Messieurs les ministres, tout comme le directeur de la Cnav, le groupe écologiste ne croit pas à l’effet dit « horizon ». Les études se multiplient et sont unanimes : la réforme de 2010 a été délétère pour l’emploi des seniors.
Selon l’Insee, le report de l’âge à 62 ans s’est certes traduit par une hausse de quatorze points du taux d’emploi à 60 ans, qui s’explique largement, je le redis, par l’effet de la noria générationnelle – mais admettons que ce soit grâce à la réforme – et par une augmentation de treize points du taux de chômage, souvent de longue durée, et de sept points du taux d’invalidité.
Selon une étude de l’Unédic publiée voilà quelques jours, cette même réforme a provoqué une hausse de 100 000 allocataires de l’assurance chômage. Le pic des ruptures de contrat à 59 ans apparaît nettement dans cette étude et n’épargne personne. Selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), 81 % des 112 000 cadres de plus de 55 ans qui sont aujourd’hui au chômage ont été licenciés.
Monsieur le rapporteur, ce ne sont ni un CDI senior, dont on peut douter que la mesure d’exonération des cotisations famille permette de faire réembaucher ces cadres, ni un index seniors qui changeront la donne.
Actuellement, 1, 4 million de seniors ne sont ni en emploi ni en retraite. Les études l’ont montré, le report de l’âge de la retraite à 64 ans conduira 150 000 personnes supplémentaires à percevoir les minima sociaux ou au chômage.
Les 865 000 chômeurs seniors de longue durée vont pâtir de cette réforme en raison du « déplacement » de deux ans du sas de précarité, qui ne sera pas annulé par l’effet d’horizon auquel vous croyez.