Intervention de Monique Lubin

Réunion du 8 mars 2023 à 21h30
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 7

Photo de Monique LubinMonique Lubin :

Le recul de deux ans de l’âge de départ légal à la retraite s’appliquera également aux fonctionnaires appartenant aux catégories dites « actives » et « super-actives », qui existent depuis 1949.

Ces catégories ne s’appliquent qu’aux agents de la fonction publique exerçant des missions « présentant un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles » et permettent de bénéficier d’un départ anticipé à la retraite après dix-sept à vingt ans de service. Ces emplois publics concernent particulièrement les agents de la pénitentiaire, les agents de la fonction publique hospitalière, les agents de police ou encore les sapeurs-pompiers.

L’allongement de deux années supplémentaires de leur carrière constitue un recul social terrible pour ces femmes et ces hommes dont les métiers sont unanimement reconnus comme particulièrement difficiles et entraînent une fatigue accrue justifiant pleinement un départ anticipé.

Avec cette réforme, ces agents pourraient certes partir à la retraite plus tôt que les fonctionnaires n’appartenant pas aux catégories actives ou super-actives, mais ils devront tout de même travailler deux années de plus à des tâches pénibles et usantes, après une carrière déjà bien longue.

Ainsi, 700 000 personnes seraient touchées par cette mesure injuste si celle-ci était adoptée en l’état. C’est un nouveau coup dur porté à ces fonctionnaires après celui de la réforme Woerth de 2010, qui a décalé de 55 à 57 ans l’âge de départ en retraite anticipée. Pour les catégories super-actives, l’âge de départ légal sera repoussé de 50 à 52 ans, alors que la pénibilité de leurs missions ne faiblit pas.

Pour ces raisons, nous demandons la suppression de cet alinéa.

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