les plus importantes du quinquennat, le Gouvernement n’a pas fourni aux parlementaires les éléments d’information indispensables à l’analyse précise des principaux enjeux : ses effets directs, ses conséquences sur les inégalités femmes-hommes, le chômage, la croissance, l’emploi ou encore la précarité des seniors.

Malgré vos chiffres imprécis, les Français ne s’y sont pas trompés, et je tiens d’autres chiffres à disposition. Je veux parler du record de participation à une manifestation, qui a été battu ce matin dans mon département, à Louhans. J’attends encore des chiffres pour les villes de Montceau, Chalon, Le Creusot et Mâcon.

Ces manifestations sont l’incarnation de cette France des villes moyennes, cette France des sous-préfectures, cette France silencieuse, mais travailleuse. On est loin des oisifs et des privilégiés ! Cette France ne se révolte que rarement, quand la coupe est pleine, mais elle considère justement que tel est le cas à présent.

Il ne sert à rien de le nier, monsieur le ministre : le pays ne vous suit pas sur ce dossier. Ici, au Sénat, au groupe socialiste, nous sommes responsables.

Les Français restent responsables, mais je dois vous avouer que je m’interroge sur les effets que pourrait provoquer votre entêtement. Croyez-vous que les Français manifestent pour que nous continuions d’adopter cet article 6 comme si de rien n’était ?

Personne ne soutient cette réforme. Avez-vous vu des manifestations de soutien à la réforme ? Des contre-manifestations ?… Les Françaises et les Français comprennent très bien ce que vous leur préparez. Vous ne devriez pas traiter leur mobilisation par le mépris et par le déni.

Nous vous laissons la chance de rectifier le tir, et cela commence par le rejet de cet article 6.

Mme Michelle Meunier et M. Éric Kerrouche applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Mes chers collègues, je vous remercie de tenir vos conversations à voix basse, afin que nous puissions entendre les orateurs !

La parole est à M. Daniel Breuiller, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

M. Daniel Breuiller. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, excusez mon essoufflement, mais j’ai quitté à regret et un peu rapidement la manifestation, qui était chaleureuse et joyeuse.

Bravo ! et applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

Par cet article, le Gouvernement approuve l’ensemble des trajectoires et prévisions macroéconomiques de cette réforme.

Le problème est qu’il ne s’attache qu’à ce qui l’intéresse et qu’il ignore tant de choses, notamment les conséquences économiques du vol de deux années de vie à la retraite en bonne santé aux salariés qu’il s’apprête à commettre.

À l’horizon de 2030, le Gouvernement prévoit donc 17, 7 milliards d’euros d’économies. Il passe sous silence une multitude d’impacts budgétaires négatifs. Si l’on fait la somme des dépenses induites – chômage, maladie –, des effets macroéconomiques – contraction des salaires, baisse de l’activité –, l’économie escomptée retombe sans doute, d’après l’OFCE, à près de 3 milliards d’euros seulement à l’horizon de dix ans.

Par ailleurs, selon une étude publiée le 18 mai dernier dans la revue The Lancet Planetary Health, un décès sur six dans le monde est attribuable à la pollution.

Il ne fait aucun doute que les différentes pollutions auxquelles nous sommes toutes et tous confrontés, ainsi que les effets du dérèglement climatique, ont un impact sur la santé humaine et sur notre espérance de vie.

De fortes canicules permettraient peut-être, hélas ! d’améliorer le régime des retraites, de la même façon qu’une nouvelle épidémie aussi inattendue et difficile à prévoir que celle que nous venons de vivre.

L’inaction de l’État face aux enjeux climatiques et son non-respect des normes environnementales, notamment celles qui concernent la pollution de l’air, qui l’a fait condamner, aura un impact sur l’équilibre des régimes de retraite, en raison de l’augmentation de la mortalité précoce.

C’est pourquoi je demande, au travers d’un amendement, une étude d’impact de la mortalité précoce due à la pollution sur les recettes et dépenses.

Enfin, je souhaite que l’on ajoute le nombre de manifestants aux éléments d’analyse de cette réforme.

Rires et applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Hélène Conway-Mouret

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous avions annoncé un débat de fond, et je crois que nous tenons nos engagements.

Nous proposons des recettes supplémentaires, que malheureusement vous rejetez, alors que l’objectif principal est de revenir à l’équilibre en 2030.

Nous proposons également des mesures sociales, puisque les vôtres ont fondu comme neige au soleil. Je pense à la retraite à 1 200 euros ou aux avancées annoncées pour les femmes, qui en fait sont tout le contraire.

Nous faisons preuve de beaucoup de sérieux dans les apports que nous proposons et, pourtant, nous sommes dans un dialogue de sourds : dialogue de sourds entre la partie droite de cet hémicycle et sa partie gauche, mais aussi dialogue de sourds, malheureusement, entre le Gouvernement, monsieur le ministre, et les Françaises et les Français qui montrent massivement en ce moment même qu’ils ne veulent pas de la réforme que vous leur proposez.

Vous honorez certes une promesse de campagne, mais il me semble que vous aviez six ans pour la préparer : six ans pour une large concertation qui aurait pu déboucher sur des mesures ne pénalisant pas celles et ceux qui travaillent le plus, en particulier les femmes ; six ans pour ne pas oublier les Françaises et les Français qui partent à l’étranger et qui promeuvent le savoir-faire et le savoir-être français, renforçant ainsi l’image positive que beaucoup de pays aiment et apprécient ; six ans pour ne pas avoir à utiliser un instrument législatif qui précipite le débat parlementaire et qui nous prive de la possibilité d’améliorer votre texte.

J’aurais aimé vous parler, par le biais d’amendements qui ne peuvent être présentés aujourd’hui, de celles et ceux qui ont des carrières hachées du fait de leur mobilité ou encore de celles et ceux qui suivent leur partenaire et à qui il manquera des annuités et des cotisations.

J’aurais aimé vous parler également du droit à l’information au départ à l’étranger et de la nécessaire amélioration de l’application des conventions internationales bilatérales existant en matière de retraite.

Enfin, nous avons là une occasion ratée de répondre aux fortes préoccupations en matière de protection sociale de nos compatriotes vivant à l’étranger, qui sont les grands oubliés de cette réforme et qui sont pénalisés par vos mesures.

Debut de section - PermalienPhoto de Rachid Temal

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, j’ai lu ce week-end que l’un des deux ministres qui portent le projet de loi avait évoqué « une réforme de gauche ».

Debut de section - PermalienPhoto de Mickaël Vallet

M. Mickaël Vallet. Cela méritait d’être précisé !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Rachid Temal

Je n’entrerai pas dans cette discussion. M. le ministre vient lui aussi de la gauche ; il doit donc se souvenir au moins du vocabulaire de base…

L’égalité étant un sujet très important pour la gauche, nous pouvons examiner si ce critère s’applique à l’article 6.

En fait, la situation est assez simple. Nous avons des employeurs, entreprises et collectivités, dont les obligations vis-à-vis de leurs salariés sont les mêmes en matière de retraite. En la matière, force est de constater – et c’est là où M. le ministre semble avoir oublié ses années de jeunesse – qu’il n’y a pas d’égalité. En effet, les entreprises bénéficient d’une compensation, là où les collectivités n’en bénéficient pas. Nous considérons donc que se pose un problème de fond.

Si la réforme avait été judicieuse et sérieuse, elle aurait été égalitaire, en prévoyant un tel système de compensation pour les collectivités.

Certains de mes collègues ont évoqué l’augmentation du point d’indice, nécessaire, mais non compensée. Mes chers collègues de la partie droite de l’hémicycle, le président de l’Association des maires de l’Île-de-France (Amif) est, sauf erreur de ma part, issu de votre famille politique. Il est vice-président de la Région, aux côtés de Valérie Pécresse.

Debut de section - PermalienPhoto de Rachid Temal

M. Rachid Temal. Quand bien même, cher Roger Karoutchi, il est de droite, puisqu’il était vice-président de Valérie Pécresse. En conséquence, je crois savoir à peu près où il se situe !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Rachid Temal

Ainsi, on peut considérer que le président de l’Amif vous alerte et nous alerte, en soulignant que les collectivités seront flouées par cet article. Il me semble donc de bon sens de supprimer ce dernier.

Pour rappel, nous étions nombreux ici à nous battre, voilà quelque temps, soit pour la suppression, soit pour l’aménagement de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Nous avions alors considéré collectivement que nous ne pouvions pas alourdir les charges des collectivités.

Pour ces raisons, nous souhaitons la suppression de cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Annie Le Houerou, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie Le Houerou

L’article 6 consiste à approuver le rapport établissant, pour les quatre prochaines années, les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base de sécurité sociale.

S’agissant de la branche vieillesse, les économies escomptées et mises en avant par le Gouvernement grâce à la réforme s’élèvent à 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et à 17, 7 milliards d’euros à l’horizon de 2030.

Or, monsieur le ministre, vous ne comptabilisez pas les multiples conséquences budgétaires négatives de cette réforme et les coûts cachés.

Je ne ferai pas d’addition ici, mais si l’on cumule les dépenses induites – chômage, maladie, invalidité, RSA – et les effets macroéconomiques – contraction des salaires, baisse de l’activité –, l’économie réalisée tombe, selon l’OFCE, à 2, 8 milliards d’euros à un horizon de dix ans.

L’étude d’impact est donc lapidaire. Elle ne mentionne aucun des effets attendus sur la précarité des seniors en emploi. Or, avec une douzaine d’années de recul, on sait désormais qu’un décalage de l’âge se traduit principalement par un allongement de la période de précarité entre emploi et retraite.

Ainsi, la hausse de l’emploi d’environ 300 000 seniors devrait se payer par une hausse du nombre de seniors – de l’ordre de 200 000 – sans emploi ni retraite.

En 2022, notre système de retraite est excédentaire. Les déficits projetés, selon la pire des hypothèses du Conseil d’orientation des retraites (COR), sont de l’épaisseur du trait.

Monsieur le ministre, votre réforme est donc un choix politique. Pour financer notre système, d’autres solutions sont possibles, et nous vous en avons donné de multiples pistes lors de la séance d’hier soir.

Votre copie est à revoir. Les Français n’en veulent pas et ils sont nombreux aujourd’hui à vous le dire. Ne restez pas sourds !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Cécile Cukierman, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, au travers de l’examen de cet article 6 et plus particulièrement de son annexe, nous abordons la question des collectivités territoriales.

Souvenons-nous : acte premier, la Première ministre nous promet, avant la présentation de ce projet de loi, que les collectivités territoriales n’en subiront pas les effets.

Acte deux, quelques semaines plus tard, elle nous annonce que les employeurs territoriaux devront augmenter de 1 % leur cotisation à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales.

Accessoirement, la différence entre l’acte un et l’acte deux représente un coût de 500 millions d’euros par an.

Nous pourrions dire que, en matière de gestion et d’annonces sur les collectivités territoriales, nous sommes habitués à des volte-face. Cela s’ajoute néanmoins à une situation déjà difficile pour nombre d’entre elles. Depuis maintenant plus d’une décennie, les collectivités territoriales ont vu leur budget diminuer : gel, baisse drastique des dotations, puis absence de hausse des dotations.

S’y ajoutent, plus récemment, les effets de la crise de l’énergie, couplés à une crise économique qui ne fait qu’augmenter les prix.

Cela a inévitablement une incidence sur le développement et la qualité du service public local rendu, sur ce service qui, pour beaucoup de nos compatriotes, est le seul qui a subsisté dans leur commune et qui permet, grâce aux femmes et aux hommes des services municipaux, de faire société et de porter le projet de l’idéal républicain de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

M. André Reichardt approuve.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Oui, cette hausse des cotisations aura des conséquences sur les recrutements, sur les ressources humaines et sur la capacité de nos collectivités à être toujours, demain, au plus près de celles et ceux qui en ont besoin.

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Yan Chantrel

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous revenons, nous sénateurs de gauche, de la manifestation qui est organisée en ce moment.

Les manifestants que vous ne souhaitez pas entendre depuis plusieurs semaines et plusieurs mois sont de plus en plus nombreux dans la rue. On estime en effet que plus de 2, 5 millions de personnes manifestent aujourd’hui contre cette réforme profondément injuste.

Or l’article que nous examinons aborde précisément les prévisions budgétaires et les conséquences éventuelles de votre réforme.

Nous avons un grave souci, monsieur le ministre : vous avez vous-même indiqué récemment que, pour des raisons financières, une nouvelle réforme serait certainement nécessaire en 2030.

Expliquez-nous pourquoi nous débattons de cet article. À quoi sert cette réforme brutale ? À quoi sert-il de faire travailler des personnes deux ans de plus, alors que vous reconnaissez vous-même que cette réforme est inutile ?

Il faudra nous expliquer la raison de cette brutalité constante vis-à-vis des plus démunis et de ceux qui exercent les travaux les plus pénibles, alors même que vos arguments financiers ne sont ni solides ni étayés.

Qui plus est, cette réforme n’actionne qu’un seul paramètre, le plus brutal : le recul de l’âge légal de départ à la retraite.

Nous avons passé des heures, au sein de cet hémicycle, à vous proposer avec méthode une contre-réforme assortie de solutions justes. Nous n’avons pas cessé de faire des propositions. Nous vous avons même proposé hier une CSG progressive, que vous avez refusée, qui permettrait de taxer les personnes qui possèdent le plus, afin qu’elles contribuent pour une juste part au financement de notre système de retraite.

Vous avez systématiquement refusé toutes les propositions de justice sociale que nous avons faites, alors que vous reconnaissez vous-même que votre réforme est inutile !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

Mes chers collègues, vous savez que je recherche, depuis le début de ce débat, des points de convergence entre nous, et je voudrais prendre la parole pour apporter mon approbation à une partie du propos d’un collègue socialiste, qui a dénié à cette réforme des retraites le caractère de réforme de gauche.

En effet, telle qu’elle a été inspirée par le Sénat et telle qu’elle est en train d’être modifiée par le Sénat, cette réforme n’est en aucun cas une réforme de gauche.

D’ailleurs, une réforme des retraites de gauche, c’est un oxymore ! Il n’existe pas de précédent ni de référence pour savoir ce que pourrait être une réforme des retraites de gauche : aucune réforme des retraites n’a jamais été faite par la gauche !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

La sauvegarde des régimes de retraite du secteur privé, c’est le gouvernement d’Édouard Balladur, avec Simone Veil comme ministre des affaires sociales.

La réforme du régime de retraite de la fonction publique, c’est le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, sous l’autorité de Jacques Chirac, avec François Fillon comme ministre du travail et des affaires sociales.

Les réformes courageuses ne sont jamais venues de la gauche.

Nouvelles protestations sur les travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de David Assouline

S’il y a des retraites en France, c’est grâce à nous !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

M. Philippe Bas. Si les Français ont une chance d’avoir à l’avenir des pensions de retraite qui ne s’érodent pas, ce sera bien, une fois de plus, grâce au courage de la droite !

Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Exclamations sur les travées des groupes SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Je n’avais pas l’intention de prendre la parole, pour ne pas allonger nos débats, mais M. Philippe Bas a la mémoire sélective !

Debut de section - PermalienPhoto de David Assouline

En droit, il n’est pas mauvais, mais en histoire, il est moyen…

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Il est vrai que la droite a porté toutes les réformes qui ont aggravé la situation de nos concitoyens, en dernier lieu la réforme Fillon, qui a porté l’âge de départ à la retraite de 60 ans à 62 ans. Mais comment pouvez-vous oublier la réforme de 1981 et le passage de 65 ans à 60 ans ?

À l’époque, l’espérance de vie était moindre qu’aujourd’hui.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

M. Patrick Kanner. Eh bien, je qualifierai cette mesure de réforme de gauche, et même de révolutionnaire ! Elle a été faite dans l’intérêt des Français.

Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Il y a également eu la réforme Touraine de 2012, une réforme de gauche.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

D’un côté, le financement du système de retraite était assuré par l’augmentation du nombre de trimestres.

De l’autre, elle permettait de reconnaître les carrières longues et de partir, à ce titre, à 60 ans, et elle instaurait des critères de pénibilité pour permettre à celles et à ceux qui ont le plus de mal dans leur vie active de partir en temps et en heure.

Je suis donc quelque peu étonné, monsieur Bas, parce que je connais votre intelligence et je sais que vous respectez l’opposition. Là, manifestement, la fatigue vous a emporté !

Sourires et applaudissements sur les travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Je serai plus prosaïque, puisque je vais revenir plus directement sur l’article 6 que nous examinons à présent.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Cet article vise à approuver un rapport annexé décrivant, pour les quatre années à venir, c’est-à-dire jusqu’en 2026, un certain nombre de prévisions de recettes et d’objectifs de dépenses. Je crois qu’il est intéressant d’examiner avec attention ce rapport.

Je pense notamment aux hypothèses macroéconomiques. Le Gouvernement a par exemple pris une hypothèse de croissance du PIB qui me paraît quelque peu optimiste. Je l’ai déjà interrogé à plusieurs reprises à ce sujet, et il serait intéressant, monsieur le ministre, que vous puissiez justifier le choix de ces hypothèses.

Par ailleurs, plusieurs intervenants sont revenus sur la question de l’augmentation des cotisations patronales à la CNRACL. Comme pourrait le dire René-Paul Savary, cette question ne nous avait pas échappé !

Ah ! sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Nous avons d’ailleurs déposé un amendement à ce sujet. Vous aurez donc tout loisir, mes chers collègues, d’inscrire dans le marbre de la loi le principe d’une compensation intégrale par l’État, dès 2023, des surcoûts pour les employeurs publics entraînés par l’augmentation des cotisations patronales à la CNRACL – ces surcoûts sont estimés entre 700 millions d’euros et 800 millions d’euros pour 2030.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

En tout cas, je conseille à chacun de regarder ce rapport annexé, dans lequel on trouve bien des éléments intéressants.

On peut en particulier constater que les tableaux financiers sont assez peu différents de ceux que nous avons votés dans le dernier projet loi de financement de la sécurité sociale. Le projet de loi que nous examinons n’a donc que peu d’impact sur les équilibres de cette période. C’est particulièrement vrai pour 2023, puisque la réforme n’entre en vigueur qu’à la fin de cette année.

En tout cas, cet article est obligatoire aux termes de la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale. J’émettrai donc un avis défavorable sur l’ensemble des amendements qui en demandent la suppression.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Cet article est important, parce qu’il a trait aux équilibres de la réforme et, plus généralement, à ceux des comptes sociaux.

Au fond il nous permet de revenir aux éléments fondamentaux qui justifient cette réforme : au début des années 2000, quelque 12 millions de pensions étaient versées chaque mois ; il y en aura 20 millions dans les années à venir du fait de l’allongement de l’espérance de vie, soit un quasi-doublement en une génération.

Aucun pays ne peut affronter un tel choc sans réformer le financement de son système de retraite.

Debut de section - Permalien
Plusieurs sénateurs du groupe Ser

Le financement, oui !

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Nous avons fait le choix de réformer notre système de retraite sans augmenter les impôts. Nous avons d’ailleurs résisté à de nombreux assauts à ce sujet – ce fut encore le cas la nuit dernière.

Les débats sur cet article nous permettront aussi de débattre d’autres enjeux : les collectivités locales, le scénario central de productivité retenu par le Gouvernement, etc.

Plusieurs orateurs, par exemple M. Chantrel, Mme Conway-Mouret ou M. Durain, ont convoqué dans les débats ce qui se joue en dehors de cet hémicycle : les manifestations qui ont lieu aujourd’hui.

Sur ce point, je veux être d’une clarté absolue : nous avons toujours écouté ceux qui s’opposaient à cette réforme dans un cadre démocratique.

Protestations sur les travées du groupe SER.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

L’opposition s’exprime au sein du Parlement et dans la rue, et je respecte absolument le droit constitutionnel de manifester et de faire grève.

En revanche, j’ai dénoncé, et je continuerai de le faire, ceux qui appellent au blocage, partout et tout le temps, et qui appellent – je reprends leurs mots – à « mettre l’économie française à genoux ».

Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Quand on appelle à mettre l’économie française à genoux, on appelle à mettre à genoux des entreprises, des usines, des travailleurs, et je ne crois pas qu’une majorité de Français le souhaite.

Un nombre important de Français défilent contre cette réforme et ces manifestations sont légitimes, mais je souhaite que cet hémicycle soit le lieu du débat démocratique. J’ai perçu, depuis le début de l’examen de ce texte, que nous étions dans cet état d’esprit, et je souhaite que cela continue.

Exclamations sur les travées des groupes SER et CRCE.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Puisque plusieurs orateurs ont parlé de ces manifestations, ce qui est légitime, vous me permettrez pour ma part de penser aux dizaines de millions de Français qui, ce matin, se sont levés encore plus tôt que d’habitude pour aller travailler, …

Vives protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

… aux centaines de milliers d’artisans et de commerçants qui se sont levés pour faire tourner leur entreprise dans ce contexte difficile, à ces dizaines de millions de Français qui sont, pour certains, opposés à la réforme, mais qui n’ont pas d’autre choix que d’aller travailler – je pense notamment aux agents publics, aux soignants, aux enseignants, aux policiers, aux douaniers, qui sont mobilisés aujourd’hui.

Vous ne l’avez pas fait, mais vous me permettrez de penser à ces dizaines de millions de Français qui font tourner notre pays aujourd’hui, comme tous les autres jours, malgré les grèves, les manifestations et les blocages. Il me semble parfaitement légitime de penser à eux !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de trente-six amendements identiques.

L’amendement n° 351 est présenté par Mme Briquet.

L’amendement n° 376 est présenté par Mme Féret.

L’amendement n° 459 est présenté par M. Fichet.

L’amendement n° 481 est présenté par Mme Van Heghe.

L’amendement n° 490 est présenté par Mme Harribey.

L’amendement n° 514 est présenté par M. Chantrel.

L’amendement n° 528 est présenté par M. Gillé.

L’amendement n° 577 est présenté par Mme de La Gontrie.

L’amendement n° 676 est présenté par Mme Le Houerou.

L’amendement n° 705 est présenté par Mme Blatrix Contat.

L’amendement n° 736 est présenté par M. M. Vallet.

L’amendement n° 818 est présenté par M. Jacquin.

L’amendement n° 871 est présenté par M. Durain.

L’amendement n° 906 est présenté par M. Lurel.

L’amendement n° 934 est présenté par Mme Artigalas.

L’amendement n° 1024 est présenté par M. Stanzione.

L’amendement n° 1093 est présenté par M. Tissot.

L’amendement n° 1160 rectifié bis est présenté par Mme Lubin.

L’amendement n° 1184 est présenté par Mme S. Robert.

L’amendement n° 1215 est présenté par M. Mérillou.

L’amendement n° 1252 est présenté par Mme Jasmin.

L’amendement n° 1324 est présenté par Mme Préville.

L’amendement n° 1381 est présenté par M. Bourgi.

L’amendement n° 1444 est présenté par M. Kerrouche.

L’amendement n° 1550 est présenté par Mme Monier.

L’amendement n° 1630 est présenté par Mme Poumirol.

L’amendement n° 1660 est présenté par Mme Meunier.

L’amendement n° 1669 est présenté par Mme Bonnefoy.

L’amendement n° 1701 est présenté par M. Leconte.

L’amendement n° 1797 est présenté par M. Jomier.

L’amendement n° 1827 est présenté par M. Kanner.

L’amendement n° 1854 est présenté par M. Assouline.

L’amendement n° 1903 est présenté par M. P. Joly.

L’amendement n° 2000 est présenté par Mme Rossignol.

L’amendement n° 3196 est présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon.

L’amendement n° 4385 rectifié est présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli.

Ces trente-six amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Isabelle Briquet, pour présenter l’amendement n° 351.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Briquet

Cet amendement tend à supprimer l’article 6, qui vise à approuver, pour les quatre années à venir, les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites.

Pour financer notre système de retraite, plusieurs solutions existent. Nous nous sommes employés ces derniers jours à vous faire de nombreuses propositions permettant d’éviter cette réforme aussi injuste qu’inutile. Mais vous faites le choix, cela a été redit par M. le ministre, de faire peser le déficit sur les salariés et leur santé.

Par ailleurs, pour l’assurance vieillesse – Annie Le Houerou l’a très bien dit tout à l’heure –, les économies espérées de la réforme, soit 10, 3 milliards d’euros à l’horizon 2027 et 17, 7 milliards d’euros à l’horizon 2030, passent complètement sous silence une multitude d’impacts budgétaires négatifs.

Si l’on fait la somme des dépenses induites – chômage, maladie, etc. – et des effets macroéconomiques, l’économie serait à peine de 2, 8 milliards d’euros. Autant dire que le but visé ne sera pas atteint !

Aussi, une seule conclusion s’impose : le retrait pur et simple de cette réforme.

Pour conclure, je tiens à rassurer M. le ministre : il y a aussi des Français – j’en ai rencontré – qui se sont levés très tôt ce matin et qui, pour autant, ne veulent pas travailler deux ans de plus – 62 ans, cela suffit largement !

Applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Pierre de La Gontrie, pour un rappel au règlement.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre de La Gontrie

Je souhaite faire un rappel au règlement, au titre de son article 37.

M. le ministre, dans une sorte d’envolée lyrique, a cru bon de lancer une attaque en règle contre le droit de grève et contre le droit de manifester. Peut-être s’est-il cru dans un meeting de sa formation politique ?

Puis-je lui rappeler que ces droits sont reconnus par notre Constitution et qu’il est absolument indigne, a fortiori de sa part, lorsque l’on a eu son parcours, de tenir ce type de propos ?

Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre de La Gontrie

Je sens que mes propos vous dérangent, chers collègues de droite…

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre de La Gontrie

Je veux simplement rappeler au ministre que beaucoup de gens qui se lèvent tôt tous les jours ont décidé aujourd’hui de faire grève, perdant ainsi une partie de leur salaire, alors même que celui-ci est souvent peu élevé.

Il est indigne d’avoir une telle méconnaissance de ces situations, un tel mépris pour ces revendications, de considérer que tout cela va passer, que l’on peut faire avec, finalement d’être indifférent. Je suis extrêmement en colère d’entendre un membre du Gouvernement exprimer un tel mépris !

Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter l’amendement n° 376.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Cet amendement vise à supprimer l’article 6.

Je veux revenir sur les questions de la pénibilité et de la branche AT-MP.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Baisser les cotisations des entreprises et acter une diminution de l’excédent de la branche AT-MP dans le cadre de transferts entre branches, c’est déresponsabiliser les entreprises, alors qu’elles financent la branche à hauteur de 97 %.

Cet excédent aurait pu servir à financer les mesures de prévention des risques professionnels que nous réclamons à l’occasion de chaque projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).

Surtout, avec votre réforme qui recule de deux ans l’âge de départ à la retraite pour tous, ce sont des femmes et des hommes déjà usés à 62 ans qui devront travailler deux ans de plus. Ce sont plus de femmes et d’hommes qui seront en invalidité, car confrontés plus longtemps à la pénibilité.

Comme votre gouvernement a retiré en 2017 quatre des dix critères du compte pénibilité, cette situation ne pourra que s’aggraver.

Pourtant, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, la manutention manuelle de charges, c’est le quotidien de nombreux salariés. On ne reconnaît plus leur pénibilité, alors qu’eux aussi, monsieur le ministre, se lèvent tôt le matin !

Les Français vous le disent par milliers en ce moment même : 64 ans, c’est non. Retirez votre réforme !

Applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jean-Luc Fichet, pour présenter l’amendement n° 459.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Luc Fichet

Cet amendement vise à supprimer l’article 6 qui entérine les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites.

Cet article approuve la trajectoire financière pluriannuelle des régimes obligatoires de base présentée dans l’annexe A.

Cette trajectoire omet les surcoûts qui sont induits par la réforme et qui pèseront négativement sur les comptes : hausse de 1, 3 milliard d’euros des dépenses d’assurance chômage, augmentation attendue des arrêts maladie pour 1 milliard, hausse de 800 millions d’euros des prestations de solidarité, 500 millions d’euros pour l’allocation aux adultes handicapés (AAH), 170 millions d’euros pour l’allocation de solidarité spécifique pour les chômeurs en fin de droits, 150 millions d’euros pour le RSA, etc. Ces surcoûts viennent en minoration des gains que le Gouvernement attend et estime à 18 milliards d’euros.

Cet article doit donc être supprimé.

Pour conclure, je voudrais avoir une pensée pour ceux qui se lèvent tôt le matin, souvent des gens en situation précaire et avec des revenus très faibles. Nombre d’entre eux espéraient beaucoup du Ségur de la santé ; ils n’ont rien perçu, si bien qu’ils n’ont pas les moyens de faire grève, alors qu’ils aimeraient beaucoup le faire.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Sabine Van Heghe, pour présenter l’amendement n° 481.

Debut de section - PermalienPhoto de Sabine Van Heghe

Cet amendement vise à supprimer l’article 6, qui vise à approuver, pour les quatre années à venir, les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites. Tout a été dit par mes collègues.

Debut de section - PermalienPhoto de Sabine Van Heghe

Je voudrais simplement vous dire, monsieur le ministre, que vous parlez des Français qui se lèvent tôt et qui font tourner la machine. Eh bien, la plupart de ces Français étaient aujourd’hui dans la rue !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 490 n’est pas soutenu.

La parole est à M. Yan Chantrel, pour présenter l’amendement n° 514.

Debut de section - PermalienPhoto de Yan Chantrel

M. Yan Chantrel. Monsieur le ministre, ce n’est pas à vous qu’il revient de décider si le débat démocratique est bon ou non. Je vous rappelle tout de même que, aux termes de la Constitution, c’est le Parlement qui contrôle l’action du Gouvernement et qui vote la loi. Il ne faudrait pas inverser les rôles !

Applaudissements sur les travées du groupe SER. – Mme Raymonde Poncet Monge applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Yan Chantrel

Toutefois, parlons du fond. Nous n’approuvons pas les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses qui nous sont présentés dans ce projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (PLFRSS). Vos prévisions ne sont pas formulées sur des bases sincères et de nombreux éléments chiffrés sont absents de l’étude d’impact, ce qui renforce le sentiment de méfiance.

Surtout, nous ne partageons pas la philosophie qui préside à cet article d’équilibre. Nous vous avons fait de nombreuses propositions pour trouver des recettes de substitution et ne pas faire payer la note aux Françaises et aux Français.

Nous vous avons proposé d’abroger les exonérations de cotisations les plus inefficaces. Pour la branche vieillesse, ces exonérations augmentent fortement et atteindront 19 milliards d’euros en 2023. Au lieu de cela, vous avez sorti de votre chapeau une nouvelle exonération sur la branche famille pour créer vos CDI seniors.

Nous vous avons proposé de créer une surcotisation sur les hauts salaires ou d’augmenter la taxation des retraites chapeaux.

Nous vous avons proposé d’assujettir aux cotisations sociales certains revenus du capital et des dispositifs non soumis à cotisations sociales comme la prime Macron.

Nous vous avons proposé de créer une contribution exceptionnelle sur les superprofits, dont on estime qu’elle pourrait rapporter entre 10 milliards et 15 milliards d’euros.

Nous vous avons proposé de remettre en place un véritable impôt de solidarité sur la fortune.

Devant toutes ces propositions de bon sens, monsieur le ministre, mes chers collègues de la majorité sénatoriale, vous vous êtes enfermés dans l’obstruction, vous avez voté contre tout par pur dogmatisme libéral. C’est aux Françaises et aux Français que vous allez faire payer le coût de votre réforme.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 528 n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Marie-Pierre de La Gontrie, pour présenter l’amendement n° 577.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre de La Gontrie

Je voudrais évoquer un avis qui a été peu mentionné jusque-là : celui du Haut Conseil des finances publiques rendu le 18 janvier 2023. Par chance, nous avons pu le lire, à la différence de l’avis du Conseil d’État, cher à notre collègue Daniel Breuiller… Je saisis d’ailleurs cette occasion pour demander de nouveau qu’on nous le communique.

Incontestablement, cet avis du Haut Conseil des finances publiques est pour vous, monsieur le ministre en charge des comptes publics, d’une sévérité extrême.

Tout d’abord, les auteurs de cet avis constatent les difficultés dans lesquelles ils ont été mis pour travailler.

Ils regrettent évidemment, tout comme nous, l’absence d’adoption d’un projet de loi de programmation des finances publiques : cela ne permet pas de vérifier la cohérence des prévisions de finances publiques des textes qui sont proposés par le Gouvernement.

Au-delà de cette absence, qui est contraire aux engagements européens de la France, ils notent que cela prive les finances publiques d’une boussole indispensable à leur bonne gestion et à la préservation de la soutenabilité de la dette publique.

Ils constatent ensuite que vos prévisions, tant de croissance ou d’inflation que de masse salariale, ne sont pas étayées.

Par conséquent, ils se disent en grande difficulté pour analyser les conséquences de votre projet de réforme, dont ils constatent – nous y reviendrons plus tard dans le débat – que, pour 2023, elles sont en tout état de cause peu importantes. Je dis cela, car, vous le savez fort bien, vous avez un problème de constitutionnalité en fonction de l’existence ou non d’une incidence financière constatable en 2023.

Le Haut Conseil conclut qu’il n’est pas en mesure d’évaluer l’incidence de moyen terme de la réforme des retraites sur les finances publiques.

Par conséquent, cet article 6 qui vise à approuver un rapport et des tableaux financiers est construit sur du sable ! Les sénatrices et sénateurs de gauche en demandent la suppression, parce que nous sommes hostiles à votre réforme. Au-delà de cet argument, il serait tout de même préférable que cette réforme soit assise sur des réalités objectives. Cela permettrait tout simplement au Parlement de jouer son rôle de contrôle de l’action du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Annie Le Houerou, pour présenter l’amendement n° 676.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie Le Houerou

Cet amendement vise à supprimer l’article 6, qui consiste à approuver le rapport renseignant, pour les quatre prochaines années, les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base de sécurité sociale.

Cette trajectoire a un défaut principal. Comme je l’ai dit tout à l’heure, vous omettez les surcoûts négatifs : augmentation attendue des arrêts maladie ; hausse de plus de 800 millions d’euros des prestations de solidarité, dont un demi-milliard pour l’AAH, 170 millions d’euros pour l’allocation de solidarité spécifique pour les chômeurs en fin de droits ou encore 150 millions d’euros pour le RSA ; hausse de 1, 3 milliard d’euros des dépenses d’assurance chômage, etc.

Derrière ces chiffres, ce sont des gens en précarité : 200 000 seniors sans emploi ni retraite.

En ce qui concerne le montant des allocations touchées par les seniors, l’indemnité mensuelle de chômage pour les hommes est en moyenne de 1 358 euros pour les 55-61 ans. Les sommes sont nettement plus faibles pour les femmes : 900 euros pour les femmes de 55 à 62 ans, 977 euros à 62 ans et plus.

Je rappelle que le seuil de pauvreté est à 1 102 euros par mois en 2022. Ceux qui ont travaillé dans des conditions difficiles, particulièrement les femmes, seront les plus touchés, et vous leur proposez d’être mis à contribution deux années supplémentaires. Vous faites le choix d’une injustice sociale, particulièrement envers les femmes.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l’amendement n° 705.

Debut de section - PermalienPhoto de Florence Blatrix Contat

Cet amendement vise également à supprimer l’article 6.

Contrairement à ce que vous tentez de faire croire depuis quelques semaines, reporter l’âge légal de la retraite n’est pas l’unique solution de financement du système de retraite par répartition.

Les millions de Françaises et de Français qui sont descendus aujourd’hui dans la rue pour la sixième journée de mobilisation contre cette réforme injuste et brutale l’ont bien compris et vous le crient haut et fort. Il serait temps de les écouter !

Pour financer notre système, il y a plusieurs solutions possibles, elles ont été évoquées. Il n’y a pas de nécessité ; il y a des choix politiques !

Emmanuel Macron a choisi de faire peser le déficit sur les salariés et leur santé. C’est un choix d’injustice sociale, qui fragiliserait les travailleurs entrés tôt sur le marché du travail. Des travailleurs qui, on le sait, sont plus vulnérables face aux aléas du marché de l’emploi. C’est un choix de société du tout travail et du productivisme.

La réforme des retraites ne permettra pas de faire 18 milliards d’euros d’économies comme vous le prétendez.

Mes collègues ont évoqué les nombreux coûts cachés, les régimes de retraite faisant partie d’un écosystème social global. Plusieurs données chiffrées ont été évoquées : une hausse, selon l’estimation de la Cour des comptes, de 1, 5 milliard d’euros des dépenses d’assurance chômage ; une hausse également de 3, 6 milliards d’euros sur les prestations sociales, etc.

Ces coûts cachés viennent réduire les économies que vous envisagez. Et c’est sans compter la précarisation, l’usure, les difficultés rencontrées par nos concitoyens qui ont commencé à travailler le plus tôt.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Mickaël Vallet, pour présenter l’amendement n° 736.

Debut de section - PermalienPhoto de Mickaël Vallet

Cet amendement vise également à supprimer l’article 6 qui approuve, pour les quatre années à venir, les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites.

Je profite de cette prise de parole pour passer à M. le ministre le bonjour amical – on m’a demandé de le faire – des plus de 4 000 manifestants qui étaient réunis ce matin à Rochefort-sur-Mer, dans mon département. §Ce sont des chiffres que l’on n’a jamais vus, et je regrette de ne pas avoir pu être avec eux.

Mes chers collègues, je cite le chiffre de la police, pas celui des syndicats – je vous laisse imaginer la réalité des choses…

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Mickaël Vallet

À Rochefort, à Saintes et ailleurs, beaucoup de gens se sont levés tôt pour aller à cette manifestation ; d’autres l’ont fait pour aller travailler – nous les écoutons tous, sans caricaturer personne.

Parmi les gens qui se sont levés pour aller travailler, il y a probablement ceux qui travaillent dans un cabinet de conseil, y compris celui qui a contribué à préparer cette réforme… Mme Assassi a d’ailleurs demandé que l’on puisse avoir communication des documents que l’on appelle maintenant communément les livrables. Elle n’a pu les obtenir. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour les demander à mon tour. Ils pourraient s’ajouter utilement à « l’avis » du Conseil d’État…

Applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Olivier Jacquin, pour présenter le sous-amendement n° 818.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Cet amendement vise à supprimer l’article 6 approuvant, pour les quatre années à venir, de 2023 à 2026, les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites.

Les bases de ce travail ne sont pas sincères. Vous omettez des surcoûts : par exemple, 1, 3 milliard d’euros en allocations de chômage – je pourrais citer d’autres exemples.

Par ailleurs, vous refusez l’ensemble de nos propositions. Pourtant, nous en avons fait beaucoup. Par exemple, supprimer des exonérations inefficaces ? C’est non ! Surcotisation sur les hauts salaires ? C’est encore non ! Des prélèvements temporaires sur les superprofits ? La majorité et le Gouvernement ont encore dit non.

