Comme la Présidente Gatel, vous avez évoqué la taille des régions. J'avoue avoir été très surpris de cette rumeur de redécoupage, même si les grandes régions posent problème. Il ne faut pas se voiler la face. Je suis issu d'une région « intermédiaire » (les Hauts-de-France). J'ai été conseiller régional. La région Picardie fonctionnait très bien. Depuis la création de la région Hauts-de-France, qui est plus grande, c'est un peu plus difficile - très objectivement. Le but est l'efficience de la gouvernance. Les régions sont-elles les mieux placées pour s'autoévaluer ? Évidemment que non. L'on ne peut être à la fois juge et partie. Je vous citerai un exemple qui me semble symbolique de cette difficulté à fonctionner lorsqu'on habite un territoire trop grand : les transports scolaires. Autrefois, ils étaient de la compétence du département. Ce sont les mêmes services qui s'en occupent ; ils ont été transférés. Or, le précédent responsable des transports à l'échelle du département connaissait toutes les lignes. J'ai été vice-président en charge des collèges. Je me rendais dans les collèges deux fois par an et connaissais tout par coeur. L'actuel vice-président en charge de cette question à la région Hauts-de-France ne connaît pas la localisation précise des lignes. Finalement, ce sont les administratifs qui prennent le pouvoir. Il y a une technocratisation dans ce cas très précis. En cas de problème, la réponse apportée à un usager, à un parent d'élèves, à des élus n'est pas forcément la plus adaptée. L'élu régional en charge de la question va faire confiance à ces services, mais n'aura peut-être pas la bonne réponse. Nous avons un excellent président de région dans les Hauts-de France, mais je ne suis pas convaincu que cette course au gigantisme ait été efficace.
Que pensez-vous du conseiller territorial ?