Nous venons de voter l’article 7, à la fin de la journée du 8 mars. Bien que vous n’aimiez pas, en général, les témoignages, qui vous mettent très mal à l’aise en vous renvoyant la brutalité de votre réforme en pleine face, je m’apprête à vous en transmettre plusieurs.
Michèle, gouvernante dans l’hôtellerie, témoigne ainsi : « À force de tenir le balai la journée, j’ai des fourmis dans les mains la nuit. Ce métier est pénible, et on n’arrive même pas à tenir jusqu’à 60 ans, alors 64 ans ! »
Mado, femme de ménage, affirme quant à elle : « Mes genoux me font trop mal. Si j’essaie de me baisser, je n’y arrive pas non plus. On est dans l’ombre, mais on est partout. Si vous allez à l’hôtel et que vous dormez dans un lit bien fait, c’est grâce à nous. Si votre bureau est propre quand vous arrivez le matin, c’est grâce à nous. Mais personne ne nous voit. »
Ingrid, conductrice de RER, regrette : « On a l’impression que le Gouvernement se fiche de ces manifestations. Ils s’en foutent de nous, ils sont dans un autre monde. »
Je vous le confirme, ce soir, vous êtes dans un autre monde. Pendant des jours et des jours, des semaines et des semaines, des gens ont manifesté, mais vous ne les entendez pas. Vous êtes sur votre planète. Vous n’entendez pas la majorité des Français ni celle de votre propre électorat, qui vous fera payer très cher, je l’espère, lors des prochaines élections, cette réforme injuste. Car toute injustice se paie tôt ou tard. L’article 7, vous le paierez au comptant, car vous allez brutaliser des vies, ce qui est inacceptable.
Je le rappelle, vous avez déjà brutalisé le Parlement la nuit dernière !