J’aimerais prendre le temps de défendre la proposition de plan visant à ouvrir 500 000 places de garde adaptées sur cinq ans. En effet, dans cette assemblée, on demande souvent aux femmes d’avoir plus d’enfants.
Or, je suis désolée d’avoir à vous le rappeler, il existe un phénomène bien connu des démographes qui s’appelle la transition démographique, un phénomène irréversible. Cette transition dépend en effet du niveau d’éducation des filles, du niveau de la protection sociale, dont la retraite, du fait que les femmes travaillent ou pas, enfin de nombreux éléments, mais elle est, j’y insiste, irréversible.
Permettez-moi de m’étonner : en général, vous conseillez aux pays africains de réaliser leur transition démographique ; mais, lorsque celle-ci a lieu sur notre beau continent – peut-être bien blanc –, elle devrait être réversible.
Par cet amendement, je vous propose de permettre aux femmes qui veulent travailler de le faire, au moment de leur choix, plutôt que de leur demander de faire des enfants.
Cet amendement, comme d’autres propositions, vise à remédier aux écarts de plusieurs points séparant le taux d’activité des femmes de celui des hommes, en raison de propositions de garde d’enfants insuffisantes, voire inexistantes, d’où un temps partiel subi.
Si les femmes travaillaient à temps complet, cela rapporterait des recettes supplémentaires à notre protection sociale.
Je passe rapidement sur le fait, parce qu’il a été amplement évoqué et qu’il le sera de nouveau demain, que l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes rapporterait 6 milliards d’euros.
Mieux vaut créer des places en crèches plutôt que laisser perdurer cette injonction faite aux femmes d’avoir plus de deux enfants, ce qui est environ la moyenne en France.