Le projet de transition professionnelle est un outil précieux pour les salariés souhaitant se reconvertir professionnellement ou acquérir de nouvelles compétences.
À l’origine, nous souhaitions la remise par le Gouvernement d’un rapport sur la possibilité pour les assurés de jouir d’un droit anticipé à un congé sabbatique, financé par leurs droits à la retraite, d’une durée maximale d’un an et à usage unique. Hélas, l’amendement qui le prévoyait a bien sûr été déclaré irrecevable.
Ce droit à une année sabbatique contribuerait pourtant à l’essor d’une conceptualisation heureuse du droit au temps libéré de la subordination.
Nombre d’activités ne sont pas marchandes, tout en ayant du sens. Elles sont dévalorisées dans le cadre de la marchandisation du monde, mais elles méritent d’être encouragées via ce droit anticipé à la retraite.
Beaucoup hésitent à se lancer dans un tel projet, de peur des conséquences professionnelles que cela pourrait entraîner.
De plus, il est évidemment possible pour un salarié de prendre un congé sabbatique et de mettre son contrat de travail en suspens entre six et onze mois ; mais sa rémunération, elle aussi, est suspendue.
Par ailleurs, l’employeur est en droit de différer le départ, voire de le refuser autant de fois qu’il le juge nécessaire.
Le nouveau droit anticipé que nous proposons ne saurait être contraint, car il est fondé sur le salaire socialisé, cotisé par l’actif, pris sur ses droits à la retraite. Il acterait la mutation des droits à la retraite en un horizon heureux, synonyme de temps libéré et d’activité pour soi, ses proches, la société. Il s’agirait d’une possibilité offerte tout au long de la vie plutôt que de l’achèvement d’une vie de travail et d’usure, travail qui traverse de plus en plus une crise de sens.
Le combat en faveur d’un temps libéré de la contrainte et de la subordination est bel et bien celui du progrès social : c’est une nécessité écologique.