Intervention de Angèle Préville

Réunion du 7 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Amendements identiques de suppression de l'article

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

Comment pouvez-vous demander aux Français de travailler plus longtemps avant d’avoir commencé à étudier les problèmes de pénibilité et après avoir même supprimé certains des critères permettant la prise en compte de celle-ci ?

Plus d’un tiers des retraités vivent sous le seuil de pauvreté après une vie de travail. La réforme ne corrigera pas cette injustice sociale. Au contraire, il faudra à ces travailleurs deux ans de plus pour arriver à la retraite ; certains d’entre eux en seront plus abîmés encore, parce qu’ils auront dû poursuivre une activité inadaptée à l’âge de leurs muscles, de leurs artères, de leurs articulations, de leur cœur.

Il y aura nombre de perdantes et de perdants, quoi que vous en disiez. Un travailleur en situation de pénibilité reconnue partira deux ans plus tard du fait de cette réforme. Une personne ayant commencé sa carrière à 18 ans et ayant travaillé sans interruption pouvait partir à la retraite à 62 ans avant la réforme ; elle ne le pourra qu’après 63 ans après la réforme. Voilà la réalité !

De plus, le report de 60 ans à 62 ans de l’âge légal, en 2010, s’est traduit par plus de 100 000 chômeurs supplémentaires.

Vous avez choisi pour seul levier d’action la mesure d’âge, alors que, non seulement, il n’y a pas de réel problème d’équilibre, mais que le taux de chômage des plus de 55 ans est plus que préoccupant. Ceux qui commencent jeunes seront défavorisés et les femmes paieront le prix, très élevé, de cette réforme.

Votre réforme est archaïque. Ouvrez les yeux : le monde change. Les Français aspirent à d’autres choses. Ils rêvent à d’autres vies. La société française bouge, elle bruisse de transformations souterraines que vous ne voyez pas. Votre réforme désespère nos concitoyens, les plongeant, à cause de l’instabilité qu’elle engendre, dans l’impossibilité de se projeter dans un avenir heureux.

Nous avons compris, depuis le début de l’examen de ce texte, que vous songiez à une réforme instaurant un système de retraite par points.

C’est pourquoi j’ai déposé cet amendement visant à supprimer l’article 7.

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