Intervention de Marie-Arlette Carlotti

Réunion du 7 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

Monsieur le ministre, cette fois-ci, avez-vous entendu la riposte populaire, cette mobilisation de Françaises et de Français, partout dans le pays, vous disant qu’ils ne voulaient pas de cette réforme ?

Chers collègues du groupe Les Républicains, faites bien attention : parmi les manifestants se trouve sûrement une partie de votre électorat.

Si les Français ne veulent pas de votre réforme, c’est parce qu’elle est injuste.

En optant pour le report de l’âge de départ à 64 ans, vous faites supporter la totalité des efforts sur les seuls travailleurs ; sur les classes moyennes et les plus vulnérables : sur ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont exercé des métiers difficiles ; ceux qui ont du mal à se maintenir dans l’emploi après 58 ans ; les femmes, les personnes précaires, au chômage, en maladie ou au RSA.

À l’inverse, aucune contribution n’est demandée aux employeurs, aux hauts revenus ou encore aux actionnaires.

Non, monsieur le ministre, votre réforme n’est pas de gauche. Elle va à l’encontre de nos valeurs et de notre récit collectif. Souvenez-vous-en.

Vous nous présentez un bilan comptable alors que nous, ici, nous vous parlons d’un projet de société. Jusqu’à présent, nos débats ont été des dialogues de sourds. Depuis aujourd’hui, les rapports de force sont clairs.

La colère des Français vous oblige. Elle vous oblige à prendre cette ultime décision. Soit vous renoncez à fracturer le pays et à mettre les Français dans la rue : vous retirez votre réforme et vous ouvrez des négociations collectives avec les partenaires sociaux ; soit vous persistez à vouloir passer en force et, dès lors, je crains que vous n’ouvriez la voie au pire.

Désormais, le Président de la République ne peut plus se défiler. Il faut qu’il parle aux Français, qu’il cesse de les pousser à bout. Il faut qu’il les respecte et qu’enfin lui et vous preniez acte du rejet de cette réforme.

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