Intervention de Raymonde Poncet Monge

Réunion du 10 mars 2023 à 14h45
Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Après l'article 9

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Les risques psychosociaux sont croissants ; on qualifie les plus intenses d’« épuisement professionnel ». On devrait en parler davantage, parce que, depuis 2016, leur prévalence a quasiment doublé : ils concernent dorénavant plus de 20 % des travailleurs contre 11 % en 2016, dépassant les troubles musculo-squelettiques qui, à 16 % de prévalence, sont désormais la deuxième maladie professionnelle.

En France, selon les chiffres d’une enquête menée par OpinionWay en 2021, 2, 5 millions de salariés seraient touchés par un syndrome d’épuisement professionnel – je préfère ce terme à celui de « burn-out »… – et deux salariés sur dix seraient en arrêt maladie pour des raisons psychologiques ayant trait à la fatigue professionnelle.

Ces chiffres en constante augmentation sont corrélés avec le déploiement de plus en plus intense des nouvelles pratiques de management dans les entreprises, qui usent et abusent de l’engagement psychique et physique de leurs salariés.

La perte de solidarité entre les salariés liée à la fragilisation des collectifs de travail et à l’augmentation de la charge de travail mine la santé mentale de nombreux travailleurs sous le coup d’injonctions paradoxales.

D’après l’étude Sumer de la Dares, l’exigence au travail et ses effets psychologiques en matière de stress et d’anxiété sont en forte augmentation. Selon l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, le coût du stress au travail est évalué à 3 milliards d’euros pour la France ; ces 3 milliards, nous n’en parlons pas assez !

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