Monsieur le ministre, vous dites écouter les Français. Or ils sont dans la rue, ils se sont levés tôt comme tous les jours et ils ne veulent pas de cette réforme. Supprimez cet article et retirez ce projet de loi !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jérôme Durain, pour présenter l’amendement n° 871.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Durain

Mes chers collègues, je vais vous présenter un amendement de suppression de cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Durain

En effet, je juge cette réforme injuste et cet article bien dangereux.

Au fond, monsieur Bas, ce n’est pas la couleur politique de cette réforme qui importe, c’est ce qu’elle produit dans la vie des gens.

Si je vous présente cet amendement de suppression, c’est parce qu’on me l’a demandé. J’ai en effet reçu des interpellations, des courriers, des e-mails.

J’ai notamment reçu une lettre de Marie-Claude

Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Durain

Marie-Claude se lève tous les jours à quatre heures, et je ne suis pas certain qu’elle ait lu Le Droit à la paresse. Elle rentre chez elle à dix-neuf heures depuis l’âge de 24 ans. Elle travaille à la Société Générale, où elle en a encore pour au moins dix ans. Elle en a marre – ce sont ses mots – de voir que certains s’enrichissent pendant que d’autres se serrent la ceinture à la fin du mois.

Marie-Claude écrit cette lettre sans avoir l’espoir d’être entendue, ni même lue. Marie-Claude est fatiguée, épuisée. Son corps ne tient plus et elle espère quitter son travail plus tôt et avoir une retraite et une fin de vie décentes. Marie-Claude m’a demandé de me battre contre ce projet de loi.

J’ai aussi reçu une lettre d’Isabelle qui habite à Laizé. Elle me demande, elle aussi, de bien vouloir m’opposer à un texte de loi visant à reporter l’âge de la retraite pour les générations de femmes comme la sienne qui ont commencé à travailler tôt et qui ont eu des enfants travaillant et cotisant aujourd’hui, permettant ainsi que nos retraites par répartition se pérennisent.

Aussi, je ne sais pas si Marie-Claude et Isabelle votent à gauche ou à droite ; je ne sais même pas si elles votent. En tout cas, c’est pour elles que je vous demande de supprimer cet article.

Applaudissements sur les travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Victorin Lurel, pour présenter l’amendement n° 906.

Debut de section - PermalienPhoto de Victorin Lurel

Monsieur le ministre, nous demandons la suppression de cet article, parce que nous ne croyons pas du tout à la crédibilité et à la sincérité de vos prévisions. Même si la commission a intégré une compensation intégrale pour l’augmentation d’un point de la CNRACL, nous n’y croyons pas.

Nous ne croyons pas à vos prévisions de PIB en valeur réelle. Nous ne croyons pas à votre prévision d’inflation. Nous ne croyons pas à la revalorisation de la masse salariale du secteur privé. Nous ne croyons pas à cette période de prévisions de recettes et d’objectifs de dépenses, sur pratiquement cinq ans, ce qui correspond à peu près à la période couverte par la loi de programmation des finances publiques.

Vous ne bougez rien, si ce n’est à la marge. Il est assez curieux de voir une réforme dotée d’un périmètre contraint, avec une entrée en vigueur au 1er septembre uniquement pour éviter la censure du Conseil constitutionnel – et non sur l’exercice en cours. Ce ne sont là que des astuces.

Si je devais voir la chose du petit canton de l’univers que sont les outre-mer, vous auriez tout à reprendre ! Je pense, par exemple, aux critères de pénibilité : quand 14 % à 15 % des Français de l’Hexagone partent sur la base de ces critères, ils ne sont que 1 % en Guadeloupe, 1 % en Martinique et 2 % à La Réunion – je ne parle même pas des autres territoires. Il y aurait tout à revoir.

C’est donc un exercice d’insincérité que vous nous soumettez ici. Il conviendrait, hélas, si vous étiez plus lucide, de censurer cet exercice de mythification.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Viviane Artigalas, pour présenter l’amendement n° 934.

Debut de section - PermalienPhoto de Viviane Artigalas

Cet amendement vise à supprimer l’article 6, relatif aux effets des recettes et des dépenses de la réforme des retraites sur le régime de la sécurité sociale.

Pourquoi proposons-nous cette suppression ?

Sur la question des recettes, nous vous avons montré qu’il y avait bien d’autres solutions que celle qui consiste à reculer l’âge de la retraite de deux ans.

Ce report aura bien moins d’effets que d’autres solutions que nous vous avons proposées. Et sur les dépenses, les quelques améliorations que vous nous proposez pour compenser la brutalité de ce projet de loi ne sont pas à la hauteur des enjeux, particulièrement pour les femmes les plus précaires et les seniors.

En outre, nous vous l’avons déjà dit, aborder une réforme du système de retraites uniquement sous un aspect financier n’est pas acceptable. C’est de la qualité de vie au travail qu’il est question, et de l’arrivée à la retraite en meilleure santé possible.

C’est cela qu’attendent nos concitoyens qui sont dans la rue aujourd’hui pour refuser ce report de l’âge de la retraite à 64 ans, particulièrement les 20 000 manifestants à Tarbes, dans mon département des Hautes-Pyrénées.

Quand on connaît les difficultés actuelles de nombreux Français à boucler leurs fins de mois, qu’ils acceptent de perdre de leur salaire pour faire grève montre à quel point ils ne veulent pas de cette réforme !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Lucien Stanzione, pour présenter l’amendement n° 1024.

Debut de section - PermalienPhoto de Lucien Stanzione

Cet amendement a pour objet de supprimer l’article 6, qui approuve, pour la période à venir, les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses de sécurité sociale.

Pour la branche des retraites, les économies escomptées de la réforme s’élèvent à 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et à 17, 7 milliards d’euros à l’horizon de 2030. Ces chiffres sont une énième contre-vérité !

Que constate-t-on ? Hausse des dépenses d’assurance chômage, augmentation des arrêts maladie, hausse des prestations de solidarité, et j’en passe… Voilà ce que ces chiffres passent sous silence : des surcoûts budgétaires négatifs induits par votre réforme injuste et injustifiée, des surcoûts qui viendront minorer les gains attendus par le Gouvernement.

Le vrai montant des économies à l’horizon de dix ans est de 2, 8 milliards d’euros, d’après l’OFCE. Une économie dérisoire au vu du prix payé par les Français, ces salariés qui se lèvent tous les matins, monsieur le ministre, pour aller au travail, et que nous sommes censés défendre et représenter ici !

Ils ne veulent pas de deux ans de plus de ce régime. D’ailleurs, savez-vous de quoi il s’agit ? Nous pouvons nous poser la question.

Parce que nous ne pouvons tolérer l’insincérité de ces chiffres exposés, je vous propose de supprimer cet article et, par la même occasion, de retirer cette réforme, rejetée par des millions de Français, qui nous le disent aujourd’hui.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour présenter l’amendement n° 1093.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Le présent amendement vise à supprimer cet article 6, qui approuve, pour les quatre années à venir – de 2023 à 2026 –, les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites.

Vous l’avez compris, avec mes collègues du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, je considère tout simplement que les prévisions présentées sont insincères, tout simplement parce que la trajectoire définie ne prend pas en compte plusieurs surcoûts négatifs pour le budget de la sécurité sociale, que ce soit la hausse des dépenses d’assurance chômage – évaluées à 1, 3 milliard d’euros –, l’augmentation prévisible des arrêts maladie sur les seniors – au minimum 1 milliard d’euros – et les logiques hausses des prestations de solidarité, estimées à 800 millions d’euros.

Quand on voit les concessions faites à la droite sur certains dispositifs et leur impact sur les prévisions budgétaires, on peut réellement se demander quelle est l’utilité de cette réforme et s’interroger sur ses externalités non prises en compte dans les prévisions budgétaires de l’article 6.

L’une me paraît particulièrement importante, qui ne doit, bien sûr, pas être uniquement prise en compte sous l’angle financier : je veux parler de la hausse du nombre d’accidents du travail, lequel risque fortement de s’aggraver avec le report de l’âge de départ à la retraite.

En novembre dernier, une étude de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) a recensé 783 600 accidents du travail en 2019, soit plus de 2 500 par jour ouvrable.

En rapportant le nombre de décès à celui des travailleurs, nous obtenions un ratio de 3, 5 accidents mortels pour 100 000 salariés, ce qui représente – je sais que vous aimez comparer les chiffres, monsieur le ministre – le double de la moyenne européenne – 1, 7 % –, et un taux bien plus élevé que de nombreux autres pays européens – 0, 8 % en Allemagne, par exemple.

Cette même étude a révélé que les accidents étaient moins fréquents – c’est vrai pour les salariés âgés –, mais qu’ils étaient souvent bien plus graves : 780 salariés en sont morts en 2019.

Par ailleurs, sur la période 2001-2019, on a malheureusement assisté à une hausse de 110 % des accidents de travail pour les femmes, particulièrement dans les secteurs d’activité de service.

Ne pas tenir compte du risque de hausse des accidents du travail ni de l’augmentation de leur gravité dans les prévisions budgétaires de la sécurité sociale prouve, à lui seul, l’insincérité de cet article.

Mes chers collègues, nous vous proposons donc, en toute logique, de le supprimer.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Monique Lubin, pour présenter l’amendement n° 1160 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Monique Lubin

Pour la branche des retraites, les économies espérées de la réforme – de 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et de 17, 7 milliards à l’horizon de 2030 – passent sous silence une multitude d’impacts budgétaires négatifs.

Si l’on fait la somme des dépenses induites – chômage, maladie, etc. – et des effets macroéconomiques, l’économie tombe à 2, 8 milliards à l’horizon de dix ans, d’après l’OFCE. À quoi va donc servir cette réforme ?

Comme l’a rappelé M. le rapporteur hier, la précédente réforme amène, de toute façon, ceux qui ont commencé à travailler à 22 ans à travailler jusqu’à 65 ans. À quoi va donc encore servir cette réforme, si ce n’est, comme nous le démontrons depuis le début, à toucher ceux qui n’étaient pas encore impactés par la dernière réforme ?

Enfin, mes chers collègues, nous recevons tous ici des courriels de citoyens concernés. Dès lors, je trouve les réactions de certains d’entre vous aux témoignages que nous évoquons quelque peu curieuses, et même, pour tout vous dire, fort peu respectueuses. J’espère qu’ils vous regardent !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Sylvie Robert, pour présenter l’amendement n° 1184.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Robert

Mme Sylvie Robert. À l’instar de mon collègue Mickaël Vallet, je saisis l’occasion pour adresser à M. le ministre le salut des 40 000 manifestants présents à Rennes aujourd’hui.

Bravo ! et applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Robert

Cet amendement vise à supprimer l’article 6. De fait, comment pourrions-nous approuver les conséquences de cette réforme sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale, alors que nous ne sommes d’accord ni sur le constat, ni sur ses finalités, ni sur ses orientations, ni sur ses soubassements ? C’est impossible.

Brouhaha.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Robert

Excusez-moi, madame la présidente, mais je suis dérangée par le bruit qui règne dans l’hémicycle…

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Robert

Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.

Nous continuerons de marteler que cette réforme purement paramétrique et dictée par des considérations financières court-termistes, mais modifiant structurellement les conditions d’accès à la retraite, n’est ni nécessaire ni juste. C’est une solution simpliste, qui punit en premier lieu les plus vulnérables ; nous l’avons dit et répété.

Rappelons également que l’hypothèse de gains de productivité à long terme adoptée par le Gouvernement est fixée à 1 %. Elle est pessimiste par rapport aux projections qu’il adoptait précédemment, mais aussi par rapport à celles de la Commission européenne – 1, 3 %. Or, avec une hausse de 1, 3 %, l’équilibre est quasiment atteint en 2070.

Autre effet, peu abordé, sur les comptes sociaux : le coût de la réforme. En effet, loin de procéder uniquement à des économies, elle entraîne un coût social qui n’est pas négligeable, principalement pour deux motifs.

Premièrement, la Drees a estimé, en janvier 2022, qu’un report de deux ans de l’âge de départ à la retraite entraînait un surcoût, pour l’ensemble des prestations, hors assurance chômage, de l’ordre de 3, 6 milliards d’euros.

Deuxièmement, l’Unédic a constaté un effet haussier de la réforme de 2010 sur le chômage et en déduit d’importantes dépenses supplémentaires, chiffrées à 1, 3 million d’euros. Autrement dit, la réforme entraîne 5 milliards d’euros de dépenses sociales, soit près d’un tiers des économies prévues.

Cela démontre que la logique paramétrique qui est la vôtre n’est ni efficace ni pragmatique, car elle n’est pas adaptée aux problèmes posés.

Des recettes, pourtant, nous en avons ! Vous en avez eu la preuve toute la journée d’hier et la nuit dernière. Mais pour les mettre en œuvre, vous devez accepter de sortir de votre idéologie.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Votre temps de parole est écoulé, ma chère collègue.

Je demande à chacun de bien respecter son temps de parole.

La parole est à M. Serge Mérillou, pour présenter l’amendement n° 1215.

Debut de section - PermalienPhoto de Serge Merillou

Cet amendement, vous vous en doutez, a pour objet de supprimer l’article 6, approuvant, pour les quatre années à venir, les effets sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale de la réforme des retraites.

Pour la branche des retraites – cela a été dit, mais je crois que cela vaut la peine d’être répété, pour que cela soit entendu –, les économies espérées de la réforme sont, selon vos chiffres, de 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et de 17, 7 milliards d’euros à l’horizon de 2030.

Cependant, ces chiffres sont discutables, car ils ne prennent pas en compte les impacts budgétaires négatifs de votre réforme. On en a cité quelques-uns, comme la hausse des dépenses de chômage ou la hausse des coûts liés aux accidents du travail. Au demeurant, ce ne sont pas que des coûts en euros : ce sont aussi des coûts humains pour des travailleurs qui, passé 62 ans, sont fatigués – je pense à ceux qui exercent les métiers les plus pénibles.

La réforme aura aussi des effets sur le RSA, qui est à la charge des départements et qui n’est pas comptabilisé.

Si l’on fait la somme des dépenses induites que je viens d’indiquer et des effets macroéconomiques – contraction des salaires, baisse de l’activité, etc. –, l’économie tombe à 2, 8 milliards d’euros à l’horizon de dix ans d’après l’OFCE.

Parce que nous considérons les chiffres exposés dans cet article comme insincères, nous proposons de le supprimer. Tant que nous y sommes, supprimons également la réforme. Nous gagnerons du temps !

Sourires sur les travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 1252 n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Angèle Préville, pour présenter l’amendement n° 1324.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Cet amendement vise à supprimer l’article 6, qui illustre encore une fois l’objectif réel de cette réforme : mettre en ordre les finances publiques sur le dos des salariés.

Pour la branche des retraites, les économies que vous espérez seraient de 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et de 17, 7 milliards d’euros à l’horizon de 2030. Ces prévisions passent sous silence une multitude d’impacts budgétaires négatifs.

Il y a d’autres pistes pour financer notre système de retraite : supprimer les exonérations de cotisations employeurs sur les salaires supérieurs à 2, 5 Smic, ralentir le remboursement de la dette sociale, revenir sur la baisse de la CVAE et une multitude de propositions que nous vous avons formulées hier.

Ces propositions étaient non pas tant un exercice de créativité, monsieur le ministre, que des pistes sérieuses, crédibles, justes. D’ailleurs, nombre d’économistes les ont validées.

Cette obsession de la seule mesure d’âge montre, de nouveau, que votre réforme n’est que gestionnaire et, au-delà, profondément idéologique. Les Français rejettent majoritairement votre réforme, contre laquelle ils manifestent en ce moment en masse, monsieur le ministre.

Des collectifs pour une retraite digne se montent de manière tout à fait inédite, comme dans mon département du Lot, où se sont regroupés des artisans, des artistes, des commerçants, des paysans et des professions libérales. Ensemble, ils manifestent aujourd’hui.

Actuellement, sur 15, 5 millions de retraités salariés et non salariés, 5, 7 millions, soit 36 %, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le problème restera entier après votre réforme.

Les Français revendiquent un minimum garanti décent – j’y insiste – après une vie de travail.

Applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Hussein Bourgi, pour présenter l’amendement n° 1381.

Debut de section - PermalienPhoto de Hussein Bourgi

Monsieur le ministre, nous ne pouvons pas approuver la trajectoire pour les quatre prochaines années que le Gouvernement nous présente, et cela pour deux raisons.

Premièrement, le rapport que vous présentez manque de sincérité. Depuis le début du débat, nous vous demandons inlassablement, de manière répétitive, d’avoir accès à l’avis du Conseil d’État. Vous ne nous le communiquez pas.

Votre rapport manque de crédibilité, parce qu’il fait fi des aléas conjoncturels qui pourraient survenir dans les prochaines années. Il fait aussi fi des aléas structurels qui peuvent aussi intervenir et des coûts cachés de votre réforme. Dès lors, l’objectif de 18 milliards d’euros que vous annoncez s’apparente davantage à un mirage ou à un mythe.

Deuxièmement, ce sujet est trop sérieux pour l’aborder avec autant de légèreté. Tout à l’heure, monsieur le ministre, vous avez cru bon de vous moquer des grévistes et des manifestants. Vous avez eu pour eux des propos cinglants, en cherchant à les opposer aux Français qui se lèvent tôt le matin pour travailler.

Savez-vous d’où viennent, dans mon département de l’Hérault, les manifestants les plus nombreux ? Ce sont les éboueurs de la société Nicollin, à Montpellier. Ce sont les chauffeurs de car qui se réveillent le matin pour faire le ramassage scolaire. Ce sont les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) qui travaillent dans les écoles.

Monsieur le ministre, ce sont eux qui constituent le gros des bataillons ! Il vous suffit de lire Le Midi Libre ou de regarder la télévision pour trouver les témoignages de ces hommes et de ces femmes qui se réveillent tôt le matin, qui travaillent tôt, qui triment et qui souffrent ! Ce sont ceux-là que vous stigmatisez.

Si la personne qui se réveille tôt pour nettoyer votre bureau chaque matin n’ose pas vous dire ce qu’elle pense de votre réforme, les millions de Français qui défilent dans la rue, eux, vous le disent !

Applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Éric Kerrouche, pour présenter l’amendement n° 1444.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Kerrouche

Selon une légende historique, lors de la visite de Catherine II de Russie en Crimée en 1787, des façades en carton-pâte ont été construites, afin de masquer la pauvreté des villages par le ministre Potemkine. Votre réforme, monsieur le ministre, est une réforme Potemkine, avec une belle façade et rien derrière.

Il n’y a rien derrière, parce que vous oubliez sans cesse les coûts cachés. Cela vous a été répété maintes fois. La Drees a estimé, en janvier 2022, qu’un report de deux ans de l’âge de départ à la retraite entraînerait un surcoût de l’ensemble des prestations de 3, 6 milliards d’euros, soit un quart des économies escomptées.

Derrière ces chiffres, monsieur le ministre, votre réforme fait des perdants : les femmes les plus précaires et les carrières hachées. Il y a ces gens que vous comptez écraser en douceur. Il y a aussi votre fermeture totale devant les solutions qui vous ont été proposées. Il y a, enfin, votre volonté systématique et maniaque de baisser les recettes publiques et de mettre à genoux notre État social.

Nous connaissons la philosophie du Gouvernement. Cette philosophie, c’est celle de Bertolt Brecht : « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple. » Croyez-moi, monsieur le ministre, beaucoup ont essayé ; aucun n’a réussi !

Applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Pierre Monier, pour présenter l’amendement n° 1550.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre Monier

Cet amendement vise à supprimer l’article 6, qui approuve, pour la période 2023-2026, les effets de la réforme des retraites sur les recettes et les dépenses de la sécurité sociale.

Il apparaît que ces prévisions ne prennent pas en compte les coûts supplémentaires occasionnés par cette réforme. Ainsi, une étude du Conservatoire national des arts et métiers souligne que la fréquence des arrêts maladie augmenterait de 1, 7 point après la réforme, en raison de la dégradation de l’état de santé lié à l’âge et de l’allongement de la vie active.

En ce qui concerne les prestations de solidarité et les indemnités liées au chômage, la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques estime qu’un décalage de deux ans de l’âge minimal de la retraite se traduira par un surcroît de 30 000 allocataires du RSA et de 30 000 allocataires de l’allocation de solidarité spécifique que perçoivent certains chômeurs de longue durée non indemnisés par l’assurance chômage.

La Dares estime, quant à elle, à 84 000 le surcroît de personnes au chômage indemnisées en cas de décalage de la retraite de deux ans.

Cela fait donc déjà 144 000 personnes supplémentaires qui seraient maintenues en précarité du fait du décalage de la retraite ! Il faudrait y ajouter les personnes ne pouvant bénéficier d’aucune prestation sociale.

Certes, ces prévisions mériteraient d’être actualisées et affinées pour prendre en compte la réforme de l’assurance chômage. Quoi qu’il en soit, elles auraient mérité d’être prises en compte, sous une forme ou une autre, dans l’étude d’impact de la réforme, qui reste silencieuse sur le sujet.

Ces différents éléments nous autorisent à mettre en doute le niveau des recettes et des dépenses de la sécurité sociale prévu par le présent article et, plus globalement, la solidité de ce projet de réforme, qui dénote, par bien des points, un manque certain de préparation.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Émilienne Poumirol, pour présenter l’amendement n° 1630.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Cet amendement est aussi un amendement de suppression de l’article 6, qui prévoit, en particulier, une augmentation des cotisations à la CNRACL pour les collectivités locales afin d’atteindre l’équilibre.

Cette augmentation est dénoncée par l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) : après le contrat de Cahors et après le pacte de confiance de cette année, voilà un autre coup porté aux collectivités locales, alors que celles-ci doivent faire face à l’inflation importante et même à une augmentation galopante du coût de l’énergie.

De façon parfaitement inéquitable, dans le privé, cette augmentation sera compensée par une diminution des cotisations de la branche AT-MP, qui, certes, est en excédent – elle a déjà, cette année, reversé 1, 2 milliard d’euros à la branche générale dans le PLFSS.

D’où vient cet excédent de la branche AT-MP ? Il s’agit simplement d’une sous-déclaration des accidents du travail. Il vaudrait mieux utiliser cet excédent pour faire davantage de prévention ! Encore faudrait-il, d’ailleurs, qu’il y ait suffisamment de médecins du travail…

Depuis hier, vous n’avez retenu aucune de nos propositions d’augmentation de recettes. La seule recette nouvelle que vous avez imaginée consiste à mettre à contribution les collectivités locales, déjà saignées à blanc. C’est profondément injuste.

Je veux moi aussi rappeler que, par ailleurs, cette réforme, comme celle de 2010, va entraîner des dépenses nouvelles. Le recul de deux ans provoquera chômage, affections de longue durée (ALD), invalidité et mise au RSA. Mais bien sûr, le RSA, ce sont les départements qui le paient, donc cela ne vous trouble guère !

Il y aura 90 000 chômeurs de plus selon la Dares, 300 000 personnes selon l’OFCE. Le résultat net, c’est que le gain de votre réforme ne sera que de 2, 8 milliards d’euros.

Dès lors, supprimez cet article et, dans la foulée, supprimez la réforme !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Michelle Meunier, pour présenter l’amendement n° 1660.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Meunier

L’amendement que je présente vise à supprimer l’article 6 de ce projet de loi, qui approuve le rapport annexe sur les dépenses et les recettes de la sécurité sociale pour quatre exercices.

Pourquoi voulez-vous que nous votions cet article 6 ? Les perspectives que vous dessinez pour la sécurité sociale sont inacceptables – je vous le dis, monsieur le ministre, et je le dis aussi à mes collègues qui siègent à droite de cet hémicycle. Elles sont inacceptables, car elles se fondent globalement sur un fort déséquilibre de notre contrat social.

Vous proposez, par le report de l’âge du départ à la retraite, de travailler plus pour vivre moins. C’est bien cela que les Nantaises et les Nantais ont rejeté en masse, ce matin. Ils étaient plus de 75 000 dans la rue !

Bravo ! sur les travées du groupe SER.

Marques d ’ ironie sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Meunier

Chantal est Atsem. Chers collègues, vous représentez-vous ce que signifient une ou deux années de plus à travailler auprès des tout-petits, à se pencher et à se baisser pour être à leur hauteur ?

Martine, elle, est assistante de service social. On répète à qui veut l’entendre qu’il s’agit d’un métier difficile, qui manque d’attractivité. Comment motiver ces agents publics à envisager des carrières éprouvantes, au plus près de la dure réalité sociale, à un âge de la vie où la fatigue se fait sentir ?

Murmures sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Meunier

Entendez, écoutez cette clameur ! Permettons à Chantal de se reposer et à Coline de passer plus de temps avec sa grand-mère.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Nicole Bonnefoy, pour présenter l’amendement n° 1669.

Mes chers collègues, je vous remercie de laisser l’oratrice s’exprimer dans un silence religieux.

Protestations amusées sur les travées des groupes CRCE et SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Mme le président. Il s’agit bien sûr d’une formule consacrée !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bonnefoy

Cet article entérine une nouvelle fois vos prévisions pluriannuelles de dépenses et de recettes de la sécurité sociale pour les quatre années à venir. La réforme que vous vous apprêtez à passer en force, contre l’avis de plus des deux tiers des Français, mérite une vraie expertise et une vraie étude d’impact pluriannuelle.

Or nous ne bénéficions pas d’une analyse précise des principaux enjeux de cette réforme, de ses effets directs et de ses conséquences sur les inégalités entre les femmes et les hommes, le chômage, la croissance, l’emploi ou encore la précarité des seniors.

Les Français sont largement défavorables au report de l’âge légal à 64 ans. Nous l’avons vu encore aujourd’hui dans la mobilisation. Nos concitoyens vous indiquent très clairement leur refus face à l’injustice.

Qu’offrez-vous aujourd’hui aux Français, en vérité ? Toujours plus de précarité, toujours plus d’inégalités. Cet article entérine les terribles choix opérés pour tenter d’amortir les 17, 7 milliards d’euros de dette sociale.

Mes chers collègues, l’heure n’est pas aux économies sur la vie de nos concitoyens. Un autre chemin est possible, à l’opposé de celui que trace cette réforme. Je vous propose donc de supprimer cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 1701 n’est pas soutenu.

La parole est à M. Bernard Jomier, pour présenter l’amendement n° 1797.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Je pense qu’il faut supprimer cet article. Pourquoi ? Tout d’abord, parce que, politiquement, M. le ministre l’a rappelé, l’article 6 est au cœur de la réforme. Quand on est contre la réforme, il est donc logique de supprimer l’article 6 !

Par ailleurs, l’article 6 présente les tableaux d’équilibre pluriannuels des différents régimes de sécurité sociale. Pour ma part, je ne reprocherai pas au Gouvernement de ne pas présenter des tableaux exacts sur des années : tellement de facteurs viennent percuter les équilibres financiers de la sécurité sociale que l’on sait l’exercice risqué. En revanche, vous en êtes rendu à un stade où vos prévisions ne sont pas perspicaces à trois mois.

Nous avons voté le budget de la sécurité sociale en novembre dernier. Si je prends le seul exemple de l’hôpital, nous avons dit, tout au long de l’examen du texte, que les prévisions ne tiendraient pas : vous proposiez une hausse de 4 %, alors que l’inflation s’élevait à 6 %. Vous nous avez répété ad nauseam qu’une telle augmentation du budget de l’hôpital était historique et inédite, et que tout irait bien. Résultat : vous êtes obligé, aujourd’hui, de prévoir 600 millions d’euros supplémentaires.

Au reste, puisque c’est un amendement du Gouvernement, qui, je crois, n’a même pas été voté à l’Assemblée nationale, on ne sait pas grand-chose de cette somme ! On n’en connaît pas le contenu exact. On sait que c’est la prorogation de mesures liées aux revalorisations des urgences, etc., mais ne tenant pas toujours compte de l’inflation.

On nous présente donc des tableaux qui sont faux et qui, pardonnez-moi, sont à la limite de la sincérité. De fait, il ne fallait pas être grand clerc pour juger que vos prévisions étaient intenables !

Non seulement vous nous remettez des tableaux qui ne valent pas grand-chose, mais vous allez encore être obligé de les corriger. Tant qu’à faire, supprimons cet article !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Patrick Kanner, pour présenter l’amendement n° 1827.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Les diverses interventions de mes collègues montrent le caractère bancal de cette réforme d’un point de vue budgétaire. Elle sera pénalisante et injuste pour l’immense majorité de nos concitoyens.

Monsieur le ministre, nous vous avons proposé bien des solutions pour dire aux Français que vous les avez compris, mais tel n’est manifestement pas le cas.

Aussi, je sollicite à mon tour la suppression de l’article 6, qui constitue tout de même le soubassement de la réforme que nous allons bientôt examiner avec l’article 7.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. David Assouline, pour présenter l’amendement n° 1854.

Debut de section - PermalienPhoto de David Assouline

Je souhaite également supprimer cet article, qui est une disposition clé, en cela qu’elle est une trouvaille pour apporter quelques arguments justifiant la constitutionnalité de cette loi. Au fond, vous savez bien que tout cela est très bancal.

Nous ne pouvons pas accepter que vos prévisions ne prennent pas en compte les coûts sociaux de cette réforme sur les questions de l’égalité hommes-femmes et du chômage. L’étude de l’Unédic publiée le 1er mars dernier, dont nous avons déjà parlé, montre que, dans les deux ans qui ont suivi la réforme de 2010, quelque 100 000 personnes supplémentaires ont bénéficié des allocations chômage.

Vos prévisions sur quatre ans ne tiennent pas compte de cet élément, alors qu’il n’y a aucune raison que les effets de cette réforme soient moindres, sans parler du coût de l’augmentation des maladies professionnelles ou des accidents du travail. La prolongation du travail après l’âge de 62 ans, lorsque la forme des salariés décline, pèsera sur les comptes.

Par ailleurs, vos propos sur les manifestations me désolent. Deux tiers des Français sont contre cette réforme, et 60 % d’entre eux sont favorables au blocage du pays. Dès lors, de quelle France parlez-vous ? Ce sont ceux qui souffrent le plus et qui se lèvent le plus tôt qui sont dans ces manifestations !

Le vieux discours opposant les manifestants à la France de ceux qui ne manifestent pas et ne font pas grève tombe à plat. Vous êtes hors sol ! Vous reprenez le discours de la droite réactionnaire, sans aucun égard pour l’opinion de nos concitoyens.

Marques d ’ ironie sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

Vous, bien sûr, vous êtes la gauche progressiste !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Patrice Joly, pour présenter l’amendement n° 1903.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrice Joly

Cet amendement, comme les précédents, vise à supprimer l’article 6. Pour la branche des retraites, les économies espérées de la réforme sont évaluées à 10 milliards d’euros à l’horizon 2027 et à 17 milliards d’euros à l’horizon 2030.

Toutefois, vous passez sous silence une multitude d’effets budgétaires négatifs. Si l’on prend en compte la somme des dépenses induites par les effets sur le chômage et sur l’assurance maladie, ainsi que par les conséquences macroéconomiques de la réforme – contraction des salaires, baisse de l’activité… –, les économies réalisées tombent, selon l’OFCE, à 2, 8 milliards d’euros d’ici à dix ans.

De plus, le Gouvernement n’a pas fourni aux parlementaires les éléments d’analyse indispensables à l’examen de cette réforme, qui est pourtant sans doute l’une des plus importantes du quinquennat. Il n’en a pas précisé les effets directs et indirects ni les conséquences sur les inégalités hommes-femmes, sur le chômage, sur la croissance, sur l’emploi ou encore sur la précarité des seniors.

Enfin, pour aller plus loin sur les conséquences macroéconomiques de cette réforme, si elle est censée engendrer une croissance forte et rapide, ce n’est pas exactement ce que relève l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, et encore moins la direction générale du Trésor.

Dans le document qu’il a présenté au COR l’année dernière, le Trésor prévoyait une hausse du chômage, une hausse des allocataires des minima sociaux, une pression sur les salaires et, bien évidemment, une légère amélioration des comptes publics, qui répond à une volonté d’orthodoxie financière.

Ces équilibres financiers concernant la branche maladie, permettez-moi d’évoquer la question du système de santé, car c’est sur ce sujet que les Français vous attendent, pas sur celui des retraites.

J’ai une pensée pour ceux qui se battent en ce moment même contre la réforme. Dans la Nièvre, 8 000 personnes se sont mobilisées, non seulement contre ce projet de loi, mais aussi pour le maintien de la maternité d’Autun, dans le département voisin. Il est en effet envisagé de la fermer, ce qui aurait pour conséquence pour certains habitants de se trouver à plus d’une heure et quart de la maternité la plus proche.

Pour toutes ces raisons, nous souhaitons supprimer cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Laurence Rossignol, pour présenter l’amendement n° 2000.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

À l’instant où nous parlons, il y a deux tableaux : celui de l’article 6 et de ses annexes, et celui des manifestations qui se déroulent en France.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Mme Laurence Rossignol. Monsieur le ministre, malgré tous vos efforts pour opposer les Français les uns aux autres, et malgré votre fantasme d’organiser un jour une grande manifestation macroniste sur les Champs-Élysées, à l’image de la manifestation gaulliste du 31 mai 1968.

M. le ministre délégué sourit. – Exclamations ironiques sur les travées du groupe RDPI.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Je ne sens pas beaucoup de soutien au Gouvernement chez les Français… Les chiffres qui nous remontent sont exceptionnels : 12 000 personnes ont manifesté à Beauvais aujourd’hui, soit deux fois plus que lors des manifestations précédentes !

Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Dans certaines communes, il y a plus de manifestants que d’habitants, parce que tout le canton est venu manifester ! Le plus important, ce sont ces chiffres-là. Les efforts que vous déployez pour opposer les Français les uns aux autres, au travers de vos propos, sont moralement inacceptables, politiquement inutiles et socialement destructeurs !

Il est temps de changer vos tableaux, pour prendre en compte ceux des manifestants. Posez vos dossiers et adressez-vous aux Français pour leur dire : « Nous vous avons compris ; nous avons essayé, vous n’avez pas voulu ; tâchons désormais de rattraper le mal que l’on vous a fait. »

Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 3196.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

J’ose dire que je souhaite supprimer cet article, parce que j’estime, au vu des rapports dont j’ai pris connaissance, qu’il est insincère quant aux effets macroéconomiques de la réforme.

Monsieur le ministre, les calculs de la Drees sur les transferts de dépenses vers les autres branches portaient sur l’année 2019. Vous pouvez les reprendre, mais alors corrigez-les ! Pour vous rien n’a changé. Vous faites semblant d’oublier, dans le tableau d’équilibre, que 3 milliards d’euros de pensions d’invalidité ne devraient plus y figurer.

Pour les autres branches, cette mesure d’âge va reporter sur l’ensemble des minima sociaux plus de 1 milliard d’euros de dépenses. Les indemnités de sécurité sociale augmenteront de près de 1 milliard d’euros à cause des arrêts maladie, souvent de longue durée. L’assurance chômage devra couvrir 1, 3 milliard d’euros de dépenses supplémentaires, souvent aussi pour du chômage de longue durée. Derrière ces 3 milliards d’euros se cachent 200 000 personnes par génération qui verront leur sas de précarité s’allonger !

Monsieur le rapporteur, vous nous dites souvent que ces deux ans ne seront pas deux ans ferme et que nous trompons les travailleurs. Mais, pour ces 200 000 personnes qui perçoivent les minima sociaux, qui sont en arrêt longue maladie ou qui sont chômeurs de longue durée, cet allongement de deux ans représente bien deux ans ferme !

France Stratégies vous le dit : les mesures d’âge figent les situations. Ainsi, vous n’avez plus qu’à les retirer. J’espère vous avoir convaincu, monsieur le rapporteur, que 200 000 personnes prendront bien deux ans ferme avec cette loi.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour présenter l’amendement n° 4385 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Mme Cathy Apourceau-Poly. Monsieur le ministre, plusieurs centaines de milliers de personnes sont dans la rue depuis ce matin. Les manifestations sont d’une ampleur qui n’avait pas été vue depuis plusieurs années, que ce soit à Arras, à Nantes, à Lille ou à Paris.

M. Xavier Iacovelli manifeste son impatience.

Debut de section - PermalienPhoto de François Patriat

M. François Patriat. Et à Saint-Tropez aussi !

Sourires sur les travées des groupes RDPI, UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Il est plus que temps que vous retiriez votre projet de réforme. La rue le réclame. Réfléchissez, monsieur le ministre !

Cet amendement vise à supprimer l’article 6 sur les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base de sécurité sociale.

Pour la branche maladie, le Gouvernement prévoit une progression des dépenses de santé de 3, 6 % en 2024, puis de 3, 2 % en 2025 et 2026. Or, selon les estimations de la commission des comptes de la sécurité sociale, l’évolution naturelle des dépenses de santé est de +4, 4 % par an. Cela signifie que le Gouvernement prévoit d’imposer trois années supplémentaires d’austérité à notre système de santé, avec un niveau de dépenses insuffisant par rapport à l’évolution naturelle.

En ce qui concerne la branche famille, la création du service public de la petite enfance est censée être financée par un excédent de seulement 500 millions d’euros.

Pour ce qui est de la branche vieillesse, les économies espérées grâce à la réforme, qui s’élèvent à 10, 3 milliards d’euros à l’horizon de 2027 et à 17, 7 milliards d’euros à l’horizon de 2030, passent sous silence une multitude de conséquences budgétaires négatives.

Si l’on fait la somme des dépenses induites – chômage, maladie… – et des effets macroéconomiques, les économies réalisées grâce à la réforme tombent à 2, 8 milliards d’euros d’ici à dix ans, selon l’OFCE.

Tant sur la forme que sur le fond, nous refusons cet article, qui entérine la réforme scélérate des retraites.

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Mes chers collègues, j’ai pris bonne note de l’exposé des motifs de chacun de ces amendements de suppression de l’article.

Depuis le début de l’examen de ce projet de loi, le mystère plane sur la note de synthèse du Conseil d’État. Certains semblent être en appétit sur cette énigmatique affaire, aussi vais-je m’efforcer de les rassasier quelque peu, en levant un coin du voile sur cette note de synthèse.

Manifestations d ’ intérêt sur les travées des groupes GEST et SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Eh bien, au risque de vous décevoir, mes chers collègues, le Conseil d’État nous invite à voter l’article 6.

MM. François Patriat et Michel Dagbert applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

C’est pourquoi, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, la commission émet un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements de suppression de l’article.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Je répondrai en quelques points aux arguments qui ont été soulevés et aux questions qui ont été posées.

En ce qui concerne la sincérité des hypothèses retenues, je rappelle que le Haut Conseil des finances publiques, dans son avis, public, que vous pouvez consulter sur le site du Sénat, a jugé crédibles les estimations qui figurent dans le texte.

