Je regrette que vous ne laissiez s’exprimer qu’une seule personne par groupe !
Nous n’avons pas évoqué les conséquences de la réforme sur les inégalités territoriales. Les manifestations ont aussi été exceptionnelles dans le monde rural, vous devriez le savoir.
Vous connaissez les effets de la réforme de 2010. Ils seront identiques, mais aggravés, pour la réforme que vous vous apprêtez à voter.
Le Gouvernement avait déclaré l’article 7 « non négociable ». Les syndicats voulaient que nous en discutions longuement. Hier, il nous restait cinq jours de discussion et vous avez sabré cet article. §Ne vous réclamez donc pas des syndicats !
Nous connaissons les effets de la réforme de 2010, qui a surtout figé les situations vécues à l’approche de la soixantaine, à la suite du fameux allongement de deux ans du sas de précarité. Pour les ouvriers, cela s’est traduit par une hausse de la précarité. Pour les femmes, la durée de la retraite a diminué d’un an et diminuera encore. En effet, il n’est pas possible d’allonger la durée du travail en justifiant une telle mesure sur l’allongement de la durée de vie. On ne travaille pas plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps. Vous nous ferez travailler plus longtemps, alors que nous resterons moins longtemps à la retraite.
Cette réforme se traduit aussi par une augmentation des personnes touchant une pension minimale. Elle atténue l’effet redistributif de la retraite.
Les enseignements tirés de l’analyse de la réforme de 2010 nous apprennent que cette réforme est injustifiée, inégalitaire et productiviste. C’est la raison pour laquelle elle est impopulaire. Il ne suffira pas de la voter ! Le mouvement social continuera jusqu’à son retrait.