Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

Comme les collègues qui se sont exprimés précédemment, je demande la suppression de cet article, pour trois raisons.

Premièrement, l’allongement du nombre d’années travaillées – 65 puis maintenant 64 – semble finalement être devenu un totem, pour démontrer que vous réussissez là où vos prédécesseurs ont échoué ou, peut-être, n’ont pas osé. Ainsi, cette réforme aurait vocation à figurer, parmi les autres, au tableau d’honneur d’un président qui se veut réformiste.

Deuxièmement, l’ampleur des manifestations de ce jour est la démonstration que vous n’avez pas pris en compte un changement radical dans le rapport au travail dans la société française, qui a été accéléré et certainement amplifié par la crise covid.

Enfin, troisièmement, nous serons dans quelques heures le 8 mars et je ne doute pas qu’un nombre de gestes symboliques, qui ne coûtent pas cher, certes, seront faits pour nous rappeler la grande cause du quinquennat précédent, le droit des femmes.

Avec cette réforme, vous offrez à ces dernières, en ce 8 mars 2023, le droit de travailler plus pour gagner moins et une retraite a minima.

En effet, nombre d’entre elles n’auront pas les 43 annuités en continu ni l’argent nécessaire pour contribuer à une assurance ou à un fonds de pension privé en vue de compléter une retraite minimale. Elles auront abandonné leur carrière en France pour suivre leur conjoint à l’étranger et auront, in fine, des carrières hachées et des cotisations faibles, voire inexistantes.

Et pourtant, vous leur demandez de travailler deux ans de plus en leur promettant une retraite de misère.

Le plus beau geste que vous pourriez faire pour les Françaises, en ce 8 mars 2023, serait de retirer votre réforme.

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