S’agissant d’un éventuel effet de report sur d’autres prestations sociales, si celui-ci venait à se concrétiser, il serait infiniment moins important que le surcroît de cotisations induit par l’amélioration du taux d’emploi des seniors. Je rappelle que nous prévoyons 300 000 emplois supplémentaires d’ici à 2030, du fait de la réforme et de l’allongement de la durée du travail.

Par ailleurs, je m’étonne que ceux qui interviennent régulièrement pour appeler à davantage de transparence et pour réclamer que davantage de documents leur soient communiqués déposent des amendements visant à supprimer un article dont le seul objet est d’éclairer le Parlement sur les sous-jacents de la réforme et les perspectives pour nos comptes sociaux !

En effet, le cœur de cet article, sa raison d’être, c’est, conformément à la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale, d’éclairer le Parlement.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Alors que vous réclamez régulièrement que le Parlement soit davantage éclairé, vous proposez de supprimer un article dont c’est précisément l’objet…

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Au sujet des manifestations, certains d’entre vous ont en quelque sorte fait la leçon au Gouvernement et à la majorité sénatoriale qui soutient cette réforme.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Ils peuvent se défendre tous seuls, monsieur le ministre !

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Il y a une vraie différence entre vous et nous.

Marques d ’ assentiment et vifs applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Hussein Bourgi

Vous êtes de droite et nous sommes de gauche !

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Cette vraie différence, c’est que nous, même lorsque c’est difficile, nous assumons notre position et nos convictions, pas vous !

Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Plusieurs d’entre vous ont déclaré qu’ils revenaient des manifestations.

Avez-vous dit aux manifestants que, hier soir, vous aviez défendu un amendement pour augmenter la CSG sur les petits retraités à partir de 1 600 euros ? Leur avez-vous dit que vous aviez défendu un amendement visant à appliquer des droits de succession aux petits agriculteurs, qui en sont actuellement exonérés, sur la terre qu’ils ont travaillée et qu’ils veulent transmettre à leurs enfants ?

Mêmes mouvements.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Avez-vous dit aux manifestants que vous avez croisés que vous proposiez de surtaxer les heures supplémentaires, qui concernent un salarié sur deux et deux ouvriers sur trois ? Leur avez-vous dit que vous proposiez d’augmenter le coût du travail pour nos artisans et commerçants, au point d’entraîner une destruction massive d’emplois ? Vous proposiez 700 euros de charges en plus pour un salarié au Smic !

Mêmes mouvements.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Nous assumons nos convictions et nos positions. Dans les cortèges, vous dites que vous voulez taxer les milliardaires. Mais dans cet hémicycle, vous proposez de matraquer les classes moyennes !

Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et Les Républicains. – Vives protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Hélène Conway-Mouret, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Hélène Conway-Mouret

En écoutant l’ensemble des interventions visant à supprimer l’article 6, une question vient spontanément à l’esprit, toute simple, mais fondamentale.

Debut de section - PermalienPhoto de Hélène Conway-Mouret

Quand on se rend compte que la grande majorité des Français n’auront pas cotisé les 43 annuités nécessaires pour cause de carrière hachée, de dégradation de l’état de santé ou par choix de vie, pour se consacrer à la vie associative ou à sa famille, finalement, repousser l’âge de départ à la retraite n’est-il pas une façon de pousser ceux-ci à cotiser auprès d’assurances et de fonds de retraite privés ?

Debut de section - PermalienPhoto de Hélène Conway-Mouret

Sinon, comment expliquer votre attachement à ce report de deux ans ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Thomas Dossus, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Thomas Dossus

M. Thomas Dossus. À l’instar de mes collègues, je salue les 50 000 personnes qui ont manifesté à Lyon.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST. – Mme Marie-Arlette Carlotti et M. Éric Bocquet applaudissent également.

Debut de section - PermalienPhoto de Thomas Dossus

Si le ministre retirait sa réforme, il pourrait éviter aux habitants de Villefranche-sur-Saône de défiler eux aussi dans un quart d’heure…

Monsieur le ministre, si nous voulons supprimer cet article, c’est parce que nous estimons que vous faites preuve d’un manque de sincérité. Cela fait plusieurs mois que la bataille des chiffres a fait éclater au grand jour les approximations du Gouvernement. Le week-end dernier, Aurore Bergé a dû préciser que cette réforme n’était pas une arnaque. Si elle a dû le préciser, c’est que certaines annonces du Gouvernement en ont fait douter…

En décembre dernier, Marlène Schiappa, Bruno Le Maire ou encore Olivier Véran évoquaient un plancher à 1 200 euros mensuels grâce à cette réforme. Le 10 février, Franck Riester, qui n’en disait pas moins quelques jours auparavant, a amorcé un grand rétropédalage. Le travail de nos députés, notamment celui de Jérôme Guedj, a mis au jour le faible nombre de personnes qui bénéficieraient de cette mesure.

Saluons toutefois Olivier Dussopt, qui a fait preuve d’un éclair de sincérité lorsqu’il a reconnu que certaines prises de paroles avaient pu être confuses. Cela arrive, car c’est un sujet d’une grande complexité, mais il y a aussi une grande improvisation de votre part. Aussi comprendrez-vous que nous doutions un peu de votre sincérité.

Loin de ces chiffres et de ces approximations, nous avons surtout constaté la brutalité de cette réforme.

En effet, non seulement vous voulez faire travailler les Français deux ans de plus, mais vous avez passé la soirée à écarter des pistes pour taxer les plus grandes fortunes, les milliardaires et même les robots ! Nous avons été très imaginatifs, comme l’ont reconnu certains collègues de droite, pour vous proposer d’autres solutions, mais vous les avez toutes rejetées, préférant faire payer ceux qui triment déjà beaucoup.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Daniel Breuiller, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

M. Daniel Breuiller. Monsieur le ministre, M. Véran a eu beau annoncer que la pluie de criquets annonciatrice de l’apocalypse allait s’abattre sur le pays, cela n’a pas empêché des millions de personnes de contester votre réforme et elles continueront de le faire…

Sourires sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

Au sein de cet hémicycle, il semble que les témoignages soient peu appréciés : lorsque j’avais livré celui de l’Atsem d’Arcueil qui estimait qu’on allait lui voler les deux meilleures années de sa vie, des murmures de réprobation avaient parcouru les rangs de notre hémicycle. Pourtant, chacun reconnaît l’aspect respectable et essentiel du métier d’Atsem, et Arcueil, la ville d’Érik Satie et de la devise olympique, est, je n’en doute pas, unanimement appréciée.

Je me permettrai donc de partager un autre témoignage : celui de Stéphane.

Marques d ’ ironie sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Mme Catherine Deroche, présidente de la commission des affaires sociales. Ah ! Où est Stéphane Piednoir ?

Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

Stéphane est né en 1952. Ni jeune ni vieux, il est directement et indirectement concerné. Il m’a écrit, ainsi qu’à vous, monsieur le ministre, et pas seulement sur sa situation personnelle.

« Nous regrettons tout d’abord, a-t-il écrit, que cette mesure ait été annoncée sans concertation préalable avec les élus locaux. Nous anticipons une forte augmentation de l’absentéisme avec le report de l’âge légal à 64 ans. Malgré la mise en place de la retraite progressive à 62 ans, l’absentéisme est déjà important chez les plus de 60 ans, avec en moyenne 49 jours d’absence pour raisons de santé.

« Aujourd’hui, dans certains secteurs, nous avons des difficultés à assurer la continuité de services publics locaux aussi essentiels que les crèches, le périscolaire, les cantines et les services sociaux.

« Il est en effet compliqué pour de nombreuses communes de recruter des contractuels sur des postes de remplacement, par nature précaires, et plus encore dans les zones où le coût de la vie est élevé, ce qui est le cas d’une grande partie de l’Île-de-France. Cela donne lieu à des reports de charges importants sur les équipes en place, avec des phénomènes d’épuisement au travail, qui nourrissent l’absentéisme. »

Je tenais à saluer Stéphane Beaudet, président des maires d’Île-de-France et vice-président de la région Île-de-France !

Sourires et applaudissements sur les travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Laurence Cohen, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Monsieur le ministre, il y a une vraie différence entre vous et nous : c’est celle qui existe entre un projet de droite et un projet de gauche, car ce n’est pas la même chose.

Vous arguez que nous comptons taxer davantage les petits, etc. Il faut raison garder : les exonérations de cotisations sociales représentent non pas 20 milliards d’euros, mais 70 milliards d’euros, dont certaines sont certes compensées, mais pas toutes.

Par exemple, les exonérations qui sont prélevées sur les salaires sont en réalité une trappe sur les bas salaires, car elles créent un effet de substitution par des emplois précaires à bas salaire des emplois stables et qualifiés. De plus, elles induisent un effet de seuil : les entreprises embauchent au niveau des exonérations dont elles bénéficient. Mettre fin aux exonérations, c’est donc développer l’emploi et l’augmentation des salaires en favorisant un nouveau type de croissance.

Comme vous nous demandez des propositions, nous allons réitérer celles que nous avons déjà formulées à plusieurs reprises, car il paraît que la répétition est la mère de la pédagogie.

Si vous mettiez à contribution les revenus financiers, en appliquant le taux des cotisations patronales aux 360 milliards d’euros de profits des grandes entreprises, vous feriez entrer 36 milliards d’euros dans les caisses de l’État, dont 15 milliards d’euros pour les retraites.

La modulation à la hausse du taux des cotisations patronales pénaliserait les entreprises qui licencient et pratiquent de bas salaires et inciterait les entreprises à développer l’emploi, les salaires et la formation, y compris les PME.

Voilà nos propositions pour faire autrement ! Quant à vous, vous nous faites examiner des tableaux dans lesquels vous réajustez un Ondam (objectif national de dépenses d’assurance maladie) qui mettra encore à genoux les hôpitaux. Plusieurs de nos collègues nous disent, la main sur le cœur, défendre les professionnels de santé, protéger nos hôpitaux alors qu’ils comptent voter le texte. Mes chers collègues, vous faites tout le contraire !

En votant cette réforme des retraites, vous allez encore aggraver les conditions de travail des milliers de salariés que vous avez applaudis pendant la crise de la covid-19.

C’est pourquoi nous refusons vos propositions.

Mmes Michelle Gréaume et Michelle Meunier applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Le rapport sur l’évolution pluriannuelle du financement de la sécurité sociale constituant l’annexe A du PLFRSS pour 2023 prévoit une poursuite des politiques d’austérité en matière de santé.

Alors même que le système de santé rencontre de multiples crises – pénurie de personnel et de moyens, crise des vocations, manque d’attractivité, rupture de médicaments, délocalisation de l’industrie pharmaceutique, fermeture d’hôpitaux ou de lits… –, le Gouvernement va encore aggraver la situation en maintenant la progression des dépenses de santé à 6, 7 milliards d’euros par an, alors que l’évolution naturelle de celles-ci nécessite 10 milliards d’euros supplémentaires chaque année.

Monsieur le ministre, votre gouvernement imposera donc 3 milliards d’euros d’austérité supplémentaires chaque année à notre système de santé.

Pendant ce temps, nos concitoyens renoncent à aller chez le médecin, faute de place disponible avant plusieurs jours. Nous refusons ce discours défaitiste selon lequel on ne pourrait rien changer et selon lequel les choix des gouvernements précédents et leurs conséquences seraient immuables.

Nous refusons cette proposition d’évolution pluriannuelle de l’Ondam, qui est largement insuffisante par rapport aux besoins des hôpitaux.

Nous refusons la poursuite de politiques d’austérité en matière de santé.

Pour toutes ces raisons, nous demandons la suppression de l’article 6.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Franck Montaugé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Monsieur le ministre, cet article fixe les objectifs de prévision des recettes et des dépenses de chacun des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale. Et vous trouvez là la justification comptable de la réforme de notre système de retraites. Mais vous vous méprenez, tant sur le fond que sur la forme.

Sur la forme, tout d’abord, car l’horizon d’une loi rectificative de financement de la sécurité sociale, c’est l’année à venir. Sa portée est donc limitée, et elle ne peut être conçue dans une perspective pluriannuelle. L’étude d’impact que vous avez annexée au texte illustre ces faiblesses : elle tient plus de l’argumentaire de vente que du document sérieux d’analyse.

Par exemple, il n’y est jamais mentionné qu’une femme sur quatre sera contrainte de travailler deux ans de plus pour la même pension. Pour cette seule raison – il y en a d’autres –, il nous est impossible de valider cette programmation de moyen et long terme.

Ensuite, vous vous méprenez sur le fond, car ces prévisions justifient a posteriori vos choix politiques, que nous ne partageons pas, et les arbitrages économétriques qui en résultent. Vous avancez les projections qui siéent à vos arbitrages politiques, sans aborder les enjeux structurels de l’emploi, de la croissance, du chômage, ou encore des inégalités hommes-femmes, que votre réforme aggrave pourtant.

Pis encore, vous omettez les éléments macroéconomiques indispensables à l’étude de l’équilibre budgétaire de notre futur système. Vous n’avez en aucun cas tenu compte des variables macroéconomiques propres aux retraites, contrairement au COR.

Au vu de ces chiffres, votre réforme est injustifiée, car injustifiable. Retirez-la ! Des millions de Français vous le demandent, aujourd’hui encore, parmi lesquels plus de 10 000 Gersois, que je salue.

Je voterai pour ces amendements de suppression de cet article 6 et, évidemment, contre ce projet de loi.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Daniel Salmon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Salmon

Monsieur le ministre, votre réforme est une réforme de façade.

Cette façade, construite pour masquer la dureté des mesures que vous proposez, s’est rapidement lézardée quand ont été révélés les mensonges, les approximations et les multiples coûts cachés de la réforme. Au bout du compte, l’économie qui serait réalisée serait d’environ 2, 8 milliards d’euros selon l’OFCE.

Cette réforme fait fi de la qualité de vie des Français, après des années de labeur.

Cette façade se fissure, laissant voir vos véritables intentions, monsieur le ministre : le sabotage de la retraite par répartition. Aussi, elle ne tardera pas à s’écrouler, emportant avec elle l’ensemble de la réforme. La mobilisation est importante, dans les métropoles – 40 000 personnes à Rennes –, comme dans les petites villes – 4 000 manifestants à Saint-Malo –, alors que des cortèges s’apprêtent à s’élancer de Redon ou Vitré.

Monsieur le ministre, il est encore temps de faire preuve de lucidité. Il faut savoir mettre fin à une réforme.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Cet article est l’un des piliers de cette réforme, car vous la justifiez essentiellement par des raisons financières.

Nous aurons l’occasion au cours de la suite de la discussion de mener des débats techniques sur l’insincérité et les fameux sous-jacents de votre réforme.

L’examen de ce texte intervient à un moment particulier. La mobilisation est, sinon historique, du moins exceptionnelle. De plus, elle découle de mouvements très puissants.

Face à cela, vous faites preuve d’une certaine politesse, monsieur le ministre, je le reconnais, en indiquant que vous allez écouter les syndicats et que les gens ont bien le droit de manifester.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Écouter, certes. Entendre, absolument pas ! C’est tout de même gravissime, car c’est le peuple que vous ne voulez pas entendre.

Je ne parle pas que de ceux qui ont manifesté, car beaucoup de ceux qui ne l’ont pas fait soutiennent le mouvement. Je rappelle que 90 % des actifs refusent cette réforme, comme une immense majorité des Français.

Mme Cohen l’a dit, cette réforme n’est pas de gauche, elle de droite. Mais une large partie de ceux qui manifestent ne sont pas de gauche ! Nombre de ceux qui combattent cette réforme appartiennent à votre électorat, chers collègues du groupe Les Républicains ! Le front du refus dépasse le clivage gauche-droite !

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Face à cela, silence du Président de la République !

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Mme Marie-Noëlle Lienemann. C’est inacceptable !

Mmes Michelle Gréaume et Marie-Claude Varaillas applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jacques Fernique, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

Je voterai bien évidemment pour ces amendements de suppression, par lesquels nous refusons d’approuver les effets, pour les quatre ans à venir, sur les recettes et les dépenses de la sécu, de votre réforme reportant à 64 ans l’âge de départ à la retraite.

Je veux poser deux questions.

Tout d’abord, comment les élus des territoires que sont les sénateurs peuvent-ils ne pas prendre en compte la mobilisation inédite des villes moyennes et des territoires ?

Considérons ce qu’il se passe chez moi, en Alsace. Avoir 25 000 ou 30 000 manifestants à Strasbourg, c’est déjà considérable, certes, mais à Marckolsheim, à Munster, à Haguenau, à Sélestat, et j’en passe, la mobilisation est inédite ! Cela témoigne du fort ancrage territorial de ce mouvement, qui est massif.

Ensuite, comment le Sénat et le Gouvernement peuvent-ils faire fi de l’unité impressionnante et inédite qui se fait jour au sein de la diversité syndicale de ce pays ?

Ainsi, puisque l’on parle de blocage, c’est à vous de lever le vôtre, monsieur le ministre, en tenant compte clairement de ce message fort, dense et massif que vous délivre le pays aujourd’hui.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Je vous l’ai déjà dit, monsieur le ministre, les classes moyennes sont les ménages dont le niveau de vie se situe entre le quatrième et le huitième décile.

Pour votre part, vous défendez carrément ceux dont le niveau de vie est au dernier centile, soit le dernier 1 % de la distribution des revenus. Il y a qu’à observer vos réformes et leurs effets pour le constater ; il suffit de se documenter. Vous parlez toujours des PMI et PME, mais il faut arrêter : vous défendez les grands groupes du CAC 40, ceux qui distribuent des superdividendes.

M. Daniel Breuiller applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Vous parlez également des gens qui se lèvent tôt. Je connais, parmi les 50 000 manifestants de Lyon, des aides à domicile et des aides-soignantes qui se sont effectivement levées tôt et qui se coucheront tard, parce qu’elles ont déplacé l’heure de leur prestation, qu’elles ne pouvaient pas ne pas assurer, s’agissant de services qui manquent de personnel. Elles ont donc déplacé leur horaire de travail pour pouvoir se rendre aux manifestations. Ces personnes ne figurent pas dans vos statistiques, mais elles sont dans les manifestations.

Quant aux classes moyennes, elles sont peut-être un peu moins représentées dans les 200 000 personnes dont j’ai parlé et qui prendront deux ans ferme, parce qu’elles sont aux minima sociaux ou au chômage de longue durée, mais elles sont parmi les 300 000 personnes qui devront travailler davantage.

Ce sera le cas de la moitié des cadres qui partaient à 63 ans ; à eux, vous imposez un an ferme supplémentaire. Ces personnes travailleront plus, leur pension n’augmentera pas beaucoup, voire pas du tout, mais l’année de pension que vous ne leur aurez pas versée, ils ne la récupéreront jamais.

C’est un simple calcul actuariel. Vos services doivent en être experts, monsieur le ministre…

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Fabien Gay, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

Monsieur le ministre, parmi tous les arguments que vous avez avancés depuis le début, celui qui consiste à dire que, vous, vous assumez, mais que nous, à gauche, nous n’assumons pas, n’est pas le meilleur…

Pour ma part, je pense que tout le monde ici assume ses positions, que tout le monde fait de la politique, et je ne pense pas remettre en cause la sincérité de nos collègues de droite, ni la vôtre. Simplement, nous n’avons pas le même projet de société.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

Vous avez décidé de faire cotiser l’ensemble des salariés pendant deux ans de plus, mais il ne s’agit pas d’une mesure de justice sociale, puisque vous n’arrêtez pas d’affirmer que nous avons un problème démographique et que nous aurons de plus en plus de retraités.

S’il s’agissait de résoudre un problème démographique, l’augmentation du nombre de retraités, pourquoi alors faire une réforme d’économies de 17 milliards d’euros ? Si l’on voulait assurer plus de justice sociale et s’il y avait un problème démographique, il faudrait plutôt trouver de nouvelles recettes, ce que vous refusez !

Pourquoi le refusez-vous ? Parce que, selon vous, seul le temps de travail est un temps productif. Donc peu importe que l’on arrive, cassé, à 64 ans, 65 ans ou 66 ans, parce que, pour vous, seul le temps du travail compte.

Selon nous, et nous l’assumons, compte aussi le temps de la retraite, qui est un temps libéré des contraintes du capital.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

Eh oui ! C’est un temps utile pour soi, pour les siens et pour la société.

Tout le monde assume, monsieur le ministre. Simplement, vous avez un problème qui dépasse la seule gauche sénatoriale : vous devez maintenant faire face à un rapport de force avec la rue et avec la majorité des Français, qui ont défilé par millions, dans toutes les villes et les villages de France. Vous avez donc un problème démocratique : vous êtes minoritaire sur cette question.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

M. Fabien Gay. On ne peut pas légiférer comme s’il ne se passait rien dans le pays. Vous devrez répondre à ce qui vient de s’exprimer avec force dans la rue.

Applaudissements sur des travées des groupes CRCE et SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

M. Guillaume Gontard. Cette mobilisation est immense, exceptionnelle. À Grenoble, elle représente un peu plus de 50 000 personnes. Je crois même que nous sommes en train de battre Lyon…

Protestations amusées de Mme Raymonde Poncet Monge et M. Thomas Dossus.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

En tout cas, on compte 8 000 personnes à Bourgoin-Jallieu et 5 000 à Vienne. En outre, Fabien Gay l’a souligné, les villages et la ruralité se mobilisent.

Dans certains villages, il y a plus de manifestants que d’habitants, parce que les gens sont venus des alentours. Monsieur le ministre, vous avez donc, c’est vrai, un véritable problème démocratique. Il est en train de se passer quelque chose aujourd’hui dans ce pays, ici et maintenant, et il faudra bien que vous l’entendiez.

Vos paroles aussi tournent en rond, monsieur le ministre. Ce sont toujours un peu les mêmes : « Deux arguments, deux amendements ».

On pourrait vous expliquer le fond de ces amendements, mais pour ma part, j’attends encore des réponses à la question sur les dividendes, sur la taxation des superprofits et sur l’abondement du Fonds de réserve pour les retraites, ce fonds créé justement par un Premier ministre de gauche, parce que la question des retraites est une question de gauche. Ce fonds aurait dû s’élever à 150 milliards d’euros en 2020 ; le problème serait alors réglé.

Expliquez-moi : comment abondera-t-on ce fonds, plutôt que de recourir à votre seule solution, passer l’âge de départ à 64 ans ?

Par ailleurs, en réaction aux propos de M. Bas, je ne puis m’empêcher de citer les mots de Pierre Mauroy, ici même me semble-t-il, sur la retraite à 60 ans : « C’est une ligne de vie, c’est une ligne de souffrance au travail, c’est une ligne de revendication, c’est une ligne d’espoir. ». Et l’on n’a pas le droit d’abolir l’espoir.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST. – Mme Martine Filleul applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Mes chers collègues, toutes ces interventions portent sur l’ensemble de la loi, notamment sur l’article 7… Pourtant, l’article 6 méritait que l’on s’y penche davantage.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Nous aussi, nous sommes très attachés à l’équilibre entre le rendement de cette réforme et l’équilibre des comptes sociaux, car c’est déterminant.

C’est la raison pour laquelle nous étions ennuyés de l’augmentation des cotisations à la CNRACL, qui risque d’affecter indirectement les comptes des collectivités territoriales.

Nous avions même songé à supprimer l’annexe, d’ailleurs. Pourquoi pas, au fond ? C’est d’ailleurs ce que vous proposez aussi, mes chers collègues.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

M. René-Paul Savary, rapporteur. Eh bien, je vous prends au mot, monsieur Kanner. Si vous souhaitez que l’on gagne du temps ainsi, il n’y a aucun problème, ce n’est pas nous que cela dérangera.

M. Emmanuel Capus applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

D’autant que cela empêchera un principe de vases communicants avec l’article qui vous préoccupe s’agissant des finances locales, avec une augmentation de taux compensée par des engagements.

Sur proposition de Mme la rapporteure générale, nous voulions inscrire dans le texte que cette compensation était annuelle, afin de constituer une garantie pour les collectivités locales, et pérenne, parce que nous savons les difficultés qui surgissent parfois dans l’interprétation des compensations.

Toutefois, si vous êtes impatients de passer au cœur de la réforme, aux articles qui nous intéressent le plus, monsieur Kanner, nous pouvons effectivement gagner du temps…

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je mets aux voix les amendements identiques n° 351 et suivants.

J’ai été saisie de deux demandes de scrutin public émanant, l’une, du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et, l’autre, du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin.

Mmes et MM. les secrétaires constatent le résultat du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 200 :

Le Sénat n’a pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 4120 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Intitulé

Après le mot :

maladie

insérer les mots :

volontairement sous-évalué

La parole est à Mme Céline Brulin.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Au travers de cet amendement, nous entendons montrer que l’état de santé au moment de la cessation d’activité est un élément fondamental du débat.

D’après une enquête de la Drees, pour plus d’une personne sur quatre personnes qui sont parties à la retraite en 2019 et en 2020, les conditions de santé rendant l’exercice professionnel plus difficile ont joué sur la décision de partir à la retraite.

Des projections réalisées pour le compte du COR montrent également que les dépenses d’invalidité augmenteraient fortement en cas de décalage de deux ans de l’âge de départ à la retraite. Selon nous, la question de la santé a été volontairement sous-évaluée dans le rapport présenté dans cette annexe.

Monsieur le ministre, je crois que vous ne mesurez pas bien ce qui se passe dans le pays.

Il se trouve que j’ai rencontré récemment l’un des soutiens du Président de la République. Il m’a dit qu’il n’était pas tout le temps d’accord sur tout, mais que, là, il fallait vraiment revoir la copie.

M. le ministre délégué s ’ exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Cette personne est opposée, au titre de sa santé, au recul de deux ans de l’âge de départ à la retraite, bien qu’elle soit, je le répète, l’un de vos soutiens engagés. Il s’agit d’un infirmier et, entre le soutien au Président de la République et sa santé, il opte pour cette dernière. Qui pourrait lui en vouloir ?

Cela a été dit, 90 % à 95 % des actifs sont hostiles à la réforme et, même si certains ont pu être ennuyés ce matin pour prendre les transports, ils soutiennent le mouvement social, parce qu’ils seront encore plus ennuyés si vous reculez l’âge de la retraite de deux ans.

Aussi, n’essayez pas de diviser le peuple français. Il est uni, et c’est vous qui êtes isolés.

M. Pierre Laurent applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4122 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Intitulé

Après le mot :

maladie

insérer les mots :

inférieur à la hausse tendancielle des besoins en santé qui est estimée à 4 % par la commission des comptes de la sécurité sociale

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Malgré les annonces tonitruantes du Gouvernement, le budget de la santé n’est pas au niveau requis, il faut le constater.

Le rapport figurant dans l’annexe de ce projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale laisse à penser que la progression prévue de 4, 4 % de l’Ondam prend en compte à la fois l’inflation et la montée en charge des mesures nouvelles en ville, à l’hôpital et dans le secteur médico-social.

Or, rien qu’en considérant la hausse tendancielle des prix, on constate que cette progression est clairement sous-estimée, puisque la Commission des comptes de la sécurité sociale l’évalue à 4 %.

Nous le savons – le Gouvernement l’a assez répété –, 8 milliards d’euros ont été engagés au titre du Ségur, en vue d’une revalorisation des rémunérations.

C’est bien, mais, en parallèle, depuis 2017, le Gouvernement a imposé à la santé plus de 18 milliards d’euros de restrictions. Ne pas prendre en considération la hausse tendancielle des prix a des répercussions sur les fermetures de lits et dégrade les conditions de travail, donc entraîne un manque de personnel. Les femmes sont particulièrement affectées par ces conditions de travail, qui ne vont qu’en se dégradant, puisque la fonction publique hospitalière est féminisée à 80 %.

Mes chers collègues, tous les territoires de la République sont touchés. Depuis des années, le groupe CRCE dénonce cette situation et propose des solutions, que le Gouvernement refuse avec constance, comme il rejette tous nos amendements depuis vendredi dernier.

Ajouter ces quelques mots à l’annexe démontrerait de votre part un début de prise de conscience et une volonté de faire mieux dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4123 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Intitulé

Après le mot :

maladie

insérer les mots :

en deçà de l’inflation à 5, 8 % en 2022 et estimée à 4, 3 % en 2023

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Avec un Ondam inférieur aux besoins réels chaque année depuis dix ans, plus de 10 milliards d’euros ont manqué aux hôpitaux publics, ces hôpitaux qui remédient pourtant, au quotidien, aux déserts médicaux, auxquels sont confrontés nombre de nos concitoyens, ces hôpitaux qui ont été les acteurs essentiels de la lutte contre la pandémie, en permettant à de nombreux citoyens d’être soignés et pris en charge et de ne pas mourir de la covid-19.

Dès lors, comment s’étonner de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent nos établissements et nos soignants ?

S’ajoute, cette année et sans doute les suivantes, la question de l’inflation. Je le rappelle, cette dernière était de 5, 8 % en 2022 ; elle est estimée à 4, 3 % pour 2023.

Notre amendement a donc pour objet de favoriser l’honnêteté politique, en précisant que l’Ondam était fixé en dessous des taux réels d’inflation.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Nous avons eu une discussion sur la trajectoire de l’Ondam dans le cadre de l’examen du PLFSS pour 2023.

Je rappelle le niveau historique de l’Ondam : pour la première fois dans l’histoire, le budget de l’hôpital public dépasse cette année les 100 milliards d’euros.

Cela n’exclut pas certains éléments de maîtrise de la dépense, notamment en ville, comme nous l’avons fait avec la biologie médicale et comme nous allons le faire davantage avec l’intérim médical, au travers de la loi du 26 avril 2021 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, dite loi Rist, mais les dépenses de santé restent situées à un niveau historique.

J’émets donc un avis défavorable sur ces amendements.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 4119 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Intitulé

Compléter cet intitulé par les mots :

sans tenir compte des effets du recul de l’âge légal de départ à la retraite et de l’augmentation du nombre de trimestres cotisés nécessaires sur la santé des travailleurs

La parole est à Mme Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Si vous me le permettez, madame la présidente, je présenterai en même temps les amendements n° 4119 rectifié et 4124 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

J’appelle donc en discussion l’amendement n° 4124 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, et ainsi libellé :

Alinéa 1

Compléter cet alinéa par les mots :

sans tenir compte des effets d’un recul de l’âge légal de départ à la retraite et de l’augmentation des trimestres cotisés nécessaires sur les différentes recettes et dépenses des branches des régimes obligatoires de base

Veuillez poursuivre, mon cher collègue.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Ces amendements visent à préciser les fondements et les objectifs de l’annexe de ce projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale.

Il est précisé dans cette annexe : « Le solde des régimes obligatoires de base […] est prévu en 2022 à –18, 9 milliards d’euros dans la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023. »

Au travers de l’amendement n° 4124 rectifié, nous proposons de compléter le premier alinéa de l’annexe par les mots : « Sans tenir compte des effets d’un recul de l’âge légal de départ à la retraite et de l’augmentation des trimestres cotisés nécessaires sur les différentes recettes et dépenses des branches des régimes obligatoires de base ».

Par cet ajout, nous souhaitons souligner les effets budgétaires négatifs causés par les mesures qui sont contenues dans l’article 7. En effet, nous regrettons que la présente annexe ne décrive que partiellement les prévisions de dépenses.

Vous passez sous silence, monsieur le ministre, la plupart des impacts budgétaires négatifs de votre réforme. Exeunt les coûts induits par le chômage que vous allez créer en reculant l’âge de départ à la retraite ; exeunt les coûts supplémentaires induits par les accidents du travail et les maladies professionnelles ; exit aussi l’incidence de la pénibilité sur la santé générale.

En intégrant l’ensemble de ces données, vos économies tombent, selon l’OFCE, à seulement 2, 8 milliards d’euros à l’horizon de dix ans, preuve, s’il en était besoin, que l’austérité connaît aussi des rendements décroissants.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2895 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 1

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

La présente annexe décrit, en premier lieu, les effets de la réforme envisagée sur l’évolution du nombre d’années de retraite en bonne santé selon les catégories sociales des travailleurs.

La parole est à Mme Michelle Meunier.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Meunier

Au travers de cet amendement, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain entend revenir sur un débat essentiel, celui du nombre d’années de retraite en bonne santé dont pourront profiter les travailleurs.

En effet, les données publiques disponibles tendent à montrer que l’espérance de vie en bonne santé diminue selon les catégories sociales. Ces données et leur évolution, une fois la réforme mise en œuvre, permettront de révéler l’injustice du projet porté par le Gouvernement.

Je le rappelle, les Français les plus riches vivent treize ans de plus que les Français les plus pauvres, ce chiffre s’établissant à huit ans pour les femmes. Cette différence d’espérance de vie s’explique notamment par la pénibilité et la dangerosité de nombreuses professions.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2896 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, première phrase

Après le mot :

sanitaire

insérer les mots :

, dont le Gouvernement a fait le choix d’affecter les coûts à la caisse d’amortissement de la dette sociale plutôt que d’en organiser la prise en charge juste et équitable par un financement progressif assis sur l’ensemble des revenus et une taxation,

La parole est à M. Jacques-Bernard Magner.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques-Bernard Magner

Contrairement à ce que de nombreux groupes parlementaires avaient proposé, le Gouvernement et sa majorité ont fait le choix de creuser de nouveau le déficit de la sécurité sociale et sa dette affectée à la Cades.

Ils font ainsi peser sur le seul financement de la sécurité sociale les coûts de la crise sanitaire, alors que tout justifiait une prise en charge beaucoup plus large de ces dépenses publiques, notamment par les superprofits réalisés, du fait même de cette crise, par un certain nombre d’entreprises.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2898 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, première phrase

Après le mot :

suivi

insérer les mots :

et des baisses d’impôts et de cotisations sociales accordées aux plus riches et aux grandes entreprises sans contrepartie

La parole est à M. Rémi Cardon.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Cardon

Cet amendement du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain vise à préciser que le solde des régimes obligatoires de base s’est également dégradé en 2020, sous l’effet des baisses d’impôts et de cotisations sociales accordées aux plus riches et aux grandes entreprises, sans contrepartie.

J’ai choisi d’illustrer cet amendement avec un exemple concret issu du département dont je suis élu, celui d’une petite entreprise : le site Amazon de Boves. Cette entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros. Elle devait verser quelque 140 000 euros de CVAE à Amiens Métropole. Or la CVAE a été supprimée.

Cet amendement tend donc à apporter de la clarté et à formuler pour vous le résumé de cette réforme : « Nous cotisons, pendant qu’ils “superprofitent” ».

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2899 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Enfin, les dispositifs d’exonération de cotisations en faveur de l’emploi qui représentent 85 milliards d’euros pour 2023, sans pour autant se justifier par leur efficacité économique, contribuent à dégrader le solde des régimes obligatoires de base.

La parole est à M. Bernard Jomier.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Cet amendement est relatif à une question amplement débattue : les exonérations de cotisations sociales.

Il vise à rappeler que le montant de ces exonérations est parfois décorrélé de tout impact sur l’emploi et sur l’activité économique et qu’il grève lourdement les finances de la sécurité sociale, dont le régime des retraites.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4125 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 2

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

À titre de comparaison, 18, 9 milliards d’euros correspondent à l’augmentation du budget du ministère des Armées entre 2019 et 2026, qui sera passé de près de 36 milliards d’euros par an à 54 milliards d’euros selon les projections de la prochaine loi de programmation militaire.

La parole est à Mme Michelle Gréaume.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Gréaume

Alors que l’on nous martèle l’importance du sérieux budgétaire, qui s’obtiendrait au détriment de la santé, des droits et de la prise en compte de la pénibilité du travail des salariés et des agents, la loi du 13 juillet 2018 relative à la programmation militaire pour les années 2019 à 2025 et portant diverses dispositions intéressant la défense a fait l’objet d’une augmentation de 18, 9 milliards d’euros.

Pourquoi est-ce que je cite cet exemple, me demanderez-vous ? Simplement pour démontrer que l’insincérité de vos motivations lors de l’élaboration de vos projets de loi est d’une constance qui force l’admiration.

Ah, si l’objectif alors affirmé dans cette loi de programmation militaire était, ce que nous soutenions, la remise à niveau capacitaire de nos forces armées ! Mais les évolutions actuellement à l’œuvre confirment nos craintes : préparer notre pays à un conflit de haute intensité est une chose, nous préparer, au nom de cette logique, à multiplier les champs d’intervention extérieure de nos armées en est une autre.

Vos politiques se font trop souvent au détriment des services publics de l’éducation, de la santé ou encore des transports, pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui, vous vous en prenez directement aux travailleurs, en vous attaquant à leur régime de retraite.

Cette réforme ne répond pas une urgence économique. Il s’agit d’un choix politique que nous désapprouvons avec force.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4130 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 3, deuxième phrase

Remplacer le mot :

conduirait

par les mots :

et des effets du recul de l’âge de départ à la retraite conduiraient

La parole est à Mme Marie-Claude Varaillas.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

Selon l’annexe rattachée à l’article 6, le contexte de forte inflation conduirait à une hausse des prestations, mais il n’est pas dit un mot sur les effets du recul de l’âge de départ à la retraite, ni sur les montants de ces prestations. L’inflation a donc bon dos…

Pourtant, le Conseil d’orientation des retraites indique que le report, de 62 ans à 64 ans, de l’âge légal de départ à la retraite aurait pour conséquence une augmentation des dépenses de certaines prestations sociales et de l’assurance chômage. C’est d’ailleurs un peu l’angle mort de votre réforme : vous ne manquez jamais d’insister sur les économies réalisées, mais n’évoquez jamais les coûts.

Selon une étude de la Drees, un relèvement de deux ans de l’ouverture des droits à la retraite en 2019 aurait induit, hors retraite et assurance chômage, une augmentation des dépenses des prestations sociales – invalidité, RSA, allocation de solidarité spécifique (ASS) – de 3, 6 milliards d’euros.

Ce sont les dépenses de pensions d’invalidité qui auraient augmenté le plus, de l’ordre de 1, 8 milliard d’euros, en raison de la hausse du nombre de bénéficiaires. La hausse des autres dépenses a été estimée à 150 millions d’euros pour le RSA, à 510 millions d’euros pour l’AAH et à 170 millions d’euros pour l’ASS.

Quant aux indemnités journalières de sécurité sociale versées par le régime général, elles auraient augmenté de 970 millions d’euros.

En fait, avec cette réforme des retraites, ce sont 40 000 seniors de plus qui seront au RSA, 40 000 de plus à l’ASS et 90 000 de plus au chômage. Tout cela est chiffré par l’administration, monsieur le ministre, mais cela, le Gouvernement ne le dit pas !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de soixante-quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2900 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

I. Alinéa 3

1° Après le mot :

année

supprimer la fin de la troisième phrase.

2° Après les mots :

branche Vieillesse

supprimer la fin de la quatrième phrase.

