Intervention de Guy Benarroche

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Amendements identiques de suppression de l'article

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

Il ne me semble pas que notre système de retraite par répartition, auquel nous sommes tous très attachés, soit menacé ; du moins, je l’espère ! Et l’exécutif dramatise de manière caricaturale la situation qu’il a un peu créée lui-même. Il intègre notamment à ses calculs le poids des pensions des fonctionnaires, qui sont sous-financées par l’État, ce qui est une hérésie.

L’objectif est de faire une réforme budgétaire, en ne sollicitant que les efforts des travailleurs, sans jamais remettre en cause la gabegie des aides aux entreprises, qui sont versées sans aucune contrepartie, la baisse permanente des impôts sur les entreprises, le renoncement à la lutte contre l’optimisation fiscale, ou encore la course à l’extravagance financière qui déséquilibre chaque jour un peu plus la répartition des richesses.

Cette présentation caricaturale d’un besoin urgent de réforme du système de retraite se pare d’intentions nobles, toutes plus fausses les unes que les autres.

La vérité est tout autre. Les femmes comptent parmi les grandes victimes de cette réforme, avec l’annulation de l’effet de bonification des maternités. Les travailleurs et travailleuses ayant commencé à travailler tôt vont travailler encore davantage et seule une partie minime des retraités sera concernée par les 1 200 euros mensuels.

Les autres mesures d’accompagnement de la disposition phare qu’est le recul de l’âge ne sont que des tentatives d’amortissement des conséquences de cette disposition injuste.

La chance et le drame du pays, c’est que les citoyens et les citoyennes, salariés ou fonctionnaires, se sont aperçus de ces contre-vérités en même temps qu’ils ne se découvraient aucune appétence pour travailler dans des organisations où ils se sentent très souvent indésirables dès l’âge de 55 ans.

C’est une chance, parce qu’ils le manifestent dans des cortèges d’une importance inédite, tant à Paris qu’en province.

C’est un drame, parce que le Gouvernement reste sourd à une argumentation technique, solide et ancrée dans la réalité du monde du travail.

Le Gouvernement reste sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère.

Il ne s’agit pas seulement d’empêcher l’adoption et la mise en place d’un dispositif injuste. Il s’agit également de redonner à la Nation confiance dans la réalité et la vigueur de sa démocratie, et de maintenir une cohésion sociale menacée.

Nous vous demandons donc solennellement de voter le rejet de ce projet de loi et plus particulièrement de son article 7.

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