Intervention de Guillaume Gontard

Réunion du 7 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Nous voilà donc arrivés au moment tant attendu, à savoir l’examen de l’article le plus important pour le quotidien des Français, qui a pour objet le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans.

C’est le noyau de cette réforme, injuste, qui fait peser tous les efforts sur les épaules des travailleurs.

Pour ma première intervention sur cet article 7, et comme mon amendement à ce dernier a été déclaré irrecevable – la faute, encore une fois, à un véhicule législatif totalement inadapté –, je souhaiterais vous alerter sur l’un des nombreux effets négatifs de cette réforme, notamment sur le fonctionnement de nos associations.

Le tissu associatif français a été très affaibli par la suppression des contrats aidés, par la diminution des moyens des collectivités locales, puis par la crise sanitaire, qui a mis à l’arrêt certaines associations, faisant passer le temps d’engagement de 24 % en 2019 à 20 % en 2022, selon France Bénévolat. Plus de 16 millions de bénévoles participent au fonctionnement de notre million et demi d’associations ; ils sont la colonne vertébrale du réseau associatif sachant que près d’un bénévole sur trois est justement retraité.

Le report de l’âge légal de départ à la retraite présente donc le risque important de bouleverser le fonctionnement des associations. Les retraités, a fortiori les plus jeunes d’entre eux, sont, par leur disponibilité et leur expérience, des bénévoles indispensables aux associations.

Plusieurs associations ont déjà tiré la sonnette d’alarme. L’association Les Petits Frères des pauvres a expliqué, voilà quelques semaines, que le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans suscitait de vives inquiétudes, car 14 % des bénévoles réguliers et 15 % des nouveaux bénévoles de leur association ont entre 60 ans et 65 ans. Leur engagement représente plus de 200 000 heures de bénévolat par an.

Quand on connaît l’importance des associations dans notre société, notamment via leur travail de maintien du lien social, pour compenser l’absence de l’État, on peut se demander pourquoi le Gouvernement veut à tout prix ignorer les nombreux effets négatifs de sa réforme.

Votre réforme de droite, c’est tout simplement une négation de la vie.

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