Cet article est effectivement au cœur de la réforme.
La mobilisation considérable à laquelle nous assistons aujourd’hui, la grève puissante qui a été lancée dans le secteur public comme dans le secteur privé ont un objectif clair et précis : le retrait de ce projet détestable, qui institue le recul de l’âge de départ à la retraite, et de tout l’habillage qui l’accompagne, lequel relève bien souvent de la manipulation, pour ne pas dire du mensonge. Je pense par exemple au plancher à 1 200 euros, destiné à l’ensemble des retraités actuels et à venir avant d’être, finalement, réservé à 10 000 personnes, 20 000 au mieux.
Cette mobilisation marque aussi un ras-le-bol bien plus profond, une colère rentrée contre cette société injuste, marquée par la précarité, que ce soit dans le travail, en matière de logement ou d’accès aux soins, dans le déroulement des études ou encore l’accès aux services publics.
Nos concitoyennes et nos concitoyens n’en peuvent plus de toutes ces inégalités qui s’accroissent dans notre pays. Nous assistons à un étalage indécent de richesses, à l’affichage des profits dantesques accumulés, y compris au détour des crises sanitaire et énergétique ou à la faveur de la guerre.
Les profiteurs de crise, qui sont aussi les maîtres de la finance, ceux qui tiennent l’actionnariat, ont poussé à une telle réforme. Ce sont eux qui ont tenu la main de M. Macron pour écrire le nouvel asservissement que décrète ce projet de loi.
Les femmes et les hommes de ce pays le voient et le savent. Elles et ils le crient. Ils ont soif de justice et d’égalité.
La commission des affaires sociales du Sénat et le Parlement tout entier doivent travailler dans une précipitation extrême, décidée par le seul Gouvernement. L’article 47-1 permet certes d’aller vite, mais une telle voie n’est pas démocratique et ce texte n’est pas le bon vecteur législatif.
Mes chers collègues, il est temps que nous nous réunissions de nouveau pour prendre en compte ce qui s’est exprimé aujourd’hui : une très grande colère et un rejet massif de cette réforme scélérate !