3° Après les mots :

années à venir

supprimer la fin de la sixième phrase.

II. Alinéa 8, première phrase

Supprimer les mots :

ainsi que la réforme des retraites présentée dans le présent projet de loi

III. Alinéa 10

Supprimer cet alinéa.

IV. Alinéa 13, seconde phrase

Supprimer les mots :

et de l’impact de la réforme des retraites sur l’équilibre 2 023

V. Alinéa 14

Supprimer les mots :

ainsi que la réforme du système de retraite présente dans la présente loi

VI. Alinéa 18

1° Deuxième phrase

Supprimer les mots :

et la montée en charge progressive de la réforme des retraites

2° Avant-dernière phrase

Supprimer cette phrase.

VII. Alinéa 23, dernière phrase

Supprimer les mots :

dans le cadre de la présente réforme

VIII. Alinéa 24, troisième phrase

Supprimer les mots :

dans le cadre de la réforme

IX. Alinéa 26, première phrase

Supprimer les mots :

mais bénéficierait de la hausse progressive de l’âge effectif de départ portée par la présente loi

La parole est à Mme Corinne Féret.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Cet amendement vise à supprimer de l’annexe pluriannuelle pour les années 2023-2026 toute référence à la présente réforme des retraites, qui est injustifiée, mais aussi injuste, en ce qu’elle établit un impôt sur la vie de deux ans pour les Français.

Les Français, monsieur le ministre, vous le disent encore aujourd’hui : ils sont près de 30 000 à manifester à Caen, 3 000 à Lisieux, 2 600 à Falaise, 2 000 à Vire dans le Calvados et autant dans tous les départements. Ils sont de plus en plus nombreux, mais vous ne les entendez pas !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3476, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, troisième phrase

Supprimer les mots :

, qui verrait également les premiers effets de la réforme des retraites portée par la présente loi (I)

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Nous pensons que ce texte minore les effets collatéraux négatifs de la réforme sur les autres prestations sociales, c’est-à-dire sur les autres branches de la sécurité sociale et sur la branche chômage.

Je rappelle aussi que le COR prévoyait un déficit de 22 milliards d’euros en 2022. En réalité, le régime sera excédentaire de 3 milliards d’euros.

Si l’on prend l’hypothèse du déficit annoncée par le Gouvernement pour les vingt-cinq prochaines années, qui est un peu plus réaliste, il représenterait 3 % des dépenses totales. Nous rappelons également que l’on a asséché les ressources du régime.

Certes, le déficit représente 0, 4 % du PIB, mais si cela vous inquiète, monsieur le ministre, inquiétez-vous également de l’augmentation des dividendes, qui atteignent les 10 % du PIB !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2901 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 3, troisième phrase

Après le mot :

retraites

insérer les mots :

, puisque dès les premiers mois de sa mise en œuvre des personnes verront leur imminent départ à la retraite repoussé de plusieurs mois,

La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy.

Debut de section - PermalienPhoto de Christian Redon-Sarrazy

Cet amendement vise à souligner que la réforme va brutaliser dès 2023 de nombreux Français. En effet, des salariés qui avaient prévu de prendre leur retraite avant la fin de l’année ne le pourront pas. Ces personnes, qui les sont les plus proches de la retraite, sont les plus âgées. Elles seront, de fait, les premières contributrices à l’impôt sur la vie que vous instaurez.

Le Gouvernement a tenté de justifier par des motifs financiers le recours à un PLFRSS et à l’article 47-1 de la Constitution.

On s’attaque aux assurés nés à compter du 1er septembre 1961 en leur imposant un trimestre de cotisation supplémentaire, alors que ces derniers se sont déjà projetés dans un autre rythme de vie. Certains sont d’ailleurs en train de consommer un compte épargne temps qu’ils avaient patiemment alimenté. Ils vont devoir retourner au travail, tandis que d’autres devront prolonger leur activité.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3641, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, troisième phrase

Après les mots :

présente loi

insérer les mots :

, dont l’unique objectif est de réduire les dépenses publiques, et non de sauver le système de retraite ou de le rendre plus juste

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Le présent amendement vise à mettre en lumière l’objectif réel de la réforme que porte le Gouvernement, qui n’est ni de sauver le système de retraite ni de le rendre plus juste, mais, tout simplement, de respecter les engagements pris dans le cadre du programme de stabilité.

Depuis la présentation de sa réforme, le Gouvernement n’a de cesse de déployer ses éléments de langage pour tenter de convaincre, comme il le fait ici, du bien-fondé de sa réforme. Mais, à terme, les mensonges sont contre-productifs.

Le véritable objet de cette réforme figure dans l’exposé des motifs du projet de loi de finances pour 2023 : « Les administrations de sécurité sociale participeront à la maîtrise de l’évolution des dépenses, permise notamment par la réforme des retraites ». Voilà !

Le véritable objectif de cette réforme est de compenser les baisses d’impôt qui alimentent le déficit.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3676, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, troisième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

présentée par le Gouvernement au mépris de son rejet par une très grande majorité des Françaises et des Français, et par la quasi-totalité des actifs

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Notre groupe rappelle l’opposition forte et claire des Français à cette réforme, car ils savent parfaitement qu’elle va les pénaliser. Je ne reviendrai pas sur les sondages : je me contenterai de rappeler que nos concitoyens manifestent dans 250 lieux aujourd’hui. C’est la meilleure preuve !

Par ailleurs, je précise que les Français savent faire des efforts quand l’intérêt général l’exige, comme ils l’ont amplement prouvé lors des crises précédentes, en particulier pendant la crise du covid-19. Je pense à cet égard aux travailleurs que cette réforme va pénaliser.

Or, cette fois, les Français savent que cette réforme ne sert pas l’intérêt général et que le Gouvernement n’a simplement pas la volonté de trouver d’autres leviers de financement de notre système de retraite.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3678, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, troisième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, motivée par l’idée selon laquelle il faudrait travailler et produire toujours plus, à contre-courant des besoins de sobriété qu’exige la crise écologique et climatique

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Par le présent amendement, notre groupe entend dénoncer le substrat idéologique sur lequel est fondée la réforme, à savoir l’idéologie de la croissance infinie : travailler plus pour consommer plus, à contre-courant des besoins de sobriété qu’exige la crise écologique et climatique.

L’idée selon laquelle il faut toujours travailler plus ou produire plus est issue de la pensée productiviste, dont on observe les ravages sur notre planète aujourd’hui.

Le système productiviste sacralise la production de biens et de services, indépendamment des besoins réels de la société. Il est fondé sur le présupposé selon lequel la croissance économique, mesurée par le seul PIB, est un facteur de progrès et de bonheur de la société. Cela fait pourtant longtemps que ces deux courbes ont divergé !

Le productivisme est la cause première de la crise écologique actuelle, de la destruction de la biodiversité, de la surexploitation des ressources et du réchauffement climatique. Il est donc insoutenable. Il nous faut revoir notre vision du travail et prendre en compte les limites environnementales de la planète.

Nous avons une autre conception du travail, qui permettra, elle, la bifurcation écologique et l’épanouissement des individus, contrairement au report de l’âge légal de départ à la retraite.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3473, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, quatrième phrase

Après le mot :

terme,

insérer les mots :

du fait des politiques d’exonérations de cotisations sociales,

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Les problèmes de financement du régime proviennent aussi de la politique d’exonération de cotisations sociales, surtout lorsque ces dernières ne sont pas compensées, comme c’est de plus en plus souvent le cas.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2897 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 3, quatrième phrase

Après les mots :

sous l’effet de recettes durablement affectées par la crise

insérer les mots :

et par la multiplication des exonérations de cotisations sociales non compensées

La parole est à Mme Émilienne Poumirol.

Debut de section - PermalienPhoto de Émilienne Poumirol

Cet amendement vise à demander un bilan des exonérations de cotisations sociales, qui sont inefficaces et favorisent les plus aisés.

Je rappelle que le montant de ces exonérations s’est élevé à 71 milliards d’euros en 2023, contre 40 milliards d’euros en 2018.

On peut comprendre que des baisses de cotisations sur les bas salaires puissent parfois être utiles, mais la majorité d’entre elles relèvent d’une politique fiscale qui favorise les plus aisés. Le Conseil d’analyse économique a ainsi montré en 2019, dans une note intitulée Baisses de charges : stop ou encore ?, que, au-delà de 1, 6 Smic, elles n’ont aucun intérêt.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2902 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 3, quatrième phrase

Après le mot :

crise,

insérer les mots :

et le choix persistant du Gouvernement de ne pas respecter la « loi Veil » en ne compensant pas au budget de la sécurité sociale le coût des exonérations de cotisations employeurs qu’il lui plaît d’octroyer, sous l’effet

La parole est à Mme Angèle Préville.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Cet amendement vise à rappeler le choix persistant du Gouvernement de ne pas respecter la loi Veil en ne compensant pas dans le budget de la sécurité sociale le coût des exonérations de cotisations des employeurs qu’il lui plaît d’octroyer.

En effet, le Gouvernement ne fait pas que subir les événements. Il est à la barre et assume son cap. Aussi entend-il persévérer dans ses choix politiques, qui conduisent à priver la sécurité sociale de plusieurs milliards d’euros de recettes annuelles.

C’est pourquoi les Français manifestent en masse aujourd’hui. Dans ma petite commune ouvrière de 2 000 habitants, Biars-sur-Cère, dans le Lot, on a dénombré 1 300 manifestants.

Après le transfert de la dette covid, la politique des caisses vides mise en œuvre depuis 2017 et la non-compensation des exonérations, à l’instar des exonérations sur les heures supplémentaire ou l’exonération du forfait social versé sur la participation et l’intéressement prévu par la loi relative à la croissance et la transformation des entreprises, une étape majeure a été franchie en 2018 et 2019 avec la suppression des cotisations salariales d’assurance chômage et la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisses de cotisations sociales, pour un coût de 20 milliards d’euros par an.

Les chiffres parlent et sont têtus !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4131 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 3, quatrième phrase

Après le mot :

crise,

insérer les mots :

d’exonérations de cotisations patronales massives,

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3667, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, quatrième phrase

Après le mot :

retraite

insérer les mots :

au détriment des actifs les plus précaires qui perdront d’autant des années de vie au repos

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Nous souhaitons préciser que la réforme se fait au détriment des actifs les plus précaires, qui perdront des années de vie au repos.

Nous y reviendrons lors de l’examen de l’article 7, mais ce sont ceux qui ont travaillé tôt et longtemps, qui seront peut-être encore demain les bénéficiaires des départs anticipés, qui, à cause de votre réforme, partiront à la retraite à 62 ans quand ils auraient pu y prétendre à 60 ans. Les 200 000 dont nous avons parlé précédemment verront leur situation figée. Quant à ceux dont le départ à la retraite est reporté, ils prendront deux ans ferme ! Je parle ici de ceux qui ne sont ni en emploi ni en retraite.

Pour conclure, tous les travailleurs subiront votre réforme – tous ! –, y compris les cadres et les catégories socio-professionnelles intermédiaires, mais la réforme se fera surtout au détriment des plus modestes.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3671, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, quatrième phrase

Après le mot :

retraite

insérer les mots :

au détriment de très nombreuses femmes, qui partent plus tard à la retraite en moyenne que les hommes

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Comme le montrent les nombreuses études dont nous disposons sur la loi de 2010, cette réforme se fera au détriment des femmes.

Ce projet de loi est non seulement antisocial, mais il est aussi antiféministe.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4133 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 3, sixième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

qui contraindra l’ensemble des travailleurs à retarder d’au moins deux années leur départ en retraite générant ainsi autant de recettes en termes de cotisations sociales et de baisse de dépenses en termes de pensions de retraite non versées

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2904 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 7, tableau, sixième colonne, septième ligne

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à Mme Catherine Conconne.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Alors que le Gouvernement prévoit une diminution de l’Ondam de 1, 2 %, soit une baisse de 5, 5 % si l’on prend en compte l’inflation, nous demandons qu’il soit relevé à 4 %, car l’hôpital public est en grande difficulté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4722, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 7, tableau, sixième colonne

1° Avant-dernière ligne

Rédiger ainsi cette ligne :

2° Dernière ligne

Rédiger ainsi cette ligne :

II. – Alinéa 8, seconde phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

III. – Alinéa 9

1° Troisième phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

2° Après la troisième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Cette progression sera également rehaussée par rapport à celle de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, alors à 3, 5 %, en conséquence des annonces faites par le Président de la République lors de ses vœux aux acteurs de la santé le 6 janvier 2023.

3° Avant-dernière phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

et le mot :

économie

par le mot :

économies

IV. – Alinéa 10, après l’avant-dernière phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Il est également tenu compte des propositions parlementaires tendant à une harmonisation des prélèvements applicables aux indemnités de rupture.

V. – Alinéa 17

1° Première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

et le nombre :

par le nombre :

2° Deuxième phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

3° Troisième phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

VI. – Alinéa 18

1° Troisième phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

2° Quatrième phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

3° Dernière phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

VII. – Alinéa 20, première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

VIII. – Alinéa 21, dernière phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

IX. – Alinéa 24, deuxième phrase

Remplacer le mot :

retraite

par le mot :

vieillesse

X. – Alinéa 26, avant-dernière phrase

1° Remplacer le mot :

active

par le mot :

vieillesse

2° Remplacer le nombre :

par le nombre :

3° Remplacer le nombre :

par le nombre :

XI. – Alinéa 32, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

En milliards d ’ euros

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

2022 (p)

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

Maladie

Recettes

Dépenses

Solde

Accidents du travail et maladies professionnelles

Recettes

Dépenses

Solde

Famille

Recettes

Dépenses

Solde

Vieillesse

Recettes

Dépenses

Solde

Autonomie

Recettes

Dépenses

Solde

Régimes obligatoires de base de sécurité sociale consolidés

Recettes

Dépenses

Solde

XII. – Alinéa 36, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

En milliards d ’ euros

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

2022 (p)

2023 (p)

2024 (p)

2025 (p)

2026 (p)

Recettes

Dépenses

Solde

La parole est à M. le ministre délégué.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Conformément aux annonces que j’ai faites précédemment, cet amendement vise à rehausser l’Ondam de 750 millions d’euros, soit 600 millions d’euros de plus pour l’hôpital public et 150 millions d’euros de plus pour la médecine de ville.

Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous invite à voter cet amendement pour notre système de santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3485, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 8, première phrase

Après le mot :

réforme

insérer les mots :

brutale et injuste

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Cet amendement vise à préciser que cette réforme est à la fois brutale, puisqu’elle va s’appliquer immédiatement, et injuste.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3484, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 8, première phrase

Après le mot :

réforme

insérer le mot :

injuste

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3176, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 9

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4148 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 9, première phrase

Après le mot :

provision

insérer les mots :

, jugée insuffisante par le Haut Conseil des finances publiques,

La parole est à M. Jérémy Bacchi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérémy Bacchi

Puisque nous sommes censés être à l’euro près, soyons-le aussi dans l’annexe.

Il est bien dit que la trajectoire de l’Ondam intègre une provision d’un milliard d’euros au titre des dépenses liées à la crise sanitaire, mais le Haut Conseil des finances publiques juge cette somme insuffisante.

Dans son rapport, le Haut Conseil note en particulier que « les dépenses dans le champ de l’Ondam comprennent une provision de seulement un milliard d’un milliard d’euros au titre des dépenses de covid-19 sur les achats de vaccins et la campagne de tests. Cette provision, qui suppose notamment une chute massive des dépenses de test […], risque de se révéler très insuffisante.

« Par ailleurs, le maintien d’une inflation élevée en 2023, pour la deuxième année consécutive, pourrait entraîner une hausse plus forte que prévu de certaines dépenses de fonctionnement difficilement compressibles ou d’investissement, tandis que la prévision suppose l’absence de revalorisation du point de fonction publique ».

Je fais ce rappel pour dire que la provision affichée dans cette annexe n’est pas réaliste et qu’il serait bon, au moins, d’ajouter à l’alinéa concerné la réserve exprimée par le Haut Conseil des finances publiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2906 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 9

1° Première phrase

a) Remplacer les mots :

d’un milliard

par les mots :

de 11, 5 milliards

b) Compléter cette phrase par les mots :

comme en 2022

2° Troisième phrase

Remplacer la première occurrence du taux :

par le taux :

3° Quatrième phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

4° Avant –dernière phrase

Supprimer cette phrase

5° Dernière phrase

Remplacer les mots :

2, 8 % en 2024, puis à 2, 7 % en 2025 et à 2, 6 %

par les mots :

4 % en 2024, en 2025 et

La parole est à Mme Annie Le Houerou.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie Le Houerou

Cet amendement vise à porter l’Ondam à 4 %, pour prendre en compte l’effet de l’inflation.

Je le rappelle, le groupe socialiste a dénoncé dès le début de l’examen du PLFSS pour 2023 l’insuffisance des crédits, notamment en considérant les surcoûts déjà observés et à venir liés à l’inflation et au coût de l’énergie. Nous avions tous été alertés par les directeurs d’établissement de santé et du secteur médico-social qu’ils ne pourraient tenir leur budget.

Monsieur le ministre, vous aviez reconnu notre analyse au cours de la navette parlementaire, en procédant à deux rallonges budgétaires. La situation est aujourd’hui intenable et vous oblige à réévaluer ces sommes.

Le Gouvernement serait bien inspiré, cette fois, de nous écouter et d’abonder l’Ondam à hauteur des besoins en santé de nos populations, dans tous les départements de France.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4147 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 9, troisième phrase

Après l’année :

insérer les mots :

mais inférieure à la hausse tendancielle des besoins en santé qui est estimée à 4 % par la commission des comptes de la sécurité sociale

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Mme Cécile Cukierman. Je précise que nous pourrons considérer qu’une partie de nos amendements sur cette annexe sont également défendus, car ils portent sur des sujets dont nous avons déjà débattu en séance vendredi soir. Évitons les répétitions !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Nous défendrons les autres pour continuer de réaffirmer notre hostilité à ce projet de loi. En effet, monsieur le ministre, au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, nous sommes contre votre réforme !

Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Les deux amendements suivants sont identiques.

L’amendement n° 3499 est présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon.

L’amendement n° 4175 rectifié est présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 9, troisième phrase

Après le mot :

revalorisation

insérer le mot :

insuffisante

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 3499.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Par cet amendement, nous souhaitons souligner l’insuffisance de la revalorisation du point d’indice, de seulement 3, 5 %, décidée par le Gouvernement en juillet 2022. Nous proposons une revalorisation plus importante.

Que le point d’indice ait été gelé dans le passé, puis insuffisamment revalorisé l’année où il aurait dû l’être compte tenu de l’inflation, avant qu’un gel ne soit de nouveau programmé, est une réforme en soi, une réforme silencieuse. Ce faisant, vous diminuez la part des fonctionnaires dans le système de retraite.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour présenter l’amendement n° 4175 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Cet amendement tend à prévoir la revalorisation du point d’indice, qui n’a été augmenté que de 3, 5 %, soit moins que l’inflation. Nous proposons qu’il soit revalorisé de 10 % et que soit inscrit dans le texte l’abandon du gel du point d’indice.

Ma collègue du groupe écologiste vient de le rappeler, votre réforme est fondée sur la baisse du nombre de fonctionnaires, la non-valorisation du point d’indice et le maintien de la masse salariale.

Vous ne le dites pas aux Français, mais cela sera évidemment intenable, car il faudra remettre à flot à la fois l’hôpital, l’école et un ensemble de services publics. À défaut, notre modèle social, que l’on voit déjà se déliter, risque d’être terriblement ébranlé.

Enfin, vous citez toujours l’Allemagne en exemple, comme s’il n’y avait qu’en France que l’on manifestait pour réclamer des revalorisations salariales, notamment dans la fonction publique.

Sachez qu’il y a des grèves tournantes et massives en Allemagne. Le syndicat Verdi demande des revalorisations du salaire des fonctionnaires bien supérieures à celles que nous réclamons. Il est vrai que l’inflation est supérieure en Allemagne.

Il est fondamental que les fonctionnaires soient en nombre suffisant et correctement rémunérés. Nous constatons aujourd’hui un dysfonctionnement grave et un manque d’attractivité de nos services publics, qui concourent à la démoralisation générale du pays et, dans bien des cas, à des pertes de compétences et de compétitivité.

Nous ne pouvons accepter les choix que vous nous proposez. Nous exigeons la revalorisation et l’abandon du gel du point d’indice.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4141 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 9, quatrième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, à l’exception de la fraude fiscale

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

L’article 6 aborde le sujet délicat de la fraude sociale, qui est injustifiable, comme tous les autres types de fraudes, bien sûr, mais une clarification s’impose.

Il serait quelque peu simpliste de considérer de la même manière la fraude sociale, qui serait la fraude des pauvres, et la fraude fiscale, qui serait la fraude des riches. On sait que l’ordre de grandeur entre ces deux types de fraudes n’est pas du tout le même.

Je le répète, aucune fraude n’est justifiable. Nous participons d’ailleurs, monsieur le ministre, aux travaux du groupe de travail que vous avez mis en place sur les thématiques de la fraude douanière, de la fraude fiscale et de la fraude fiscale. Nous vous jugerons sur les faits lorsque vous présenterez vos propositions.

J’insiste sur le fait que les ordres de grandeur parlent d’eux-mêmes.

La fraude aux prestations de la caisse d’allocations familiales représente environ 351 millions d’euros, détectée ou évitée. On sait que la fraude fiscale, dont le coût reste à évaluer avec précision – nous sommes prêts à participer à des travaux d’évaluation qui seraient organisés par un observatoire –, représente entre 80 et 100 milliards d’euros selon les organisations syndicales, relayées par de nombreuses ONG.

Les montants n’étant pas du tout du même ordre, il importe de bien distinguer les deux types de fraudes à l’article 6.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3235, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 9, dernière phrase

Remplacer cette phrase par trois phrases ainsi rédigées :

Dans une perspective pluriannuelle, le taux de progression de l’ONDAM sera défini de telle sorte à organiser la solvabilité des branches maladie et autonomie dans une logique populationnelle. Les objectifs de ces branches sont définis de manière à répondre aux besoins en soin et en accompagnement. Elles répondent ainsi à une logique d’investissement social et non à une logique de maîtrise de la dépense.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Monsieur le ministre, le président de la Fédération hospitalière de France demande que l’on cesse d’annoncer des rallonges de l’Ondam, lesquelles sont toujours insuffisantes et ne couvrent que le très court terme, qui plus est avec retard. Pour lui, il faut pour l’hôpital public un choc d’attractivité pérenne.

Vous devez donc mettre fin, je le répète, à votre politique de rallonges permanentes et insuffisantes.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3172, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 10

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Je le rappelle, la réforme qui nous est soumise s’appuie sur le choix discutable – du moins, nous aimerions en discuter ! – du Gouvernement de retenir la convention EPR, pour équilibre permanent des régimes, tablant sur un désengagement progressif de l’État dans le financement des régimes de retraite des fonctionnaires, un gel du point d’indice et une baisse des effectifs, afin d’atteindre les objectifs de maîtrise des dépenses inscrites dans le programme de stabilité.

Un tel choix est critiquable !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3681, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 10, première phrase

Remplacer les mots :

portant une hausse progressive de l’âge d’ouverture des droits (AOD) de soixante-deux à soixante-quatre ans, au rythme d’un trimestre par génération à compter du 1er septembre 2023, et une accélération de la durée d’assurance requise (DAR), au rythme d’un trimestre par génération, contre un trimestre toutes les trois générations jusqu’à présent

par les mots :

portant la création d’un impôt sur la vie des plus modestes

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Mme Raymonde Poncet Monge. Il est défendu, madame la présidente.

Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4178 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, première phrase

Après les mots :

soixante-quatre ans

insérer les mots :

alors qu’une baisse de l’âge de départ à la retraite de soixante-deux à soixante ans serait une mesure plus juste et possible,

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Il est également défendu, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4150 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, deuxième phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4152 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, deuxième phrase

Remplacer les mots :

des minima de pension

par les mots :

du minimum contributif

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Nous rappelons que la trajectoire présentée dans l’annexe intègre des mesures d’accompagnement des hausses « des minima de pension ». Nous pensons qu’il serait plus juste de remplacer ces termes par les mots : « du minimum contributif ».

Ce n’est pas là du tout un détail. Depuis le début de nos débats sur cette réforme, nous avons tout entendu sur le minimum contributif. Le dispositif est certes complexe, mais reconnaissez que le Gouvernement, avec ses approximations, n’a rien fait pour clarifier les choses !

Je ne reviendrai pas une nouvelle fois sur la confusion entretenue sur les 1 200 euros minimum, mais il faut être précis. Le montant de la pension de retraite versée à taux plein par le régime général ne peut être inférieur à un montant minimum, et ce dernier est bien appelé « minimum contributif ».

J’en profite pour rappeler de quoi et surtout de combien nous parlons. Ce minimum atteint royalement 684, 14 euros en 2023 pour une carrière complète. Ceux qui justifient d’une durée d’assurance d’au moins 120 trimestres au régime général auront droit à une majoration qui portera le minimum à 747, 57 euros.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4156 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, quatrième phrase

Supprimer cette phrase

La parole est à M. Jérémy Bacchi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérémy Bacchi

Il est indiqué à l’alinéa 10 de l’annexe que les mesures d’accompagnement « permettront également aux assurés ayant commencé à travailler précocement de partir plus tôt que l’âge de droit commun avec notamment un renforcement du dispositif “carrières longues”, développeront les transitions entre l’activité et la retraite et amélioreront les dispositifs de prévention et de réparation de l’usure professionnelle. » C’est au mieux un vœu pieux, au pire un mensonge éhonté, mes chers collègues.

Le dispositif dits « carrières longues » permettra certes aux salariés de partir plus tôt que l’âge de départ fixé à 64 ans, mais pour une durée de cotisation complète et à condition d’avoir validé 44 années de cotisations, soit un an de plus que les salariés non bénéficiaires de ce dispositif.

Quant aux mesures transitoires, elles sont largement insuffisantes pour maintenir les plus âgés dans l’emploi. Vous n’apportez aucune réponse au chômage des seniors, à part des mesures cosmétiques, qui ne réduiront en rien la précarité des personnes âgées de plus de 55 ans.

En augmentant le nombre des années qu’il faut attendre avant de pouvoir prendre sa retraite, vous allongez la durée de la traversée du désert de milliers de travailleuses et de travailleurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3674, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 10, quatrième phrase :

Remplacer les mots :

et amélioreront les dispositifs de prévention et de réparation de l’usure professionnelle

par les mots :

mais aggraveront le phénomène d’usure professionnelle, eu égard à l’allongement de la durée de travail de nombreux cotisants au sein d’emplois pénibles

La parole est à Mme Mélanie Vogel.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Je vais défendre cet amendement à la place de ma collègue Raymonde Poncet Monge, qui donne beaucoup d’elle-même, afin de lui permettre de reprendre son souffle.

Par cet amendement, nous souhaitons préciser que le report de deux ans de l’âge de départ à la retraite aggravera le phénomène d’usure professionnelle, eu égard à l’allongement de la durée de travail de nombreux cotisants exerçant des emplois pénibles.

Ce report condamne de nombreux actifs à travailler deux années de plus, ce qui va les abîmer. Il n’est pas très utile de prévoir quelques petits pansements pour réparer des personnes abîmées si l’on défend un projet ayant pour effet de les abîmer davantage.

Si vous voulez ralentir l’usure des gens et faire en sorte qu’ils tombent moins malades au travail et que le travail soit moins dur, ne les faites pas travailler plus longtemps ! On sait très bien que les arrêts de travail sont plus nombreux entre 60 ans et 62 ans. C’est la meilleure manière de faire en sorte que le travail use moins.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4154 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, quatrième phrase

Remplacer le mot :

amélioreront

par le mot :

affaibliront

La parole est à Mme Michelle Gréaume.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Gréaume

Notre amendement vise à corriger un contresens.

L’alinéa 10 de l’annexe prévoit que les dispositifs d’accompagnement « amélioreront les dispositifs de prévention et de réparation de l’usure professionnelle ». De qui se moque-t-on ?

Le recul de l’âge de départ à la retraite de deux ans va au contraire dégrader la prévention et augmenter l’usure professionnelle. Comment pourrait-il en être autrement ?

Les solutions envisagées pour les métiers pénibles, comme le compte professionnel de prévention, sont extrêmement limitées. De nombreux facteurs de pénibilité ne sont pas pris en compte dans cette réforme. Les ports de charges lourdes, les expositions aux vibrations mécaniques ou aux postures pénibles ne seront pas à eux seuls des critères suffisants permettant de partir plus tôt.

Certes, les métiers identifiés par les branches comme étant les plus exposés aux critères ergonomiques bénéficieront d’un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, doté d’un milliard d’euros. Mais quand ce fonds sera-t-il créé ? Surtout, quelle sera son utilité ?

Non, vos mesures n’amélioreront pas les dispositifs de prévention et de réparation de l’usure professionnelle. Au contraire, elles les affaibliront, comme nous le dénonçons avec cet amendement, que je vous demande d’adopter, mes chers collègues.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4177 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, quatrième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

sans réintégrer les quatre facteurs de pénibilité supprimés en 2017

La parole est à Mme Céline Brulin.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Dans cette annexe, les effets de la réforme des retraites en ce qui concerne la prévention et la réparation de l’usure professionnelle sont exposés en des termes plutôt élogieux, mais particulièrement faux.

Si vous vouliez véritablement améliorer les dispositifs de prévention et de réparation de l’usure professionnelle, vous commenceriez par réintégrer les quatre facteurs de pénibilité que vous avez retirés du compte personnel de prévention de la pénibilité, le C3P, ancêtre du compte professionnel de prévention, le C2P, aujourd’hui en vigueur.

Quels sont ces critères ?

Cela peut être la manutention de charges manuelles, comme dans le cas d’un échafaudeur qui travaille sur les plateformes industrielles de mon département et qui m’explique porter plusieurs tonnes par mois.

Ce sont aussi les postures pénibles, comme dans le cas de ces aides-soignantes qui doivent porter ou déplacer des résidents en Ehpad.

Ce sont les vibrations mécaniques subies, par exemple, par ces ouvrières de l’agroalimentaire, qui ont parfois le sentiment que l’on se soucie davantage du sort des poulets qu’elles transforment que du leur.

Cela peut être encore l’exposition aux agents chimiques dangereux ; encore une fois, dans un département comme le mien qui compte deux grandes plateformes pétrochimiques, on sait particulièrement ce qu’il en est.

Il faut donc réintégrer ces critères, faute de quoi vous serez définitivement disqualifiés pour dire que cette réforme prévoit et prend en compte la pénibilité.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3673, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 10, cinquième phrase

Rédiger ainsi cette phrase :

Enfin, les minima de pension ne seront revalorisés qu’au bénéfice de quelques milliers de retraités, entre 10 000 et 20 000 retraités en tout et pour tout.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Nous en arrivons à ce grand débat sur la question de savoir combien de personnes passeront à 1 200 euros de pension : on a d’abord dit qu’elles seraient 40 000, ensuite 20 000, puis entre 10 000 et 20 000 pour en arriver au chiffre de 13 600.

Monsieur le ministre, prenez-le comme un conseil : vous auriez dû tout simplement vous cantonner à la mesure et dire qu’un certain nombre de personnes allaient toucher une revalorisation allant de zéro à cent. C’est d’ailleurs ce que l’une des ministres du Gouvernement avait dit et je trouve que c’est intéressant parce que, de zéro à cent, sans le vouloir, elle a oublié de dire que pour de nombreux retraités ce serait zéro.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4157 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, cinquième phrase

Remplacer les mots :

les minima de pension seront revalorisés

par les mots :

le minimum contributif sera revalorisé

La parole est à Mme Éliane Assassi.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4160 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, cinquième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

sur la base d’une carrière complète au salaire minimum interprofessionnel de croissance

La parole est à Mme Éliane Assassi.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4162 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, après la cinquième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Toutefois, il convient de préciser que cette revalorisation ne bénéficiera pas aux pensionnés ayant eu une carrière incomplète.

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Une fois encore, nous vous présentons un amendement de précision – il n’y en a jamais trop – afin d’apporter de la clarté à nos compatriotes par rapport à ce projet de loi. En effet, le minimum contributif est une protection nécessaire, mais il ne remplit pleinement son rôle de filet de sécurité financière que pour les carrières complètes. Or les retraités pauvres le sont essentiellement du fait de carrières incomplètes ; l’on pense bien évidemment en premier lieu aux femmes.

Ne pas préciser que ce dispositif exclura les personnes ayant eu une carrière incomplète serait une forme de mensonge par omission. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons d’inscrire, noir sur blanc, que nos compatriotes ne seront pas tous protégés par votre réforme.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Les onze amendements suivants sont identiques.

L’amendement n° 62 rectifié bis est présenté par Mme Pantel, MM. Gold, Artano, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Corbisez, Mme N. Delattre, MM. Fialaire et Guérini, Mme Guillotin et MM. Guiol, Requier et Roux.

L’amendement n° 117 est présenté par M. Bonhomme.

L’amendement n° 122 rectifié bis est présenté par MM. Levi, Burgoa, Laugier et Duffourg, Mmes Dumont, Malet et Billon, MM. Pellevat, Verzelen, Cadec, Guerriau et Delahaye, Mme de La Provôté, MM. A. Marc, Menonville, Chatillon, Panunzi et Chauvet, Mmes Perrot et Morin-Desailly et M. Hingray.

L’amendement n° 137 rectifié bis est présenté par Mmes Micouleau et Estrosi Sassone, M. Bascher, Mme Bellurot, MM. Bouchet et Brisson, Mmes L. Darcos et Di Folco, M. Klinger, Mme Lassarade, M. D. Laurent, Mme Lavarde, M. Lefèvre, Mme M. Mercier, MM. Milon et Piednoir, Mme Raimond-Pavero et M. Sido.

L’amendement n° 173 rectifié ter est présenté par Mme Muller-Bronn, M. E. Blanc, Mme Belrhiti, MM. Rapin et Mandelli, Mme Thomas, MM. Houpert, Frassa et Charon, Mme Bonfanti-Dossat et M. Gremillet.

L’amendement n° 242 rectifié bis est présenté par MM. J.M. Arnaud et Maurey, Mme Gacquerre et M. Canévet.

L’amendement n° 1125 rectifié bis est présenté par Mmes Gatel, Létard et Canayer, MM. Henno et Vanlerenberghe, Mme Dindar et MM. Le Nay et Mizzon.

L’amendement n° 2300 rectifié ter est présenté par M. Genet, Mme Borchio Fontimp, MM. Rojouan et Darnaud et Mme Schalck.

L’amendement n° 2976 rectifié est présenté par M. Tissot, Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mmes Le Houerou et Jasmin, M. Jomier, Mmes Poumirol, Meunier, Rossignol et Blatrix Contat, MM. Bourgi, Cardon et Durain, Mme Conway-Mouret, MM. Chantrel et Leconte, Mme Monier, MM. Temal, Lurel, Féraud et Marie, Mme de La Gontrie, MM. Raynal et Stanzione, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin, Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mme Van Heghe, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L’amendement n° 3416 est présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon.

L’amendement n° 4235 rectifié est présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli.

Ces onze amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 10, sixième phrase

1° Supprimer les mots :

par les employeurs publics (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités territoriales [CNRACL]) et

2° Supprimer les mots :

pour ces derniers

II. – Alinéa 21, deuxième phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à Mme Guylène Pantel, pour présenter l’amendement n° 62 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Guylène PANTEL

Le rapport qui figure en annexe de ce projet de loi prévoit notamment une hausse des taux de cotisations vieillesse dues par les employeurs publics à la CNRACL.

Cette augmentation d’un point dès 2024 devrait représenter une dépense supplémentaire pour les employeurs territoriaux de quelque 460 millions d’euros par an. Il est à noter que seuls les employeurs publics, sauf l’État lui-même, auront à contribuer financièrement à la réforme, puisque, pour les employeurs privés, cette hausse sera compensée par une baisse des cotisations AT-MP.

Nous proposons de supprimer cette hausse des cotisations sociales pour les employeurs territoriaux, et ce pour plusieurs raisons : la hausse du taux de cotisation n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable des employeurs publics ; elle représente une double peine pour les employeurs publics, qui devront déjà assumer les conséquences financières du recul de l’âge de départ à la retraite ; enfin, toute variation du taux de cotisation aurait dû avoir pour préalable la remise à plat du système de retraite des agents territoriaux, notamment du fait de la part croissante d’emplois contractuels dans les collectivités.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. François Bonhomme, pour présenter l’amendement n° 117.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Concomitamment au texte, il est prévu dans la trajectoire une hausse des cotisations vieillesse dues par les employeurs publics à la CNRACL.

Sans même préjuger de l’opinion que chaque employeur territorial peut porter sur l’opportunité du report de l’âge de départ à la retraite, cette hausse immédiate du taux de cotisation n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable des employeurs publics rassemblés au sein de la Coordination des employeurs publics territoriaux, laquelle a clairement exprimé son opposition à cette mesure, compte tenu des effets induits par la réforme, du fait du maintien prolongé en activité de leurs agents.

Le Gouvernement s’est engagé, par un courrier de la Première ministre en date du 25 janvier 2023, à compenser intégralement aux employeurs territoriaux cette hausse de cotisation, sans que le véhicule de cette compensation soit à ce jour arbitré. Il a par ailleurs été confirmé aux associations membres de cette coordination, lors d’une réunion qui s’est tenue le 13 février dernier, que les cotisations continueraient à moyen terme d’être prélevées au titre de la compensation démographique vers les autres régimes.

Dans ces conditions, la hausse d’un point des taux de cotisation des employeurs affiliés à la CNRACL participera non pas à l’équilibre intrinsèque du régime, mais au maintien de la compensation démographique vers les autres régimes et, de ce fait, à leur financement indirect.

Il convient donc de revenir sur cette hausse des taux de cotisation.

Ainsi, la nécessité de ce préalable est renforcée par l’intérêt d’examiner la récente proposition de la CNRACL en faveur d’un élargissement de l’assiette des agents obligatoirement affiliés à cette caisse ou, encore, par celui de questionner le seuil d’affiliation à la caisse d’un certain nombre de personnes.

Cet amendement est soutenu par la Coordination des employeurs publics territoriaux, instance informelle qui regroupe l’ensemble des associations nationales d’élus locaux.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Pierre-Antoine Levi, pour présenter l’amendement n° 122 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Brigitte Micouleau, pour présenter l’amendement n° 137 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Laurence Muller-Bronn, pour présenter l’amendement n° 173 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Muller-Bronn

Cet amendement a pour objet de supprimer la hausse d’un point des taux de cotisations retraite des employeurs de la fonction publique territoriale et hospitalière, inscrite dans le texte et prévue à partir de 2024.

