Intervention de Olivier Dussopt

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Olivier Dussopt :

Aujourd’hui, vous faites de grandes déclarations. Vous évoquez de grands auteurs – nous pourrions peut-être les laisser en paix – pour dire votre opposition absolue à la réforme.

Regardons ce qui s’est passé depuis le début des années 1980 : pas une réforme des retraites, quelle que soit l’ardeur avec laquelle elle a été combattue – et j’en prends ma part –, n’a été remise en cause lors d’une quelconque alternance. Pas une !

Et celle-ci, comme les autres, si un jour, d’aventure, vous revenez au pouvoir, vous la maintiendrez, §et même, comme cela a été fait en 2013, vous l’accentuerez. J’ai voté la réforme de 2013, mais, contrairement à vous, je l’assume !

L’augmentation de la durée de cotisation était aussi justifiée par le fait que l’âge de départ avait été relevé et qu’il fallait éviter qu’il y ait discordance entre l’âge et la durée de cotisation. Il se passera exactement la même chose, si d’aventure vous deviez retrouver des responsabilités et un esprit majoritaire.

J’ai évoqué la comparaison avec la réforme Touraine, mais il faut aller plus loin et considérer les alternatives. Quelles sont-elles ?

J’entends parfois dire qu’on devrait se concentrer sur la durée de cotisation plutôt que de reculer l’âge d’ouverture des droits. Nous avons fait la simulation : il faudrait au minimum 45 années de cotisation ! Dans une période où l’âge moyen d’entrée dans la vie active est à 22 ans, cela signifie que ceux qui ne se concentrent que sur la durée de cotisation créent de la décote ou acceptent la perspective d’un âge effectif de départ à la retraite de 67 ans.

J’ai aussi entendu le chef de votre parti, mesdames, messieurs les sénateurs socialistes, M. Faure, affirmer qu’il faudrait revenir à 60 ans, mais avec 43 années de cotisations. C’est une machine à pauvreté, une machine à décote ! Même son numéro deux dit que c’est une utopie, totalement irréaliste.

Nous proposons quelque chose de protecteur, quelque chose qui permet de garantir l’égalité, la pérennité du système, son financement, son retour à l’équilibre et l’ouverture de nouveaux droits.

Ce sont les raisons pour lesquelles j’émettrai naturellement un avis défavorable sur les soixante-dix-sept amendements de suppression de cet article.

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