Intervention de Laurence Cohen

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Amendements identiques de suppression de l'article

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Plus on avance dans le texte de cette réforme des retraites, plus l’injustice sociale du projet éclate au grand jour. Il est inique et injustifié pour toutes et tous – nous l’avons démontré depuis le début de nos discussions.

Moins de 2, 5 % des futurs retraités seront concernés par une revalorisation à 1 200 euros de leur pension.

Moins de 1, 5 % des retraités actuels verront leur pension franchir le seuil des 1 200 euros.

Mais comme, visiblement, vous n’entendez ni les arguments du peuple dans la rue ni ceux des parlementaires de gauche ici présents, laissez-moi faire référence à un appel de personnalités qui, elles aussi, ont exprimé leur refus de cette réforme.

Le 18 janvier dernier, plus de cent personnalités ont rédigé une tribune pour dénoncer les dangers de ce projet. Des personnes issues du monde de la culture, des économistes, des sociologues, des philosophes, des historiens qui participent à la vie intellectuelle de notre pays et à son rayonnement se sont unis pour écrire contre cette réforme.

Je vais ainsi citer Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, Barbara Carlotti, compositrice, Lydie Salvaire, écrivaine, et bien d’autres : « L’objectif de cette réforme, à rebours de l’histoire sociale, est de faire travailler plus et plus longtemps des femmes et des hommes qui aspirent au repos et à donner libre cours à leur projet dans un moment privilégié de la vie. Pour y parvenir, le Gouvernement tente de nous enfermer dans une querelle budgétaire et comptable. » Vous l’avez exprimé à de maintes reprises, monsieur le ministre ! Je reprends la citation : « La réforme va frapper plus durement ceux qui exercent les métiers les plus difficiles, usants – tant physiquement que psychologiquement –, et qui ont moins de chances de profiter d’une retraite paisible et de s’imaginer un avenir après 64 ans. Le report de l’âge légal n’a aucun effet sur les plus diplômés et fait peser la charge entièrement sur les moins diplômés. »

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