Intervention de Franck Montaugé

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Franck MontaugéFranck Montaugé :

Monsieur le ministre, nous sommes parvenus à l’acmé de ce texte régressif, dont nos débats depuis jeudi ont démontré qu’il était injuste, injustifié, injustifiable et stigmatisant pour certaines corporations.

On nous présente comme l’alpha et l’oméga de la politique de la France une prolongation de deux ans de vie au travail ; à ce moment de l’histoire de notre Nation, on attend pourtant du chef de l’État qu’il rassemble et soude les composantes du peuple français. Celles-ci sont toutes appelées à faire vivre les idéaux de la République et à contribuer au bien commun dans un monde ouvert et complexe.

Pourquoi ce nouvel assujettissement de très nombreux Français, souvent usés ou déjà cassés par une longue vie de travail ? D’abord parce qu’il faut leur faire payer l’amortissement des centaines de milliards d’euros du « quoi qu’il en coûte » et l’état calamiteux des comptes publics, qui se sont dégradés considérablement depuis 2017. Nous n’avons pas assez insisté sur ce point depuis jeudi.

Les menaces mondiales sont multiples : stagflation, changement climatique, inégalités, crise de l’énergie, conséquences de l’intelligence artificielle sur le travail, recompositions géopolitiques dans lesquelles la France compte pour trop peu, etc. Certains observateurs avisés affirment qu’elles doivent être considérées en priorité pour construire les politiques publiques de demain, mais vous avez choisi d’hystériser notre vie publique.

Le travail est un facteur majeur de souveraineté nationale et de socialisation pour tous les Français, dans l’équité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Il doit le rester, tout en évoluant par le dialogue social et par l’écoute des corps intermédiaires. Vous êtes sourds à ces exigences, dont la prise en compte déterminera pourtant la place de la France dans le monde et le bonheur des Français. Ceux-ci ont droit au repos, au terme d’une vie de labeur, à 62 ans.

Retirez cette réforme !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion