Intervention de Jean-Claude Tissot

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Amendements identiques de suppression de l'article

Photo de Jean-Claude TissotJean-Claude Tissot :

J’ai bien entendu Olivier Véran nous alerter sur le risque d’une catastrophe écologique, agricole et sanitaire que nous ferait courir la mobilisation massive contre cette réforme des retraites.

Il y a, en effet, bien des urgences qui devraient nous occuper aujourd’hui !

L’urgence première, l’urgence écologique, n’est plus à démontrer, mais ce gouvernement, qui a été condamné deux fois pour inaction climatique, n’a pas attendu le mot d’ordre de l’intersyndicale pour se mettre à l’arrêt sur le sujet…

L’urgence sociale est bien réelle, elle aussi, et ce n’est pas le projet de loi indigent sur le pouvoir d’achat voté l’été dernier qui y aura répondu. Dans ce contexte de forte inflation, les Français préféreraient que le Gouvernement s’occupe, enfin, de leur pouvoir d’achat.

Certes, cet article 7 va affecter le pouvoir d’achat, mais dans le sens d’une baisse des pensions pour les personnes qui subiront une augmentation de la décote et un coefficient de proratisation moins favorable.

Sur le plan sanitaire, l’urgence serait de répondre enfin à la crise profonde que traverse notre système de santé, entre désertification médicale et effondrement de l’hôpital public.

Hier, M. le rapporteur nous a renvoyé à la réforme Touraine. Il s’est bien gardé de nous parler de Roselyne Bachelot, qui, en 2010, a fait passer l’âge de départ des infirmières du public de 55 à 62 ans, soit sept ans de travail en plus, auxquels cette réforme va venir ajouter deux années supplémentaires, pour neuf ans supplémentaires de travail ajoutés en l’espace de treize ans ! Il me semble que l’on est un peu au-delà de l’accompagnement de l’allongement de l’espérance de vie… D’ailleurs, celle-ci ne progresse plus depuis 2014.

Pendant ce temps, la charge en soins n’a fait qu’augmenter. Les soignants sont très souvent épuisés, tant physiquement que moralement, bien avant la fin de leur carrière. Cela pousse nombre d’entre eux à quitter l’hôpital, entraînant des vacances de postes et de fortes difficultés à recruter.

Pensez-vous que c’est ainsi que vous redonnerez de l’attractivité aux métiers du soin et de l’accompagnement ?

Non seulement l’article 7 ne répond pas à ces différentes urgences, mais je pense même qu’il va plutôt en aggraver certaines.

Aussi, avec cet amendement, je vous propose de faire œuvre d’efficacité en supprimant tout simplement cet article.

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