J’aimerais évoquer la profession des ingénieurs de contrôle de la navigation aérienne, plus connus sous le nom de contrôleurs aériens.
S’ils n’étaient pas là, le trafic aérien tournerait à la catastrophe. Ils sont près de 4 000 en France à guider, nuit et jour, les 1, 7 million de vols qui ont lieu chaque année, à faire décoller et atterrir les avions en toute sécurité.
Du haut de sa tour de contrôle, l’aiguilleur du ciel est contraint de fixer plusieurs écrans et tablettes huit à douze heures d’affilée. Ce travail s’opère sous une forte astreinte cognitive, produite par la nécessité d’une synchronisation temporelle et spatiale avec le second aiguilleur, le centre météo et, naturellement, le pilote.
J’y suis particulièrement sensible, ainsi d’ailleurs que mon collègue Pascal Savoldelli, puisque l’aéroport d’Orly se situe dans le Val-de-Marne. Trop souvent, la fatigue due aux horaires alternés et à la surcharge de travail conduit ces professionnels à des burn-out. Un article du Parisien du 18 janvier dernier nous apprend que le ministère des transports s’est engagé à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite des contrôleurs du ciel, qui est aujourd’hui de 59 ans.
Pour autant, l’accélération du passage à 43 annuités pour bénéficier du taux plein met en exergue la nécessité de déplafonner la bonification du cinquième du temps de service pour ces ingénieurs de contrôle de la navigation aérienne. Car le bénéfice du complément individuel temporaire n’est qu’un patch provisoire basé sur des estimations et jamais revalorisé.
Dans un contexte où la question du pouvoir d’achat est brûlante et qu’il reste encore beaucoup de manques dans les pensions de retraite de ces ingénieurs, il nous semblait nécessaire, par le biais de cet amendement de repli, d’exprimer notre soutien à la mobilisation de certains syndicats du secteur contre cette réforme des retraites et d’attirer votre attention sur cette profession spécifique.