Nous sommes en train d’achever l’examen de l’article 7, dont nous essayons d’évaluer toutes les conséquences, notamment sur les inégalités de santé au travail, afin d’éclairer le vote.
Selon l’enquête du groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle en Seine-Saint-Denis (Giscop 93), neuf patients atteints de cancer sur dix ont été exposés à au moins un cancérogène au cours de leur vie professionnelle. Le chercheur Philippe Davezies souligne : « la grande majorité des maladies [professionnelles] reconnues (…) ne relève en effet que de deux chapitres de la pathologie professionnelle : les maladies dues à l’amiante » – elles ont souffert d’une reconnaissance tardive – « et les pathologies de l’appareil locomoteur », lesquelles ne figurent pas dans les critères pris en compte dans le C2P et n’offrent donc pas la possibilité de partir à la retraite de manière anticipée.
Les données scientifiques disponibles permettent d’estimer que 8, 5 % des cancers sont d’origine professionnelle, soit une fourchette comprise entre 14 000 et 30 000 nouveaux cancers professionnels chaque année sur un total annuel reconnu inférieur à 3 000 ! Cette moindre prise en compte de l’exposition aux agents chimiques dangereux et aux poussières est la principale responsable des épidémies de cancer dues au travail.
Les travailleurs sont, de fait, inégalement exposés : si 8, 5 % des cancers sont dus au travail, ce taux monte à 20 % pour les ouvriers.