Cette hausse est une mauvaise surprise et une mauvaise manière, sans concertation préalable, dans la mesure où le Gouvernement s’était engagé à ne pas toucher aux cotisations sociales des employeurs publics.

Pour les associations d’élus, notamment l’AMF, il s’agit d’une aggravation de la situation financière des collectivités territoriales, dont la dotation globale de fonctionnement (DGF), déjà en baisse, subit une ponction de 500 millions d’euros due à l’inflation. Or voilà qu’on leur annonce une mesure qui coûtera encore 460 millions d’euros supplémentaires par an et qui aura bien évidemment des incidences sur la capacité d’autofinancement des communes et des intercommunalités, sur leurs investissements et sur leurs projets.

Heureusement, nous allons voter un amendement des rapporteurs qui vise à ce que l’État s’engage à compenser cette hausse. Toutefois, les élus locaux pointent un problème de confiance, puisque le Gouvernement fait depuis le début le contraire de ce qu’il avait dit et qu’ils sont mis devant le fait accompli.

D’ailleurs, des représentants de l’AMF m’ont encore confirmé ce matin qu’ils auraient préféré une suppression de cette hausse plutôt qu’une promesse de compensation sans détail des modalités.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jean-Michel Arnaud pour présenter l’amendement n° 242 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Michel Arnaud

Cet amendement a déjà été largement défendu.

Je souhaite simplement que, à l’issue du vote sur l’amendement que présenteront les rapporteurs, nous puissions avoir la certitude qu’il n’y aura pas de jeu de bonneteau ou de tour de passe-passe entre la garantie de compensation telle qu’on nous la propose et une baisse de la DGF ou je ne sais quel subterfuge qui aurait pour effet que, au bout du compte, il reviendrait encore une fois aux collectivités locales de financer, non pas de manière directe, comme il est prévu dans le cadre de ce projet de loi, mais de manière indirecte, cette nouvelle hausse des taux de cotisation à destination des seuls employeurs publics.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Françoise Gatel, pour présenter l’amendement n° 1125 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Messieurs les ministres, cet amendement est particulièrement important puisqu’il a été signé par des élus issus de toutes les travées et de tous les territoires.

Je salue le fait que la Première ministre ait dit qu’elle compenserait cette hausse des taux de cotisation. Toutefois, la situation est un peu alambiquée parce que ce régime de retraite qui concerne les employés territoriaux et qui va abonder le régime général est déficitaire.

Tout comme vous, nous aimons bien la cohérence et les comptes justes : il y a donc un problème.

Je remercie les rapporteurs pour l’amendement qu’ils vont présenter. Surtout, messieurs les ministres, je pense qu’il faut réviser l’assise du système de la CNRACL puisque, à ce jour, un contrat de travail sur deux dans la fonction territoriale est un contrat contractuel. Par conséquent, le système qui existait précédemment ne tient plus et la moitié des nouveaux embauchés ne cotisent pas à cette caisse.

Si l’on pouvait remettre de l’ordre, de la solidité de la pérennité dans le système, vous en seriez ravis et nous encore plus.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 2300 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Genet

M. Fabien Genet. Après avoir écouté nos collègues depuis jeudi dernier avec autant d’attention que de patience, je suis particulièrement heureux de pouvoir m’exprimer quelques secondes, madame la présidente, en cette journée du 7 mars.

Exclamations amusées sur de nombreuses travées.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Genet

Si j’ai acquis au moins une conviction en vous écoutant, chers collègues qui siégez à la gauche de l’hémicycle, c’est que le pouvoir de conviction semble parfois passer par la répétition. §Vous m’excuserez donc de répéter ce qui vient déjà d’être dit excellemment par l’ensemble de ceux qui se sont exprimés, en particulier par la présidente de la délégation aux collectivités territoriales.

Il est vrai que je me suis échappé quelques heures, hier soir, pour aller siéger au conseil municipal de Digoin, qui portait sur les orientations budgétaires. Je peux vous le dire, messieurs les ministres : dans de nombreuses communes qui préparent leur budget, on s’inquiète particulièrement des conditions dans lesquelles on pourra boucler celui-ci ; les effets se font toujours sentir de l’explosion du coût de l’énergie, auxquels s’ajoutent ceux d’un certain nombre de mesures portant sur les ressources humaines, avec l’augmentation du point d’indice en juillet dernier, qui s’appliquera pour douze mois en 2023, et également d’un certain nombre de mesures catégorielles.

Cette hausse des cotisations serait donc vraiment très malvenue et inquiète beaucoup nos collègues élus locaux. C’est pourquoi il est bon que vous entendiez l’opposition qui se manifeste sur l’ensemble de ces travées et que vous puissiez prendre des engagements réels sur le sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour présenter l’amendement n° 2976 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Au sein de l’annexe au projet de loi sur laquelle porte cet article 6, un rapport décrit les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses, par branche, des régimes obligatoires de base, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie pour les quatre années à venir.

Ainsi, parmi ces trajectoires, il est prévu une hausse des cotisations vieillesse dues par les employeurs publics à la CNRACL, à hauteur d’un point, et ce dès 2024.

Cette hausse du taux de cotisation n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable des employeurs publics. Rassemblés au sein de la Coordination des employeurs territoriaux, ceux-ci ont clairement exprimé leur opposition à cette mesure.

Dans de nombreuses communications, ils ont rappelé qu’une approche globale devait être privilégiée plutôt qu’une variation du taux de cotisation décidée unilatéralement par le Gouvernement. Avant toute décision, trois enjeux doivent être pris en compte et traités : celui de la compensation démographique de la CNRACL vers les autres régimes, dont les employeurs territoriaux demandent la suppression préalable ; celui de l’équilibre global des régimes de retraite auxquels cotisent les agents territoriaux ; enfin, celui de la réforme annoncée des parcours et carrières des agents publics, qui pourrait conduire à augmenter substantiellement l’assiette de cotisation.

Si le Gouvernement a exprimé l’intention d’une compensation financière intégrale de cette hausse, comme le prévoit l’amendement n° 2116 des rapporteurs, rien ne garantit la pérennité de cette compensation. Les précédents mécanismes mis en place, en particulier à la suite de la suppression de la taxe d’habitation, ont en effet démontré que la compensation promise n’était pas toujours au rendez-vous.

M. Mickaël Vallet applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 3416.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

En plus de tout ce qui a déjà été dit sur cet article, je voudrais rappeler que, comme d’habitude, le Gouvernement n’a procédé à aucune concertation préalable des employeurs publics rassemblés au sein de la Coordination des employeurs publics territoriaux, qui n’a pu que constater après coup que ceux-ci étaient unanimement opposés à cette mesure.

Dans un courrier en date du 25 janvier dernier, la Première ministre s’est engagée à compenser intégralement auprès des employeurs territoriaux cette hausse de cotisation sans toutefois préciser de quelle manière elle le ferait.

Je voudrais rappeler que, si les employeurs des collectivités territoriales sont concernés, la fonction publique hospitalière l’est aussi : dans l’état où elle est, cette nouvelle mesure serait tout de même malvenue.

D’autres voies existent, monsieur le ministre. Il s’agit de s’attaquer aux véritables causes du déficit des caisses, d’en finir avec le gel à répétition du point d’indice des fonctionnaires, de stopper le remplacement des fonctionnaires par des contractuels – ma collègue en a parlé – et puis il y a aussi le recours aux intérimaires, qui ne cotisent pas à cette caisse.

Les baisses des effectifs et les externalisations représentent autant de problèmes budgétaires que d’atteintes au service public, dont on a pu, ces dernières années, constater les conséquences délétères. Cela est évident dans les hôpitaux, où l’on constate un transfert de l’activité vers le privé, ou encore dans les crèches.

Le groupe écologiste soutient la suppression de la hausse d’un point du taux de cotisation de cette caisse.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter l’amendement n° 4235 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Mes collègues l’ont dit, cette augmentation du taux de cotisation des collectivités à la CNRACL représentera pour elles 460 millions d’euros de dépenses supplémentaires par an, tout cela sans concertation et je dirai même en total désaccord avec les associations d’élus, qui sont unanimes pour s’opposer à une telle décision. Drôle de manière de retisser les liens de confiance avec les collectivités !

Je voudrais insister sur l’injustice de cette mesure : si les employeurs publics, les collectivités et aussi les hôpitaux – on vient de le rappeler – sont soumis à cette augmentation de cotisation, les employeurs privés, quant à eux, ne le sont pas, puisque leurs cotisations à la branche accidents du travail et maladies professionnelles seront compensées. C’est d’une injustice flagrante.

On nous explique qu’il faut équilibrer les comptes de la CNRACL. Je ne reviendrai pas sur ce qui vient d’être dit, à savoir que le recours de plus en plus important à des contractuels, qui ne cotisent pas à cette caisse, est la principale raison de son déséquilibre.

Je veux bien que l’on mise beaucoup sur les compensations : nous présenterons également un amendement qui, si celui-ci n’était pas adopté, viserait à demander à l’État de compenser.

Mais je voudrais alerter nos collègues, d’une part, sur le fait que les élus savent ce qu’il en est des compensations souvent promises, mais rarement au rendez-vous ; d’autre part, sur le fait que, dans la loi de programmation des finances publiques comme dans l’article liminaire du texte que nous examinons aujourd’hui, il est mentionné expressément que les dépenses des collectivités territoriales doivent diminuer de 0, 6 %.

C’est ce que vous avez voté, mes chers collègues ; vous avez voté la loi de programmation des finances publiques et vous avez voté cet article liminaire.

Il est bon que vous le regrettiez d’ores et déjà et que vous proposiez de supprimer cette cotisation ; mais lier les actes aux paroles, voilà qui serait encore mieux et c’est ce que nous ferons pour notre part.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4502 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, après la sixième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigé :

Pour les employeurs publics de la CNRACL, en particulier les collectivités territoriales, l’État compensera intégralement le surcoût qui en résulte dès 2023, selon des modalités définies en loi de finances.

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Tout d’abord, on peut en effet qualifier cet amendement d’amendement de repli par rapport à ceux qui viennent d’être défendus.

Ensuite, messieurs les ministres, il faut vous dire que l’on en a assez de la forme d’acharnement qui pèse systématiquement et en permanence sur le budget des collectivités territoriales.

Dans ce pays, l’employeur que sont les collectivités territoriales finit par être celui qui est le plus en difficulté. On fait un projet de réforme des retraites : on demande une hausse de cotisation, en l’occurrence pour la CNRACL. On revalorise les salaires : il reviendra aux collectivités territoriales de prendre en charge la hausse du point d’indice. La situation énergétique – nous en avons suffisamment débattu dans cet hémicycle – oblige nombre d’entre elles à prendre en charge une grande partie de la hausse des coûts de l’énergie dans leur propre budget.

Tout cela fragilise, comme je l’ai déjà dit, le service rendu à la population.

Cependant, je ne voudrais pas qu’il y ait de faux débats comme certains l’ont laissé entendre lors de la réunion de la commission des affaires sociales. Bien évidemment, nous avons pris la parole sur l’article pour défendre les collectivités territoriales et j’ai aussi présenté un amendement pour défendre l’hôpital. Loin de nous, donc, la volonté d’opposer les collectivités territoriales à l’hôpital public ! Je le dis car, apparemment, certains s’en sont émus.

Je demande une modification de notre amendement pour le rendre conforme à celui de Mme la rapporteure générale et de M. le rapporteur, en retirant la mention « en particulier les collectivités territoriales », même si je pense que collectivement nous avons une pensée très forte pour elles.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis donc saisie d’un amendement n° 4502 rectifié bis, dont le libellé est strictement identique à l’amendement suivant n° 2116, présenté par Mme Doineau et M. Savary, au nom de la commission des affaires sociales.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 10, après la sixième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigé :

Pour les employeurs publics de la CNRACL, l’État compensera intégralement le surcoût qui en résulte dès 2023, selon des modalités définies en loi de finances.

La parole est à Mme la rapporteure générale.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Sur toutes les travées nous défendons les collectivités locales et pas seulement elles, mais aussi tous les établissements publics, que ce soient les établissements hospitaliers ou les autres.

Pour en revenir aux collectivités, je sais combien vous êtes soucieux les uns et les autres, dans cette période compliquée où l’énergie coûte plus cher, où l’alimentation coûte plus cher et où il faut aussi assumer dans le budget l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, l’année dernière. Nous avons en tête tout ce qui pèse sur les collectivités et, dans cette chambre haute – on l’a encore constaté à travers vos propos –, nous sommes en prise directe avec leur situation.

Par conséquent, au sein de la commission des affaires sociales, nous avons voulu aussi défendre les collectivités et, plus largement, comme je viens de le dire, l’ensemble des établissements publics.

Telle est la raison pour laquelle nous avons déposé cet amendement. Quant à celui de Mme Assassi, qui vient d’être rectifié à l’identique, la commission y sera donc favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4158 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 10, septième phrase

Après le mot :

impacts

insérer les mots :

sur la santé des travailleurs et

La parole est à Mme Marie-Claude Varaillas.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

Cette annexe pose les bases de l’analyse des effets de la réforme.

Nous l’avons déjà dit, on ne peut en conscience proposer cette réforme injuste sans accorder d’importance à la santé des travailleurs. Or il est évident que cette réforme aura des conséquences sur la santé des Français, en ignorant la pénibilité, en maintenant dans la précarité plus longtemps des seniors au chômage, en grignotant un peu plus les années de vie en bonne santé de nos compatriotes.

La phrase que cet amendement vise à modifier, à l’alinéa 10, présente les enjeux du rapport annexé au projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale. Nous entendons qu’elle intègre également la question de la santé des Français confrontés à l’allongement de la durée de cotisation.

Il faut le savoir : selon le ministère de la santé, 23 % des Français souffraient d’une limitation physique lors de leur première année de retraite en 2018. Les plus touchés sont bien évidemment les ouvriers, mais ils ne sont pas les seuls : un tiers des ouvriers et un quart des employés sont dits « en incapacité » lors de la première année de retraite.

Une étude réalisée et publiée en 2021 au titre de l’évaluation des politiques publiques indique clairement que le report de l’âge de départ à la retraite tend à augmenter significativement la fréquence et la durée des arrêts maladie, notamment en raison de l’état de santé des travailleurs en fin de carrière.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3675, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 10, avant-dernière phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, mais ne pourra désormais bénéficier à de nombreux cotisants, qui n’attendront jamais l’âge de départ légal

La parole est à M. Jacques Fernique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

Des chiffres absolument effarants, mais non moins réels sont ressortis dans le débat public à l’occasion de la réforme des retraites : actuellement, un quart de la population masculine, parmi les 5 % les plus pauvres, est déjà morte à 62 ans ; ce taux monte à un tiers à 64 ans. Le report de l’âge va donc aggraver les inégalités sociales face à la mort. Aujourd’hui, les plus pauvres passent en moyenne sept années de moins à la retraite que les plus aisés. La réforme leur prendra donc deux nouvelles années de vie à la retraite et creusera encore plus la différence de vie à la retraite entre riches et pauvres.

Avec la réforme, ce sont donc chaque année – les statistiques sont implacables – 9 000 personnes supplémentaires qui auront cotisé toute leur vie, mais qui mourront avant de pouvoir bénéficier de leur retraite.

Notre amendement vise donc à mettre en lumière cette réalité dans la loi afin que l’annexe visée à l’article 6 puisse refléter de façon plus juste les effets réels de la réforme sur la vie des Françaises et des Français, au-delà des seules considérations budgétaires et comptables.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3489, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Supprimer les mots :

la normalisation progressive de la situation sanitaire et

La parole est à Mme Mélanie Vogel.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Cet amendement vise à supprimer de l’alinéa 14 les mots « la normalisation progressive de la situation sanitaire et » : comme si les perspectives financières de cette loi allaient normaliser l’état de la situation sanitaire dans notre pays !

En réalité, ce que décrivent ces perspectives financières, ce n’est pas du tout qu’il y aura un retour à la normale de la situation sanitaire en France. C’est simplement que le Gouvernement a prévu de ne pas faire les investissements nécessaires dans notre système de santé pour que l’on puisse avoir un service public de santé digne de ce nom.

Par conséquent, dans les faits, la situation de l’hôpital public et de la santé publique dans notre pays va se dégrader. Certes, vous pouvez appeler cela « normalisation progressive de la situation sanitaire », mais nous trouvons que ce n’est pas l’expression idoine. D’où notre souhait de retirer ces termes.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4165 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Après le mot :

sanitaire

insérer les mots :

tout en minorant les besoins sociaux et de santé

La parole est à M. Fabien Gay.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

M. Fabien Gay. Madame la présidente, si vous en êtes d’accord, je présenterai en même temps que celui-ci les cinq amendements suivants et je le ferai en trente secondes.

Sourires et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4181 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Après le mot :

sanitaire

rédiger ainsi la fin de cet alinéa :

et le refus du Gouvernement de mettre en œuvre une réforme des retraites juste pour toutes et tous en garantissant que pas une retraite ne sera en dessous du salaire minimum interprofessionnel de croissance à 1 600 euros net.

L’amendement n° 4180 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Après le mot :

sanitaire

rédiger ainsi la fin de cet alinéa :

et le refus du Gouvernement de mettre en œuvre une réforme des retraites juste pour toutes et tous en supprimant la décote.

L’amendement n° 4187 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 18

Après la première occurrence de l’année :

rédiger ainsi la fin de cet alinéa :

une réforme des retraites juste pour toutes et tous ramène l’âge légal de départ à la retraite à soixante ans.

L’amendement n° 4188 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 18

Après la première occurrence de l’année :

rédiger ainsi la fin de cet alinéa :

une réforme des retraites juste pour toutes et tous supprime la décote.

L’amendement n° 4190 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 18, avant-dernière phrase

Après l’année :

rédiger ainsi la fin de cette phrase :

, grâce à une réforme des retraites qui ramènera l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, avec 37, 5 annuités pour une carrière complète

Veuillez poursuivre, monsieur Gay.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

Je m’arrêterai plus précisément sur l’amendement n° 4187 rectifié en considérant que les autres seront défendus.

Messieurs les ministres, il faut « faire le dos rond », selon votre propre expression. Je comprends que la journée est difficile : les premiers chiffres de l’intersyndicale viennent de tomber, 700 000 manifestants à Paris, plus de 3, 5 millions de travailleurs et travailleuses ont défilé partout en France et plusieurs millions étaient en grève. §C’est donc une mauvaise journée pour vous, je ne vais pas en rajouter.

Vous voulez faire travailler les Français deux ans de plus ; ils viennent de vous répondre. Nous voulons deux ans de moins et faire revenir l’âge de départ à 60 ans. C’est là notre projet.

Toutefois, comme la journée a été mauvaise, on va déjà s’en tenir au retrait de la réforme et l’on continuera de batailler pour la retraite à 60 ans pour toutes et tous.

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées des groupes SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4169 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 24, troisième phrase

Remplacer les mots :

liées à la meilleure prise en compte de la pénibilité et de l’usure professionnelle dans le cadre de la réforme

par les mots :

afin d’abonder, à hauteur d’un milliard d’euros sur la durée du quinquennat, un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle

La parole est à M. Jérémy Bacchi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérémy Bacchi

À l’alinéa 24 de l’annexe, il est écrit que la réforme améliorera la « prise en compte de la pénibilité et de l’usure professionnelle » : c’est vraiment méconnaître la pénibilité du travail et les corps brisés.

Alors, oui, puisque la reconnaissance de la pénibilité a été réduite à la portion congrue, on peut considérer que la pénibilité s’est réduite. Mais ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la fièvre, bien au contraire.

Comment voulez-vous réduire l’usure professionnelle en faisant travailler les Françaises et les Français deux ans de plus ? Croyez-vous sérieusement que, grâce au nouveau monde merveilleux de la disparition de la pénibilité, les comptes de la branche AT-MP seront excédentaires à foison ? C’est le contraire qui se passera.

C’est la raison pour laquelle nous demandons de remplacer cet autosatisfecit par la création d’un fonds de prévoyance des effets délétères de cette réforme.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4470 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 26, première phrase

Supprimer les mots :

mais bénéficierait de la hausse progressive de l’âge effectif de départ portée par la présente loi

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Madame la présidente, si vous le permettez, mon intervention vaudra aussi défense des deux amendements suivants.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4170 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 32, tableau, quatrième ligne

1° Sixième colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

2° Septième colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

3° Avant-dernière colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

4° Dernière colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

L’amendement n° 4172 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 32, tableau, huitième ligne

1° Sixième colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

2° Septième colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

3° Avant-dernière colonne

Remplacer le montant :

le nombre :

par le montant :

4° Dernière colonne

Remplacer le montant :

par le montant :

Veuillez poursuivre, monsieur Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Nous voulons par ces amendements apporter de la clarté dans les énoncés de manière à ce qu’il y ait plus de sincérité dans les prévisions qui figurent dans le document.

Par exemple, vous indiquez que les dépenses de la branche maladie s’élèveront à 243, 9 milliards d’euros en 2024, mais en réalité vous omettez 1 milliard d’euros, qui correspondent au coût supplémentaire induit par votre réforme. Pour 2025, le différentiel se situe plutôt autour de 1, 6 milliard d’euros quand, pour 2026, il monte jusqu’à 2, 4 milliards d’euros.

Nous vous proposons donc dans nos amendements de remplacer les chiffres figurant dans les colonnes afférentes. Certes, cela risque de ne pas vous plaire et d’augmenter le déficit que vous cherchez à tout prix à contenir, mais au moins notre débat sera fondé sur des chiffres exacts.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Mes chers collègues, nous venons de passer un tunnel de cent vingt amendements, ce qui n’est tout de même pas rien. Il est vrai que nous avons entendu parler de tout, y compris de sujets qui ne se trouvent pas dans ce projet de loi.

Tout d’abord, certains amendements visent à supprimer les références à la hausse des taux des cotisations vieillesse dues par les employeurs publics à la CNRACL. On a constaté que ce débat intéressait l’ensemble des sénatrices et des sénateurs. Comme je l’ai dit en commission, nous avons choisi de confirmer cette demande de compensation par l’État de façon pérenne.

Je l’ai dit, la commission est donc favorable à l’amendement n° 4502 rectifié bis, identique à son amendement n° 2116.

Elle est à l’inverse défavorable aux amendements n° 62 rectifié bis, 117, 122 rectifié bis, 137 rectifié bis, 173 rectifié ter, 242 rectifié bis, 1125 rectifié bis, 2300 rectifié ter, 2976 rectifié, 3416 et 4235 rectifié. Cependant, la voix des collègues qui les ont défendus a été importante : elle a permis de plaider la cause des collectivités locales, sujet essentiel, ici, au Sénat.

Mme Françoise Gatel ainsi que MM. Jean-Michel Arnaud et André Reichardt applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Nous sommes par ailleurs défavorables à la quasi-totalité des autres amendements en discussion commune, notamment ceux qui tendent à exprimer une opposition de principe à la réforme. Ainsi, certains de nos collègues, lors de leurs interventions, ont préféré mentionner le nombre de personnes ayant manifesté dans telle ou telle ville aujourd’hui plutôt que de parler des mesures figurant dans la loi elle-même, même s’il existe un lien de cause à effet entre les deux – je l’entends bien.

Nous sommes également défavorables à tous les amendements, dont l’objet a déjà été plus ou moins discuté au cours de la journée d’hier, particulièrement ceux qui portent sur les moyens de financement de la réforme, mais aussi tous ceux qui visent à préciser l’objet de l’annexe à l’article 6, dans la mesure où l’adoption de l’ensemble de ces amendements de précision rendrait l’article illisible.

Tous nos collègues, qui ont émis des vœux ou livré leurs appréciations, seront sans doute malheureux de constater que nous sommes défavorables à leurs amendements. Pour ne prendre que cet exemple, je pense à ceux qui, comme nous tous d’ailleurs, se sont montrés extrêmement attachés à la situation des employés du secteur de l’accompagnement des personnes et du médico-social.

Sachez en outre que nous portons nous aussi une attention toute particulière à toutes celles et tous ceux qui subissent des temps partiels. Mais comment faire pour, dans le même temps, répondre à la demande d’un temps davantage « choisi », qui ne soit donc pas un temps partiel, et lutter contre la pénibilité que vous avez évoquée ?

Il nous faudra réfléchir à la question. Nous aurons l’occasion d’engager ce débat un peu plus tard au cours de l’examen de l’article 9, lorsque nous discuterons du fameux fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle. Cette initiative est très précieuse, ce qu’a confirmé l’audition des deux personnalités chargées du dossier, en amont de l’examen de ce texte.

Même si nous n’y sommes pas favorables, tous ces amendements nous ont permis d’aborder nombre de sujets intéressants.

Vous l’aurez compris, nous sommes donc défavorables à l’ensemble des amendements restant en discussion, à l’exception de l’amendement n° 4722 du Gouvernement, qui prévoit la nécessaire actualisation des prévisions de recettes, de dépenses et de soldes des régimes obligatoires de base et du FSV (Fonds de solidarité vieillesse). En conséquence, je précise que nous approuvons le relèvement de l’Ondam pour 2023.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Je tâcherai d’être bref, même si de nombreux sujets d’importance ont été abordés.

Je veux m’arrêter sur la question de la CNRACL, qui a beaucoup fait parler.

Certains d’entre vous ont fait référence aux budgets des collectivités locales que ces dernières sont en train de finaliser en ce moment.

Je siégeais moi-même au sein de mon conseil municipal il y a quelques semaines – j’y siège depuis dix ans et continue de le faire aujourd’hui ; je fais partie des membres du Gouvernement qui sont aussi élus locaux.

Au cours du débat d’orientation budgétaire, en tant qu’élu d’opposition, j’ai été interpellé par le maire actuel sur la hausse des contributions patronales de la CNRACL. Celui-ci a, en quelque sorte, eu la primeur d’un certain nombre de mes réponses, que je vais bien évidemment vous livrer de nouveau.

D’abord, la CNRACL accuse un déficit important.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

À l’horizon 2030, il atteindra 8, 4 milliards d’euros, l’équivalent de 62 % du déficit total de notre système de retraite, tout simplement parce que cette caisse connaît un déséquilibre démographique encore plus prononcé que celui des autres caisses : il y avait 4 cotisants pour un retraité en 1990 ; aujourd’hui, on comptabilise 1, 5 cotisant pour un retraité, soit un ratio plus faible que celui de tous les autres régimes.

Ce constat étant posé, il faut savoir que, chaque fois que des réformes paramétriques ont été menées, en 2003, en 2010, en 2014, elles ont conduit à résorber une partie du déficit de la CNRACL. Le fait de travailler plus longtemps a, par définition, exercé une pression à la baisse sur les déficits de la caisse.

Or ces réformes se sont toutes accompagnées d’une hausse des cotisations employeurs. J’ai entendu certains d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, notamment sur les travées de gauche, nous accuser d’attaquer les collectivités locales, au motif que nous prévoyions une augmentation de ce taux de cotisation. Je tiens tout de même à vous rappeler que, sous le quinquennat de François Hollande, entre 2012 et 2017, le gouvernement avait, chaque année, augmenté les cotisations des employeurs territoriaux !

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Cette hausse s’élevait à 1, 5 %, voire 1, 55 % certaines années.

Notez aussi qu’il existe une différence entre les précédentes hausses de cotisations, qu’elles aient été défendues par des gouvernements de droite ou de gauche, et celle que nous envisageons : jusqu’à présent, elles n’avaient jamais fait l’objet d’une compensation en faveur des collectivités locales.

C’est la première fois cette année qu’un gouvernement s’engage à le faire.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Cet engagement mérite à mon sens d’être souligné.

M. Jean-Baptiste Lemoyne applaudit.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Très concrètement, le recul de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite aura des incidences sur le déficit de la CNRACL, puisqu’il le réduira de 1, 2 milliard d’euros à l’horizon 2030.

Je précise à cet égard que nous proposons une augmentation d’un point seulement des cotisations, soit 700 millions d’euros, alors qu’une hausse de 12 points serait nécessaire si l’on voulait vraiment que la mesure, en l’absence de réforme, comble l’intégralité du déficit de la caisse à l’horizon 2030.

Nous nous sommes longuement réunis, mes collègues Stanislas Guerini, Dominique Faure et moi-même, avec les associations d’élus, les employeurs territoriaux. Durant cet entretien de plusieurs heures, nous leur avons notamment dit que nous étions ouverts à leurs propositions sur les modalités de cette compensation et que nous souhaitions travailler avec eux sur le dossier.

Il existe différentes pistes.

D’abord, la compensation peut prendre la forme d’un prélèvement sur recettes (PSR). On pourrait aussi avoir recours à la DGF. Nous pourrions enfin envisager un swap de taux, un échange de taux entre les cotisations CNRACL et les cotisations famille.

J’ai dit aux associations d’élus, aux employeurs territoriaux que je les laisserais travailler sur ces différentes pistes, que nous étions prêts à leur apporter les précisions nécessaires sur les différents scénarios, et que nous choisirions ensemble le meilleur dispositif pour que la compensation s’applique.

Nous devons nous revoir dans les prochaines semaines, ce qui nous permettra d’avancer sur ce point.

Tout cela pour dire que je suis défavorable aux amendements visant à revenir sur la hausse de ces cotisations, parce que ce serait un mauvais coup porté à la CNRACL, dont le déficit et la dette doivent être apurés. Sans compter que, je le redis, cette hausse s’accompagne d’une compensation par l’État, ce qui est inédit dans notre histoire.

Aussi, j’émets un avis défavorable sur l’ensemble des amendements, excepté les amendements identiques n° 4502 rectifié bis, présenté par Mme Cécile Cukierman, et 2116, présenté par Mme la rapporteure générale, auxquels le Gouvernement est favorable.

Vous noterez qu’après hier soir nous sommes favorables une fois de plus à une proposition venue de la gauche.

Exclamations ironiques sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

M. Fabien Gay. Ne le dites pas trop fort, sinon, il ne sera pas adopté !

Sourires.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

M. Gabriel Attal, ministre délégué. Il y a là une vraie ouverture de ma part.

Mêmes mouvements.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt

M. Olivier Dussopt, ministre. Hélas, il part bientôt !

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Jomier

Le Gouvernement a décidé d’augmenter de 600 millions d’euros l’enveloppe consacrée à l’hôpital, et de 150 millions d’euros la dotation dédiée à la ville.

Pour l’hôpital, cette majoration est manifestement destinée, à en juger par l’objet très concis de l’amendement du Gouvernement, à proroger des mesures de revalorisation salariale. Très bien, mais cette disposition ne tient toujours pas compte du niveau de l’inflation, qui est supérieur en 2023 à ce qui était prévu.

Les dépenses de soins de ville sont en hausse de 150 millions d’euros, soit une augmentation de 2, 9 points de ce sous-objectif de l’Ondam. Nous avions regretté un carcan, qui allait rendre très compliquée la signature d’accords avec les professionnels en ville. Et ce qui devait arriver arriva : on vient d’assister à l’échec des négociations conventionnelles, situation inédite depuis très longtemps dans notre pays. Il n’est pas nécessaire d’aller chercher très loin la cause de ce fiasco.

Pour terminer, je me félicite que le Gouvernement relève l’Ondam de 750 millions d’euros dans le cadre de ce projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale. Il prend ainsi acte de la légitimité de cette augmentation.

Nous nous attendons par conséquent à ce que, dans les années à venir, de telles modifications de l’Ondam fassent aussi l’objet de lois de financement rectificatives de la sécurité sociale, dont notre commission des affaires sociales sera saisie.

Nous voterons l’amendement du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Mélanie Vogel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Je souhaite m’exprimer sur l’amendement n° 3673 de ma collègue Raymonde Poncet Monge, qui tend à préciser, dans l’annexe au présent texte, qu’entre 10 000 et 20 000 Français bénéficieront de la retraite minimum à 1 200 euros.

Je rappelle que le Gouvernement et la commission ont émis un avis défavorable sur cet amendement. Pour une fois, je suis plutôt d’accord avec eux ! Pour une fois, ils n’ont pas tort, puisque, comme l’a dit un député de la majorité, « il faut avoir l’humilité de reconnaître qu’il y a eu du flottement ».

Mes chers collègues, permettez-moi de vous décrire, au travers de cette courbe

Mme Mélanie Vogel brandit un graphique illustrant son propos.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

(Protestations sur les travées du groupe Les Républicains. – M. le ministre s ’ agace.) Mes chers collègues, ce graphique ne fait que reprendre les données du Gouvernement… Il n’y a rien d’insultant là-dedans. Si vous pensez le contraire, cela vous regarde !

Mêmes mouvements.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Le 10 janvier, au plus haut point de la courbe, on laissait penser à 4, 5 millions de personnes qu’elles pourraient bénéficier du dispositif, une fois la réforme adoptée. §

Le 15 février – la courbe fléchit –, M. Dussopt reconnaissait sur France Inter que la mesure ne concernerait en fait que 40 000 personnes de plus chaque année.

Le 28 février, la courbe poursuit sa descente : l’exécutif ne parle plus que de 10 000 à 20 000 Français – c’est le chiffre qui figure dans le dispositif de l’amendement de ma collègue.

Sauf que nous sommes le 7 mars et plus le 28 février : si cela se trouve, la disposition ne profite plus qu’à 7 000 de nos concitoyens ! Bref, il est bien difficile de savoir combien de personnes seront concernées par cette pension minimale à l’issue de l’examen de ce texte.

C’est la raison pour laquelle – je tiens à m’excuser auprès de ma collègue Raymonde Poncet Monge – je m’abstiendrai sur cet amendement.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST. – M. Yan Chantrel applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Daniel Breuiller, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

Messieurs les ministres, nous voterons évidemment tout amendement qui tend à prévoir une compensation de la hausse d’un point du taux de cotisation à la CNRACL.

Pour autant, je répéterai exactement ce que j’ai dit précédemment en évoquant Stéphane Beaudet : il y a un problème de méthode ! Messieurs les ministres, comme d’habitude, vous décidez d’abord, et vous discutez ensuite. Or c’est l’inverse qu’il faut faire ! Il faut d’abord mener une concertation, négocier avec les organisations syndicales et les organisations d’élus et, seulement ensuite, faire des propositions aux parlementaires et présenter des textes de loi.

À ce propos, je citerai cette célèbre locution latine : Nota concilii status danda est, ce qui, tout le monde l’aura compris, peut grosso modo se traduire par « La note du Conseil d’État doit être donnée » !

Rires et applaudissements sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

Si j’évoque une dernière fois ce sujet avant que nous n’abordions l’article 7, c’est parce qu’il est une preuve des manœuvres de procédure et des ruses auxquelles le Gouvernement a recouru. En enfermant le débat dans un texte financier, vous évacuez la possibilité de parler d’un certain nombre de sujets, comme celui des conditions de travail ou celui de la santé au travail.

Jamais, par le passé, messieurs les ministres, une loi portant réforme des retraites n’avait été votée dans le cadre d’un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale.

Jamais, une loi portant réforme des retraites n’avait sollicité les efforts que des seuls salariés.

Jamais, une loi portant réforme des retraites n’avait fait l’objet d’un rejet unanime de tous les syndicats.

Jamais, une loi portant réforme des retraites n’avait fait l’objet d’un tel rejet dans toutes les catégories de la population.

Alors, messieurs les ministres, transmettez-nous l’avis du Conseil d’État et, surtout, retirez cette réforme injuste !

Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Je pardonne volontiers à ma collègue Mélanie Vogel son intention de s’abstenir sur mon amendement, dans la mesure où, effectivement, l’objectif fixé était peut-être un peu optimiste – je le concède.

Quant à mon collègue Daniel Breuiller, je lui demanderai volontiers de me fournir une locution latine pour rappeler à M. le ministre de retirer les 3 milliards d’euros qu’il a indûment placés dans le tableau d’équilibre au titre des mesures d’accompagnement de cette réforme, alors qu’elles n’ont pas lieu d’y être, le total des mesures concernées s’élevant plutôt à 6 milliards d’euros.

Je tiens surtout à évoquer la hausse des cotisations de la CNRACL. Monsieur le ministre, vous nous avez expliqué qu’à terme, en 2030, cette augmentation, qui repose sur les efforts des travailleurs – Daniel Breuiller vient de le rappeler –, contribuerait à une amélioration de 1, 2 milliard d’euros du solde de la caisse.

Or j’ai demandé au dirigeant de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui gère cette caisse de retraite, quel avait été selon lui l’effet des mesures du Ségur de la santé, c’est-à-dire des revalorisations salariales et des primes consenties, sur le montant des cotisations de la CNRACL.

Il m’a répondu que le chiffre que j’avançais, 850 millions d’euros, était exact. Il m’a aussi indiqué que le Ségur avait assuré un an de détente à la caisse, soit le même effet que votre réforme, monsieur le ministre. Plutôt que cette réforme, je vous propose par conséquent de multiplier par deux l’effort que vous avez consenti avec le Ségur de la santé !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Sylvie Vermeillet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Vermeillet

Je tiens moi aussi à intervenir à propos de la hausse d’un point des cotisations vieillesse de la CNRACL. L’amendement que j’ai déposé sur le sujet ne sera discuté qu’à la suite de l’examen de l’article 13. Aussi, il me semble plus opportun d’aborder ce point dès maintenant.

Le Gouvernement prévoit que cette hausse rapportera 600 millions d’euros par an jusqu’en 2028, puis 700 millions d’euros par an à partir de 2028, ce qui permettra de compenser une partie du déficit de la caisse.

Or cette dernière, du fait de son déséquilibre démographique, est malgré tout contributrice nette au régime de la compensation démographique vieillesse. Elle y contribue à hauteur de 670 millions d’euros par an.

En matière de méthode, il aurait sans doute été plus simple de supprimer cette contribution et de ne pas procéder à une telle hausse des cotisations.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Vermeillet

Mme la rapporteure générale propose un amendement tendant à affirmer que le Gouvernement compensera cette hausse.

Très bien, mais, si l’on doit corriger cette contribution nette dans le cadre d’un prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, on s’apercevra qu’elle ne se justifie plus, même si elle sera certainement revue dans l’ensemble des contributions démographiques, le principal contributeur étant la Cnav aujourd’hui, avec plus de 4 milliards d’euros.

Le problème est que la hausse d’un point des cotisations sera alors effective et qu’il sera, de mon point de vue, très difficile d’y revenir dans les années à venir.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Vermeillet

Mme Sylvie Vermeillet. En matière de méthode, donc, je suis tout à fait d’accord avec le Gouvernement sur la nécessité de compenser cette mesure – il n’y a aucun problème à ce sujet –, mais j’estime qu’il aurait été plus simple de se rendre à l’évidence : la contribution de la CNRACL n’a plus lieu d’être.

