Je tâcherai d’être constructif en contribuant à construire le débat parlementaire.
Il faut tenir compte de l’impact de plus en plus dévastateur des changements climatiques sur le monde du travail. Leurs conséquences sur les travailleuses et les travailleurs, particulièrement dans certains métiers ou certaines professions, sont irréfutables et gagneront malheureusement en ampleur à l’avenir.
Dans un rapport exhaustif de 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a identifié trois principaux facteurs favorisant l’augmentation des risques professionnels.
Le premier facteur, assez évident, est lié aux températures : celles-ci vont augmenter, aggravant les risques d’hyperthermie.
Le deuxième facteur a trait à l’évolution de l’environnement biologique et chimique, avec des risques plus fréquents et plus graves.
Quant au troisième facteur, il s’agit de l’intensité de certains aléas climatiques, parmi lesquels figurent notamment les canicules, phénomène observé selon une fréquence et une intensité croissante en France.
Alors que la Confédération européenne des syndicats rappelle que la température optimale au travail se situe entre 16 et 24 degrés en fonction des activités exercées, les phénomènes de température extrême renforcent la pénibilité du travail et contribuent à l’usure professionnelle.
De plus, les changements climatiques ne sont pas seulement dangereux pour les travailleuses et les travailleurs, ils sont également néfastes pour l’ensemble de l’activité économique.
Une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet a démontré qu’à l’échelle mondiale 153 milliards d’heures de travail ont été perdues en 2017, année où l’été a été particulièrement chaud. Cette perte était de 60 % supérieure à celle que l’on avait enregistrée en 2000. La productivité au travail baisse donc du fait du réchauffement climatique.
Au-delà des listes des métiers et des activités exposés à des facteurs de risques professionnels, prévues dans le présent projet de loi, cet amendement vise donc à mettre en place des listes de métiers ou d’activités…