Intervention de Marie-Claude Varaillas

Réunion du 7 mars 2023 à 14h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Marie-Claude VaraillasMarie-Claude Varaillas :

Alors que le Conseil d’orientation des retraites conclut que les dépenses des retraites devraient être contenues, il apparaît important de rappeler dans quel contexte le Gouvernement présente sa réforme aujourd’hui.

Depuis le 1er février dernier, l’adoption des récentes dispositions législatives relatives à l’assurance chômage fait que les chômeurs perdent un quart de leur indemnité et que 600 000 d’entre eux ont été radiés de Pôle emploi.

L’inflation sur les produits alimentaires, qui court depuis un an, affiche en février une augmentation de 14, 5 %, la hausse du coût de l’électricité et du gaz s’élève à 15 % et celle des péages autoroutiers, à 4, 5 %. Le prix du litre d’essence atteint 2 euros.

Nous sommes en pleine crise énergétique. L’hôpital et l’école sont à reconstruire. Un défi climatique est à relever. L’inflation est à deux chiffres.

Le Gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux du moment. Ce qui se joue avec ce projet de loi, c’est plus qu’un projet de réforme, c’est un projet de société.

Deux conceptions de la vie et du travail s’affrontent dans cet hémicycle et dans la rue. Les défenseurs du capital, qui siègent sur les travées de droite de l’hémicycle, n’ont de cesse d’allonger la durée légale du travail, au nom de la nécessité de produire. Or, depuis quarante ans, la robotique, le numérique, et l’intelligence artificielle ont participé à l’augmentation des gains de productivité. Mais où sont-ils passés ? La vérité, c’est que, depuis 1982, 10 % de la valeur ajoutée est passée du travail au capital, soit 250 milliards d’euros.

Le partage de la valeur est donc bien le problème majeur. Les cadres de l’intersyndicale le disent et les dossiers de la Banque de France montrent que, entre 1997 et 2019, la part revenant aux salariés a baissé de 59 % à 54 %, tandis que la part des actionnaires a triplé, passant de 5 % à 16 %. Si l’on donne deux points de plus aux salariés, alors on trouve les 12 milliards de plus de cotisations sociales nécessaires pour alimenter la caisse vieillesse.

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