Acte I : M. Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion, déclare que 40 000 futurs retraités bénéficieront chaque année du minimum de 1 200 euros prévu par cet article.
Acte II : Jérôme Guedj, socialiste, en tant que coprésident de la mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale, se rend à la direction de la sécurité sociale, l’une des administrations ministérielles chargées de préparer le texte, afin d’obtenir des éclaircissements.
Acte III : il lui est répondu que les services de l’État ne sont pas à l’origine de l’estimation de 40 000 futurs bénéficiaires des 1 200 euros. Je les comprends : ils ont quand même une expertise à faire respecter et ne savent pas eux-mêmes d’où sort ce chiffre… Ainsi, aucune étude ou donnée chiffrée ne prouve que 40 000 individus recevront 1 200 euros grâce à la réforme !
Acte IV : en fin de compte, seulement 10 000 à 20 000 nouveaux retraités atteindraient les 1 200 euros de pension et 250 000 parmi les retraités actuels, soit 1, 5 % d’entre eux.
Enfin, acte V : selon la fourchette d’estimation retenue, basse ou haute, ce serait respectivement 10 % ou 20 % des retraités qui seraient concernés par une revalorisation allant de 0 – je dis bien zéro – à 100 euros par mois.
Cela n’est guère étonnant, car très peu de salariés font une carrière complète à temps plein au Smic. Le groupe d’experts sur le Smic indique que seulement 6 % des salariés touchant 1, 1 fois le Smic font une carrière complète.
C’est donc l’histoire, monsieur le ministre, d’une imposture et d’un mensonge !