Des chiffres absolument effarants, mais non moins réels sont ressortis dans le débat public à l’occasion de la réforme des retraites : actuellement, un quart de la population masculine, parmi les 5 % les plus pauvres, est déjà morte à 62 ans ; ce taux monte à un tiers à 64 ans. Le report de l’âge va donc aggraver les inégalités sociales face à la mort. Aujourd’hui, les plus pauvres passent en moyenne sept années de moins à la retraite que les plus aisés. La réforme leur prendra donc deux nouvelles années de vie à la retraite et creusera encore plus la différence de vie à la retraite entre riches et pauvres.
Avec la réforme, ce sont donc chaque année – les statistiques sont implacables – 9 000 personnes supplémentaires qui auront cotisé toute leur vie, mais qui mourront avant de pouvoir bénéficier de leur retraite.
Notre amendement vise donc à mettre en lumière cette réalité dans la loi afin que l’annexe visée à l’article 6 puisse refléter de façon plus juste les effets réels de la réforme sur la vie des Françaises et des Français, au-delà des seules considérations budgétaires et comptables.