Applaudissements sur des travées du groupe UC.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

J’interviens pour apporter une précision. Comme on a déjà eu l’occasion de le dire – c’est Mme la rapporteure générale qui est chargée de cette question –, il existe des différences au niveau du taux des contributions patronales entre les différentes caisses : celle de la CNRACL s’élève à 34 %. Cette part employeurs est relativement élevée, quand on sait que, dans le secteur privé, elle n’est que de 28 % environ. En revanche, dans le public, pour ce qui est des caisses de retraites de l’État, ce taux atteint 74 %.

Au bout d’un moment, cela crée des déséquilibres au niveau de notre système de retraite. C’est pourquoi certains ont affirmé que le rapport du COR cachait près de 30 milliards d’euros, qui alimenteraient le système. Or, en réalité, ces déséquilibres ne sont que le reflet des compensations.

Par ailleurs, si l’on touche à la compensation démographique vieillesse, qui permet en effet un ajustement de chacun des régimes en fonction de la démographie de ses cotisants, il faudra toucher à tous les régimes, et pas seulement à la CNRACL. Le sujet mérite donc une réflexion approfondie.

En résumé, cette caisse de retraites des agents territoriaux verse une compensation, bien qu’elle soit déficitaire, parce que le nombre de ses cotisants diminue, alors qu’il était auparavant en progression.

Vous avez posé une bonne question, ma chère collègue, mais elle nécessite une analyse plus poussée. C’est la raison pour laquelle Mme la rapporteure générale n’a pas retenu votre option.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Françoise Gatel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Je voudrais saluer l’intelligence et la finesse du raisonnement de notre collègue Sylvie Vermeillet. Cela aurait effectivement été plus simple de ne pas décider cette hausse de cotisation, ce qui aurait évité une compensation. Bref, je vous invite, messieurs les ministres, à réfléchir à cette judicieuse suggestion.

Je tiens par ailleurs à remercier Mme Assassi et ses collègues ainsi que Mme la rapporteure générale pour leurs deux amendements.

Monsieur le ministre, je vous ferai également remarquer que vous n’avez pas répondu à une question essentielle : notre pays rencontre un problème de déficit démographique, si bien que la moitié des personnels des collectivités locales sont embauchés comme contractuels aujourd’hui – je l’ai dit en présentant mon amendement – et ne cotisent pas à ce régime, alors même qu’une masse importante de fonctionnaires part à la retraite.

Monsieur le ministre, avant de nous quitter, permettez-moi de vous suggérer un devoir du soir : répondre à la question de Mme Vermeillet et à celle de l’élargissement de la base du régime de la CNRACL.

Je profite de l’occasion qui m’était donnée, madame la présidente, pour retirer mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 1125 rectifié bis est retiré.

La parole est à M. le ministre délégué.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Je vous remercie d’avoir retiré votre amendement, madame la sénatrice.

Vous avez raison, je n’avais pas répondu à votre interrogation. Sachez que cette question fait partie de nos discussions actuelles avec les employeurs territoriaux et des échanges que nous avons par ailleurs avec la CNRACL. Nous avons évoqué une remise à plat du système, parce que, comme vous l’avez dit, on embauche de plus en plus de contractuels, qui, par définition, ne cotisent pas à la caisse, ce qui contribue à son déséquilibre démographique.

Cette nécessaire remise à plat prendra un peu de temps, il s’agit d’un chantier d’ampleur, mais on s’est engagé à travailler sur ce point avec les employeurs territoriaux, et on le fera aussi, évidemment, avec la représentation nationale.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Mme Raymonde Poncet Monge. Au nom du président Gontard, j’indique que notre groupe retire toutes les demandes de scrutin public qu’il a formulées sur les amendements portant sur l’article 6.

Murmures approbateurs sur les travées du groupe Les Républicains.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

En conséquence, les amendements n° 3176, 2906 rectifié et 3172 n’ont plus d’objet.

Je mets aux voix l’amendement n° 3485.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Les amendements ne sont pas adoptés.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je mets aux voix les amendements identiques n° 62 rectifié bis, 117, 122 rectifié bis, 137 rectifié bis, 173 rectifié ter, 242 rectifié bis, 2300 rectifié ter, 2976 rectifié, 3416 et 4235 rectifié.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Les amendements sont adoptés.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3502, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, sixième phrase

Remplacer la première occurrence des mots :

déficits élevés

par le mot :

stabilité

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4128 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 3, après la sixième phrase

Insérer deux phrases ainsi rédigées :

La notion de déficit élevée reste toutefois relative, puisque 1, 2 milliard d’euros de déficit correspondent au coût de seulement 10 missiles stratégiques M51 qui portent les charges nucléaires françaises, et dont 16 modèles de M51 équipent chaque sous-marin nucléaire lanceur d’engin (SNLE). Il est donc important de comprendre qu’un SNLE emporte avec lui largement plus que le « déficit élevé » d’une année de la branche Vieillesse lorsqu’il part en mission.

La parole est à Mme Éliane Assassi.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

Il me semble que nous avons vaillamment défendu nos amendements et que nous avons pu exprimer notre position sur cette annexe, en accompagnant nos interventions, bien évidemment, de propositions alternatives.

Ce faisant, veuillez considérer, madame la présidente, que tous nos amendements restant en discussion à l’article 6 sont défendus.

Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains. – MM. Michel Dagbert et Claude Kern applaudissent également.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4135 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 3, septième phrase

Compléter cette phrase par les mots :

ainsi que des effets sur la santé d’un recul de l’âge de départ à la retraite

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2903 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 3, avant-dernière phrase

Compléter cette phrase par les mots :

et surtout le retour naturel à l’équilibre à plus long terme tel que décrit par le rapport du conseil d’orientation des retraites

La parole est à Mme Corinne Féret.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Feret

Il s’agit d’un amendement rédactionnel, qui vise à garantir la clarté et la sincérité des débats sur la question des retraites.

Il existe bien, malgré ce que le Gouvernement se plaît à nous faire croire, un substitut à cette réforme, rejetée par deux Français sur trois, et neuf actifs sur dix. Au lieu d’en appeler au bon sens des Français, le Président de la République ferait mieux de les entendre.

Enfin, comme l’ont dit plusieurs de mes collègues, plusieurs milliers de nos concitoyens sont dans la rue aujourd’hui. J’ai oublié de préciser précédemment, en évoquant mon département et la ville de Vire, qu’il s’agit de la circonscription d’élection de la Première ministre : peut-être ne sera-t-elle pas insensible à ce qu’il se passe dans son territoire ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4137 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 3, avant la dernière phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Les excédents de la branche AT-MP proviennent d’une sous-déclaration chronique des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3500, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 3, dernière phrase

Après l’année :

insérer les mots :

et qui gagnerait à être plus progressive par l’instauration de quatorze tranches

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4127 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 3

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Par comparaison, l’augmentation du budget des armées ces prochaines années va augmenter de + 6 % à + 8 % en moyenne entre 2025 et 2030.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4173 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 4

Après le mot :

énergie

insérer les mots :

et par le refus du Gouvernement de bloquer les prix

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3478, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 5, première phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

II. – Alinéa 7, tableau, sixième colonne, deuxième ligne

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3479, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 5, deuxième phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

II. – Alinéa 7, tableau, quatrième ligne, sixième colonne

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 3213 est présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon.

L’amendement n° 4174 rectifié est présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 5

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Les mesures d’économies sur la masse salariale publique continueront de se traduire par une détérioration du solde du système de retraite.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement n° 3213.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4174 rectifié a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3481, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 5

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Les trajectoires présentées dans ce rapport doivent être lues avec prudence.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2905 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 7, tableau, avant dernière ligne

1° Septième colonne

Remplacer le taux :

par le taux :

2° Avant-dernière colonne

Remplacer le taux :

par le taux

3° Dernière colonne

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à Mme Corinne Féret.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4139 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 8, première phrase

Remplacer le mot :

votées

par les mots :

imposées par voie de l’article 49-3 de la Constitution

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4164 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 10

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

Plutôt que de proposer une politique de soutien aux salariés et aux emplois pour les plus jeunes et pour les plus anciens ambitieuse, le Président de la République a proposé de mettre en place un service national universel et de doubler le nombre de réservistes dans les armées, passant de 40 000 à 80 000 réservistes entre 2023 et 2030.

La présente réforme, cumulée à ces propositions, démontre la priorité donnée aux Armées plutôt qu’à la société civile dans les choix budgétaires à venir.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 4153 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 11

Supprimer cet alinéa.

Cet amendement a déjà été défendu.

L’amendement n° 3238, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 11

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

D’ici à 2027, il est envisagé d’harmoniser le congé paternité avec le congé maternité postnatal.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3487, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 11

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ce plan envisage d’ouvrir 500 000 places de garde adaptées sur cinq ans.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

J’aimerais prendre le temps de défendre la proposition de plan visant à ouvrir 500 000 places de garde adaptées sur cinq ans. En effet, dans cette assemblée, on demande souvent aux femmes d’avoir plus d’enfants.

Or, je suis désolée d’avoir à vous le rappeler, il existe un phénomène bien connu des démographes qui s’appelle la transition démographique, un phénomène irréversible. Cette transition dépend en effet du niveau d’éducation des filles, du niveau de la protection sociale, dont la retraite, du fait que les femmes travaillent ou pas, enfin de nombreux éléments, mais elle est, j’y insiste, irréversible.

Permettez-moi de m’étonner : en général, vous conseillez aux pays africains de réaliser leur transition démographique ; mais, lorsque celle-ci a lieu sur notre beau continent – peut-être bien blanc –, elle devrait être réversible.

Par cet amendement, je vous propose de permettre aux femmes qui veulent travailler de le faire, au moment de leur choix, plutôt que de leur demander de faire des enfants.

Cet amendement, comme d’autres propositions, vise à remédier aux écarts de plusieurs points séparant le taux d’activité des femmes de celui des hommes, en raison de propositions de garde d’enfants insuffisantes, voire inexistantes, d’où un temps partiel subi.

Si les femmes travaillaient à temps complet, cela rapporterait des recettes supplémentaires à notre protection sociale.

Je passe rapidement sur le fait, parce qu’il a été amplement évoqué et qu’il le sera de nouveau demain, que l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes rapporterait 6 milliards d’euros.

Mieux vaut créer des places en crèches plutôt que laisser perdurer cette injonction faite aux femmes d’avoir plus de deux enfants, ce qui est environ la moyenne en France.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 3496 est présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon.

L’amendement n° 4182 rectifié est présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 15, seconde phrase

Après le mot :

contractées

insérer les mots :

notamment en raison des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises

La parole est à M. Thomas Dossus, pour présenter l’amendement n° 3496.

Debut de section - PermalienPhoto de Thomas Dossus

Par cet amendement, nous souhaitons rappeler quelques évidences. Si les recettes se sont fortement contractées, c’est d’abord parce que le Gouvernement a exonéré massivement les entreprises de cotisations sociales.

Le besoin de financement de la sécurité sociale et de l’État est ainsi entretenu par les dispositifs qui privent la sécurité sociale de cotisations et l’État, de nombreuses recettes. Le coût des niches sociales est évalué à 90 milliards d’euros par la Cour des comptes, soit 3, 5 points du produit intérieur brut.

Certaines exonérations sont particulièrement pénalisantes pour le système de retraite, comme celles sur les heures supplémentaires qui ne sont pas compensées par l’État. Leur suppression rapporterait 2, 3 milliards d’euros à la branche vieillesse.

La suppression d’exonérations de cotisations inutiles rapporterait, au total, 10 milliards d’euros.

En d’autres termes, en faisant travailler les Français deux ans de plus, vous leur faites payer la facture de vos errements dogmatiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Les amendements n° 4182 rectifié et 4166 rectifié ont déjà été défendus.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4182 rectifié a déjà été défendu.

L'amendement n° 4166 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 15, seconde phrase

Après le mot :

contractées

Insérer les mots :

en raison notamment des exonérations de cotisations patronales massives et des politiques de bas salaires

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

Les amendements ne sont pas adoptés.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3208, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 16, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

malgré la baisse prévue du nombre de fonctionnaires

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Madame la présidente, mon amendement en faveur des femmes n’ayant pas été voté – ce qui montre qu’il ne sert pas à grand-chose de défendre ici des amendements visant à trouver des solutions au problème de recettes que connaît notre régime de retraite –, pour la suite de l’examen des amendements de l’article 6 et de l’annexe, je vous prie de considérer mes amendements comme défendus.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4184 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 17, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

malgré la baisse prévue du nombre de fonctionnaires

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4185 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 17, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

malgré la faiblesse des salaires dans la fonction publique

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 3498 est présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon.

L’amendement n° 4191 rectifié est présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 18, première phrase

Remplacer les mots :

réagiraient davantage au contexte contemporain de l’année

par les mots :

augmenteraient grâce à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes

Ces deux amendements ont déjà été défendus.

L’amendement n° 4192 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 18, première phrase

Remplacer les mots :

réagiraient davantage au contexte contemporain de l’année

par les mots :

augmenteraient grâce à une hausse des salaires

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

Les amendements ne sont pas adoptés.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3183, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 19

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ces estimations ne tiennent toutefois pas compte des dépenses sociales supplémentaires sur d’autres branches de la sécurité sociale hors branche vieillesse induites par le report de l’âge légal.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3211, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 19

Après cet alinéa

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

La présente annexe confirme un équilibre du financement du système de retraite par répartition. Le Conseil d’Orientation des retraites écarte l’hypothèse de dépenses non contrôlées. Un effort constant de l’État, à hauteur de 2 % du PIB ne susciterait qu’un léger déficit de quelques années, suivi d’un retour à l’équilibre à l’horizon 2050.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3200, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 20

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

D’ici 2027, un plan de lutte contre les déserts médicaux est élaboré dans une perspective pluridisciplinaire.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3490, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 21

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

La trajectoire de la branche maladie inclut la perspective, d’ici à 2027, de la mise en place d’une politique de prévention écologique et sanitaire.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3491, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 21

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

D’ici à l’horizon 2027, la trajectoire de la branche Maladie prend en compte la suppression de l’ensemble des restes à charge opposable en ville et à l’hôpital.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4193 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 23, deuxième phrase

Remplacer les mots :

de 50 000 créations à terme de postes en EHPAD

par les mots :

de 10 000 créations de places en EHPAD par an pendant cinq ans et de 210 000 créations de postes permettant d’atteindre un ratio d’encadrement de 0, 6

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3202, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 23

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Afin que la branche autonomie puisse être alimentée à la hauteur des besoins à l’accompagnement au soutien à l’autonomie, il sera envisagé de créer une contribution exceptionnelle sur les donations et successions, à un taux de 1 %. Cette proposition, issue du rapport Libault, permettrait d’abonder la cinquième branche, qui est restée coquille vide depuis 2020.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4168 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 24, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

en raison notamment de la sous-déclaration chronique des accidents du travail et des maladies professionnelles et de la décision du Gouvernement de ne compenser qu’à hauteur de 1, 2 milliard ces sous-déclarations auprès de la branche Maladie

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 3204, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 24, deuxième phrase

Supprimer cette phrase.

Cet amendement a déjà été défendu.

L’amendement n° 4167 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 24, deuxième phrase

Remplacer mots :

de la branche retraite

par les mots :

d’une nouvelle exonération de cotisations patronales estimée à 600 millions d’euros

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3245, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Alinéa 26, après la première phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

À partir de 2023, le solde de la branche pourrait être affecté par les effets démographiques du vieillissement, c’est-à-dire l’augmentation de la taille des générations qui partent à la retraite, mais il convient d’étudier plus précisément la sensibilité du solde à l’évolution de la productivité du travail passé et avenir.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

M. Jacques Fernique. Madame la présidente, il y avait plus de mains levées en faveur des « pour » et j’ai compté uniquement une voix « contre ». Je propose un vote par assis et levé !

M. Thomas Dossus applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Mme le président. Je vous trouve bien plus concentré que le reste de cette assemblée, cher collègue !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4194 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Alinéa 27

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Cette péréquation inter-branches, notamment le transfert du coût des indemnités journalières liées au congé maternité post natal depuis la branche maladie, est motivée par le statut excédentaire de la branche famille. Cet excédent n’existe que par les différentes mesures d’économies du Gouvernement sur cette branche.

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 2907 rectifié, présenté par Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne et Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol et Rossignol, MM. Lurel, Chantrel et Féraud, Mme Monier, MM. Marie, Bourgi et Cardon, Mme de La Gontrie, MM. Tissot, Leconte, Raynal, Stanzione et Durain, Mme Carlotti, M. Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Jacquin et Temal, Mme Blatrix Contat, MM. Assouline et Mérillou, Mmes Harribey et G. Jourda, M. Devinaz, Mmes S. Robert et Briquet, MM. Houllegatte et Lozach, Mmes Van Heghe et Conway-Mouret, M. Magner, Mme Bonnefoy, MM. Roger, Montaugé, Cozic et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 29

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

À l’horizon 2026, le Gouvernement propose un plan national pour améliorer les conditions de travail et l’attractivité des métiers dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux.

La parole est à Mme Corinne Féret.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3494, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 29

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Dans une logique pluriannuelle de lutte contre les violences faites aux femmes, ces prévisions déterminent la trajectoire des finances publiques en matière de prévention et d’accompagnement des femmes victimes de violence

Cet amendement a déjà été défendu.

Quel est l’avis de la commission ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je mets aux voix l’ensemble constitué par l’article 6 et l’annexe, modifié.

L ’ article 6 et l ’ annexe sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3226, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’article 6

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Il est créé une cotisation exceptionnelle sur les dividendes des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes privés lucratifs.

Le taux de cette contribution est fixé à 8, 55 %. Elle est reversée intégralement à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. La contribution est assise sur l’ensemble des dividendes distribués dans les entreprises mentionnées au premier alinéa, réalisés en France ainsi que de ceux dont l’imposition est attribuée à la France par une convention internationale relative aux doubles impositions. Un décret fixe la date et les modalités d’application du présent article.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4415 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Après l’article 6

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 241-2 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :

« Art. L. 241 -2. – I. – Les ressources des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont également constituées par des cotisations assises sur :

« 1° Les avantages de retraite, soit qu’ils aient été financés en tout ou partie par une contribution de l’employeur, soit qu’ils aient donné lieu à rachat de cotisations ainsi que les avantages de retraite versés au titre des articles L. 381-1 et L. 742-1, à l’exclusion des bonifications ou majorations pour enfants autres que les annuités supplémentaires ;

« 2° Les allocations et revenus de remplacement mentionnés à l’article L. 131-2 ;

« 3° Le produit de la contribution additionnelle à la contribution sociale de solidarité à la charge des sociétés, prévue par l’article L. 245-13 ;

« 4° Le produit de la contribution mentionnée à l’article L. 137-15.

« Des cotisations forfaitaires peuvent être fixées par arrêté ministériel pour certaines catégories de travailleurs salariés ou assimilés.

« Les cotisations dues au titre des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont à la charge des employeurs et des travailleurs salariés et personnes assimilées ainsi que des titulaires des avantages de retraite et des allocations et revenus de remplacement mentionnés aux 1° et 2° du présent I.

« II. – Les ressources des assurances maladie, maternité, invalidité et décès sont en outre constituées par une fraction égale à 38, 81 % du droit de consommation prévu à l’article 575 du code général des impôts. »

La parole est à Mme Éliane Assassi.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4410 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Après l’article 6

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 242-10 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 242-… ainsi rédigé :

« Art. L. 242-… – Les entreprises, d’au moins vingt salariés dont le nombre de salariés à temps partiel, de moins de vingt-quatre heures, est égal ou supérieur à 20 % du nombre total de salariés de l’entreprise, sont soumises à une majoration de 10 % des cotisations dues par l’employeur au titre des assurances sociales, des accidents du travail et des allocations familiales pour l’ensemble de leurs salariés à temps partiel de moins de vingt-quatre heures. »

La parole est à Mme Éliane Assassi.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4661, présenté par Mmes M. Vogel et Poncet Monge, MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Dossus, Fernique, Gontard et Labbé, Mme de Marco et MM. Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Après l’article 6

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 242-1-2 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 242-1-2… ainsi rédigé :

« Art. L. 242 -1 -2 -…. – Pour les entités mentionnées aux 1° et 2° du I de l’article L. 229-25 du code de l’environnement dont le dernier bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre établit que leurs émissions sont incompatibles avec le budget carbone établi en vertu de l’article L. 222-1 A du même code ou qui ont omis d’établir ou de transmettre un tel bilan, la partie des cotisations et contributions de sécurité sociale à verser par l’employeur est majorée de 1, 5 % pour les quatre années après la publication ou, le cas échéant, le manquement de publication, du budget carbone.

« Le montant des cotisations majorées en vertu du premier alinéa peut dépasser le plafond fixé pour les cotisations et contributions de sécurité sociale.

« Les conditions d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’État. »

La parole est à Mme Mélanie Vogel.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 4413 rectifié, présenté par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias, Mme Varaillas et M. Savoldelli, est ainsi libellé :

Après l’article 6

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - À la quatrième phrase du 1 de l’article 231 du code général des impôts après le mot : « groupements, », sont insérés les mots : « des établissements publics hospitaliers, ».

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Éliane Assassi.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Avant de mettre aux voix l’ensemble de la première partie du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, je rappelle que, en application de l’article 47 bis-1 A, alinéa 3, du règlement, lorsque le Sénat n’adopte pas les dispositions de cette partie, l’ensemble du projet de loi est considéré comme rejeté.

La parole est à Mme la rapporteure générale de la commission des affaires sociales.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Avant de passer au vote, je souhaiterais, par un bref compte rendu, revenir sur les dispositions votées lors de l’examen de cette première partie, qui arrive enfin à sa conclusion en cette sixième journée de débats.

Ce projet de loi de financement rectificative traitait d’un certain nombre de sujets. Ainsi, l’article liminaire définissait cet objectif de loi paramétrique pour assurer la pérennité de notre système de retraite par répartition. Lors de l’examen de l’article 1er, nous avons amplement débattu des régimes spéciaux.

L’article 2 nous a beaucoup occupés, parce que nous l’avons toujours dit, ici, au Sénat, l’importance de cette loi réside dans le fait de proposer aux seniors l’activité nécessaire. En effet, dans notre société, la place des seniors est importante.

Un ensemble de dispositions ont été proposées. Il s’agit tout d’abord de l’index seniors. Vous n’étiez pas tous enthousiasmés par ce fameux index.

Exclamations sur les travées des groupes CRCE et SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Cependant, il me semble qu’il responsabilise et favorise une certaine transparence sur la politique des entreprises en matière de maintien et d’embauche des seniors.

Il s’agit ensuite du fameux CDI défendu avec beaucoup de brio par mon collègue René-Paul Savary, dispositif auquel nous sommes véritablement très attachés. Nous recevons, les uns et les autres, quelques courriers nous indiquant combien il est important pour leurs auteurs de savoir que cet outil existera désormais, …

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

… parce qu’eux-mêmes ont été renvoyés de leur entreprise ou parce qu’ils n’ont pas pu poursuivre leur activité professionnelle qu’ils avaient commencée trop tôt dans leur vie.

Messieurs les ministres, il est donc important de maintenir ce CDI, qui apporte une véritable réponse à cette voie de garage que l’on a plutôt tendance à proposer actuellement à nos seniors.

Ensuite, nous avons revu les tableaux d’équilibre, l’objectif d’amortissement de la dette sociale, sur lequel nous avons passé un peu de temps. Concernant l’annexe A, depuis ce matin, nous avons balayé l’ensemble des sujets déjà évoqués hier, à l’occasion de l’examen de ces propositions de nouvelles cotisations ou impositions émanant de l’ensemble de ces travées.

Nous l’avons réaffirmé : nous ne voulons pas taxer le travail. Nous voulons que les entreprises puissent disposer des mêmes opportunités afin de proposer des emplois et que les productions ne soient pas pénalisées par des cotisations supplémentaires ni par des impôts.

Debut de section - PermalienPhoto de Elisabeth Doineau

Il était important de le dire. Pour les entreprises, il s’agit d’un signe positif en faveur de la compétitivité de notre monde économique.

De nouveau, je souhaitais dire combien ces débats ont été importants. Nous allons poursuivre nos travaux par l’examen du cœur de cette réforme paramétrique, puisque nous allons désormais débattre du report de l’âge de départ à la retraite.

Nous sommes très impatients de débattre du cœur de cette réforme !

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Mme Colette Mélot applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Y a-t-il des demandes d’explication de vote ?…

Je mets aux voix, modifié, l’ensemble de la première partie du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023.

J’ai été saisie d’une demande de scrutin public émanant de la commission des affaires sociales.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin.

Mmes et MM. les secrétaires constatent le résultat du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 201 :

Nombre de votants344Nombre de suffrages exprimés338Pour l’adoption236Contre 102Le Sénat a adopté.

Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. François Patriat applaudit également. – Exclamations sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Je voudrais remercier les sénatrices et les sénateurs, la rapporteure générale Élisabeth Doineau, le rapporteur René-Paul Savary, la présidente Catherine Deroche, pour la qualité de nos débats.

Nous avons des désaccords, nombreux avec certaines travées de cet hémicycle.

Debut de section - Permalien
Plusieurs sénateurs des groupes Crce, SER et GEST

Oui !

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

Néanmoins, nous avons montré que nous étions capables de les exprimer d’une manière respectueuse, républicaine, …

Debut de section - Permalien
Gabriel Attal

… en opposant projet contre projet. C’est ce qui m’importe.

La discussion va se poursuivre. Néanmoins, une étape majeure de cette réforme des retraites vient d’être franchie avec le vote de cette première partie.

C’est une étape majeure, puisque c’est le vote de la première partie de ce texte, ici, au Sénat, mais aussi parce que la question posée dans la suite de la discussion est claire : voulons-nous équilibrer ou pas notre système de retraite à l’horizon 2030 pour payer les pensions de bientôt 30 millions de retraités ?

Si la réponse est positive, la réponse passe par un recul de l’âge légal de départ, puisque, à l’issue de cette première partie, votre assemblée a refusé les augmentations nombreuses d’impôts proposées notamment sur les travées à gauche de cet hémicycle. Voilà pourquoi il s’agit d’une étape très importante.

DEUXIÈME PARTIE

DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR L’EXERCICE 2023

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3680, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Supprimer cet intitulé.

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

L’amendement n° 3395, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet intitulé :

Dispositions imposant aux Françaises et Français de travailler plus, pour gagner moins à la retraite

La parole est à M. Guillaume Gontard.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Cet amendement ainsi que le suivant sont défendus.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

TITRE Ier

RECULER L’ÂGE DE DÉPART EN TENANT COMPTE DES SITUATIONS D’USURE PROFESSIONNELLE

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 3396, présenté par Mmes Poncet Monge et M. Vogel, MM. Benarroche, Breuiller et Dantec, Mme de Marco et MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi et Salmon, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet intitulé :

Préférer supprimer deux années de retraites à l’ensemble des travailleuses et travailleurs, plutôt que de taxer le capital

Cet amendement a déjà été défendu.

L’amendement n° 2312 rectifié, présenté par Mmes Bonfanti-Dossat et Noël, MM. Burgoa, Sido, H. Leroy, Levi, Calvet et Mizzon, Mmes Belrhiti et Bellurot, MM. Bascher, Cadec, Panunzi, Wattebled et D. Laurent, Mme Garriaud-Maylam et MM. Somon, Chatillon et Gremillet, est ainsi libellé :

Compléter ce titre par les mots :

et de la pénibilité effective des métiers

La parole est à Mme Christine Bonfanti-Dossat.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Bonfanti-Dossat

Cet amendement vise à s’assurer que la pénibilité des métiers sera réellement prise en compte dans le cadre de cette réforme des retraites.

S’il faut réformer les retraites, la réforme doit être juste et efficace. Monsieur le ministre Attal, vous indiquiez, voilà quelque temps, que l’amélioration de la prise en compte de la pénibilité était incluse dans cette réforme des retraites.

Toutefois, je n’oublie pas que le Président de la République avait annoncé voilà quelque temps : « Je n’aime pas le terme de pénibilité donc je le supprimerai ».

L’amendement que je défends est d’abord symbolique. Mais les symboles ont leur importance. Ils peuvent être le point de départ de quelque chose de plus concret.

Mes chers collègues, je vous propose donc d’amender le titre Ier de la loi pour y intégrer la notion de pénibilité effective des métiers. Il s’agit de dire, en tant que sénateurs, que nous pensons et que nous agissons pour une meilleure prise en compte des métiers exercés par les Français les plus fragiles et les plus exposés.

MM. Alain Duffourg et Alain Joyandet applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Je vous remercie de cette suggestion. Cela me semble important.

Nombre de nos concitoyens ont exprimé leur inquiétude à l’égard de cette demande d’effort collectif, qui aura pour effet qu’un certain nombre d’entre nous devra travailler plus longtemps.

C’est la raison pour laquelle il est tout à fait indispensable de prendre en compte cette usure professionnelle et la pénibilité.

D’ailleurs, il aurait été plus judicieux de faire des propositions en ce sens, en matière d’employabilité des seniors et de prise en compte de cette usure professionnelle, pour ensuite adapter le système de retraite après avoir mis en place une politique dynamique en faveur des seniors.

En conséquence, la commission émet un avis favorable sur l’amendement n° 2312 rectifié ayant trait à ce changement d’intitulé. Elle est défavorable à l’amendement n° 3396.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt

Je profite de cette prise de parole pour saluer Mme la présidente de la commission, Mme la rapporteure générale et M. le rapporteur, ainsi que l’ensemble des sénatrices et des sénateurs.

Sur l’amendement n° 3396, l’avis du Gouvernement est défavorable pour les mêmes raisons que celles qu’a évoquées M. le rapporteur.

En ce qui concerne l’amendement n° 2312 rectifié, nous parlerons de pénibilité à l’article 9 – tout le monde ressent une forme d’impatience à y parvenir –, le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je mets aux voix l’amendement n° 2312 rectifié.

En conséquence, l’intitulé du titre Ier est ainsi rédigé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je suis saisie, par Mmes Assassi, Apourceau-Poly et Cohen, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, MM. Lahellec et P. Laurent, Mme Lienemann, MM. Ouzoulias et Savoldelli et Mme Varaillas, d’une motion n° 4750.

Cette motion est ainsi rédigée :

En application de l’article 44, alinéa 5, du Règlement, le Sénat décide qu’il y a lieu de renvoyer à la commission l’article 7 du projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale pour 2023 (368, 2022-2023).

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour la motion.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Nous y sommes ! Au cœur de votre projet de loi déclarée irrecevable par notre peuple. La mobilisation est massive, la levée populaire rappelle les grandes heures de l’histoire sociale de notre pays.

Monsieur le ministre, il vous reste la légalité institutionnelle, mais vous avez perdu la légitimité sociale.

Nous ne pourrons plus poursuivre le débat de la même manière qu’hier. Votre texte est massivement rejeté. Nous le savions tous depuis le 19 janvier, date de la première journée de manifestation et de grève.

Nos concitoyennes et concitoyens n’ont pas lâché. Ils sont aujourd’hui plus nombreux encore dans l’action. C’est un raz-de-marée contre la réforme profondément injuste de M. Macron et de son gouvernement.

Nous l’avons dit et répété : comment avez-vous osé provoquer le pays ainsi ? S’il y a blocage, si nous sommes dans cette situation de crise sociale majeure, monsieur le ministre, aux côtés et sous le contrôle du Président de la République et de la Première ministre, vous en portez l’unique responsabilité.

Votre obsession libérale et votre pensée dogmatique vous ont poussés à la faute. Vous êtes tombés dans votre propre piège dont vous avez bien du mal à sortir.

Vous n’avez pas pu expliquer aux travailleurs, qu’ils soient salariés ou non, pourquoi ils devront s’user à la tâche plus longtemps.

Porter l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans n’a pu passer, car tous ont bien compris que d’autres moyens existent pour financer le régime des retraites par répartition ; d’autres solutions dont vous n’avez pas parlé, à commencer par mettre à contribution les richesses considérables de la grande puissance que nous sommes.

Main dans la main, le Président de la République et la majorité sénatoriale, enfin dans l’affichage de cette union des droites, veulent imposer la destruction d’un pilier de notre République : la sécurité sociale.

Écoutons le peuple ! Écoutons, pour une fois, le peuple ! Soutenez, mes chers collègues, notre demande. Refusez l’âge de départ à 64 ans !

Bravo ! et applaudissements nourris sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

M. René-Paul Savary, rapporteur. Je vous remercie, madame la présidente…

Mmes et MM. les sénateurs du groupe CRCE se lèvent et brandissent des pancartes de couleur sur lesquelles figurent différents slogans signifiant leur opposition au projet de loi. – Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Mes chers collègues, je vous rappelle que ce que vous faites est strictement interdit. Je vous demande de faire preuve d’un peu de respect pour l’assistance.

Vous l’avez peut-être toujours fait, madame la présidente Assassi, mais c’est interdit !

Mme Éliane Assassi proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Vous n’avez pas la parole pour l’instant, madame la présidente Assassi.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

C’est bien parce que c’est vous, monsieur le rapporteur !

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Je vous remercie, madame Éliane Assassi.

L’effet de tribune étant passé, revenons à la sérénité des débats.

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Si nous proposons une réforme, dont on sait qu’elle peut être difficile à accepter pour certains, c’est dans le but de maintenir notre système de répartition à l’équilibre.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

… et des retraites qui durent de plus en plus longtemps, si nous ne prenons pas nos responsabilités, ce sont les générations futures qui paieront la note, beaucoup plus cher.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Il nous appartient – vous le savez – de poursuivre le débat. Nos concitoyens attendent ce débat sur les inégalités dans la vie professionnelle, inégalités qui se déclinent également dans le système de retraite.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

M. René-Paul Savary, rapporteur. Nos concitoyens sont impatients – ils nous l’ont dit

Rires et exclamations sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Depuis trois jours, nous avons entendu nombre de discours par ailleurs tout à fait justifiés.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

M. René-Paul Savary, rapporteur. Il nous appartient maintenant de passer aux actes. C’est la raison pour laquelle nous sommes défavorables à cette motion tendant au renvoi à la commission, pour mener un travail que nous avons déjà largement fait.

Applaudissements sur des travées des groupes Les Républicains et UC.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt

L’examen de la première partie a montré que ce sujet, complexe, pouvait se révéler clivant. La discussion des différents articles financiers et les considérations générales qui ont été exprimées nous ont en effet permis d’aborder les questions relatives à l’âge.

Il faut le dire clairement : nous avons fait le choix de demander un effort aux Français.

Debut de section - Permalien
Olivier Dussopt

Ils devront travailler un peu plus, mais progressivement, et l’effort sera aussi adapté et aussi justement réparti que possible.

Ce choix, qui peut bien sûr faire débat, nous l’avons fait pour deux raisons : premièrement, parce que c’est celui qui permet de ramener le système à l’équilibre ; deuxièmement, parce qu’il permet de financer à la fois les mesures d’accompagnement et les droits que nous créons avec cette réforme.

J’y insiste : les travaux en commission comme la discussion en séance ont déjà largement éclairé le débat. Il n’y a pas lieu de retarder l’examen de l’article 7 ; j’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Laurence Cohen, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Cet article est effectivement au cœur de la réforme.

La mobilisation considérable à laquelle nous assistons aujourd’hui, la grève puissante qui a été lancée dans le secteur public comme dans le secteur privé ont un objectif clair et précis : le retrait de ce projet détestable, qui institue le recul de l’âge de départ à la retraite, et de tout l’habillage qui l’accompagne, lequel relève bien souvent de la manipulation, pour ne pas dire du mensonge. Je pense par exemple au plancher à 1 200 euros, destiné à l’ensemble des retraités actuels et à venir avant d’être, finalement, réservé à 10 000 personnes, 20 000 au mieux.

Cette mobilisation marque aussi un ras-le-bol bien plus profond, une colère rentrée contre cette société injuste, marquée par la précarité, que ce soit dans le travail, en matière de logement ou d’accès aux soins, dans le déroulement des études ou encore l’accès aux services publics.

Nos concitoyennes et nos concitoyens n’en peuvent plus de toutes ces inégalités qui s’accroissent dans notre pays. Nous assistons à un étalage indécent de richesses, à l’affichage des profits dantesques accumulés, y compris au détour des crises sanitaire et énergétique ou à la faveur de la guerre.

Les profiteurs de crise, qui sont aussi les maîtres de la finance, ceux qui tiennent l’actionnariat, ont poussé à une telle réforme. Ce sont eux qui ont tenu la main de M. Macron pour écrire le nouvel asservissement que décrète ce projet de loi.

Les femmes et les hommes de ce pays le voient et le savent. Elles et ils le crient. Ils ont soif de justice et d’égalité.

La commission des affaires sociales du Sénat et le Parlement tout entier doivent travailler dans une précipitation extrême, décidée par le seul Gouvernement. L’article 47-1 permet certes d’aller vite, mais une telle voie n’est pas démocratique et ce texte n’est pas le bon vecteur législatif.

Mes chers collègues, il est temps que nous nous réunissions de nouveau pour prendre en compte ce qui s’est exprimé aujourd’hui : une très grande colère et un rejet massif de cette réforme scélérate !

Applaudissements sur les travées des groupes CRCE et SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Laurence Rossignol, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

M. le rapporteur nous disait à l’instant : « Voilà trois jours que nous siégeons. »

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

« Nous pouvons donc continuer, il n’y a pas de raison de retourner en commission. »

Voilà trois jours que nous siégeons et que nous parlons de gens qui, eux, travaillent depuis plus de quarante ans ; qui, eux, attendent la retraite ; qui – c’est le cas de nombreux habitants de mon département – prennent le train tous les matins pour aller travailler ; et qui depuis longtemps comptent les jours.

Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Chers collègues de la majorité sénatoriale, vous ne pensez pas aux gens qui ont un tel calendrier. Après une vie de travail, après une vie de souffrance, après une vie de fatigues, ils attendent la retraite : c’est le moment où ils pourront enfin s’occuper de leurs petits-enfants, avoir des loisirs et, surtout, se reposer.

Franchement, entre des personnes qui travaillent depuis plus de quarante ans, et qui attendent la retraite, et nous qui travaillons depuis trois jours, il n’y a guère de comparaison.

Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Mme Laurence Rossignol. Retournons en commission : nous en avons le temps !

Mme Émilienne Poumirol applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Bien sûr, en bons membres de la commission des affaires sociales, nous pouvons nous dire : pour quoi faire ? Eh bien, je peux d’ores et déjà vous proposer un ordre du jour : recevoir l’intersyndicale – nous ne l’avons jamais entendue en commission en tant que telle.

Applaudissements sur des travées des groupes SER et CRCE. – M. Daniel Breuiller applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Ce faisant, peut-être donnerons-nous des idées au Gouvernement et à la Première ministre. Pendant que nous discuterons de nouveau de l’article 7 en commission, ils pourront eux aussi recevoir l’intersyndicale : ils ne l’ont jamais reçue.

Applaudissements sur des travées des groupes SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Mes chers collègues, je vous suggère d’imiter les membres de notre groupe : votez la motion de renvoi à la commission afin que cette dernière puisse réexaminer l’article 7.

Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Évidemment, nous soutenons nous aussi cette demande de renvoi à la commission.

Chers collègues de la majorité sénatoriale, chaque fois que l’on met des visages sur cette réforme, chaque fois que l’on parle des gens, chaque fois que l’on cite des prénoms ou des professions, cela vous gêne…

Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Cela pose question : c’est quand même de la vie des gens qu’il s’agit. Vous êtes en train de leur dire qu’ils vont devoir travailler un ou deux ans de plus. C’est une réalité et il faudra tôt ou tard l’assumer. Derrière les chiffres et les textes, il y a des personnes. C’est important que vous l’ayez en tête.

Un renvoi à la commission nous laisserait un peu plus de temps – visiblement, M. le ministre a lui aussi besoin de mener d’autres discussions. §Je le remercie de m’écouter si attentivement !

Certains articles de presse, confirmant des bruits qui courent, affirment que, dans telle ou telle réunion, l’on commence à discuter de la commission mixte paritaire ; que l’on est en train de se mettre d’accord.

M. le rapporteur n’est d’ailleurs plus uniquement le représentant de la commission. Désormais, il dit « nous » : il est non seulement rapporteur de ce texte, mais aussi rapporteur du groupe Les Républicains et rapporteur du Gouvernement.

Sourires sur les travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Vous êtes en train de faire un texte entre vous : très bien ! Visiblement, vous suivez votre propre calendrier. De notre côté, nous avons encore du temps devant nous et nous ne nous priverons pas de vous présenter, encore et toujours, nos propositions.

Ce texte particulièrement injuste a provoqué aujourd’hui des manifestations sans précédent dans notre pays. Tôt ou tard, vous devrez bien entendre que l’on ne gouverne pas contre le peuple !

Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Philippe Mouiller, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Mes chers collègues, dans quelques minutes, nous commencerons l’examen de l’article 7. Compte tenu de l’actualité du jour, nous comprenons tout à fait que vous soyez motivés et même remontés pour défendre vos valeurs et votre vision. Pour notre part – M. le rapporteur l’a très bien dit –, nous suivons une démarche cohérente.

Depuis le début de l’examen de ce texte, nous savons que l’article 7 est l’article fondamental pour équilibrer le système de retraite à l’horizon 2030.

Debut de section - PermalienPhoto de Rachid Temal

Ce n’est pas vrai ! C’est la version pour les enfants !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Cet article est essentiel et nous le savons.

Vous évoquez souvent les visages des personnes que vous rencontrez et qui vous décrivent leur souffrance au travail. Mais, nous aussi, nous allons à la rencontre des Français. Souvent, les plus jeunes nous disent : « Nous n’aurons pas de retraite. » Ils savent pertinemment que, sans une réforme courageuse…

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

… animée par de vraies valeurs, nous serons incapables de leur financer un niveau digne de retraite.

C’est tout le sens de l’outil que nous proposons aujourd’hui. Nous aussi, nous tournons nos regards vers nos concitoyens.

Vous invoquez la nécessité d’avoir plus de temps pour travailler en commission. Mais l’intersyndicale y a été reçue – peut-être n’étiez-vous pas présents à cette réunion.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Enfin, nous avons le même discours depuis quatre ans. Nous travaillons et nous avons reçu un certain nombre d’acteurs…

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

M. Philippe Mouiller. Bref, nous sommes prêts. Nous avons rencontré les représentants des syndicats : relisez les comptes rendus de commission et nous gagnerons du temps ce soir.

Très bien ! et applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Chers collègues, je tiens à rappeler que, le 15 février dernier, nous avons reçu tout au long de la matinée les représentants des organisations syndicales et patronales…

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Madame Rossignol, je n’ai pas souvenir que vous soyez intervenue lors de cette réunion : par curiosité, je regarderai. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un détail.

Depuis des années, nous déposons des amendements en ce sens au titre du PLFSS. Depuis des années, les rapporteurs reçoivent les organisations syndicales. Certes, ces dernières ne sont pas d’accord avec la proposition que nous faisons ; néanmoins, nous les recevons.

Enfin – je vous l’avoue –, je commence à en avoir assez de vous entendre dire : « Qu’est-ce que vous connaissez du travail ? Qu’est-ce que vous connaissez de la vie ? »

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Mme Catherine Deroche, présidente de la commission des affaires sociales. Pour votre part, qu’est-ce que vous savez de nos origines ? Qu’est-ce que vous savez de nos vies ? Rien !

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP. – Mme Véronique Guillotin et M. Jean-Baptiste Lemoyne applaudissent également.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Mme Catherine Deroche, présidente de la commission des affaires sociales. Qu’est-ce que vous savez de nos familles, de ce que nous avons vécu ou de ce que nos parents ont vécu ? Rien ! Alors, arrêtez avec ça !

Bravo ! et vifs applaudissements sur les mêmes travées.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Je mets aux voix la motion n° 4750, tendant au renvoi à la commission.

La motion n ’ est pas adoptée.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

En conséquence, nous passons à la discussion de l’article 7.

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L’article L. 161-17-2 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, le mot : « soixante-deux » est remplacé par le mot : « soixante-quatre » et, à la fin, l’année : « 1955 » est remplacée par l’année : « 1968 » ;

b) Au deuxième alinéa, l’année : « 1955 » est remplacée par l’année : « 1968 », la date : « 1er juillet 1951 » est remplacée par la date : « 1er septembre 1961 » et, après le mot : « décembre », la fin est ainsi rédigée : « 1967, de manière croissante, à raison de trois mois par génération. » ;

c) Les 1° et 2° sont abrogés ;

2° L’article L. 161-17-3 est ainsi modifié :

a) À la fin du 2°, la date : « 31 décembre 1963 » est remplacée par la date : « 30 août 1961 » ;

b) Au 3°, la date : « 1er janvier 1964 » est remplacée par la date : « 1er septembre 1961 » et l’année : « 1966 » est remplacée par l’année : « 1962 » ;

c) À la fin du 4°, les mots : « entre le 1er janvier 1967 et le 31 décembre 1969 » sont remplacés par les mots : « en 1963 » ;

d) À la fin du 5°, les mots : « entre le 1er janvier 1970 et le 31 décembre 1972 » sont remplacés par les mots : « en 1964 » ;

e) À la fin du 6°, l’année : « 1973 » est remplacée par l’année : « 1965 » ;

3° Au 1° de l’article L. 351-8, les mots : « à l’article L. 161-17-2 augmenté de cinq » sont remplacés par les mots : « au premier alinéa de l’article L. 161-17-2 augmenté de trois ».

II. – Le code des communes est ainsi modifié :

1° L’article L. 416-1 est abrogé ;

2° Le début de l’article L. 417-11 est ainsi rédigé : « Les agents et anciens agents des réseaux souterrains des égouts qui remplissent les conditions mentionnées au dixième alinéa du 1° du I de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite peuvent…

le reste sans changement

III. – Le code des pensions civiles et militaires de retraite est ainsi modifié :

1° L’article L. 12 est ainsi modifié :

a) La première phrase du i est ainsi modifiée :

– après les mots : « les militaires », sont insérés les mots : « et anciens militaires » ;

– après le mot : « invalidité », la fin est supprimée ;

b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Les bonifications acquises, en application des règles qui les régissent, pour services accomplis dans différents emplois classés dans la catégorie active et la bonification prévue au i peuvent se cumuler, dans la limite de vingt trimestres. » ;

2° L’article L. 13 est ainsi modifié :

a) À la fin de la seconde phrase du premier alinéa du I, les mots : « fixé à cent soixante trimestres » sont remplacés par les mots : « celui mentionné au 6° de l’article L. 161-17-3 du code de la sécurité sociale » ;

b) Les II et III sont abrogés ;

3° L’article L. 14 est ainsi modifié :

a) À la fin du 1 du I, les mots : « la limite d’âge du grade détenu par le pensionné » sont remplacés par les mots : « l’âge d’annulation de la décote prévu à l’article L. 14 bis » ;

b) Le même I est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« L’effet en durée d’assurance de l’une des bonifications mentionnées au dernier alinéa de l’article L. 12 ou du cumul mentionné au même dernier alinéa peut être additionné à la majoration de durée d’assurance mentionnée à l’article 78 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites, dans la limite de vingt trimestres. » ;

c) À la première phrase du premier alinéa du II, le mot : « cinquante-deux » est remplacé par le mot : « cinquante-quatre » ;

4° Le paragraphe Ier du chapitre II du titre III du livre Ier est complété par un article L. 14 bis ainsi rédigé :

« Art. L. 14 bis. – L’âge d’annulation de la décote est égal :

« 1° Pour le fonctionnaire civil, à l’âge mentionné à l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale augmenté de trois années ;

« 2° Pour le fonctionnaire bénéficiant d’un droit au départ au titre du deuxième alinéa du 1° du I de l’article L. 24, à l’âge anticipé mentionné au même deuxième alinéa augmenté de trois années ;

« 3° Pour le fonctionnaire bénéficiant d’un droit au départ au titre des troisième à dernier alinéas du 1° du I de l’article L. 24, à l’âge minoré mentionné au même troisième alinéa augmenté de trois années ;

« 4° Pour le militaire mentionné à la première phrase du premier alinéa du II de l’article L. 14 ou le fonctionnaire mentionné aux 2° à 4° de l’article L. 556-8 du code général de la fonction publique, à la limite d’âge de leur grade ;

« 5° Par dérogation au 2° du présent article, pour les fonctionnaires bénéficiant d’un droit au départ à l’âge anticipé au titre d’un emploi dont la limite d’âge est fixée à 64 ans, à cet âge. » ;

5° Le I de l’article L. 24 est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est complété par le mot : « soit » ;

b) Le premier alinéa du 1° est ainsi modifié :

– les mots : « civil est radié des cadres par limite d’âge, ou s’il » et les mots : «, à la date de l’admission à la retraite, » sont supprimés ;

– après le mot : « sociale », la fin est supprimée ;

c) Au début du second alinéa du 1°, sont ajoutées deux phrases ainsi rédigées : « Par dérogation au premier alinéa du présent 1°, la liquidation de la pension peut, pour les fonctionnaires occupant ou ayant occupé un emploi classé en catégorie active, intervenir à compter d’un âge anticipé égal à l’âge mentionné au premier alinéa de l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale diminué de cinq années. Cette faculté est ouverte à la condition que le fonctionnaire puisse se prévaloir, au total, d’au moins dix-sept ans de services accomplis indifféremment dans de tels emplois, dits services actifs. » ;

d) Le 1° est complété par onze alinéas ainsi rédigés :

« En outre, l’occupation de certains de ces emplois permet de porter l’âge anticipé à un âge minoré égal à l’âge mentionné au premier alinéa de l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale diminué de dix années, dès lors que le fonctionnaire peut se prévaloir de services dits super-actifs, accomplis indifféremment :

« a) Dans le corps des identificateurs de l’institut médico-légal de la préfecture de police ;

« b) Dans les réseaux souterrains en tant que fonctionnaire des réseaux souterrains des égouts ;

« c) En tant que personnel de surveillance de l’administration pénitentiaire ;

« d) En tant que fonctionnaire des services actifs de la police nationale appartenant au corps mentionné au 1° de l’article L. 556-8 du code général de la fonction publique.

« Les services super-actifs peuvent être comptabilisés comme services actifs.

« Le droit à la liquidation à l’âge minoré est ouvert à la condition d’avoir accompli, au total, une durée de services super-actifs égale à :

« – pour le fonctionnaire ou l’ancien fonctionnaire des réseaux souterrains et le fonctionnaire ou l’ancien fonctionnaire du corps des identificateurs de l’institut-médico-légal, douze années de services super-actifs, dont la moitié de manière consécutive, et d’avoir accompli trente-deux années de services effectifs au sens de l’article L. 13 du présent code ;

« – pour le fonctionnaire ou l’ancien fonctionnaire des services actifs de police mentionnée plus haut ainsi que pour le surveillant ou l’ancien surveillant pénitentiaire, vingt-sept années de service super-actifs, déduction faite des services militaires obligatoires.

« Lorsque le fonctionnaire a occupé plusieurs emplois parmi ceux mentionnés aux dixième et onzième alinéas du présent 1° et se prévaut de durées de services super-actifs cumulées, la condition de durée de service applicable pour bénéficier de l’âge de départ minoré est celle associée à l’emploi que le fonctionnaire a occupé le plus longtemps.

« Bénéficie d’un droit à la liquidation à l’âge minoré l’ingénieur ou l’ancien ingénieur du contrôle de la navigation aérienne ayant effectué dix-sept années de service dans les services actifs ; »

e) Il est ajouté un 6° ainsi rédigé :

« 6° Par limite d’âge. » ;

6° Après l’article L. 24, il est inséré un article L. 24 bis ainsi rédigé :

« Art. L. 24 bis. – Les services accomplis par un fonctionnaire dans un emploi classé en catégorie active au cours de la période de dix ans précédant sa titularisation sont comptabilisés comme des services actifs pour l’acquisition du droit au départ anticipé mentionné au deuxième alinéa du 1° du I de l’article L. 24.

« De même, les services accomplis par le fonctionnaire dans des fonctions incombant aux fonctionnaires mentionnés aux a à d du même 1° au cours de la période de dix ans précédant sa titularisation sont comptabilisés comme services super-actifs permettant un droit au départ à l’âge minoré mentionné au même article L. 24. » ;

7° L’article L. 25 est ainsi modifié :

a) Après la seconde occurrence du mot : « âge », la fin du 1° est ainsi rédigée : « minoré ou anticipé dans les conditions définies aux deuxième à dernier alinéas du 1° du I de l’article L. 24 du présent code » ;

b) Au 2°, deux fois, et à la fin des 3° et 4°, les mots : « de cinquante-deux ans » sont remplacés par les mots : « défini à l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale abaissé de dix années ».

IV. – À la première phrase des articles L. 732-25 et L. 781-33 du code rural et de la pêche maritime, les mots : « à l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale augmenté de cinq » sont remplacés par les mots : « au premier alinéa de l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale augmenté de trois ».

V. – Au 2° de l’article L. 5421-4 du code du travail, les mots : « à l’article L. 161-17-2 du même code augmenté de cinq ans » sont remplacés par les mots : « au 1° de l’article L. 351-8 du même code ».

VI. – Le chapitre Ier du titre Ier du livre IX du code de l’éducation est complété par un article L. 911-9 ainsi rédigé :

« Art. L. 911 -9. – Quand ils atteignent la limite d’âge en cours d’année scolaire, les enseignants du premier et du second degrés, les personnels d’inspection ainsi que les maîtres contractuels et agréés des établissements d’enseignement privés sous contrat restent en fonction à leur demande, si les besoins du service le justifient, jusqu’à la fin de l’année scolaire. »

VII. – Le code général de la fonction publique est ainsi modifié :

1° L’article L. 556-1 est ainsi modifié :

a) Au 1°, le mot : « premier » est remplacé par le mot : « deuxième » ;

b) Sont ajoutés trois alinéas ainsi rédigés :

« Toutefois, le fonctionnaire occupant un emploi qui ne relève pas de la catégorie active et auquel s’applique la limite d’âge mentionnée au 1° du présent article ou une limite d’âge qui lui est égale ou supérieure peut, sur autorisation, être maintenu en fonctions jusqu’à l’âge de soixante-dix ans.

« Le refus de l’autorisation est motivé.

« Le bénéfice cumulé de ce maintien en fonctions et des reculs de limite d’âge prévus aux articles L. 556-2 à L. 556-5 ne peut conduire le fonctionnaire à être maintenu en fonctions au-delà de soixante-dix ans. » ;

2° L’article L. 556-7 est ainsi modifié :

a) Après la référence : « L. 556-1 », la fin du premier alinéa est ainsi rédigée : « bénéficie, à sa demande et sous réserve de son aptitude physique, d’une prolongation d’activité jusqu’à l’âge fixé au même 1°. » ;

b) À l’avant-dernier alinéa, les mots : « le maintien en » sont remplacés par les mots : « la prolongation d’ » ;

c) Au dernier alinéa, les mots : « maintien en » sont remplacés par les mots : « prolongation d’ » ;

3° Après le mot : « est », la fin de l’article L. 556-8 est ainsi rédigée : « fixée comme suit :

« 1° À cinquante-sept ans pour les fonctionnaires appartenant au corps d’encadrement et d’application et au corps de commandement ;

« 2° À soixante ans pour les commissaires de police ;

« 3° À soixante et un ans pour les commissaires divisionnaires de police et pour les commissaires généraux de police ;

« 4° À soixante-deux ans pour les emplois de contrôleur général et d’inspecteur général des services actifs de la police nationale, de chef de service de l’inspection générale de la police nationale et de directeur des services actifs de l’administration centrale et de la préfecture de police. » ;

4° L’article L. 556-11 est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« Toutefois, l’agent contractuel occupant un emploi auquel s’applique la limite d’âge mentionnée au premier alinéa ou une limite d’âge qui lui est égale ou supérieure peut, sur autorisation, être maintenu en fonctions jusqu’à l’âge de soixante-dix ans.

« Le refus d’autorisation est motivé.

« Le bénéfice cumulé de ce maintien en fonctions et des reculs de limite d’âge prévus à l’article L. 556-12 ne peut conduire l’agent contractuel à être maintenu en fonctions au-delà de soixante-dix ans. »

VIII – Au deuxième alinéa de l’article L. 6151-3 du code de la santé publique, les mots : « de soixante-sept ans » sont remplacés par les mots : « mentionné au 1° de l’article L. 556-1 du code général de la fonction publique ».

IX. – Le code de justice administrative est ainsi modifié :

1° L’article L. 133-7-1 est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est ainsi modifié :

– après le mot : « résultant », sont insérés les mots : « du 1° de l’article L. 556-1 du code général de la fonction publique ou de l’article 1er » ;

– après le mot : « public », sont insérés les mots : « et, le cas échéant, à l’issue des reculs et prolongations de limite d’âge mentionnés aux articles L. 556-2 à L. 556-5 du même code » ;

– après les mots : « l’âge », la fin est ainsi rédigée : « mentionné au cinquième alinéa de l’article L. 556-1 dudit code pour exercer les fonctions de conseiller d’État ou des fonctions dans lesquelles ils sont mis à disposition ou détachés. » ;

b) Le dernier alinéa est supprimé ;

2° Le premier alinéa de l’article L. 233-7 est ainsi modifié :

– les mots : « de la loi n° 84-834 du 13 septembre 1984 relative à la limite d’âge dans la fonction publique et le secteur public » sont remplacés par les mots : « du 1° de l’article L. 556-1 du code général de la fonction publique, le cas échéant à l’issue des reculs et prolongations de limite d’âge mentionnés aux articles L. 556-2 à L. 556-5 du même code » ;

– après les mots : « l’âge », la fin est ainsi rédigée : « mentionné au cinquième alinéa de l’article L. 556-1 dudit code pour exercer l’une des fonctions dévolues aux premiers conseillers ou des fonctions dans lesquelles ils sont mis à disposition ou détachés. » ;

3° L’article L. 233-8 est abrogé.

X. – La loi n° 57-444 du 8 avril 1957 instituant un régime particulier de retraites en faveur des personnels actifs de police est ainsi modifiée :

1° L’article 1er est ainsi modifié :

a) À la première phrase du premier alinéa, après le mot : « agents », sont insérés les mots : « et anciens agents » ;

b) Le troisième alinéa est supprimé ;

2° L’article 2 est abrogé.

XI. – Le III de l’article 125 de la loi n° 83-1179 du 29 décembre 1983 de finances pour 1984 est ainsi modifié :

1° Au début, sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :

« III. – Les sapeurs-pompiers professionnels, y compris pour la durée de services accomplis sur les emplois de directeur départemental, de directeur départemental adjoint et de sous-directeur des services d’incendie et de secours de tous grades, bénéficient, à compter de l’âge de cinquante-sept ans et sous certaines conditions, notamment d’une durée minimale de service susceptible d’être prise en compte dans la constitution de leurs droits à pension du régime de retraite des agents des collectivités locales et d’une durée de dix-sept ans de service effectif en qualité de sapeur-pompier professionnel, d’une bonification du temps du service accompli pour la liquidation de leur pension de retraite, dans la limite de cinq annuités.

« Cet avantage est également accordé aux sapeurs-pompiers professionnels radiés des cadres pour invalidité imputable au service, aux sapeurs-pompiers professionnels reclassés pour raison opérationnelle et aux sapeurs-pompiers professionnels admis au bénéfice d’un congé pour raison opérationnelle. » ;

2° L’avant-dernier alinéa est supprimé.

XII. – À l’article 1er de la loi n° 84-834 du 13 septembre 1984 relative à la limite d’âge dans la fonction publique et le secteur public, après le mot : « dispositions », sont insérés les mots : « du 1° ».

XIII. – La loi n° 86-1304 du 23 décembre 1986 relative à la limite d’âge et aux modalités de recrutement de certains fonctionnaires civils de l’État est ainsi modifiée :

1° L’article 1er est ainsi modifié :

a) Après le mot : « membres », sont insérés les mots : « du corps » ;

b) Les mots : « l’âge limite résultant » sont remplacés par les mots : « la limite d’âge résultant du 1° de l’article L. 556-1 du code général de la fonction publique ou de l’article 1er » ;

c) Après le mot : « public », sont insérés les mots : « et, le cas échéant, à l’issue des reculs et prolongations de limite d’âge mentionnés aux articles L. 556-2 à L. 556-5 du même code » ;

d) Les mots : « la limite d’âge qui était en vigueur avant l’intervention de la loi n° 84-834 du 13 septembre 1984 précitée » sont remplacés par les mots : « l’âge mentionné au cinquième alinéa de l’article L. 556-1 dudit code » ;

e) Les mots : « fonctions, de » sont remplacés par les mots : « fonctions de » ;

f) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Le maintien en activité, y compris dans des fonctions exercées par la voie du détachement ou de la mise à disposition, jusqu’à l’âge mentionné au même cinquième alinéa est accordé sur demande, en considération de l’intérêt du service et de l’aptitude de l’intéressé. » ;

2° L’article 4 est abrogé.

XIV. – La loi n° 89-1007 du 31 décembre 1989 relative au corps des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne est ainsi modifiée :

1° L’article 4 est abrogé ;

2° À l’article 5, après le mot : « ingénieurs », sont insérés les mots : « et anciens ingénieurs ».

XV. – L’article 24 de la loi n° 96-452 du 28 mai 1996 portant diverses mesures d’ordre sanitaire, social et statutaire est ainsi modifié :

1° Le II est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « des corps mentionnés au I ci-dessus » sont remplacés par les mots : « appartenant ou ayant appartenu aux corps du personnel de surveillance de l’administration pénitentiaire » ;

b) La seconde phrase du deuxième alinéa est supprimé ;

c) Le troisième alinéa est ainsi modifié :

– la première phrase est supprimée ;

– à la seconde phrase, les mots : « leur être accordée » sont remplacés par les mots : « être accordée aux fonctionnaires mentionnés au c du 1° de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite » ;

2° Le III est abrogé.

XVI. – La première phrase de l’article 78 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites est ainsi modifiée :

1° Les mots : « aux fonctionnaires relevant de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière, dont la limite d’âge est fixée à soixante-deux ans » sont remplacés par les mots : « aux personnes ayant ou ayant eu la qualité de fonctionnaire hospitalier, au sens de l’article L. 5 du code général de la fonction publique, » ;

2° Les mots : « I de l’article L. 24 du même code » sont remplacés par les mots : « deuxième alinéa du 1° du I de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite ».

XVII. – L’article 93 de la loi n° 2003-1312 du 30 décembre 2003 de finances rectificative pour 2003 est ainsi modifié :

1° Le I est ainsi modifié :

a) À la première phrase du premier alinéa, après le mot : « appartenant », sont insérés les mots : « ou ayant appartenu » ;

b) Le deuxième alinéa est supprimé ;

2° Le II est abrogé.

XVIII. – Au quatrième alinéa du II de l’article 3 de la loi n° 2005-5 du 5 janvier 2005 relative à la situation des maîtres des établissements d’enseignement privés sous contrat, les mots : « de soixante-deux ans » sont remplacés par les mots : « mentionné à l’article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale ».

XIX. – L’article 37 de la loi n° 2010-751 du 5 juillet 2010 relative à la rénovation du dialogue social et comportant diverses dispositions relatives à la fonction publique est ainsi modifié :

a) À la fin de la première phrase du I, les mots : « soixante-sept ans » sont remplacés par les mots : « l’âge mentionné au 1° de l’article L. 556-1 du code général de la fonction publique » ;

b) Le dernier alinéa du III est ainsi rédigé :

« III. – Par dérogation au premier alinéa du 1° du I de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite, l’âge d’ouverture du droit à pension applicable aux fonctionnaires mentionnés au présent III est fixé à soixante-deux ans. Par dérogation à l’article L. 14 bis du code des pensions civiles et militaires de retraite, leur âge d’annulation de la décote est fixé à soixante-cinq ans. »

XX. – A. – Par dérogation à l’article L. 13 du code des pensions civiles et militaires de retraite, la durée des services et de bonifications requise pour les fonctionnaires nés :

1° Avant le 1er septembre 1961, est celle applicable avant l’entrée en vigueur du présent article ;

2° Entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1964, est celle fixée aux 2° à 5° de l’article L. 161-17-3 du code de la sécurité sociale.

B. – Par dérogation à l’article L. 13 du code des pensions civiles et militaires de retraite et au A du présent XX :

1° La durée des services et de bonification requise pour les fonctionnaires bénéficiant, au titre de la catégorie active, d’un droit au départ à l’âge anticipé est fixée :

a) Pour ceux nés avant le 1er septembre 1966, à celle applicable avant l’entrée en vigueur du présent article ;

b) Pour ceux nés à compter du 1er septembre 1966, à 169 trimestres à compter du 1er septembre 2023. Cette durée augmente d’un trimestre par génération pour les générations nées en 1968 et 1969 ;

2° Pour les fonctionnaires bénéficiant, au titre de la catégorie super-active, d’un droit au départ à l’âge minoré, cette durée est fixée :

a) Pour ceux nés avant le 1er septembre 1971, à celle applicable avant l’entrée en vigueur du présent article ;

b) Pour ceux nés à compter du 1er septembre 1971, à 169 trimestres à compter du 1er septembre 2023. Cette durée augmente d’un trimestre par génération pour les générations nées en 1973 et 1974.

C. – Par dérogation à l’article L. 13 du code des pensions civiles et militaires de retraite, la durée de services et de bonifications requise pour les fonctionnaires civils, autres que ceux mentionnés aux A et B du présent XX et les militaires remplissant les conditions de liquidation de la pension avant l’âge de soixante ans est égale :

1° Pour ceux pouvant liquider leur pension avant le 1er septembre 2023, à celle applicable avant l’entrée en vigueur du présent article ;

2° Pour ceux pouvant liquider leur pension à compter du 1er septembre 2023, à 169 trimestres. Cette durée augmente d’un trimestre par an à compter du 1er janvier 2025 pour atteindre, au 1er janvier 2027, la durée mentionnée au 6° de l’article L. 161-17-3 du code de la sécurité sociale.

D. – Par dérogation au III de l’article L. 14 du code des pensions civiles et militaires de retraite, l’âge à compter duquel le coefficient de majoration s’applique est :

1° Pour les fonctionnaires mentionnés au 1° du A, au 1° du C, au a du 1° du F et au a du 2° du F du présent XX, celui applicable avant l’entrée en vigueur du présent article ;

2° Pour les fonctionnaires mentionnés au 1° du F du présent XX, à l’âge défini au même 1° augmenté de cinq années ;

3° Pour les fonctionnaires mentionnées au 2° du F du présent XX, à l’âge défini au même 2° augmenté de dix années ;

E. – 1. Pour l’application du 1° de l’article L. 14 bis du code des pensions civiles et militaires de retraite, l’âge d’annulation de la décote des fonctionnaires nés avant le 1er janvier 1968 est égal à soixante-sept ans. Par dérogation, pour ceux nés avant le 1er janvier 1958, l’âge d’annulation de la décote est celui applicable avant l’entrée en vigueur du présent article.

2. Pour l’application des 2° et 3° de l’article L. 14 bis du code des pensions civiles et militaires de retraite, l’âge d’annulation de la décote des fonctionnaires mentionnés respectivement aux 1° et 2° du F du présent XX est égal respectivement à soixante-deux ans et à cinquante-sept ans. Par dérogation, pour les fonctionnaires actifs nés avant le 1er janvier 1963 et les fonctionnaires super-actifs nés avant le 1er janvier 1968, l’âge d’annulation de la décote est celui applicable avant l’entrée en vigueur du présent article.

F. – Par dérogation à l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite :

1° Pour les fonctionnaires relevant du deuxième alinéa du 1° du I du même article L. 24 et nés :

a) Avant le 1er septembre 1966, l’âge anticipé est fixé à 57 ans ;

b) À compter du 1er septembre 1966, l’âge anticipé résultant des dispositions antérieures à la présente loi augmente de trois mois par génération jusqu’à cinquante-neuf ans ;

2° Pour les fonctionnaires relevant des troisième à dernier alinéas du même 1° et nés :

a) Avant le 1er septembre 1971, l’âge minoré est fixé à 52 ans ;

b) À compter du 1er septembre 1971, l’âge minoré résultant des dispositions antérieures à la présente loi augmente de trois mois par génération jusqu’à cinquante-quatre ans.

G. – Par dérogation aux 2°, 3° et 4° de l’article L. 25 du code des pensions civiles et militaires de retraite, l’âge avant lequel la liquidation ne peut intervenir, applicable avant l’entrée en vigueur de la présente loi, est :

1° Pour les militaires nés avant le 1er septembre 1971, fixé à 52 ans ;

2° Pour les militaires nés à compter du 1er septembre 1971, rehaussé de trois mois à compter du 1er septembre 2023 et augmente de trois mois par an à partir du 1er janvier 2024 jusqu’à atteindre l’âge de cinquante-quatre ans.

XXI. – Les cotisations versées avant la publication de la présente loi en application des articles L. 351-14, L. 351-14-1, L. 634-2-1, L. 643-2, L. 653-5, L. 742-2, L. 742-4 et L. 742-7 du code de la sécurité sociale, de l’article L. 9 bis du code des pensions civiles et militaires de retraite et des articles L. 732-27-1 et L. 732-52 du code rural et de la pêche maritime ainsi que celles versées en application des dispositions réglementaires ayant le même objet applicables aux fonctionnaires affiliés à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales et aux ouvriers régis par le régime des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État par l’assuré né à compter du 1er septembre 1961 lui sont remboursées à sa demande, à la condition qu’il n’ait fait valoir aucun des droits aux pensions personnelles de retraite auxquels il peut prétendre au titre des régimes de retraite de base et complémentaires légalement obligatoires.

Le montant des cotisations à rembourser est calculé en revalorisant les cotisations versées par l’assuré par application chaque année du coefficient annuel de revalorisation mentionné à l’article L. 161-23-1 du code de la sécurité sociale.

Les demandes de remboursement sont présentées dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi.

XXII. – Les assurés ayant demandé leur pension avant l’entrée en vigueur de la présente loi et dont la pension entre en jouissance après le 31 août 2023 bénéficient, sur leur demande, d’une annulation de leur pension ou de leur demande de pension. Les conditions de cette annulation sont fixées par décret.

XXIII. – Le 6° du III est applicable aux services accomplis en qualité d’agent contractuel à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi.

XXIV. – Le présent article est applicable aux fonctionnaires affiliés à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales ainsi qu’aux ouvriers régis par le régime des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État, dans des conditions déterminées, en tant que de besoin, par décret en Conseil d’État.

XXV. – 1. Les VII, IX, XII et XIII entrent en vigueur deux mois après la promulgation de la présente loi.

2. Les autres dispositions du présent article, à l’exception des VI et VIII, s’appliquent aux pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2023.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

M. René-Paul Savary, rapporteur de la commission des affaires sociales pour l ’ assurance vieillesse. Madame la présidente, mes chers collègues, nous y voilà !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Monsieur le ministre, cela fait quatre ans que nous vous proposons une telle architecture de réforme, non pas parce que nous sommes têtus, mais parce que nous pensons que c’est le meilleur moyen d’équilibrer notre système de retraite et, ce faisant, de le transmettre à nos enfants.

Ce système – on le sait – repose sur deux piliers, à savoir la durée de cotisation et l’âge légal.

Chers collègues, la durée de cotisation a été portée de 41, 5 à 43 ans par un gouvernement que vous avez largement soutenu, et nous vous en remercions. Il s’agissait en effet d’une mesure très importante.

L’augmentation de la durée de cotisation permet de mieux couvrir ceux qui commencent tôt, mais elle présente un défaut : elle abaisse le niveau moyen des pensions. L’équation sur laquelle repose le calcul des retraites est ainsi faite.

Quant au report de l’âge légal, il a un but spécifique : protéger ceux qui commencent à travailler tard. Il a aussi l’avantage d’augmenter le niveau des pensions.

Depuis quatre ans, il nous semble important de trouver un équilibre entre ces deux critères. En effet, quand on demande un effort à l’ensemble des Français, il faut veiller à ce qu’il entraîne le moins d’inégalités possible.

Ces inégalités sont réelles et nous souhaitons les gommer.

Monsieur le ministre, si vous avez rejoint notre démarche, vous n’êtes pas allé tout à fait jusqu’au bout : il reste un peu de chemin à faire. Pour notre part, nous n’aurions pas présenté la réforme de cette manière.

Exclamations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Nous aurions commencé par consulter les partenaires sociaux…

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

… et nous aurions pris en compte les difficultés qu’implique cet effort collectif.

Nous allons bien sûr en débattre, mais je ne suis pas certain que le dépôt de 77 amendements identiques de suppression de l’article 7 fasse vraiment avancer le débat…

Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Éliane Assassi, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

En présentant ce projet de loi, Mme la Première ministre l’a placé sous le signe de « la préservation d’un système menacé ». Notre système de retraite serait mis en péril par l’accumulation « irresponsable » des déficits.

Le Gouvernement justifie le report de l’âge légal à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités par le déficit du système de retraite, prévu, en 2030, à 13, 5 milliards d’euros.

Je rappelle quand même qu’en 2019, lors de la précédente réforme, le Gouvernement invoquait déjà l’impérieuse nécessité de réformer le système de retraite face au risque d’un déficit du régime de l’ordre de 10 milliards d’euros en 2022.

La réforme fut abandonnée. Et, sans réforme, le système de retraite s’est révélé excédentaire de 3, 7 milliards d’euros.

Dès lors, monsieur le ministre, on peut s’interroger sur votre entêtement : pourquoi voulez-vous imposer deux années de travail supplémentaires à nos concitoyens ?

Bien sûr, je ne connais pas la vie de chaque parlementaire ici présent. En revanche, je connais celle de centaines de Séquano-Dionysiens. Beaucoup d’eux sont de ceux que nous avons applaudis lors de la pandémie et qui, aujourd’hui, refusent qu’on leur vole deux années de leur vie.

Les huit syndicats de salariés sont unis dans l’intersyndicale. Ils ont organisé cinq journées de mobilisation qui ont rassemblé énormément de monde.

Le 19 janvier dernier, il y avait 2 millions de manifestants ; le 31 janvier, 2, 8 millions ; le 7 février, 2 millions ; le 11 février, 2, 5 millions ; le 16 février, 1, 3 million – et c’était pendant les vacances scolaires.

Nous avons pris part aux manifestations d’aujourd’hui. Nous avons assisté – et je m’en félicite – à un mouvement social d’ampleur, tout à fait rassembleur. Plus de 3, 5 millions de manifestants

Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

Monsieur le ministre, votre obstination met en danger notre société. Vous vous obstinez avec la complicité de la majorité sénatoriale. Je vous le dis sincèrement : retirez ce projet de loi tant qu’il en est encore temps !

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER. – M. Guy Benarroche applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Xavier Bertrand déclarait : « À la fin de cette décennie, il faudra que l’on arrive à deux années de travail en plus, en excluant ceux qui sont usés par le boulot. »

Valérie Pécresse proposait de reculer l’âge de départ « à 65 ans avec des contreparties pour les carrières longues et sur la pénibilité ».

Michel Barnier défendait quant à lui une pension minimale à 1 000 euros.

Philippe Juvin était le seul candidat qui demandait la mise en œuvre d’une capitalisation collective complémentaire.

En décembre 2022, notre collègue Bruno Retailleau, candidat à la présidence du parti Les Républicains, défendait la fermeture des régimes spéciaux, …

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

… le report de l’âge de départ à 64 ans et l’allongement à 43 annuités, comme le Gouvernement, tandis que le député Aurélien Pradié s’opposait au report de l’âge légal.

Le candidat Éric Ciotti, élu depuis président des Républicains, défendait, lui, le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans en 2027 – et à 63 ans pour les carrières longues.

Cette réforme des retraites ne correspond donc ni au projet d’Aurélien Pradié, ni à celui d’Éric Ciotti, ni à celui de Xavier Bertrand, ni à celui de Philippe Juvin : elle ne reprend que celle que défendait le président du groupe Les Républicains, M. Retailleau.

Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

M. Roger Karoutchi. Merci de nous faire de la pub !

Sourires sur les mêmes travées.

Debut de section - PermalienPhoto de Cathy Apourceau-Poly

Mme Cathy Apourceau-Poly. Alors, chers collègues de la majorité sénatoriale, en attendant que vous vous mettiez d’accord – évidemment pas ici, où vous affichez le « un pour tous, tous pour un » –, je vous propose de retirer ce projet néfaste pour les Français et les Françaises !

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Le Gouvernement justifie le report de l’âge légal de départ à la retraite en le présentant comme une réforme de justice et de progrès.

Ce même gouvernement se félicite d’acter l’âge de 64 ans au lieu de 65 ans, comme si le fait de travailler deux années de plus ne représentait rien. Non seulement la potion est amère, mais elle est indigeste.

Monsieur le ministre, les femmes vont souffrir de cette réforme. Le report de l’âge légal, figurant au présent article, aura de lourdes conséquences sur elles et sur leur quotidien, même si c’est l’ensemble des Français qui vont en souffrir.

Les femmes subissent déjà de nombreuses inégalités, qu’il s’agisse de la recherche d’emploi, des salaires ou des conséquences des crises. Elles sont surreprésentées dans les métiers pénibles et non valorisés. Votre réforme ne réduira pas ces inégalités ; au contraire, elle les creusera.

Chaque fois que l’on allonge la durée de cotisation, on la rend encore moins atteignable pour les femmes.

Si les salaires des femmes sont, en moyenne, inférieurs de 22 % à ceux des hommes, leur pension de droit est inférieure de 40 % à celle des hommes. Alors, s’il vous plaît, assumez vos positions. Arrêtez ces mensonges. Cessez de dire que votre réforme est favorable aux femmes.

