Intervention de Angèle Préville

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

Monsieur le ministre, nous, les femmes, allons subir une régression de nos droits sans précédent à cause de votre réforme des retraites.

Nos droits, nous les avons acquis difficilement, et nous ne voyons pas le bout du chemin vers une légitime égalité. C’est à se demander combien de milliers d’années il nous faudra pour aboutir, enfin, à l’égalité salariale, combien de temps il nous faudra quémander justice. C’est d’une tristesse absolue.

Or vous nous enlevez le peu que nous avions. Vous supprimez sans vraiment le dire les trimestres légitimement acquis par les mères, et ce n’est qu’au détour de vos incantations à la pédagogie, sous prétexte de mieux faire comprendre votre projet, qu’enfin le lièvre a été levé.

Maintenant, nous le savons : les femmes sont perdantes. Elles sont, et c’est scandaleux, les grandes perdantes de votre projet de loi. Comment avez-vous osé laisser croire le contraire ?

Je ne prendrai qu’un exemple concret de cette injustice envers les femmes : celui d’une femme née après 1967, ayant commencé sa carrière à 21 ans, travaillant dans le privé et mère d’un enfant. Avant la réforme, elle pouvait prendre sa retraite à 62 ans à taux plein et bénéficier d’une surcote de 10 % en travaillant jusqu’à 64 ans. Avec la réforme, elle doit obligatoirement prendre sa retraite, non pas à 62, mais à 64 ans, et elle ne bénéficie que de 5 % de surcote. La preuve est faite : telle est la réalité !

Je citerai également une AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap) travaillant dans mon département, qui devra travailler jusqu’à 67 ans pour avoir 500 euros de retraite : « On a des trous dans nos carrières. On a des métiers précaires et mal payés, et notre statut n’est pas reconnu. » Comme plus de 3 millions de Français, elle était dans la rue aujourd’hui.

Le mauvais coup que vous faites aux femmes ne m’inspire qu’un mot : impardonnable !

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