Je souhaite également supprimer cet article, qui est une disposition clé, en cela qu’elle est une trouvaille pour apporter quelques arguments justifiant la constitutionnalité de cette loi. Au fond, vous savez bien que tout cela est très bancal.
Nous ne pouvons pas accepter que vos prévisions ne prennent pas en compte les coûts sociaux de cette réforme sur les questions de l’égalité hommes-femmes et du chômage. L’étude de l’Unédic publiée le 1er mars dernier, dont nous avons déjà parlé, montre que, dans les deux ans qui ont suivi la réforme de 2010, quelque 100 000 personnes supplémentaires ont bénéficié des allocations chômage.
Vos prévisions sur quatre ans ne tiennent pas compte de cet élément, alors qu’il n’y a aucune raison que les effets de cette réforme soient moindres, sans parler du coût de l’augmentation des maladies professionnelles ou des accidents du travail. La prolongation du travail après l’âge de 62 ans, lorsque la forme des salariés décline, pèsera sur les comptes.
Par ailleurs, vos propos sur les manifestations me désolent. Deux tiers des Français sont contre cette réforme, et 60 % d’entre eux sont favorables au blocage du pays. Dès lors, de quelle France parlez-vous ? Ce sont ceux qui souffrent le plus et qui se lèvent le plus tôt qui sont dans ces manifestations !
Le vieux discours opposant les manifestants à la France de ceux qui ne manifestent pas et ne font pas grève tombe à plat. Vous êtes hors sol ! Vous reprenez le discours de la droite réactionnaire, sans aucun égard pour l’opinion de nos concitoyens.