Depuis des décennies, les femmes de notre pays subissent des réformes injustes et vous remettez une pièce dans la machine !

Votre réforme confirme le modèle antisocial que vous défendez.

Si vous voulez renflouer les caisses, faites respecter la loi en matière d’égalité salariale. Nous vous l’avons déjà dit : vous obtiendrez ainsi 6 milliards d’euros supplémentaires au titre des cotisations sociales.

Non seulement cette égalité dans la vie active ferait mécaniquement augmenter le niveau de pension des femmes, mais elle permettrait de revaloriser bien plus fortement que vous ne le faites les prestations sociales et les retraites.

Ne cherchez pas de faux arguments. Ne cherchez pas des prétextes pour justifier cette réforme, retirez-la. Entendez la voix de la rue !

Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe CRCE. – Mme Marie-Arlette Carlotti et M. Yan Chantrel applaudissent également.

Debut de section - PermalienPhoto de Thierry Cozic

M. Thierry Cozic. L’un de nos illustres prédécesseurs, le président Mitterrand

Murmures sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Thierry Cozic

… nous avait prévenus : « Après moi, il n’y aura que des comptables. »

Monsieur le ministre, à la lecture de l’article 7, comment lui donner tort ?

Au cœur de votre projet, cet article ne trahit que trop bien l’idéologie qui vous anime en la matière.

Tout d’abord – permettez-moi de vous le dire –, il paraît presque anachronique, tant il fait fi des bouleversements qui traversent notre société depuis déjà quelques années. À l’évidence, le Gouvernement y reste insensible, alors même que la forte mobilisation d’aujourd’hui en témoigne.

Nous vivons une période marquée par de gigantesques changements sociétaux. Le rapport au travail est en mutation. Les déstabilisations provoquées par la crise sanitaire laissent encore des traces aujourd’hui. L’ignorer, c’est aller dans le mur.

Schématiquement, on peut jouer sur trois grands paramètres pour réformer notre système de retraite : l’âge de départ, la durée de cotisation et le niveau de cotisation. Des trois, un seul touche les salariés de manière inégale : c’est la mesure d’âge, car – vous le savez – elle ne prend pas en considération la date d’entrée sur le marché du travail.

En reportant comme vous le faites l’âge légal, vous envoyez, de fait, des factures différentes à nos concitoyens selon le moment auquel ils auront commencé à travailler. Une fois n’est pas coutume, le montant le plus élevé est pour ceux que l’on a appelés, pendant la pandémie, les travailleurs de la deuxième ligne : les hôtes et hôtesses de caisse ; les éboueurs, les agents d’entretien, ou encore les aides à domicile ; ces travailleurs qui sont aussi les grands perdants de la mondialisation et de la numérisation de l’économie.

Voilà comment vous remerciez toute cette frange de salariés dont on a mesuré l’importance pendant la crise sanitaire, qui a commencé à travailler jeune et qui exerce les métiers les plus pénibles !

Applaudissements sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Arlette Carlotti, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Arlette Carlotti

Monsieur le ministre, cette fois-ci, avez-vous entendu la riposte populaire, cette mobilisation de Françaises et de Français, partout dans le pays, vous disant qu’ils ne voulaient pas de cette réforme ?

Chers collègues du groupe Les Républicains, faites bien attention : parmi les manifestants se trouve sûrement une partie de votre électorat.

Si les Français ne veulent pas de votre réforme, c’est parce qu’elle est injuste.

En optant pour le report de l’âge de départ à 64 ans, vous faites supporter la totalité des efforts sur les seuls travailleurs ; sur les classes moyennes et les plus vulnérables : sur ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont exercé des métiers difficiles ; ceux qui ont du mal à se maintenir dans l’emploi après 58 ans ; les femmes, les personnes précaires, au chômage, en maladie ou au RSA.

À l’inverse, aucune contribution n’est demandée aux employeurs, aux hauts revenus ou encore aux actionnaires.

Non, monsieur le ministre, votre réforme n’est pas de gauche. Elle va à l’encontre de nos valeurs et de notre récit collectif. Souvenez-vous-en.

Vous nous présentez un bilan comptable alors que nous, ici, nous vous parlons d’un projet de société. Jusqu’à présent, nos débats ont été des dialogues de sourds. Depuis aujourd’hui, les rapports de force sont clairs.

La colère des Français vous oblige. Elle vous oblige à prendre cette ultime décision. Soit vous renoncez à fracturer le pays et à mettre les Français dans la rue : vous retirez votre réforme et vous ouvrez des négociations collectives avec les partenaires sociaux ; soit vous persistez à vouloir passer en force et, dès lors, je crains que vous n’ouvriez la voie au pire.

Désormais, le Président de la République ne peut plus se défiler. Il faut qu’il parle aux Français, qu’il cesse de les pousser à bout. Il faut qu’il les respecte et qu’enfin lui et vous preniez acte du rejet de cette réforme.

Applaudissements sur des travées des groupes SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Laurent

Nous nous trouvons face à une question démocratique majeure : après l’échec de cette réforme à l’Assemblée nationale, une majorité du Sénat va-t-elle permettre le coup de force tenté par le Gouvernement contre les deux plus belles années de retraite des Français ; un coup de force contre l’immense majorité du pays ; un coup de force contre tous les syndicats ; un coup de force contre l’avenir du régime de retraite par répartition ?

Chers collègues de la majorité sénatoriale, nous débattons ici depuis le 2 mars dernier. Mme la rapporteure générale l’a rappelé : depuis six jours, les Français nous écoutent. Les Français nous suivent. Ils ont entendu tous les arguments : les vôtres, les nôtres, ceux des rapporteurs et ceux du Gouvernement. Ils ont manifesté aujourd’hui en connaissance de cause.

Le pays a répondu clairement que, pour lui, c’était non. Il a dit non dans toutes les villes de France, dans tous les départements, dans toutes les régions. Tous nos électeurs étaient dans la rue : quand je dis tous nos électeurs, ce sont les nôtres et les vôtres aussi.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Laurent

Tous étaient dans la rue pour dire non, toutes catégories sociales confondues.

En outre, j’attire votre attention sur un fait majeur des manifestations d’aujourd’hui : l’entrée en lice massive de la jeunesse ! §Et le mouvement va encore s’amplifier.

Tout au long de cette discussion, nous avons vérifié ce que les syndicats ont constaté depuis trois mois en essayant de négocier avec l’exécutif : le Gouvernement et la droite ne veulent rien négocier.

Vous êtes obsédés par une idée : les 64 ans. À part cela, rien ne vous intéresse. Aucune piste alternative ne trouve grâce à vos yeux.

Mes chers collègues, je le répète : face au pays, qui est unanimement mobilisé, le Gouvernement tente un coup de force. Ne prêtez pas la main à ce coup de force. Nous n’avons pas à le faire…

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Laurent

M. Pierre Laurent. Nous n’avons pas à voter l’article 7 !

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

Monsieur le ministre, une minorité ne peut pas bloquer un pays. Aujourd’hui, vous êtes seul. Plus personne ne croit en votre projet, mise à part, peut-être, la droite sénatoriale.

Mes chers collègues, je tiens à vous féliciter pour votre talent. Même sans parler, vous avez réussi à empirer le texte en y introduisant le contrat « dernière embauche » et une part de capitalisation…

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

M. Fabien Gay. Aujourd’hui, les travailleurs et les travailleuses vous ont massivement répondu. Ils ont déferlé dans nos rues, à Paris comme en province, dans toutes les sous-préfectures et même dans les villages pour vous dire non. Non, ils ne veulent pas qu’on leur vole les deux plus belles années de leur vie à la retraite.

M. Jérôme Durain applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Fabien Gay

Monsieur le ministre, arrêtez cette guerre sociale, que vous menez aux travailleurs et travailleuses utiles et même essentiels, aux salariés du privé comme du public, à ceux des première, deuxième et troisième lignes, aux commerçants, artisans et professions libérales, aux chefs d’entreprise, aux jeunes et aux retraités. Tout le monde est uni pour vous dire stop !

Maintenant, il n’y a plus qu’une option sur la table : le retrait de votre projet de loi.

Non seulement personne ne veut de cette réforme, mais vos arguments sont tombés les uns après les autres.

Depuis cinq jours, nous vous avons fait de nombreuses propositions de remplacement, notamment des propositions de financement. La taxation du capital, la mise en œuvre de l’égalité salariale, l’entrée de 1 million de personnes dans l’emploi, ce sont des ressources supplémentaires. Si vous les refusez, c’est, comme l’a dit Pierre Laurent, au nom de votre obsession : faire payer la crise aux millions de travailleurs et de travailleuses de notre pays, faire travailler chacune et chacun deux ans de plus.

Pour notre part, nous sommes déterminés. Nous continuerons de nous battre pied à pied pour faire échec à ce projet, jusqu’à son retrait !

Bravo ! et applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Pascal Savoldelli, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Savoldelli

Cette réforme, mauvaise sur le fond comme sur la forme, est en train d’exacerber la défiance envers l’autorité publique et l’autorité politique.

Quel qu’ait été leur vote aux dernières élections, 54 % des Français et des Françaises pensent déjà que la démocratie ne fonctionne pas bien. En outre – on ne peut guère faire plus transpartisan –, 84 % des Françaises et des Français pensent que les citoyens doivent prendre une part plus importante dans la décision politique.

Messieurs les ministres, après dix 49.3, votre gouvernement a recours au 47-1. Il ignore purement et simplement l’avis des syndicats et celui de la majorité des Français.

Chers collègues de la majorité sénatoriale, nous avons certes des points de vue différents ; mais, aujourd’hui, c’est la démocratie que cette réforme des retraites met à l’épreuve. Et ça, c’est voulu.

(Exclamations ironiques sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – M. Philippe Pemezec rit.) et elle n’est pas remplaçable !

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Savoldelli

Or, pour nous les communistes, la démocratie est une valeur en soi §

Vous pouvez dire ce que vous voulez : la démocratie n’est pas remplaçable. Tout le monde ici est légitime, mais il faut avoir l’humilité de reconnaître sa représentativité.

Messieurs les ministres, la démocratie étant dans l’idéal politique progressiste, j’en appelle à votre esprit de responsabilité.

Une démocratie, ça vit grâce au respect et au partage entre un régime politique, qu’instaurent le Sénat – nous y sommes –, l’Assemblée nationale et la Constitution, et le mouvement social. Sans cela, la démocratie va être plus que mise à l’épreuve !

Et quelles semaines, et quels mois allons-nous vivre ? De qui ferons-nous le lit ?

Exclamations ironiques sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Savoldelli

Eh bien, du fascisme et de l’idéologie d’exclusion, à l’instar de ce qui s’est un peu passé à l’Assemblée nationale.

Nous portons une lourde responsabilité.

Messieurs les ministres, retirez donc votre projet de réforme des retraites et arrêtez d’aller chercher les 300 milliards d’euros sur les plans d’épargne retraite, …

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Savoldelli

M. Pascal Savoldelli. … ce que vous avez fait avec la capitalisation !

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Depuis des semaines, les uns et les autres, vous argumentez pour dire tout le bien que vous pensez de cette réforme.

Malgré cela, aujourd’hui, dans le pays, on s’est mobilisé encore plus massivement que les autres jours. Il y a eu 200 000 manifestants en Normandie, dans une trentaine de rassemblements – c’est du jamais vu –, et plus de 100 000 d’entre eux rien que dans la Seine-Maritime.

Bien sûr, vous comprenez, nous dites-vous, qu’il est quelque peu difficile de travailler deux ans de plus. Mais alors, agissez pour les générations futures !

D’ailleurs, et c’est la particularité de notre journée, les générations futures sont venues se joindre aux actifs pour dire qu’elles ne voulaient pas de cette réforme.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Messieurs les ministres, tout le monde vous le dit, ajouter deux ans de travail en plus, c’est prendre les deux meilleures années de retraite.

Vous allez infliger les deux plus dures années de travail à des gens aux corps usés et cassés. Ce sont pourtant ceux que vous avez applaudis. Vous refusez de les reconnaître véritablement et aujourd’hui vous leur mettez un coup de poignard dans le dos.

Nous ne nous sommes pas assez saisis du sujet de la cohésion nationale de notre pays, qui peut être gravement affectée par ce recul de l’âge de départ à la retraite.

Marques de désapprobation sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Qui anime nos associations ? Qui préside aux destinées de nos clubs sportifs ? Qui va chercher les gamins pour les conduire aux matchs de football du dimanche ? Qui s’implique dans les conseils municipaux ? Qui assure la vitalité de la vie sociale et démocratique ? Vous le savez, ce sont pour une large part des retraités, qui sont encore en forme, et non des fainéants, qui ne voudraient pas travailler ! Ce sont des gens qui profitent de ces moments pour s’engager pour les autres.

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Brulin

Mme Céline Brulin. Voulez-vous casser cela aussi ? Pour nous, il n’en est pas question.

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées des groupes SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

En ce jour, 3, 5 millions de Français ont manifesté.

Ils ont compris que le report de l’âge légal d’ouverture des droits à la retraite et l’accélération de la durée d’assurance procédaient d’une réforme injuste, brutale, inégalitaire et, donc, impopulaire.

Messieurs les ministres, comme vous n’êtes pas allés manifester, je vous lirai les slogans de quelques pancartes aperçues lors de ces manifestations.

« Métro, Boulot, Tombeau. » Tiens donc ! À 62 ans, 25 % des personnes les plus pauvres appartenant aux cinq premiers centiles sont déjà décédées. Avec votre loi, quelque 9 000 personnes de plus seront décédées à 64 ans.

« La retraite avant l’arthrite. » Le relèvement de deux ans de cet âge, lors de la réforme de 2010, s’est traduit par une hausse de sept points de l’invalidité maladie, selon l’Insee.

« Pour financer les retraites, piochez dans les bonnes poches ». C’est ce que nous avons tenté de vous dire hier.

« Si les femmes étaient payées autant que les hommes, plus de problèmes dans les caisses de la retraite ! » Pourtant, selon les calculs de l’économiste Michael Zemmour, 60 % des économies prévues dans la réforme vont être réalisées sur les femmes.

« Allô, Papi, tu peux garder les enfants ? Bah non, je suis au travail. »

Protestations sur les travées des groupes Les Républicains et INDEP.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

« Les hommes, comme la planète, ont besoin de repos. » Cette réforme est productiviste. L’intensification du travail abîme les corps. Vous continuez cette croissance sur le seul indice du PIB qui détruit la biodiversité et crée le réchauffement de la planète.

Enfin, …

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

Mme Raymonde Poncet Monge. … « On veut juste être retraité avec respect. »

Applaudissements sur les travées du groupe GEST. – M. Yan Chantrel applaudit également. – Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Guillaume Gontard, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Nous voilà donc arrivés au moment tant attendu, à savoir l’examen de l’article le plus important pour le quotidien des Français, qui a pour objet le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans.

C’est le noyau de cette réforme, injuste, qui fait peser tous les efforts sur les épaules des travailleurs.

Pour ma première intervention sur cet article 7, et comme mon amendement à ce dernier a été déclaré irrecevable – la faute, encore une fois, à un véhicule législatif totalement inadapté –, je souhaiterais vous alerter sur l’un des nombreux effets négatifs de cette réforme, notamment sur le fonctionnement de nos associations.

Le tissu associatif français a été très affaibli par la suppression des contrats aidés, par la diminution des moyens des collectivités locales, puis par la crise sanitaire, qui a mis à l’arrêt certaines associations, faisant passer le temps d’engagement de 24 % en 2019 à 20 % en 2022, selon France Bénévolat. Plus de 16 millions de bénévoles participent au fonctionnement de notre million et demi d’associations ; ils sont la colonne vertébrale du réseau associatif sachant que près d’un bénévole sur trois est justement retraité.

Le report de l’âge légal de départ à la retraite présente donc le risque important de bouleverser le fonctionnement des associations. Les retraités, a fortiori les plus jeunes d’entre eux, sont, par leur disponibilité et leur expérience, des bénévoles indispensables aux associations.

Plusieurs associations ont déjà tiré la sonnette d’alarme. L’association Les Petits Frères des pauvres a expliqué, voilà quelques semaines, que le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans suscitait de vives inquiétudes, car 14 % des bénévoles réguliers et 15 % des nouveaux bénévoles de leur association ont entre 60 ans et 65 ans. Leur engagement représente plus de 200 000 heures de bénévolat par an.

Quand on connaît l’importance des associations dans notre société, notamment via leur travail de maintien du lien social, pour compenser l’absence de l’État, on peut se demander pourquoi le Gouvernement veut à tout prix ignorer les nombreux effets négatifs de sa réforme.

Votre réforme de droite, c’est tout simplement une négation de la vie.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

M. Guillaume Gontard. Soyez responsables, retirez ce texte !

Applaudissements sur des travées du groupe GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Mes chers collègues, vous le savez pertinemment, en reportant de deux ans la durée légale du départ à la retraite, vous assumez que vous allez rendre impossible l’arrivée à la retraite dans de bonnes conditions d’un nombre considérable de nos concitoyens.

Ils n’en peuvent plus, la plupart du temps ! Écoutez tous leurs témoignages : ceux qui ont des métiers pénibles n’en peuvent plus. Surtout eux, bien sûr, mais pas seulement : c’est aussi le cas de tous ceux qui ont des métiers stressants, qui pèsent lourdement dans la psychologie de chacun.

Vous le savez pertinemment, vous allez accroître le nombre des seniors qui n’auront ni un emploi ni une retraite et qui seront dans une précarité insupportable.

Vous le savez pertinemment, un tel allongement va diminuer lourdement la durée des pensions – cela a déjà commencé et cela va encore s’accélérer. Alors, pourquoi laissez-vous faire cela ?

Pourquoi montrez-vous tant d’indifférence au sort de nos concitoyens ? Pour vos comptes ! §Pour 15 milliards à 18 milliards d’euros en 2030… Mais cet argent pourrait être trouvé autrement !

Vous ne voulez pas voir les véritables problèmes des travailleurs : les résoudre remplirait les caisses de retraite ! Améliorer les salaires, changer les conditions de travail, mieux vivre au travail grâce au respect dû aux travailleurs, voilà ce qu’ils demandent et ce qu’ils attendent !

Vos discours sur la valeur travail ne valent pas tripette par rapport à votre absence de décision en ce sens.

Monsieur le ministre, la réalité, c’est que le Gouvernement joue le pourrissement. Son idéologie libérale ne veut pas qu’il commence à engager le recul de cette logique terrible, …

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

… qui fait que le capital est toujours mieux rémunéré que le travail.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Cela doit s’arrêter ! Retirez le projet !

Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Nous arrivons à la mesure phare du texte, après six jours complets de débat, pendant lesquels le Gouvernement a rejeté, les unes après les autres, toutes les propositions pour un autre financement des retraites.

Elles auraient pourtant permis d’éviter de faire reposer l’intégralité de l’effort demandé sur les millions de travailleurs, et surtout de travailleuses, modestes, qui, dès septembre, devront trimer deux ans de plus.

Votre projet est non pas de changer le travail ou d’avoir plus de justice, mais de faire de la casse sociale par de la brutalisation démocratique.

Taxer les dividendes, c’est non ! Faire surcotiser les hauts salaires, c’est non ! Rendre contraignante l’égalité salariale, c’est non ! Augmenter les salaires, c’est encore non !

Mais faire trimer encore deux ans les plus précaires pour rembourser ce que vous avez donné aux riches, c’est oui ! Mais personne ne le veut dans le pays, pas même vos électeurs !

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Mme Mélanie Vogel. À chaque prise de parole du gouvernement dans cet hémicycle, l’opposition grandit dans le pays. Elle ne cesse de s’amplifier. Aujourd’hui, il y a eu 245 000 personnes à Marseille, 120 000 à Toulouse, 100 000 à Lille, 100 000 à Bordeaux, 12 000 à Annonay, monsieur le ministre Dussopt, et 700 000 à Paris.

Mme Raymonde Poncet Monge applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

Des centaines de Françaises et des Français de l’étranger se sont mobilisées à Bruxelles, à Londres, à Madrid. Elles connaissent très bien les conséquences du recul de l’âge de départ à la retraite, puisqu’elles vivent dans des pays qui l’ont décidé !

Plus de 3 millions de personnes ont défilé dans la rue aujourd’hui, malgré les difficultés pour nombre d’entre elles de faire grève, pour vous dire qu’elles ne vous laisseront pas leur prendre les deux meilleures années de leur retraite pour les remplacer par les deux pires années de travail.

Vous avez un choix très simple à faire. Soit vous retirez la réforme maintenant et vous aurez la honte passagère de l’humilité trop tardive

Marques d ’ indignation sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Mélanie Vogel

, soit vous vous entêtez contre le pays entier et vous aurez le déshonneur à jamais, un pays brisé et une démocratie au bord de l’explosion.

Protestations sur les travées des groupes Les Républicains. – M. Yves Bouloux lève les bras au ciel.

Applaudissements sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Yan Chantrel

Nous y sommes donc, mes chers collègues : voici le fameux article 7, qui est le cœur de l’injustice et de la brutalité de cette réforme.

Nous entamons l’étude de cet article, après que des millions de Français ont manifesté contre cette réforme et pour avoir droit à une retraite décente à un âge décent.

Je vous le rappelle, plus de 75 % de nos compatriotes sont contre cette réforme. D’autres parlementaires ont rappelé que les Français, y compris au sein de votre propre électorat, sont massivement contre et vous le disent constamment.

Des millions et des millions de Français manifestent et au moment où nous abordons cet article vous faites, ce soir, comme si de rien n’était. À l’image du ministre Dupond-Moretti, vous faites un bras d’honneur au peuple français

Marques de désapprobation sur des travées des groupes RDPI et INDEP.

Debut de section - PermalienPhoto de Yan Chantrel

Imaginez la violence que renvoie au peuple français votre indifférence, par rapport à ce qu’ils expriment constamment dans la rue. Imaginez la violence d’une telle réforme pour des gens qui vont devoir travailler deux ans de plus, alors qu’ils font des métiers pénibles, difficiles. Ces gens sont les « indispensables », les « essentiels » de notre pays : en les brutalisant, c’est tout le peuple français que vous brutalisez !

On ne peut pas gouverner contre le peuple. Nous sommes ici pour le représenter. C’est un véritable problème démocratique que de vouloir absolument imposer une réforme brutale par des procédures qui limitent le temps de nos débats, alors qu’ils auraient mérité d’être beaucoup plus longs sur le fond. Nous devons prendre le temps de débattre d’un sujet aussi fondamental, car il touche à notre pacte social et à celui des générations futures.

Mais ce n’est pas la voie que vous avez choisie. Parlementaires de droite, vous devriez vous-mêmes vous élever contre cela. Si vous aviez été au pouvoir, nous avez-vous dit, vous auriez fait beaucoup plus de concertations ; dites-le au gouvernement, car il ne l’a pas fait !

Debut de section - PermalienPhoto de Yan Chantrel

M. Yan Chantrel. Nous demandons le retrait de cet article et de cette réforme injuste et brutale.

Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST. – Mme Marie-Noëlle Lienemann applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Catherine Conconne, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Une fois de plus les populations de ladite outre-mer assistent à un débat qui, encore une fois, leur passera largement au-dessus de la tête.

Pourtant, le mot « différenciation » n’a jamais été autant employé par le Gouvernement ; pourtant, je n’ai jamais autant entendu dire que, grâce à ladite outre-mer, le soleil ne se couchait jamais en France et qu’elle se hissait au deuxième rang des puissances maritimes mondiales, ou encore que la biodiversité française relève de l’exceptionnelle richesse…

Dans ce projet de loi, l’outre-mer n’a droit à aucune mention, à aucun mot, et ne fait même pas l’objet d’un renvoi à d’éventuelles ordonnances, alors que nous avons tant l’habitude de telles solutions de facilité, proposées pour maintenir la poussière sous le tapis.

Dans ces pays, où, après la loi de départementalisation votée en 1946, qui était censée apporter la très chère égalité, que le parcours a été chaotique jusqu’à nos jours !

Le résultat, aujourd’hui, c’est que la reconstitution de carrière est laborieuse, voire impossible. Le résultat, aujourd’hui, c’est que le pourcentage des employeurs disparus s’élève à 2 %.

Le résultat, aujourd’hui, c’est que la pénibilité évidente, difficile à prendre en compte est de 7 % à l’échelle nationale et de 20 % dans les outre-mer.

Le résultat, aujourd’hui, c’est que la retraite moyenne, compte tenu de toutes ces carences liées à l’histoire, plafonne à 541 euros, alors que le prix des produits d’alimentation est supérieur de 38 %.

Le résultat, aujourd’hui, c’est que l’âge moyen du départ à la retraite dépasse 65, 3 ans.

Alors, permettez-moi de rire quand on parle de 64 ans ! Moins de 1 % de ces populations partent à 62 ans : augmenter le train de travail les repousserait à 67 ans.

Où est cette France du soleil qui ne se couche jamais ? Où est cette France qui attend encore l’égalité dans beaucoup de domaines ?

Une fois de plus les mots ne sont pas alignés avec les annonces, tandis que la France continuera de clamer sa richesse et son empreinte dans le monde.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Malheureusement le soleil continuera de se coucher singulièrement…

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Mme Catherine Conconne. … sur des océans de misère et d’iniquité.

Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Cela fait du bien d’entendre la voix de l’outre-mer, ma chère Catherine Conconne.

Mes chers collègues, je ne vous cache pas ma perplexité. Un quarteron de sénateurs est sur le point de s’exprimer. MM. Chasseing et Cadic nous diront un petit mot, …

Debut de section - Permalien
Plusieurs sénateurs du groupe Les Républicains

On est là !

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Votre silence, il est vrai, est particulièrement étonnant.

Mes chers collègues, nous devons la vérité aux Français. Ils nous regardent au travers des médias qui nous suivent de manière attentive, chacun l’a bien compris, notamment en cette journée de mobilisation très forte.

Vous avez décidé de ne pas vous prononcer à ce stade. Cela me déçoit, parce que j’ai écouté avec attention le discours de Bruno Retailleau, qui, lors de la discussion générale, se félicitait du retour du clivage entre la droite et la gauche. Oui, il est revenu avec cette réforme des retraites, mais n’ayez pas la droite honteuse

M. Roger Karoutchi s ’ esclaffe.

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Défendez ce qui vous semble bon dans cette réforme impopulaire, inutile, injuste et réactionnaire !

Debut de section - PermalienPhoto de Patrick Kanner

Vous reconnaîtrez, je pense, que nous avons tenu ce discours devant les Français pour défendre une autre vision de la société ; et nous continuerons jusqu’au dimanche 12 mars, à minuit !

Messieurs les ministres, nous vous demandons de prendre conscience qu’il faut maintenant retirer votre réforme !

Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Durain

Je souhaite, à l’instar des autres membres de mon groupe, m’exprimer sur cet article 7.

Je me félicite que, contrairement à l’Assemblée nationale, nous puissions enfin débattre de cet article qui constitue le « cœur » de la réforme ; mais est-ce véritablement opportun de qualifier ainsi une mesure aussi inique ?

Vous connaissez le caractère injuste de cette mesure, qui a déjà été pointé en son temps par M. Macron. Certes, en France, nous vivons relativement longtemps, mais notre ratio d’espérance de vie en bonne santé est assez faible ; or il risque de se réduire encore.

De plus, le report de l’âge légal, on le sait, augmente les dépenses de la branche maladie, à cause des reports vers le chômage ou l’invalidité. Oui, les personnes qui approcheront de l’âge de la retraite multiplieront les arrêts maladie.

Qu’allez-vous proposer après des jours de carence supplémentaires ? Pourquoi ne cherchez-vous pas d’autres solutions ? Pourquoi « écarter d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus et en particulier ceux qui sont issus du capital », comme le disait M. Dussopt quand il était de gauche ?

Je multiplie les questions, mais je pressens que les réponses se feront rares. Pourtant, tous ceux qui galéreront avec des alternances de petits boulots et de chômage pour atteindre l’âge légal aimeraient bien les entendre.

Pour les seniors qui ne sont ni en emploi ni à la retraite, le recul de l’âge de départ signifie en effet l’allongement de leur période de précarité.

Mes chers collègues, nous avons entendu la présidente Deroche nous demander de considérer vos parcours personnels, vos expériences et vos enracinements ; mais, précisément, dans vos villes, dans vos communes, dans vos préfectures et sous-préfectures, n’avez-vous pas entendu les gens dire qu’ils ne peuvent pas faire les trois-huit deux ans de plus ?

Je ne vois pas pourquoi la droite sénatoriale vole au secours d’un gouvernement qui lui fait des bras d’honneur à l’Assemblée nationale !

Mépris, passage en force, bras d’honneur, voilà les mots véritablement utiles pour qualifier ce qui est en train de se passer.

Bravo ! et applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Daniel Breuiller, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Breuiller

Nous y sommes : voici la mesure phare, ou plutôt guillotine. Aujourd’hui, le pays est bloqué pour lutter contre le report de l’âge de départ à la retraite.

Syndicats unis, professeurs, cheminots, éboueurs, ouvriers, routiers, aides-soignants, Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles), des noms et des prénoms de femmes et d’hommes anonymes, toutes et tous réunis dans les rues pour dire non à cette réforme.

Ils le disent avec détermination et responsabilité parce que cette réforme est injuste et inique. Vous leur volez les deux plus belles années de retraite, sans les entendre, sans avoir trouvé d’accord avec aucun syndicat !

La France est bloquée, et c’est de votre responsabilité ! Il fallait s’y attendre…

Monsieur le ministre, réformer contre le peuple, c’est toujours dangereux, surtout dans cette période où la démocratie est si menacée. C’est aussi injuste, car cette réforme pénalise les travailleurs les plus précaires et les plus exposés à la pénibilité. Ceux qui exercent des métiers physiquement éprouvants l’ont bien compris, ils ne pourront tenir jusqu’à 64 ans. D’ailleurs, plus de 20 % des ouvriers sont déjà morts avant l’âge actuel légal de la retraite !

Quand les milliards de profits de dividendes volent au-dessus de leur tête, vous choisissez de leur faire payer de deux ans de leur vie l’équilibre des comptes des retraites.

Monsieur le ministre, à l’ouverture de nos débats, quand j’ai évoqué Le Temps qu ’ il reste de Reggiani, vous m’avez répondu « il suffirait de presque rien ». « Presque rien », c’est deux ans de travail !

Oui, le travail peut favoriser l’insertion ; oui, le travail peut être épanouissant, mais sachez, mes chers collègues, que la retraite l’est aussi, tout comme le sont vie sociale et la culture. Il y a mille façons de s’épanouir.

Alors, je conclurai encore avec Reggiani.

« Des années, des jours, des heures, combien ?

« Quand j’y pense, mon cœur bat si fort…

« Mon pays c’est la vie.

« Combien de temps…

« Combien ?

« Je l’aime tant, le temps qui reste…

« Je veux rire, courir, pleurer, parler,

« Et voir, et croire… »

Laissez ce temps aux Français !

Applaudissements sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à M. Jean-Claude Tissot, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Certains voudraient nous faire croire que reporter l’âge légal à 64 ans serait juste une solution pour équilibrer le régime de retraite. Mais derrière les chiffres, il y a des vies avec lesquelles vous jonglez, monsieur le ministre et mes chers collègues de droite !

Je reçois, comme beaucoup d’entre nous, j’imagine, de nombreux témoignages de personnes qui me demandent de leur faire part des conséquences de vos choix sur leur vie.

Comme moi, ces gens sont dans les classes d’âge de 1961 et de 1971 et d’une génération plutôt rurale, qui n’a pas fait de grandes études, mais ils ont travaillé toute leur vie dans le bâtiment, les travaux publics, l’hôtellerie, la restauration, l’industrie, l’hôpital et l’aide à la personne.

Je vais vous présenter quelques chiffres : 82 kilos, c’est le poids d’une bordure de trottoir telle que les ouvriers des travaux publics en manipulent, tous les jours, dans nos communes, malgré le froid, la chaleur ou les intempéries ; 81, 2 kilos, c’est le poids moyen d’un homme adulte que les aides-soignantes ou les aides à domicile ont à soulever ou à déplacer ; 13 tonnes, c’est le poids que les employés d’une entreprise de meubles de mon département portent chaque jour en parcourant, pour les installer, plus de 15 kilomètres en équipe.

Mes chers collègues, est-ce que vous imaginez l’usure que cela représente pour le corps et pour les articulations, qui sont abîmés, ainsi que les douleurs qui s’installent et ne repartent jamais ?

Aujourd’hui, ceux qui sont aux portes de la retraite voient la perspective d’un repos nécessaire et bien mérité s’éloigner, tel un mirage.

L’article 7 vise non pas à instaurer une mesure paramétrique indispensable, mais tout simplement à voler deux années de leur vie à ces personnes ! Oui, c’est du vol ! Il les dépossède des projets qu’ils avaient pour le début de leur retraite. Cette mesure retire le bénéfice de la surcote de celles et de ceux qui auraient voulu travailler plus longtemps pour compléter une pension insuffisante.

Je pense à ce menuisier qui m’a écrit ce matin : même s’il a commencé le travail à 16 ans, il envisageait tout de même de continuer à travailler jusqu’à 64 ans ou 65 ans, afin de pouvoir gagner 250 euros supplémentaires pour aider ses enfants. Après la réforme le gain ne sera plus que de 40 euros.

Ne dites pas que vous votez cette réforme au nom du travail contre les partisans de la paresse ! Contrairement à ce que vous dites, vous n’êtes pas du côté du travail, car vous n’avez aucune reconnaissance pour lui.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

M. Jean-Claude Tissot. Vous êtes encore moins du côté des travailleurs, car vous n’aurez jamais de cesse de reprendre ce qu’ils ont chèrement conquis.

Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST. – Mme Marie-Claude Varaillas applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérémy Bacchi

Ayant écouté les débats que nous avons depuis plusieurs jours maintenant, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour notre jeunesse.

Vous dites qu’elle est l’avenir de notre pays, qu’elle doit être bien formée et qu’elle doit poursuivre des études ; en même temps, votre réforme incite à tout l’inverse !

De plus en plus de jeunes nous disent vouloir entrer plus tôt sur le marché du travail pour, justement, ne pas travailler jusqu’à 65, 66 ou 67 ans. Voilà la société que vous êtes en train de construire. Voilà l’avenir que vous êtes en train de dessiner pour la jeunesse de ce pays.

À cette jeunesse, déjà durement frappée par la précarité, le chômage et l’intérim, je dis de se mobiliser massivement, comme ce fut le cas aujourd’hui, partout dans le pays dans les lycées et les universités.

La jeunesse doit se faire entendre. Non à cette réforme, non à la retraite à 64 ans !

Au sein de cet hémicycle, mon groupe votera contre cet article. Dans la rue, nous continuerons de soutenir, comme aujourd’hui, le droit d’un avenir pour notre jeunesse.

Monsieur le ministre, au risque de vous surprendre, j’ai un point d’accord avec votre gouvernement : une minorité ne peut pas bloquer le pays. Mais la minorité n’est pas dans la rue : elle est assise sur ces travées et sur le banc des ministres. C’est vous qui bloquez le pays !

Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

La parole est à Mme Marie-Claude Varaillas, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

Alors que le Conseil d’orientation des retraites conclut que les dépenses des retraites devraient être contenues, il apparaît important de rappeler dans quel contexte le Gouvernement présente sa réforme aujourd’hui.

Depuis le 1er février dernier, l’adoption des récentes dispositions législatives relatives à l’assurance chômage fait que les chômeurs perdent un quart de leur indemnité et que 600 000 d’entre eux ont été radiés de Pôle emploi.

L’inflation sur les produits alimentaires, qui court depuis un an, affiche en février une augmentation de 14, 5 %, la hausse du coût de l’électricité et du gaz s’élève à 15 % et celle des péages autoroutiers, à 4, 5 %. Le prix du litre d’essence atteint 2 euros.

Nous sommes en pleine crise énergétique. L’hôpital et l’école sont à reconstruire. Un défi climatique est à relever. L’inflation est à deux chiffres.

Le Gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux du moment. Ce qui se joue avec ce projet de loi, c’est plus qu’un projet de réforme, c’est un projet de société.

Deux conceptions de la vie et du travail s’affrontent dans cet hémicycle et dans la rue. Les défenseurs du capital, qui siègent sur les travées de droite de l’hémicycle, n’ont de cesse d’allonger la durée légale du travail, au nom de la nécessité de produire. Or, depuis quarante ans, la robotique, le numérique, et l’intelligence artificielle ont participé à l’augmentation des gains de productivité. Mais où sont-ils passés ? La vérité, c’est que, depuis 1982, 10 % de la valeur ajoutée est passée du travail au capital, soit 250 milliards d’euros.

Le partage de la valeur est donc bien le problème majeur. Les cadres de l’intersyndicale le disent et les dossiers de la Banque de France montrent que, entre 1997 et 2019, la part revenant aux salariés a baissé de 59 % à 54 %, tandis que la part des actionnaires a triplé, passant de 5 % à 16 %. Si l’on donne deux points de plus aux salariés, alors on trouve les 12 milliards de plus de cotisations sociales nécessaires pour alimenter la caisse vieillesse.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Claude Varaillas

Mme Marie-Claude Varaillas. Les Français ne veulent pas de primes, d’aides ou de subventions.

Applaudissements sur les travées du groupe CRCE. – Mme Raymonde Poncet Monge applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Notre collègue écologiste Daniel Breuiller a fait une citation latine ; j’en ferai une autre : « Hic Rhodus ! Hic salta ! ».

Vous connaissez sans doute ce vers tiré d’une fable d’Ésope.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Au sens propre, il pourrait être traduit par « Voici Rhodes, c’est ici qu’il faut sauter ! » et au sens figuré par « Prouvez vos déclarations, ici et maintenant ! »

Pour ma part, je tire deux enseignements forts de ces six jours de débats. Le premier, c’est qu’il n’y a plus, d’un côté, une majorité présidentielle et, de l’autre une majorité sénatoriale ; il y a un bloc libéral, qui fait front de manière homogène et solide, pour porter ce projet libéral de réforme des retraites.

Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Le second, c’est que, aux termes d’un premier amendement puis d’un autre, vous ouvrez la porte à un système de retraite par capitalisation. C’est un mauvais coup porté à notre système de protection sociale, dont, je crois, tout le monde se souviendra.

Mes chers collègues de la majorité, vous vous apprêtez à émettre un vote historique. Malheureusement, il ne va pas dans le sens du progrès social. Vous portez un mauvais coup à notre modèle social. Vous partagerez, aux yeux de nos concitoyens, cette responsabilité avec le Gouvernement.

Nous continuerons de débattre d’ici au vote de l’article 7 et d’argumenter jusqu’à dimanche 12 mars, minuit.

Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascale Gruny

Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente.

La séance est suspendue.

La séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt-et-une heures trente, sous la présidence de M. Gérard Larcher.