Mes chers collègues, vous savez que l’État a fait l’effort de reconnaître sa responsabilité dans le scandaleux dossier du chlordécone. Nos populations ont accusé le coup récemment, quand un non-lieu est venu frapper la procédure judiciaire.
Il y a lieu aujourd’hui de réparer. Des plans chlordécone sont en place. Une chargée de mission, qui travaille formidablement bien, fait de son mieux pour faire avancer les nombreux dossiers ouverts par ce produit qui mène à la mort – à la mort de nos terres, à la mort de nos eaux, à la mort de la mer, mais également à la mort d’ouvriers agricoles et même de personnes qui n’ont pas été directement exposées à ce maudit pesticide.
Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est que l’on puisse élargir le fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle aux assurés victimes de l’exposition au chlordécone.
S’il devait y avoir un doute quant à la prise en charge de l’usure des professionnels qui travaillent au contact de ce pesticide, cela remettrait en cause, me semble-t-il, l’engagement de l’État à assumer toute sa responsabilité.
Franchement, monsieur le ministre, l’effort qui vous est demandé est loin de devoir susciter un avis défavorable. Il n’est assorti d’aucune dépense budgétaire supplémentaire. Nous entendons simplement offrir à l’État une occasion supplémentaire de montrer que, oui, le problème du chlordécone relève de sa responsabilité et qu’il y a lieu, aujourd’hui, de réparer cela au mieux et au plus vite.